J’aime pas ça me montrer toute nue.
J’accepte mes kilos en trop, mes vergetures, mes seins tombants et mes fesses plates, mais il y a une idée avec laquelle la pub, la télé et les films ont vraiment réussi à m’endoctriner : le poil sur une femme, c’est yark caca. (l’utilisation du langage enfantin est volontaire, car ma logique me dit que mon dégoût est immature, mais je n’arrive pas à être logique à ce aujet, comme vous le verrez)
Et j’ai la chance extraordinaire d’être une femme particulièrement velue. J’ai une belle chevelure épaisse et fournie qui me donne l’air du roi lion quand je me lève le matin et que m’envient la plupart de mes copines qui achètent 123 567 produits volumisants et passent 15 heures avec le sèche-cheveux à essayer de ressembler à Jennifer Anniston, alors que dans mon cas, ça arrive naturel.
Le hic, c’est que tout mon corps est dans la même situation, la tête, les sourcils, le menton (beaucoup moins les deux derniers maintenant que l’électrolyse a fait son travail), les aisselles, les mamelons, les bras, les doigts, le ventre (le fameux « chemin du paradis ») l’entrejambe (c’est fourni à faire pâlir de jalousie une porn star des années 70, la grande époque du Bushy Pussy et ça dépasse sur mes cuisses de façon gênante) les jambes (l’hiver, je pourrais faire compétition avec certains des hommes les plus mâles que je connaisse) les fesses et le bas du dos (JAMAIS de pantalons taille-basse pour Matante Elise, à moins que je ne sois en costume de loup-garou) les pieds et les orteils.
Et pourtant :
- Je hais intensément et viscéralement me raser, m’épiler, me crémer et l’électrolyse.
- Je sais que pour des raisons d’hygiène, les parties génitales devraient garder au moins partiellement leur pelage, car le poil réduit les chances d’infections à levure et un mont de Vénus tout nu, ça pique en calvince (oui, je sais ça par expérience).
- Une bonne hygiène élimine la nécessité de se raser l’entrejambe et les aisselles puisque les odeurs ne viennent pas des poils et disparaissent avec de l’eau et du savon utilisés de façon régulière. Ce n’est donc pas une question de propreté.
Donc, je devrais logiquement pouvoir faire la paix avec mon Sasquach body, comme je l’ai fait avec mes autres problèmes d’image de soi, mais je n’y arrive pas.
L’hiver, je ne me rase pratiquement jamais. Parce que j’haïs ça, que je suis couverte et parce que c’est du temps que je peux utiliser à faire des choses plus utiles, comme surfer sur Tumblr et dormir. Je n’ai jamais rasé mon dos et mes fesses, parce qu’habile et flexible comme je suis, je suis convaincue qu’une tentative se solderait en une visite à l’urgence très douloureuse et humiliante (cela venant d’une fille qui doit régulièrement montrer son anus DE L’INTÉRIEUR à des professionnels de la santé, vive la maladie de Crohn, je n’ai plus aucune pudeur).
Je regarde les films et la télé et je n’ai JAMAIS de toute ma vie, vu une fille qui avait du poil apparent sur les fesses ou dans le bas du dos. Oh! je me souviens très clairement du mouton entre les jambes de Marie-Josée Croze dans Maëlstrom, mais elle avait les fesses douces comme celles d’un bébé. Les miennes aussi sont douces, mais plus comme le dos de mes deux chats, Grimon et Molly. Même dans les histoires médiévales, toutes les femmes ont les jambes et le popotin imberbe, on leur laisse en général le buisson ardent, mais trimé au max et, dans les cas où le réalisme est poussé à l’extrême, quelques poils aux aisselles. Alors que moi, je me promène avec de quoi régler tous les problèmes de calvitie dans la LNH sous mes bras et la moumoute de Passe-Montagne dans les culottes.
« TMI Matante Elise », que je vous entends dire dans votre salon. Mais restez avec moi un peu.
Je parle ici de mes problèmes d’image de soi parce que c’est à la base des problèmes que j’ai dans ma vie sexuelle. Et comme je veux qu’on amorce un dialogue adulte sur la sexualité dans notre société, je me dois de montrer l’exemple.
Ça fait 10 ans que je suis célibataire et que je ne suis pas active sexuellement dans le sens médical du terme. (Personnellement, je considère que j’ai une vie sexuelle active et satisfaisante parce que ça fait longtemps que j’ai appris que la masturbation ne rendait pas sourd et qu’en fait, elle développait les zones érogènes, ce qui rend la danse à deux encore plus intéressante). Et quand je pense à éventuellement tomber en amour et recommencer la valse de l’arrachage de linge passionné (dans ma tête, en général avec Chris Evans, Michael Fassbender ou Benedict Cumberbatch, dépendant si j’ai regardé Captain America, X-Men ou Sherlock le plus récemment), j’ai encore et toujours la hantise de me montrer le pelage. OK, dans ma vie de débauchée passée, la question se réglait comme ça : Matane fermait la lumière avant de danser le tango horizontal et essayait de se convaincre que son chum n’avait pas le sens du toucher assez développé pour sentir la fourrure de son bas du dos. Mais, si on pense à une relation à long terme et à explorer des avenues sexuelles nouvelles (vous découvrirez dans les prochaines semaines que si je ne suis pas extrêmement expérimentée, je suis ÉNORMÉMENT ouverte d’esprit), il va bien falloir que je me montre dans mon plus simple appareil à la clarté un moment donné.
Alors voilà mon défi, accepter le fait que je ne suis pas assez riche pour un traitement au laser à la grandeur du corps et faire confiance au fait que mon prochain conjoint n’aura pas trop de dégoût à coucher avec Bigfoot.
Quel est le vôtre? Pas besoin de le partager dans les commentaires si vous ne voulez pas, mais j’aimerais que vous vous posiez la question à votre moi-même : Qu’est-ce qui me freine dans ma sexualité et qui m’empêche peut-être de faire des choses dont j’aurais envie? C’est pas obligé d’être physique, ça peut être quelque chose que vous avez toujours voulu faire sans oser. Essayez d’explorer pourquoi vous vous privez et restez à l’antenne, on va continuer à s’enfoncer dans le terrier du Lapin et discuter des aspects de la sexualité moderne et comment se sentir bien avec les envies de son pipi (et aussi avec ses envies de pipi, si c’est votre truc).
Génial vraiment et avec un petit sourire dans la figure tout le long que j’ai lue l’article 😀
Le rasage bâtard que je peux tu détester ………….
L’hiver je prend une pose de rasage (aux jambes) je ne me rase qu’aux 2 ou même 3 semaine !
L:entre jambe comme je le fais au Neet ( va plus vite ) c’est au mois a l’année
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C’est très courageux et audacieux de ta part de discuter de ta réalité! Pour ma part, j’ai une pilosité très faible pour un homme. Bien que je vis bien maintetant avec cela, il en fut autrement pendant mon adolescence et mon début de vingtaine, car le « chest » bien fourni était valorisé. Alors, tu devineras que je pouvais me sentir complexé un petit peu. Cependant, j’ai un épouse qui prèfère mon « chest » du type toundra alors mon malaise n’est plus…
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Remarques, maintenant, on favorise les poitrines imberbe chez les hommes (juste à regarder les films de Marvel, il y a juste RDJ qui n’est pas passé par la cire dépilatoire). Donc tu es plus à la mode!
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Je pense que pas mal toutes les filles prennent une pause de rasage aux jambes l’hiver… surtout quand on met des pantalons, personne le sait que mon rasage date d’une semaine ou plus lol. Mais je viens d’une famille assez velue (ouin, mon père et ses frères sont des tapis, dos, chest, bras, la totale. Et je pense que mon petit Benoit, bien qu’il ait juste 2 ans, va être comme ça aussi: il a déjà le dos d’un loup-garou et ce, depuis sa naissance. Et non, les infirmières se sont trompées, c’est pas du duvet qui allait partir.) Je me considère aussi assez velue pour une fille, j’ai le dos et les fesses en moins qu’Élise, mais j’ai la moustache yé!. J’avoue que je trouve ça gênant d’être aussi velue… mais dans le fond, ce sont des idées qui viennent de la société non? Pis mon chum, dans la mesure où ça ne dépasse pas les bornes (bon, je passe rarement plus d’une semaine sans me raser et pour les sourcils et la moustache c’est esthéticienne aux mois) ne trouve pas ça si pire. Mais lui, il n’est pas trop velu pour un gars. Et moi depuis mes grossesses, j’aime de moins en moins me montrer toute nue… pas mal moins évident qu’au début de la vingtaine mettons! Même si je suis avec le même gars depuis presque 8 ans, je sais que mon corps a changé… je n’y peux pas grand chose. Le ventre mou et les vergetures sont là!
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Mais t’as deux magnifiques garçons, moi j’ai le ventre mou et les vergetures sans grossesse! Disons que j’ai pris de l’avance…
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oui mais on peut dire que des enfants, ça change non seulement le corps, mais aussi la vie sexuelle. Comme présentement je suis enceinte et c’est pas vrai que quand on est enceinte, on a envie tout le temps de faire l’amour. MOI NON. BON.
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Bah, c’est juste 9 mois dans une vie, ton chum peut s’arranger tout seul un peu! 😉
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L’idée de dire nos 4 vérités à propos de nos imperfections a quelque chose de courageux en soit, pour ma part je suis comme les sex-symbols du grand écran, à part peut-être: mes abdos (mon abdo), ma pilosité de tapis, ma grandeur, ma musculature, la longueur de mon angein, ma souplesse. Je comprends tellement pourquoi je m’attends à ce qu’une femme soit comme moi, typiquement, magistralement l’égale aux acteurs de renommés. Ais-je oublié de vous dire que j’ai de très grands pieds. Tu l’auras donc deviner, je suis un Hobbit. Je sais que plusieurs femmes trouvent les Hobbits sexy, elles le disent dans leurs commentaires quand elle parle des films « Seigneur des anneaux » Il es-tu sexy ce Vigo Mortensen, je sais, Frodon est un sex-symbols, calmez-vous les femmes ! Blague à part, quand je vois du désir dans le regard d’une femme et que moi j’ai du désir, je ne couche pas avec Kate Blanchet ou Lyv Tyler, je fais l’amour avec elle, avec ses imperfections qui la rendent si parfaite pour moi, j’espère pour elle qu’elle me voit comme un Adonis ou son Fredon car c’est ainsi JE SUIS SEXY!
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Moi je suis plus un Smaug girl, le dragon est HOT!
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