Quand on parle de consentement ou d’agression sexuelle dans les médias, les fils de commentaires recèlent toujours des perles d’observation du genre : ça va-tu prendre un contrat de consentement de sexe devant juge et témoins ????
Bon, Matante va vous donner aujourd’hui un truc infaillible pour ce qui est de définir si votre partenaire est consentant ou non :
Comme le dit mon modèle, le bon Docteur Nerdlove : « It’s not just about not getting a “no”. It’s about getting a definitive “yes”.
On ne parles pas d’avoir un contrat notarié, mais bien de prendre le temps de s’assurer que votre partenaire a ENVIE de coucher avec vous.
On parle ici d’avoir une fille qui a ENVIE DE VOUS GRIMPER DANS LA BRAGUETTE.
Oui, c’est possible, et c’est pas mal moins difficile que vous le pensez.
Depuis quelque temps, je suis abonnée au Twitter de l la coach de séduction Arden Leigh et je suis en train de lire son livre “New rules of attraction”. Un samedi de la muse lui sera consacré, mais je vais ici vous parler d’un texte qu’elle a publié il y a quelque temps, ainsi que d’un texte du Dr Nerdlove qui contiennent, je crois, la clé de base même pour être des amants et des séducteurs INCROYABLES! (et les trucs marchent autant pour les femmes que pour les hommes)
Je vous mets les liens pour ces textes, et je vous reviens ensuite avec mes explications pour les non-bilingues ainsi que mon interprétation en langage de Matante :
http://www.doctornerdlove.com/2013/03/enthusiastic-consent/
Arden Leigh est probablement la créature vivant présentement sur cette planète qui se rapproche le plus d’une déesse de l’amour. Ce que j’aime de sa philosophie c’est qu’elle se base sur un principe de séduction tout simple :
L’empathie est le meilleur aphrodisiaque de l’univers. Et c’est un aphrodisiaque universel, il marche avec les hommes, les femmes, les hétéros, les homosexuels, les bi et même les asexuels (certains asexuels ont des relations sexuelles par amour, mais même eux ont besoin de sentir qu’ils sont avec quelqu’un qui se soucient d’eux, même s’ils n’ont pas de désir à proprement parler).
Et putain que c’est vrai. C’est tellement vrai que Jean-Pierre Ferland en a fait sa marque de commerce et qu’il n’y a pas une femme qu’il n’ait rencontrée qui ne soit pas ressortie de l’expérience complètement sous le charme, et ce malgré qu’il ait l’air d’avoir eu la figure trop longtemps collée sur le tuyau d’une balayeuse en marche…
Arden vous dit “fermez-là et écoutez” elle le dit aux femmes et aux hommes, car si vous voulez que votre partenaire satisfasse vos besoins, il faut que vous fassiez de même et pour ce faire, que vous preniez le temps de connaître ces besoins. Si vous voulez que votre copine écoute et compatisse aux difficultés de votre vie, il faut que vous écoutiez et compatissiez aux siennes. Si vous voulez que votre blonde vous fasse jouir, il faut que vous soyez prêt à la faire jouir aussi. C’est pas une question de donnant-donnant, un orgasme en échange d’un autre, mais bien d’effort et de considération.
Tous les êtres humains ont besoin de compassion, sous une forme ou une autre et une relation amoureuse à long terme ou un échange sexuel unique ou périodique sans attachements sont des moments privilégiés de transmission de la compassion. On ne parle pas ici nécessairement de régler toutes les daddy issues de votre one night stand, mais de l’approcher avec l’accord suivant “mon but ce soir, c’est de consacrer toute mon attention et mes effort à atteindre la moment où tu aura l’impression que ta cervelle se liquéfie sous la pression de tout le plaisir que je vais te donner, est-tu partant pour essayer de me rendre la pareille?”.
La sexualité humaine n’est pas un acte mécanique avec une recette unique pour faire jouir tout le monde, c’est une relation complexe entre deux partenaires (ou plus), un échange, où l’égoïsme n’a pas sa place. Cela dit, le fameux mythe qui dit que vous devez absolument promettre votre amour éternel à une fille pour qu’elle accepte de coucher avec vous me pue totalement aux nez. Ça peut être vrai dans certains cas (chez les hommes aussi, en passant, certains ne sont pas capables de coucher avec une fille sans attachement), mais des fois, nous aussi on a juste envie de se mettre, point final. ET IL N’Y A RIEN DE MAL À ÇA. Malgré tout ce que vos mamans vous ont dit les filles, le sexe désinvolte ne fait pas de vous des putes, ça fait de vous des femmes adultes qui répondent à leurs besoins sexuels, c’est tout.
Ce qui est important dans le message c’est qu’il s’adresse AUX DEUX PARTENAIRES. Arden Leigh est une grande ennemie de la misandrie, elle aime les hommes, elle veut qu’ils soient heureux et elle veut apprendre à ses élèves que si elles veulent attirer un homme elles doivent démontrer qu’elles sont là pour lui, et non pas seulement pour leur bien-être personnel.Et elle tient EXACTEMENT le même discours aux hommes : vous voulez d’une déesse dans votre lit? Qu’avez-vous à lui offrir en échange de ses faveurs? Tu veux que je te montre le 7e ciel? Tu dois être prêt à me faire voler moi aussi. Échange de bons procédés.
Si elle défend les droits des hommes et leur réputation, elle s’attend à ce qu’ils fassent la même chose pour elle le moment venu, d’où sa réponse à tous les caves qui lui envoient des messages misogynes : « sorry boys, I only fuck feminists ». Femme ou homme, on ne peut pas exiger satisfaction si on est pas prêts à offrir une contrepartie.
Comme je l’ai déjà dit, il n’y a pas d’excuse pour qu’une fille s’ennuie au lit avec vous. Si elle n’a pas de fun, vous arrêtez et vous cherchez une autre approche. Si vous êtes assuré qu’elle a du fun, vous êtes 100% sûr qu’elle n’est pas là de force. Les femmes ont cette extraordinaire habileté à atteindre l’orgasme de différentes façons (et la pénétration n’est pas, et de loin, la plus répandue) donc si vous ne performez pas dans un des aspects de la couchette, vous pouvez toujours vous rattraper dans un autre. Rien n’est désespéré au lit avec une femme qui a un peu de bonne volonté et de communication. Mais pour ça, il faut de l’empathie.
Et des préliminaires, une TONNE de préliminaires. Les gars, sérieux, vous voulez qu’elle vous supplie de la prendre drette là, tout de suite, enweille-je-suis-en-train-de-mourir-de-désir? préliminaire, préliminaires, PRÉLIMINAIRES. Il y en a une tonne de différents, qui impliquent les doigts, le souffle, la langue, des jouets, les possibilités sont infinies et pour des trucs techniques, on en reparlera dans un autre billet, mais sachez que la créativité et la communication sont vos amies. Aucun mal à pose la question « ça t’aimes-tu ça ou tu préfère que je le fasse comme ça? » ou » veux-tu qu’on essaye ça? ». La grande peur de se faire répondre « non » est tellement ancrée chez les gars que beaucoup ne posent même pas la question, pour éviter d’entendre la réponse. Si seulement ils savaient que de respecter un non pourrait les mener à une douzaines de oui… C’est un investissement, pas une perte.
En passant mesdames, le message vaut aussi pour vous, l’étoile, c’est platte, investissez vous un peu que diantre!
Être poche au lit, ce n’est pas une malédiction qu’on ne peut surmonter, en fait, être bon au lit, c’est assez facile. Il faut juste être à l’écoute. À l’écoute de son corps et de ses réactions, pour repérer ce qu’on aime et qu’on n’aime pas (et là, Matante en profite pour vous rappeler que la masturbation et les fantasmes sont vos meilleurs amis.) À l’écoute du corps de votre partenaire et de ses réactions, en surveillant ses frissons, sa respiration, sa chaleur et son odeur, tout ça change avec la montée du désir et de l’excitation. Il faut surtout être à l’attention des signes que votre partenaire n’est plus dans le mood. C’est facile de perdre sa concentration et de sortir du mindset d’excitation, et une fois qu’on y est plus, c’est compliqué de s’y remettre tout seul et d’apprécier ce qui se passe. Il faut communiquer ce qu’on aime et qu’on aime pas, et pour être capable de le faire, il faut qu’on sache que notre partenaire est intéressé et prêt à entendre ce qu’on lui dit.
Et oui, je sais, si la fille fake, vous pouvez pas deviner. Je suis tout à fait d’accord, on ne peut pas s’attendre à ce que notre partenaire devine qu’on est pas sincère dans notre « oui, j’aime ça » et j’encourage toutes les filles à cesser cette pratique contreproductive. Mais encore une fois, je vous rappelles aussi qu’on socialise les filles dès l’enfance à être gentilles et à ne pas faire de peine, et cette socialisation est tellement intégrée que certaines filles n’arrivent tout simplement pas à dire qu’elle n’ont pas de plaisir au lit. Cela dit, encore une fois, si c’est ELLE QUI VOUS GRIMPE DESSUS, les chances qu’elle fake son orgasme à l’autre bout sont réduites de pas mal.
Pour apprécier pleinement une rencontre sexuelle, il faut une sérieuse dose d’abandon, c’est pourquoi souvent la première fois avec un nouveau partenaire n’est pas géniale géniale, on est maladroits et on a peur de faire mauvaise impression, donc on surveille trop ses actions et on arrive difficilement à cette perte de contrôle qui mène au plaisir qui nous fait mordre les lèvres au sang. (Ou l’épaule de mon ex, pauvre lui, je me sens encore coupable, mais c’est totalement de sa faute à lui, il était trop habile!) Si vous arrivez à mettre votre partenaire dans cet état, c’est clair qu’elle est consentante et qu’elle ne regrettera pas votre rencontre.
À partir du moment où votre but n’est plus que votre “cible” accepte de coucher avec vous, mais qu’elle en REDEMANDE, vous n’avez plus à vous soucier de la question de consentement. Si c’est elle qui vous saute dessus en geignant “baise-moi”, la question ne se pose pas. C’est de ça qu’il s’agit quand on parle de consentement enthousiaste. Mais vous n’arriverez jamais à ce résultat sans une bonne dose de confiance et de respect.
Et c’est là que le bât blesse pour beaucoup de gens. Homme et femmes. Du côté des hommes, quand on parle de séduction, surtout dans les milieux des pick-up artists, beaucoup de discours tournent autour du concept de « briser les barrières » entre vous et le fond de culotte de votre “victime”. Ce n’est pas de la séduction, c’est de la manipulation et de l’objectification. Ce n’est pas une femme qui est désirée, c’est une poupée gonflable qui doit être utilisée. On enseigne aux hommes à avoir les filles à l’usure, à force d’insister, de la manipuler, de profiter du conditionnement social qui apprend aux filles qu’un non clair est impoli, elle va céder et vous allez pouvoir soulager la démangeaison de Pablo. Son plaisir à elle n’a aucune importance. En lisant ce genre de texte, mon vagin se contracte de dégout par réflexe. Putain que ces gars doivent être plattes au lit! Et c’est peut-être moi qui est naïve, mais j’ai vraiment du mal à comprendre la satisfaction qu’il y a à coucher avec quelqu’un qui n’est pas dedans, à part soulager une érection, et je ne pense pas que ce soit vraiment du « plaisir ». Si c’est votre seul problème, ben, la masturbation demande pas mal moins d’efforts et donne le même résultat. Et, en prime, vous ne faites pas perdre de temps à une pauvre fille qui compte les mouches au plafond et va dire à ses amies que vous êtes poche au lit…
Dans le cas des femmes, on est entraînées depuis l’enfance à protéger notre vertu contre la libido forcenée des hommes, qui sont tous des cochons, alors quand on tombe sur un gars qui n’est pas dans le mood, on se dit tout de suite une des deux choses suivantes (ou les deux) : “Qu’est-ce que j’ai qui ne va pas?” ou “Qu’est-ce qu’il a qui ne va pas?”. C’est impossible que notre chum n’ait pas envie de coucher avec nous, voyons donc, tout le monde sait que les gars sont comme des scouts “toujours prêts! » J’avais exactement cette réaction avec mon premier chum ‘sexuel’. Sa drive était beaucoup moins ardente que la mienne et je n’arrivais pas à comprendre qu’il n’avait juste pas envie ce soir, je pensais qu’il n’avait pas envie DE MOI, et ça me rendait parano et très frustrée. Avec le recul et la maturité, je me suis rendue compte qu’il m’aimait vraiment, et qu’il me désirait, il n’était juste pas une boule d’hormone en feu comme moi. Le fait que je faisais la découverte de ma libido, alors que tout ça n’avait rien de nouveau pour lui a sûrement amplifié l’écart entre nos drives sexuelles et mon comportement envers son manque d’enthousiasme n’a pas été des plus matures, je dois l’admettre…
C’est certain aussi que dans une relation de couple à long terme, le feu n’est pas toujours aussi ardent qu’au début. Mais même dans ce contexte, ne pas se mettre à bouder ou faire du chantage à chaque fois que votre blonde a mal à la tête peut vous mener à pas mal plus de parties de jambes en l’air au bout du compte. Le respect est un investissement à long terme. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’exceptions, mais elles sont… ben… exceptionnelles est le mot approprié!
Une chose que ces messieurs doivent aussi garder en tête quand on parle de consentement, surtout dans le cas d’un one night stand ou d’une fille qui n’est pas encore notre blonde officielle, c’est la valeur que la société donne à l’activité sexuelle d’une femme. Si vous préférez, le fameux archétype de la vierge/putain. On donne une énorme valeur à la femme qui nous résiste, une valeur qu’elle perd dès le moment où elle cède. À chaque fois qu’on couche avec un gars, on prend le risque de se faire traiter en putain dès le lendemain. Soit directement, ou par la machine à rumeur, qui se met en branle lorsqu’il se vante à ses copains le lendemain. C’est un risque qu’on court avec chaque nouveau partenaire. Un risque que les hommes ne courent pas. Tant qu’il est célibataire, quel serait le problème à ce que la fille se vante d’avoir couché avec lui le lendemain? Elle peut dire qu’il était mauvais au lit, mais c’est facile de la traiter de menteuse ou de frigide…
Un autre risque que les femmes prennent avec leur vie sexuelle et qui est beaucoup plus rare pour les hommes (mais pas impossible), c’est le fameux Schrodinger’s rapist. C’est-à-dire le fait qu’un violeur n’a pas de tatouage dans le front pour l’identifier et que donc chaque homme que l’on rencontre dans notre vie est (comme le chat dans la boite de la théorie du physicien est à la fois mort et vivant tant qu’on n’a pas ouvert la boîte) à la fois un violeur et un bon gars tant qu’on ne se retrouve pas seule avec lui. Pour certaines filles, Schrodinger’s rapist est beaucoup plus présent que pour d’autres, (une femme sur trois à eu affaire au violeur de l’équation, et elle et ses amies dans la confidence sont donc TRÈS au fait de la réalité de Schrodinger’s rapist) ce n’est pas de votre faute, mais ce n’est pas plus de la sienne. Ou si vous voulez, chaque femme que vous rencontrez est Schrodinger’s victim. Une de vos partenaire sexuelle sur trois a probablement été violentée sexuellement dans le passé et n’a aucune confiance en vous, dès le départ.
Vous trouvez ça injuste messieurs? Nous aussi croyez-le! Dites-vous que pour les filles, souvent le monde ressemble à la première journée en prison d’un gars, ça va peut-être réussir à vous faire comprendre un peu mieux le pourquoi de nos réticences.
Comprendre ces réticences et en tenir compte dans la façon dont vous abordez votre partenaire, potentielle ou régulière, peut vous amener très loin. Une femme qui se sent en confiance et respectée va être plus à même de communiquer son désir et donc d’enlever tout doute sur son consentement.
Toute les objections que j’entends lorsqu’on parle de l’importance d’avoir un consentement clair à une relation sexuelle sonnent à mes oreilles un peu comme : « mais là, vous êtes en train de me dire que je dois faire un effort pour avoir droit à une sexualité??? »
Qui est l’imbécile qui vous a dit que vous n’aviez pas d’efforts à faire pour avoir une sexualité? Matante aurait une sérieuse conversation à avoir avec lui…
Oui, vous devez faire un effort pour avoir droit à une sexualité. Ce n’est pas un droit acquis de naissance. Personne ne vous DOIT de sexe et si vous voulez en obtenir, il faut que vous soyez prêts à donner à l’autre toute l’attention et le plaisir que vous voulez avoir pour vous-même. Et surtout, tout être humain a droit au contrôle plein et entier sur sa vie sexuelle, peu importe son genre.
Et en prime, si vous arrivez à atteindre cet état de consentement enthousiaste, vous n’aurez plus JAMAIS de baise ennuyante et vous allez rencontrer beaucoup moins de cas de migraines dans votre couple.
Bref, le sexe féministe, c’est hot en maudit.
Allez en paix dans la joie, le respect, le plaisir et les taches douteuses sur vos draps!
Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com
Tout repose sur la confiance!
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