(Spoiler pour les 4 premières saisons et vagues informations sur le début de la cinquième de The Walking Dead)
Bon, matante vous parles beaucoup de toxicité et de mauvaises relations ces temps-ci, il faut bien que parfois elle vous parle des exemples de belles relations qui émergent dans la culture populaire.
Aujourd’hui, je vais vous parler de Carol Peletier et Daryl Dixon, deux des personnages de la série américaine The Walking Dead, diffusée sur AMC (présentement dans sa 5ieme saison), de l’extraordinaire développement de leurs histoires et de la relation entre eux.
(Note : le texte présent se base ENTIÈREMENT sur la série télé, je n’ai pas lu les comics, et, de toute façon, Daryl n’apparait pas dedans, donc laissez vos commentaires sur les différences avec les comics pour reddit et tumblr, matante s’en fout…)
Alors, pour les non-initiés, la série The Walking Dead a lieu en Georgie, USA, à l’époque moderne, alors que Rick Grimes (joué par l’excellent acteur britannique Andrew Lincoln, avec un accent du sud, trop hot), Shérif d’une petite ville non loin d’Atlanta, s’éveille à la suite d’un coma provoqué par une blessure par balle pour découvrir que l’hôpital et la ville entière sont déserts, à l’exception d’une multitude de cadavres ambulants assoiffés de chaire humaine. (Ouais, c’est des zombies, mais ils n’utilisent pas ce nom dans la série, ils disent walkers, bitters ou geeks). Il doit retrouver sa famille et tenter de survivre dans un monde où tout s’est effondré et les morts-vivants ne sont que la menace la plus évidente…
L’univers post-apocalyptique, tout en nous donnant de gros frissons et de l’action saignante à point, permet une exploration sur la société et les relations humaines suprêmement intéressante. Dans les deux premières saisons, par exemple, Rick, shérif et bon gars, doit choisir entre ses principes et la survie de sa famille. Son partenaire Shane, explore les tréfonds de son manque d’empathie et, en l’absence de règles sociales fortes et établies, perds ses repères et devient une figure tragique de perte de contrôle. Lori, l’épouse de Rick, se trouve elle aussi perdue sans sa place bien définie et rassurante de mère et de femme au foyer. Lori n’est pas faible, mais elle est perdue. Les trois sont pris dans un triangle amoureux foutrement plus intéressant que celui de Twilight. La relation de ces trois personnages a conduit les deux premières saisons et avivé les passions, et la haine, de plusieurs fans. Tout le monde hait Lori et Shane, ils ont des bonnes raisons pour ça, mais moi je les aime, dans tout leur trou-de-culisme, comme dirait François Pérusse. Ce sont des âmes à la dérive qui ont perdu leurs place et n’arrivent pas à s’adapter au monde qui est devenu le leur.
J’aime les autre aussi : Andrea, l’avocate qui veut tout le temps s’imposer de la mauvaise manière et se fait rabaisser sans cesse, Dale, le vieux sage plein de cœur avec son chapeau de Gilligan, Michonne, la samouraï solitaire, Glenn et Maggie, les amoureux accrochés l’un à l’autre dans la tempête, Hershel, l’homme simple plein de conviction et d’aveuglement qui se transforme en boussole morale, Beth, l’ado suicidaire qui devient une figure maternelle forte, Sasha et Tyreese, frère et sœur qui gardent un fond fort de bonté sous leur carapace dure dans toute cette horreur, Carl, obligé de passer d’enfant à adulte beaucoup trop tôt, le Governor, le bad guy de la troisième et la quatrième saison, un fou braque comme on en voit peu, et tous les autres, tant de personnages forts qui ne stagnent pas, cette série est foutrement bien écrite (je suppose que le matériel de base, les comics, sont tout aussi solides côté écriture.)
Ouais, j’adore cette série. Mais on est ici aujourd’hui pour parler des deux diamants de cet assemblage de précieux joyaux de personnages.
Il est tout d’abord important de savoir que le personnage de Daryl Dixon n’existe pas dans la bande dessinée. L’acteur Norman Reedus a auditionné pour le rôle de Merl, mais les producteurs ont plutôt choisi Michael Rooker (un fucking bon move de casting, Rooker casse la baraque en Merl, il est jouissif à regarder). Ils ont toutefois tellement aimé Reedus en redneck, qu’ils ont créé un petit frère à Merl, Daryl. Grand bien leur en fit, car Daryl, avec son arbalète, sa Harley (techniquement, c’est celle de son frère) et sa veste de cuir sans manche avec des ailes au dos, est carrément devenu une icône. Reedus reçoit énormément d’attention de fans transis d’amour : il a reçu en cadeau un écureuil (le plat traditionnel des rednecks) de la part d’une fille qui lui a dit qu’elle l’a chassé avec une pelle (c’est à la fois impressionnant et inquiétant), s’est fait demander de souffler dans une bouteille par des fans japonaises qui ont ramené son haleine avec elles à Tokyo et une fan lui a même envoyé un implant mammaire pour lui remonter le moral après qu’il ait dit qu’il ne feelait pas dans une entrevue. Il le garde dans sa roulotte sur le plateau de tournage de la série et s’en sert comme support pour son téléphone. (J’adore Norman Reedus!)
Il va sans dire que, dans l’éventualité où Daryl Dixon perdrait la vie, il y aurait probablement des émeutes…
Carol Peletier, elle, existe dans les comics avec sa fille Sophia, mais, si je me fies à wikipedia, son personnage est extrêmement différent. Dans la série, on voit aussi son époux Ed durant la première saison, ce qui établit les bases du personnage. Melissa McBride, tout comme Norman Reedus, est la définition même du terme Powerhouse Performer, c’est une actrice christement solide et l’extraordinaire voyage de Carol perdrait la majorité de sa puissance avec une actrice moins talentueuse.
La relation entre ces deux personnages n’est pas traditionnelle, il n’y a pas de sexualité entre eux, mais elle est pleine d’amour profond et de respect et je trouve que c’est une des relations les plus romantiques qu’il m’ait jamais été donnée de voir. Est-ce qu’ils sont amoureux? Pas tout à fait, peut-être un peu, mais ce ne sont pas de simples amis non plus.
On commence par le début :
Donc, au début de la série, il y a Carol, maman de Sophia et épouse d’Ed, l’exemple type du chien sale. Ed bats sa femme et regardes sa fillette de 12 ans avec un air inquiétant. Tsé, un vrai champion en camisole blanche, là. Carol est soumise et apeurée face à son mari, mais elle se durcit toutefois lorsque Ed louche du côté de sa petite. Heureusement pour Sophia et sa maman, les zombies se tapent un petit buffet dans le bide d’Ed en fin de saison un et les libèrent ainsi de cette ombre menaçante.

À cette époque, j’ignorait encore à quel point j’allais t’aimer ma belle.
Daryl pour sa part, joint le groupe avec son grand frère Merl, qui est lui aussi un salaud, mais d’un autre genre. En effet, on apprend plus tard que l’intention première des deux frères Dixon était de voler le campement et de se sauver dans la nuit. C’était l’idée de Merl et Daryl, en bon petit frère manipulé, l’a suivi. Les circonstances en ont voulu autrement quand Merl disparaît lors d’une expédition de ravitaillement à Atlanta. Daryl choisit de rester avec le groupe et commence à se faire une place dans ce monde bizarre.

Ses premiers mots: « Son of a bitch! That’s MY deer! » et tout le monde l’a adoré dès la première seconde, le petit tabarouette. Non mais regardez cette face de tanant, vous aussi vous sentez l’affection grandir, avouez!
La première véritable interaction entre Daryl et Carol survient suite à la mort d’Ed. Pour protéger le groupe, Daryl et les autres hommes doivent briser le crâne des victimes de l’attaque afin de prévenir leur retour en zombie. Lorsque vient le tour d’Ed, Carol demande à Daryl de la laisser s’en charger et l’acte de péter le crane d’Ed a sûrement un effet cathartique sur la femme abusée qui se libère de ses chaînes matrimoniales.
C’est surtout durant la saison deux que leur relation prend forme.
L’action principale de la saison deux est enclenchée durant le premier épisode lorsque Sophia, la fille de Carol, se perds en forêt. Carol, au désespoir, s’effondre peu à peu, passant de la panique, à la culpabilité, au blâme et à la dépression. Daryl, en traqueur expérimenté, prend le lead dans les recherches pour trouver la fillette et refuse, tout comme Rick, d’abandonner, malgré les prédictions pessimistes de Shane qui rappelle à son collègue policier que les chances de retrouver la gamine baissent à chaque jour et sont pratiquement nulles.
Daryl apporte aussi du réconfort à la mère blessée, en lui amenant une fleur (Cherokee Rose, dans une bouteille de bière, parce que c’est le contenant traditionnel du redneck, j’imagine) et en lui racontant la légende indienne de ces mères Cherokee qui ont versé tant de larmes à la perte de leurs petits durant les déportations (la fameuse Trail of tears) que les dieux ont fait pousser la rose pour apaiser leur douleur. Il lui dit ensuite que s’il sait pertinemment que personne ne regrette son frère (« I’m not fool enough to imagine that there’s a flower blooming for my brother ») il est persuadée que celle-là a fleuri pour Sophia et qu’il va la retrouver. Melissa McBride brille en subtilité dans cette scène, les larmes coulant librement sur les joues de Carol sans un seul sanglot et son regard éloquent, ça donne des frissons. La fragilité de Carol durant cette période est palpable, on a l’impression que si on respire trop fort, elle va éclater en mille morceaux. Mais, sous-jacent, un espoir, contre toute attente, que sa petite fille est encore en vie, quelque part.
Daryl continue les recherches seul à cheval et se blesse sévèrement (une flèche dans la hanche, et une balle lui effleurant le crâne, gracieuseté de Trigger Happy Andrea qui l’a pris pour un zombie) et c’est à ce moment qu’entre en scène l’échange qui, selon moi, est à la source de la relation entre les deux. Daryl est alité et bandé (dans le sens de bandages en tissus, pas dans le sens de Pédro au garde à vous, bande de pervers.) et Carol vient lui porter un plateau. Elle lui donne un baiser sur la tempe et lui dit qu’il a plus fait pour sa fille dans les derniers jours qu’Ed dans toute sa vie. Daryl lui répond qu’il n’a rien fait que Rick ou Shane (les deux leader du groupe, dois-je rappeler) n’auraient fait. Et Carol lui assène le coup de grâce:
« I know, you’re every bit as good as them. Every bit. » (Je sais, tu vaux exactement autant qu’eux. Tu es exactement aussi bien qu’eux.)
Girl, tu vas me faire brailler. Imaginez, le redneck de rien, qui a mangé des volées toute son enfance, qui s’est perdu 9 jours dans les bois à 10 ans et que personne n’a même pris la peine de chercher, qui a vécu toute sa vie dans l’ombre d’un frère qui le rabaissait pour mieux pouvoir s’en servir, se fait dire qu’il est un homme aussi honorable et valable que les deux policiers qui sont en charge du groupe? Moi aussi j’aurais commencé à vénérer cette femme à sa place.

Daryl en plein petit moment émotif, entendez vous les anges chanter?
Bien entendu, l’attachement de Carol et Daryl n’est pas harmonieux et sans heurts. Daryl réagit agressivement à la fragilité que Carol lui démontre lorsqu’elle tente de l’empêcher de repartir en forêt avant qu’il ne soit guéri. Il ne veut pas être responsable de son équilibre. Daryl Dixon ne peut accepter que quelqu’un se soucie de lui parce qu’il ne peut accepter qu’il vaille la peine qu’on se soucie de lui. Il se reprends toutefois, fait des excuses sincères et réaffirme sa conviction qu’il va retrouver Sophia.
La découverte de Sophia dans la grange d’Hershel, en zombie, démolit les deux personnages (et Rick aussi, qui se sent responsable de la disparition de la fillette, et bordel, le regard d’Andrew Lincoln dans cette scène me fait capoter, y as pas un seul mauvais acteur dans cette série). Carol se remets plus vite que Daryl, probablement parce que la mort officielle de son bébé lui donne enfin la certitude nécessaire pour faire son deuil. Lui se sent en colère et s’isole du groupe, son échec réveillant sa conviction un incapable et qu’il se berce d’illusions. Il est agressif et désagréable avec tout le monde, pour les éloigner. Et encore une fois, Carol s’attire les foudres de Dixon lorsqu’elle essaie de l’empêcher de se détacher du groupe, elle ne veut pas le perdre lui aussi et elle lui dit qu’il mérite mieux que de rester seul. C’est encore une scène puissante entre deux acteurs au sommet de leur art, Daryl menaçant, limite violent, et Carol qui le regarde droit dans les yeux, déterminée à ne pas se laisser intimider, convaincue qu’il ne lui fera pas de mal.
C’est intéressant de voir la dynamique masuclin/féminin entre les deux. À première vue, ce sont des stéréotypes assez classiques, mais il y a tellement plus sous la surface. Même si Daryl, redneck jusqu’au bout des ongles (on le voit même manger de l’écureuil cru pendant la saison deux, beurk) utilise un language injurieux (il est, tout comme Jesse Pinckman de Breaking Bad, un amateur de « bitch »), même s’il est très masculin et qu’il a définitivement un penchant colérique, surtout durant les deux premières saisons, pas une seule seconde on ne pense qu’il est misogyne. Dangereux? Probablement. Impulsif? Définitivement. Mais mauvais? Absoluement pas. Carol, pour sa part, même si elle est le stéréotype typique de la femme abusée, petit oiseau fragile qui essaie de se fondre dans le décor, elle laisse entrevoir à dose minime, peu à peu, l’extraordinaire femme forte en devenir (et aussi la froideur dont elle fera preuve durant les épreuves qui l’attendent dans les saisons 4 et 5 (look at the flowers), mais je n’en dirai pas plus, c’est trop douloureux et je veux que vous le voyez par vous même). Ce dosage subtil en doit autant à l’écriture qu’à la performance de Melissa McBride, qui manie Carol avec finesse, du grand art.
L’invasion de la ferme des Green et le départ sur la route à la fin de la saison deux transforment la dynamique du groupe. Carol exprime ses doutes sur Rick à Daryl, et essaie de le convaincre de partir avec elle (elle tente même de le manipuler en appelant à son honneur, mais ça ne fonctionne pas). Lui affirme qu’il a pleine et entière confiance en Grimes. Lorsque Rick, à bout, déclare qu’il n’y aura plus de démocratie, et que ceux qui ne veulent pas le suivre n’ont qu’à partir, Dixon reste sans hésiter une seconde, et donc Carol choisit de rester elle aussi.
Au début de la troisième saison, qui a lieu 6 ou 7 mois après la finale de la saison deux, le groupe est devenue une cellule de survie et Carol s’est développée en une femme d’action. Elle s’est prise en main, a appris à tirer et à soigner les blessures avec Hershel. Elle s’est rapprochée de Lori et se prépare à l’aider durant son accouchement. (une zombie fraîchement tuée, c’est un bon dummy pour s’exercer a pratiquer une césarienne avec un poignard hein? Encore une fois, beurk! J’adore cette série…)

Deux badass, faisant des trucs de badass.
Elle a même trouvé un sens de l’humour pince sans rire comme dans une de mes petites scènes préférées entre elle et Daryl. Daryl est sur le toit d’un camion au bord de la barrière de la prison où le groupe passe sa première nuit, à surveiller les environs, et Carol vient lui donner à manger. Elle admet qu’il a eu raison d’avoir confiance en Rick et, après qu’il ait massé son épaule douloureuse (Carol a dû tirer beaucoup pour nettoyer la cour de la prison et ressent les effets secondaires du recul de l’arme), elle lui dit avec un sourire en coin (et je ne traduirai pas, parce que c’est le jeux de mots qui est drôle, désolé, si vous parlez pas anglais, vous la trouverez pas drôle)
Daryl: We better get back.
Carol : That’s pretty romantic, wanna screw around?
Daryl: Pfft! I’ll go down first.
Carol: Even better!
Daryl: Stahhhp!
Les deux ont développé une belle complicité.
Lorsque Carol se trouve prise dans une cellule d’isolement durant l’attaque de la prison, Daryl et les autres sont persuadés qu’elle est morte et Dixon est clairement en colère. Mais cette fois-ci, c’est plus intériorisé qu’après la perte de Sophia, parce qu’il sait qu’on a besoin de lui. En effet, sans Daryl et Maggie, qui sont parti à la recherche de lait maternel, bébé Judith n’aurait pas survécu longtemps après sa naissance. C’est Daryl qui retrouve Carol et les scripteurs et le réalisateur offrent aux fans du couple une belle scène de Carol dans les bras de Daryl.

AWWWWW, ça serait cute si elle n’était pas incapable de marcher parce qu’elle est affamée et déshydratée par son séjour de 3 jours en cellule d’isolement…
Lorsque Daryl retrouve son frère et décide de partir avec lui, la peine de Carol est évidente, mais elle fait vite la paix avec son choix. Elle explique à une Beth inquiète le genre de relation que les frères Dixon ont, et on sent le spectre d’Ed dans son discours. Mais on sent aussi qu’elle a confiance en son ami, qu’elle sait que Daryl est un homme bien et que Merl n’en fera plus son valet. Et elle a raison. Au retour de Daryl avec Merl, c’est Carol qui lui explique qu’elle comprend qu’il aime son frère, mais que Merl est mauvais pour lui et qu’il ne doit pas se laisser rabaisser. Merl est impressionné par l’évolution de la femme, de petit oiseau apeuré à femme forte qui n’a peur de rien. Ce à quoi Carol réagit en mettant Merl au défi de cesser de balancer à gauche et à droite et de choisir son camps. C’est certainement un élément d’influence dans la décision de Merl de se sacrifier pour donner une chance au groupe contre le Gouverneur et les troupes de Woodbury. La mort de Merl affecte Daryl, mais le libère à son tour d’une ombre qui pesait sur sa vie.Le fait que Merl soit décédé dans un acte de sacrifice, prouvant qu’il n’était pas un salaud irrécupérable, a probablement aidé son petit frère à faire la paix avec ses démons.
Il y a peu à dire sur la relation entre Carol et Daryl durant la saison 4, leur relation a atteint sa vitesse de croisière et n’évolue plus vraiment, ils sont toujours aussi proches. Carol l’appelle affectueusement Pookie et lui rappelle qu’elle l’a aimé en premier, en référence à l’admiration que les nombreux habitants de la prison ont face à celui qui les a amené en sûreté et leur fourni à manger. Carol et Daryl sont séparés pour une grande partie de cette saison, leurs personnages évoluent de leur côté (et Carol se voit confronté a des choix fucking déchirants) et ne se retrouvent qu’au début de la cinquième saison. Mais ils s’aiment toujours autant. Il restera à voir comment les décisions de Carol viendront l’affecter, mais je suis certaine que Daryl sera là pour la maintenir bien ancrée sur terre, ou, à tout le moins, il va essayer à sa façon, je ne sais pas si ce sera efficace.

Pookie et sa fan numéro un.
Daryl et Carol, contrairement à leurs compagnons, ne souffrent pas de la perte de repères que l’effondrement de la société a occasionné, parce qu’ils étaient déjà dans la marge et n’avaient pas de place dans la société avant l’Infection. Ils ne sont pas perdus, comme Lori ou Andrea, ils n’ont jamais défini leur identité par leur place dans la société. Les walkers leur ont donné l’occasion de devenir membres à part entière d’un groupe, des membres importants et utiles, une occasion qu’ils n’auraient probablement jamais eu autrement.
La relation entre ces deux personnages est tellement viscérale, ils débutent tous les deux leur histoire en victimes blessés chacun à sa façon et trouvent ensemble le courage de prendre ce monde de face. Tous les deux ont vécu dans l’ombre de personnes qui avaient promis de les aimer, mais qui ne leur ont donné que du mépris et de la violence. C’est probablement pour ça qu’ils parlent le même langage et sont capable d’offrir à l’autre ce dont il a besoin. C’est dans Daryl que Carol a trouvé la force d’espérer envers et contre tout, c’est en Carol que Daryl a vu le reflet de l’homme honorable qu’il pouvait devenir. Ils n’ont pas besoin de grandes explications ou de déclarations fleuries, leur connexion vient tout droit des trippes et se passe de mots.
Bien des fans de la série font du shipping Daryl/Beth depuis leur cuite à la fin de la saison 4, mais je n’aimerais pas vraiment ce pairing. De un, la jolie blonde de 18 ans et le redneck dans la trentaine avancé (on ne sait pas l’âge exact de Daryl, mais il n’est pas dans la vingtaine et Reedus a 45 ans dans la vraie vie, donc, je ne pense pas m’avancer trop en évaluant qu’il a au moins 35 ans au début de la série), ça a un peu trop un relent de Jailbait à mon goût (et Carl serait TRÈS déçu de perdre la seule fille plus ou moins de son âge des environs…) Aussi, ça risquerait trop de tomber dans le cliché de « je vais te guérir à coup d’amour oh mon preux chevalier protecteur » et Dieu sait que matante aime pas ce cliché. Beth est géniale, et ce que j’ai lu de ses aventures dans l’hôpital au début de la cinquième saison est prometteur (non, je ne regardes pas les épisodes, je veux attendre de pouvoir tous me les tapper d’une shot, mais j’ai pas la patience d’attendre pour savoir ce qui va se passer, donc je vis de spoiler tous les lundis), mais je ne pense pas qu’elle ferait une bonne Madame Dixon. Mais c’est juste mon opinion.
Est-ce que ça veut dire que je préfèrerait Carol en Mme Daryl? Pas nécessairement. Un développement romantique à leur relation me semblerait plus logique que dans le cas de Daryl et Beth, mais je n’ai pas besoin de les voir s’embrasser pour considérer qu’ils ont réussi leur relation. Elle est déjà réussie. Je ne pense pas qu’il soit absolument nécessaire que Daryl (ou Rick, parce qu’il a aussi ses théories de relations potentielles à toutes les saisons) trouve l’amour avec un grand A, on peut très bien réussir sa vie, et son histoire, sans ça… Mais Carol ferait plus de sens que tout autre candidate s’il faut le caser.
Norman Reedus a souvent dit en entrevue lorsqu’on lui parle d’une éventuelle relation romantique pour Daryl, que ce soit avec Carol, Beth ou quiconque, qu’il espérait que ce serait maladroit et réaliste, qu’il a toujours abordé Daryl comme virginal, pas nécessairement vierge, mais mal à l’aise, et ça paraît dans ses interactions avec les autres. La seule personne qu’il est à l’aise de prendre dans ses bras est Carol, et elle a gagné ce droit après beaucoup de temps.

Ok, il y a aussi bébé Judith, ce qui a fait tomber toute l’audience féminine dans les pommes. Petite chanceuse va, et tout ce dont elle a eu besoin, c’est de passer à deux doigts de mourir de faim à quelques heures de sa naissance!
Mais même avec elle, Reedus ne joue pas Dixon complètement détendu, il y a toujours un regard en coin, une hésitation, et McBride prend toujours la peine de réagir à cette tension sans dire un mot. Tout est dans le non dit, et les deux acteurs sont vraiment extraordinaires.
Mais peu importe la fin, qu’ils finissent ensemble ou non, l’histoire de Daryl et Carol est ma préféré, une histoire simple, sans jeux de pouvoir, sans bullshit, sans tension sexuelle clichée, sans regards languis d’amour en close-up pour qu’on sache qu’ils s’aiment d’amour amoureux, sans possessivité ou quiproquos. Une relation pleine d’amour simple et de respect entre un homme et une femme, qui n’ont pas besoin de jouer de game, qui, s’ils ne se disent pas tout, ne se mentent jamais. Je suis heureuse de les regarder évoluer, on a besoin de plus d’histoires comme la leur.

AWWWWW ils sont cute tous les deux!
Mise à jour du lundi matin:
Ok, Norman Reedus a mis cette capture d’écran de son téléphone sur Instagram hier soir après la diffusion de l’épisode « Consumed » (un épisode entier juste sur Daryl et Carol!!! Trop hâte de le voir!!!) et elle est trop drôle, sa maman aussi est une fan de Carol! (Plus texto de môman que ça, tu meurs. Aussi, j’espère qu’il a branché son cell rapidement après ça, c’est pas bon de laisser la batterie se vider autant…)
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