Je vous ai dit que Stuart était un petit téléfilm, mais une expérience merveilleuse, vous vous souvenez?
The Drop n’est pas un téléfilm, mais c’est un petit film, et aussi une expérience superbe.
The Drop (Quand vient la nuit)
Rôle: Bob Saginowski.
Ok, mettons quelque chose au clair dès le départ. La vedette de ce film, celui qui fera fondre votre cœur, le plus attachant, avec qui on s’identifie et qu’on veut voir sortir gagnant, c’est pas Bob, c’est pas son cousin Marv (James Gandolfini, dans sa dernière performance avant son tragique décès) c’est pas Nadia (Noomi Rapace).
La vedette de ce film, c’est:
Ok, avant de commencer à parler du film, on fait une parenthèse sur Tom-dans-la-vraie-vie:

Le premier, le deuxième et le cinquième sont ses chiens. Les autres sont des rencontres au hasard de la vie. Des histoires d’un soir, une semaine, un mois, mais non moins significatives. Tom garde un souvenir impérissable de chaque pitou qui a passé entre ses bras.
Tom Hardy est un Crazy Puppy Guy. Il ADORE les chiens. Il a déjà donné une entrevue où il a dit le mot « chien » à 62 reprises. Et c’était pas pour PETA ou une organisation pour les droits des animaux, c’était une entrevue pour la promotion du film The Drop. Ok, il y a un chien dans le film, et il vole la vedette, mais c’est pas le SUJET du film.
Il peut pas s’empêcher de caliner et bécotter tous les chiens qu’il croise.
Ce mec, mesdames et messieurs, ce mec va me faire mourir. Il est comme une matante avec les bébés, mais c’est avec les chiens-chiens.
Mais il est pas anti-chats non plus, contrairement à beaucoup d’amoureux des chiens, comme vous pouvez le voir ici si le post tumblr se charge pas bien, les photos valent la peine (et Tom a un orthographe merdique, mais je l’aime pareil):
L’histoire de CJ le chat qui parle roumain a même insipiré une autre belle histoire (je fais un caméo, trouvez-moi!):
https://storify.com/thelindsayellis/this-is-not-my-kitten-this-is-god-s-child
Pour les curieux, Capable Jupiter et son frère Nux sont très heureux chez Nella, la meilleure amie de Lindsay. Il y a plein de photos sur twitter et facebook.
N’ayez jamais honte de vos moment de joie sur les réseaux sociaux, vous ne savez jamais qui votre bonté va inspirer.
Bon, parenthèse fermée, passons au film:
À Brooklyn, les mafieux utilisent différents bars et tavernes comme coffres-forts d’un soir. On les appelles les Drop Bars et ils ne savent jamais longtemps d’avance quand leur tour viendra.
Bob Saginowski travaille à la taverne Cousin Marv’s (Marv est vraiment son cousin « you see, his father, and my mother, they all sisters« ) qui appartient depuis 8 ans à la mafia tchétchène. C’est un homme tranquille, au grand cœur, qui paie des tournées aux habitués venus célébrer la mémoire d’un de leurs copains disparu, qui laisse une femme seule et triste boire gratuitement et fumer dans la taverne parce qu’elle n’a nulle part où aller. Un bon gros bonnasse.
En rentrant à la maison un soir, Bob entend un drôle de bruit en provenance d’une poubelle. Il découvre un chiot ensanglanté. La propriétaire de la maison, Nadia, alertée par le bruit, vient voir ce qui se passe et découvre Bob et le petit chien. Après avoir pris une photo du permis de Bob et l’avoir envoyé à 4 personnes par texto (pas conne, la fille) elle le laisse entrer chez elle et lui donne un coup de main pour nettoyer et soigner le pitou. Elle lui explique que s’il ne veut pas garder le petit pittbull, il peut le donner à un refuge et qu’il trouvera peut-être une bonne famille… ou pas… Bob demande a Nadia de garder le chien pendant 48 heures, le temps qu’il réfléchisse.
Le lendemain soir, le bar Cousin Marv’s se fait hold-upper par deux petits criminels. Les propriétaires tchétchènes sont évidement très fâchés de la situation et demandent à Marv et Bob de leur trouver l’identité des coupables.
S’en suit une série d’événements avec tous les acteurs en relation avec Bob: Cousin Marv et sa nostalgie de l’époque où il était un big shot, Nadia et ses démons, le détective Torres qui est très au courrant de l’identité des proprio du bar, Chovka, le propriétaire en question qui soupçonne que quelqu’un cherche à le baiser et Eric Deeds, l’ex de Nadia et le propriétaire originel du petit chien, un petit tough avec une couple de visses en moins dans la cervelle.
Et, au milieu de tout ce bordel, Bob, son passé, ses remords, son mystère et Rocco le chien, symbole de rédemption.
Tout cet enchevêtrement de destins verra sa conclusion le soir du Superbowl, où c’est le tour de Cousin Marv’s d’être le Drop Bar.
C’est un excellent crime drama, avec des acteurs au sommet de leur art et des dialogues à faire mourir de rire au milieu de toute la noirceur. Un petit bijoux de film.
The Drop nous offre la meilleure performance de Tom Hardy. La meilleure. Vous vous souvenez quand je vous disais qu’Hardy est un spécialiste de l’évolution des personnages? Bob, c’est son chef-d’oeuvre dans ce domaine. Ce que Tom Hardy nous montre avec Bob, c’est un strip-tease psychologique. Tout au long du film, il pèles doucement toutes les couches de Saginowski jusqu’à la fin, où on le voit enfin en vrai. Mais la merveille, dans tout ça, c’est que Bob ne change pas, il reste un bon gars à la base, même si, comme le dit Torres: « I bet no one ever sees you coming. » Un mystère, dans un énigme, sous une question, dans une chemise de flanelle, qui tient le bar et nettoie derrière les clients (et Rocco).
Notez bien, ce genre de performance est déjà difficile au théatre, où le récit est linéaire, mais au cinéma, tout est tourné en ordre mélangé. C’est le cas de ce film, oui, j’ai vérifié. Ce qui veut dire que, à chaque nouvelle scène, Hardy devait trouver exactement où il était rendu dans l’histoire et évaluer à quel niveau il devait montrer Bob. Chapeau au réalisateur, Michaël R. Roskam, qui est aussi un soutien essentiel à cet accomplissement. Il a dit en entrevue avoir coupé plein de répliques de Bob, parce qu’elles étaient superflues, car avec Tom, on pouvait déjà voir Bob réfléchir à l’écran, donc le spectateur n’avait pas besoin de se faire expliquer la pensée du personnage. Un move intelligent, qui mets d’autant plus tout le talent de sa vedette en évidence.
Le travail de Tommy dans ce film est tout en nuances, et c’est un autre aspect de sa maîtrise de son art que j’adore. Hardy peut facilement vous servir un personnage grandiloquent au limite de la caricature (on en reparlera quand on sera rendu à Bronson), mais il peut aussi être subtil au point d’être effacé. C’est la marque d’un grand maître. Ce qui fait de Céline Dion une chanteuse exceptionelle, c’est pas ses grandes envolées lyriques, mais le fait qu’elle peut passer de la gymnastique vocale au murmure musical avec le même niveau de qualité.
Ouais, en gros, je viens de vous expliquer que Tom Hardy est le Céline Dion des acteurs.
Je m’attendais pas à cette conclusion, mais ça fitte…
Bob, avec sa voix éraillée et son accent brooklynois, sa naiveté, sa gentillesse, sa froideur, sa violence, sa générosité, son sens moral, est un personnage hyper complexe, mais oh combien humain.
Et pour finir, une photo des retrouvailles des deux vedettes à la première du film:

NEW YORK, NY – SEPTEMBER 08: Tom Hardy and Zora the dog attend « The Drop » New York Premiere at Sunshine Cinema on September 8, 2014 in New York City. (Photo by Theo Wargo/Getty Images
Tout nouvellement arrivé sur Netflix en anglais.
BONUS: si vous connaissez un milliardaire qui pourrait financer ceci:
Je promet que je vais aller le voir au cinéma à TOUS LES JOURS!!
Next: un film particulier, tourné de façon inhabituelle et matante vas vous philosopher sur la nature humaine, le sens des responsabilité et les choix moraux impossibles.
On décortique Locke.
Une réflexion sur “Grand Visionnement 2015 Partie Six: Tom Hardy: The Drop”