Je tappe sur les nerfs de beaucoup de gens. Je le sais, et je voudrais vous dire que je ne fais pas exprès, mais ce ne serait pas totalement vrai. La vérité c’est que je suis consciente de l’effet que mon optimisme à tout crin et mon idéalisme a sur certains gens, et de l’image de tête folle que ça peut renvoyer, mais que j’ai délibérément choisi de ne pas m’en préoccuper.
Parce que notre monde a besoin de positif, de folie joyeuse, parce que moi, en tant que personne, j’ai pris la décision consciente que je serais une force de bonheur dans ce monde. C’est tellement facile d’être fataliste et découragés, et en tant que québécois, c’est pratiquement la fondation de notre identité nationale d’être opprimés et malheureux.
Moi j’ai choisi la route plus difficile de toujours chercher la lumière au bout du tunnel et je le fais pour une raison très simple: Je le fais pour honorer les sacrifices que ma mère a fait pour moi.
Ma maman ne l’a pas eu facile, ceux qui la connaissaient seraient à même d’en témoigner. Je ne pense pas que personne ne lui enviait sa vie de secrétaire avec deux enfants à charge à élever seule, sans voiture, avec une douleur chronique débilitante et l’épée de damoclès du cancer au dessus de la tête comme dessert pour les 5 dernières années de sa vie.
Véronique Cloutier (l’originale, l’autre n’a eu ce nom que LONGTEMPS après…) était une femme pleine de patience, énormément de patience. Trop de patience. Les difficultées de la vie lui tombaient dessus, elles ne la cassaient pas, mais elle pliait, comme la branche de roseau, elle pliait tellement qu’à la fin, elle touchait à terre avec le bout de sa tête. Ma mère était d’une résignation à toute épreuve.
Elle était aussi dépressive dans les dernières années. Pas nécessairement en gros burn out presque suicidaire, mais très peu encline à voir le bon côté des choses à moins qu’il ne lui saute dans la figure en hurlant « JE SUIS UNE BELLE NOUVELLE, CÉLÈBRE MOI! » Elle avait beaucoup de facilité à s’asseoir dans sa chaise berçante et a méditer sur la futilité des efforts qu’elle a fait dans sa vie.
Ce n’était pas une rabat-joie, elle avait un très bon sens de l’humour et elle adorait rire, même à la fin. Les métaphores les plus créatives et imbéciles sur sa mort prochaine pleuvaient entre moi, ma tante Aline, ma tante Renée-Claude et elle, on parlait de quand elle allait rencontrer Elvis, ou quand elle saurait enfin qui a tué JFK ou autre insides jokes que vous ne comprendriez pas à moins d’avoir vécu avec elle. Pour ma mère, la mort n’était pas du tout sérieuse, même la sienne, surtout pas la sienne. Mais, comme beaucoup de ses contemporains, elle avait souscrit à l’adage « née pour un petit pain »…
Ce n’est pas mon cas. Je ne suis pas née pour un petit pain. Je suis née pour cuisiner mon propre pain et il sera aussi gros et moelleux que je le voudrai. Je ne crois pas au destin, plus depuis la mort de ma mère. Ce serait trop injuste que son destin ait été de mourir avant de voir ses enfants s’installer dans la vie, avant d’avoir pu profiter du fruit de toutes ses années de dur travail, avant d’avoir pu jouir un peu de la récolte de tous ses sacrifices. Ce serait tellement injuste que le destin ait choisi de nous l’enlever avant qu’on ait pu lui redonner ce qu’elle nous a offert, alors que beaucoup d’autres qui n’ont pas fait la moitié de ses efforts vivront probablement centenaires et verront 3 ou 4 générations naître et grandir. Je refuse ce destin.
J’ai compris, avec la mort de ma mère et les autres changements qui sont arrivés dans ma vie depuis son départ, que la seule personne en contrôle de mon destin, c’est moi. Que de blâmer le monde, la génétique, la société et le gouvernement pour mes malheurs ne donne absolument rien. Me blâmer moi-même encore moins. Comme ceux qui suivent ce blogue le savent déjà, depuis quelque temps, je me transforme peu à peu. Je crie haut et fort mon féminisme, et vous assistez en direct, à la lecture de mes billets sur les différents aspects de la sexualité, à ma conversion au mouvement sex positive (il n’y a pas d’équivalent français, un billet sur le sujet suivra bientôt, mais en gros, c’est une philosophie qui traite la sexualité comme étant un élément naturellement positif de l’expérience humaine – avec une énorme insistance sur l’importance du consentement – qui ne devrait pas être tabou et traité comme une activité illicite ou mauvaise).
Exprimer ces opinions me permets de me définir en tant que personne et je dois dire que je me sens énormément mieux dans ma peau depuis que j’ai débuté ce petit coin de folie. Ma sexualité, ou plutôt l’absence dans ma vie de ce que la société qualifie de sexualité, a longtemps défini mon estime de moi, je me suis sentie lors des dix dernières années comme étant une sous-personne indésirable, comme vivant en marge d’un monde qui était ouvert à tous et qui m’était renié depuis que mon dernier chum m’a laissée et je ne comprenait pas ce qui ne marchait pas chez moi. J’ai dernièrement pris conscience que rien ne cloche chez moi, je peux bien rester célibataire, ou me faire un chum, ou une blonde, ou deux, ou dix et ça ne change absolument rien à qui je suis. Et je peux très bien satisfaire mes besoins physiques par moi-même et mes besoins émotifs avec mes amis et ma famille.
Peut-être qu’un jour, un homme entrera dans ma vie et dans mon lit, mais je ne l’attend plus. Si je le croise, tant mieux, sinon, tant pis. Le seul regret que j’ai, c’est que l’absence de sexualité à deux dans ma vie m’empêchera probablement de devenir une maman. Et ça, j’admets que j’ai de la misère à abandonner cet espoir… Mais, en même temps, courir la romance à tout prix ne garantis aucunement que je vais rencontrer quelqu’un qui désire être père… J’ai essayé les sites de rencontre, et sincèrement, je ne comprend pas comment les gens disent qu’ils ont réussi à rencontrer quelqu’un là dessus, j’ai franchement ma claque des commentaires insultants sur mon apparence ou l’inverse, des déclarations d’amour enflammées juste à la vue de ma photo (ouais, très convaincant chose) et des photos de pénis…
Mais je ne renie pas ma sexualité pour autant et le sujet continue à m’intéresser. Et bordel, si l’occasion se présente, je vais définitivement rejouer aux fesses! Cordonnier mal chaussé peut-être, mais je vais quand même vous achaler avec mes découvertes et mes réflexions, je suis altruiste et je veux que vous ayez une belle vie sexuelle!
Cette semaine, en discutant avec ma merveilleuse collègue Michelle et notre Jean-Philippe préféré je leur ait sorti une phrase qui m’a fait réfléchir (je suis souvent géniale dans ma perception de moi-même quand je parles aux autres). On parlait de mes jolies boucles d’oreilles en faux diamants de chez Ardène et de mes bandeaux pour cheveux et je leur ait dit « Depuis que j’ai fait mon coming out de féministe, je me transforme en fille! » Et c’est vrai. J’ai commencé à m’intéresser au féminisme sérieusement en juin. En juillet, je me suis fait couper les cheveux et tout le monde a capoté sur à quel point ça me faisait bien. Puis en août, j’ai suivi les conseil de la belle Andrée-Anne au bureau et je me suis acheté des boucles d’oreilles longues, c’est super beau avec mes cheveux courts. Et j’ai commencé a mettre des bandeaux dans mes cheveux pour matcher avec mes boucles d’oreilles et les mettre en évidences.
J’ai été me faire faire un facial, j’ai repris ma santé dentaire en mains (le découragement s’attaques souvent à ma routine buccale) et je traîne du rouge à lèvre et du mascara dans ma sacoche, mais je n’ai pas encore commencé à les porter. Mais l’important, c’est que je les ai pour le moment ou j’aurai envie de passer à la prochaine étape de « girlification ». En affirmant ma valeur en tant que femme, je me féminise, mais comme pour lorsque j’ai arrêté de fumer, je pense que le moment est simplement venu et que je suis prête. Je le fais pour moi, parce que ça me plaît à moi et pas pour plaire à un autre.
C’est un peu ce qu’Arden Leigh dit dans son livre « New rules of attraction » le premier chapitre est consacré au soin à apporter à son apparence, mais elle insiste que ce doit être fait pour soi et que vous soyez à l’aise (une fille qui veut mourir dans ses souliers à talons hauts de 300$ ne sera pas à l’aise avec son corps et ne pourra se concentrer sur son langage corporel et sera beaucoup moins sexy que celle à côté avec sa paire de ballerines confortables et son air mystérieux…) et d’accord avec les changements que vous apportez. Elle déconseille vivement de suivre la mode, car on ne peut développer une personnalité distinctive en s’habillant comme tout le monde… Bref, mettez vous belle à votre goût, mais pas de façon superficielle. J’aime cette philosophie. (Et je veux des bijoux d’inspiration Steampunk, prenez notes si vous savez pas quoi me donner pour Noël ou ma fête!)
J’ai une job stressante, parfois il ne se passe pas grand chose, et soudain je dois faire 6 affaires en même temps, avec des gens qui font du perfectionnisme obsessif. Ça prends un bonne dose d’estime de soi pour ne pas se mettre à penser qu’on est une incompétente finie. Je n’y arrive pas tout le temps, mais j’essaie…
J’ai un style de vie difficile, je me tape en moyenne deux heures de voyage par jour pour aller travailler, le coût du gaz et celui du stationnement mis ensemble est plus élevé que celui de mon logement. J’arrive souvent à la maison épuisée, surtout l’hiver, quand la température rend le trajet trop difficile. Beaucoup de gens se demandent comment je fais. C’est simple, j’ai choisi de travailler à Québec, mais je ne veux pas quitter la Beauce. Si un jour l’occasion se présente, je serai heureuse de me trouver un travail dans la fonction publique dans mon coin et mon portefeuille et mon emploi du temps seront comblés, mais en attendant, je préfère de loin un environnement de travail où ce que je fais est considéré comme essentiel et valable, ou je suis plus que « juste une secrétaire », avec des conditions de travail au dessus de la moyenne de ce que je trouverais dans le privé, des collègues qui m’apprécient et le sentiment que je suis utile. Le privé m’a très mal appréciée, je n’ai pas envie d’y retourner de si tôt…
Je dirais que je suis présentement dans une belle phase de ma vie, même s’il y a des bout moins le fun que d’autres. Et je veux continuer à cultiver la sérénité dans ma vie. Je me mets en maudit encore, mais c’est rarement pour longtemps. Je dénonce les injustices, parce que je crois qu’on peut toujours améliorer les choses. Je joues à l’avocat du diable, parce que je ne crois pas aux absolus. Je suis réaliste, je regarde le monde tel qu’il est, mais je cherche à l’améliorer, toujours.
Je tape sur les nerfs du monde, parce que je refuse d’admettre que le monde est incurable et je refuse de le laisser me faire tomber. Plus jamais. Je vais pleurer tout mon saoul, bouder pour un jour ou deux, puis remettre mon sourire et retourner à mes photos de chats et d’acteurs mignons (Snowpiercer est sorti sur Netflix US, je pense que je vais avoir une autre éruption de Chris-Evans-est-l’homme-de-ma-vie-itte dans pas long, mes excuses à Norman Reedus et Jeremy Renner, je vais vous négliger un peu les gars…).
Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com
Moi aussi depuis que je suis secretaire, j’essaie de me maquiller plus, je teins mes cheveux, bijoux qui fittent avec mon linge et plus de jupes. Ca fait du bien au moral je trouve!
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