Samedi de la Muse : Neil deGrasse Tyson et l’amour de la connaissance.

Neil deGrasse Tyson est un astrophysicien et un cosmologue américain. Tout comme Hubert Reeves, c’est aussi un vulgarisateur extrêmement efficace avec un enthousiasme pour son sujet très contagieux.

Je connaissait vaguement le personnage pour l’avoir vu dans quelques documentaires et reportages en lien avec l’astronomie, mais j’ai vraiment fait sa connaissance  en mars dernier, quand je me suis assise pour regarder la première de l’émission Cosmos, à Fox.

Et putain, je suis tombée en amour…

Pas avec Neil, même s’il est absolument adorable, mais avec le savoir qu’il communiquait. Cosmos est un reboot de la série du même nom diffusée en 1980 et animée par l’astrophysicien Carl Sagan et qui a inspiré des milliers de jeunes américains à se tourner vers une carrière en science. C’est une série documentaire sur l’état actuel des connaissances scientifiques sur l’Univers. Ne vous leurrez pas, ce n’est pas du tout une série de chiffres et de graphiques présentés sur un tableau. Il s’agit littéralement d’un voyage dans le temps et l’espace à bord du « Ship of the Imagination » où on découvre non seulement l’évolution de l’Univers du Big Bang jusqu’aux théories sur la mort de notre système solaire, mais aussi un cours d’histoire de la science incluant tous les domaines : biologie, acoustique, astronomie, chimie, physique, mathématique, génétique etc, de l’antiquité à l’époque moderne (l’historienne en moi était en pamoison devant toutes les infos sur l’état des connaissances scientifiques dans l’antiquité, putain nos ancêtres étaient des génies). Dès le départ, on nous met l’Univers en perspective avec un calendrier cosmique où la race humaine n’occupe que la dernière minute de la dernière journée de l’année cosmique ayant débuté au moment du Big Bang. Ça fait réfléchir sur notre importance à l’échelle universelle… Les effets spéciaux sont à couper le souffle et les propos, facile à suivre.

La série est présentement seulement disponible en anglais, mais une version traduite ou sous-titrée ne devrait pas tarder. Je recommande chaudement.

En dehors de la télé Neil anime Star Talk, un podcast où il discute de science et d’astronomie avec des invitées soit scientifiques ou du monde du spectacle. Encore une excellente source de savoir vulgarisé, mais il faut bien comprendre l’anglais.

Son Twitter est un bijou philosophique, scientifique et hilarant. Durant la diffusion des 13 épisodes de Cosmos à Fox, il twittait en direct en regardant l’émission et lorsqu’un épisode à été déplacé pour la diffusion d’une course de Nascar, il a passé l’heure habituelle de diffusion à twitter à propos de force centrifuge, de la composition chimique des pneus, de principe d’adhérence et de thermodynamique, c’était génial.

Il est aussi un philosophe à ses heures et ses citations font souvent le tour des générateurs de Memes :

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Je ne suis pas du tout une scientifique, mais je suis curieuse de nature et Neil deGrasse Tyson est un puits de savoir enveloppé dans une épaisse couche d’humour et de simplicité.

Merci Neil!

https://twitter.com/neiltyson

https://www.facebook.com/neildegrassetyson

http://www.haydenplanetarium.org/tyson/

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

LE CONSENTEMENT N’EST PAS OPTIONEL

Bon Matante est en tabarnak, en ostie, en câlisse, en tout ce que vous voudrez.

Dans la foulée de l’affaire Jian Ghomeshi (en résumé, le populaire animateur de la CBC a été accusé de comportements sexuels inappropriés et violents par 9 femmes à ce jour), la journaliste Sue Montgomery a pris Twitter d’assaut avec l’hashtag #BeenRapedNeverReported qui a généré une réponse à la fois peu surprenante et brise-cœur. Tellement de femmes qui traînent en silence un fardeau inimaginable, mon coeur se fend encore juste d’y penser.

La présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne et la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi ont ressenti, à la vue de cette vague déferlante de témoignages, le besoin de sortir de l’ombre et de parler publiquement, elles aussi, de leurs expériences avec la violence sexuelle.

Jeudi, la journaliste Michèle Ouimet a parlé dans un éditorial de La Presse du viol brutal qu’elle a subi à l’âge de 21 ans, mais surtout, des raisons pourquoi elle n’avait pas porté plainte et de la honte qu’elle avait ressentie et ressent toujours. http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/michele-ouimet/201411/06/01-4816422-la-honte.php

Le même jour, l’actrice canadienne Kate Hewlett (que j’adore d’un amour pur et profond) a aussi utilisé l’hashtag sur twitter pour parler du viol qu’elle a subi il y a 15 ans au mariage d’un couple d’amis et du fait qu’elle n’en avait pas parlé pour ne pas faire de peine à sa copine et son époux en entachant leur belle journée. J’ai éclaté en sanglots en lisant son simple message de moins de 140 caractères.

Lundi, l’ancienne vice-première ministre du Canada, Sheila Copps a parlé du viol qu’elle a subit il y a plus de 30 ans et de la façon dont la police avait refusé de donner suite à l’enquête.

Mesdames, je suis absolument dévastée de savoir que vous avez vécu cette terrible épreuve et vous avez tout mon amour et tout mon soutien.

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Une femme sur trois est agressée sexuellement dans sa vie, mais une grande proportion s’ajoute avec celles qui ont subi à un moment ou un autre, des attouchements non désirés. J’ai une amie qui s’est fait tripotée par un avocat en pleine réunion en dessous de la table. Ce n’était pas violent, mais que croyez vous qu’elle a pensé quand il lui a demandé de passer chercher des dossier à son bureau? Elle s’est arrangée pour ne pas y aller et elle a bien fait.

Je fais partie de la minorité chanceuse de femmes qui n’a jamais dû dans sa vie poser un geste ou subir un geste de nature sexuelle sans mon consentement. Ne vous leurrez pas, je fais partie d’une MINORITÉ, et j’en suis consciente.

Et je sais aussi que cet état de choses pourrait changer quelque part dans mon avenir. Les femmes plus âgées ne sont absolument pas à l’abri des agressions sexuelles, pas du tout. Ce n’est pas une question d’âge ou d’apparence.

Cet état de choses me fait sentir tellement impuissante et tellement en colère. Pourquoi la moitié de la population de la planète est-elle considérée comme étant née pour satisfaire les bas instincts d’une minorité de l’autre moitié de cette population?

Ce ne sont pas tous les hommes qui sont des agresseurs, ce n’est même pas la majorité, mais ceux qui le sont généralement protégés de façon inconsciente par la société. On minimise l’impact de leurs geste, on leur trouve des excuses et on cherche à ne pas ébruiter les choses. Il ne faut surtout pas en parler, ça ferait trop de vagues.

Quelqu’un peut me dire pourquoi, pourquoi, pourquoi grand dieux faut-il qu’à chaque fois qu’on parle d’agression sexuelle, il y ait une main métaphorique qui se lève dans l’audience pour nous mettre en garde contre les dommages que le discours de dénonciation pourrait créer? « Ça ne concerne pas personne ce que je fais dans ma chambre à coucher! », « Elle n’a rien dit pendant 2 jours/semaines/mois/ans, c’est parce qu’elle l’a regretté après coup et qu’elle veut se faire du capital de sympathie », « elle n’a pas dit non, ça veut dire qu’elle voulait », « à les entendre parler, on ne peut pas être spontanés au lit, c’est toujours du viol si on a pas un contrat signé et notarié » « faire l’amour à une femme ce n’est pas l’agresser, c’est ça que je comprends moi, c’est dans la nature des choses », « à ce rythme-là, on aura plus jamais le droit de baiser ».

FUCK. THAT. TOTAL. ROTTING. HORSESHIT.

(Je suis tellement en tabarnack, j’en oublie ma langue maternelle!!!!)

Qui est-ce qui détermine si le partenaire A est consentant dans une relation sexuelle?

LE PARTENAIRE A.

FUCKING

PERSONNE

D’AUTRE.

Nop, c’est pas toi, ni la police, ni le juge, ni la loi, ni Louise Deschâtelets, ni le Pape, ni Robert Downey Jr.

Personne ne me dira ce dont j’ai envie dans la vie. Personne n’a le droit de me le dire, personne n’a le droit de vous le dire non plus.

LES ÊTRES HUMAINS NE SONT PAS DES BIENS DE CONSOMMATION AU SERVICE DE LA LIBIDO D’AUTRUI.

Je me fous que vous ayez payé 300 millions de dollars pour un souper de homard albinos dans un hôtel 5 étoiles que vous avez fait construire au sommet du mont Everest pour l’occasion, si elle dit qu’elle n’était pas consentante, ELLE N’ÉTAIT PAS CONSENTANTE ET VOUS N’AVEZ PAS DE CIRCONSTANCES ATTÉNUANTES.

Rien à foutre que la seule façon que tu as de bander ce soit en giflant ta partenaire, chacun son kink et t’as le droit de vivre le tiens, mais si elle te dit qu’elle ne veut pas ou qu’elle change d’avis après la première claque, c’est TA JOB D’ARRÊTER TOUT ET DE PASSER À LA SUIVANTE. Si tu continues, tu es un agresseur, point final.

Elle vous a dit bonjour? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui pogniez une fesse.

Elle a une jupe courte? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui flattiez une cuisse.

Elle vous a embrassé? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui broutiez le minou.

Elle vous a fait une pipe? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous la pénétriez.

Elle vous dit, « J’ai envie de toi » dans le bar? Ça ne veut pas dire qu’elle n’a pas le droit de changer d’idée rendue dans votre appartement.

Il n’y a pas de point de non-retour dans une relation sexuelle,

Il n’y a pas d’étape où on n’a pas le droit de changer d’idée,

Il n’y a pas de trop tard.

J’en ai ma claque des commentaires qui disent qu’une victime (femme ou homme) « aurait dû savoir dans quoi elle s’embarquait » quand elle se fait agresser, des commentaires sur ce qu’elle portait, ce qu’elle avait bu, son nombre de partenaires sexuels, ses habitudes au lit, sa carrière, etc.

Il n’y a pas de situation qui justifie d’agresser sexuellement une personne! Il n’y a pas de circonstances atténuantes pour un viol!

Je réclame le droit aux femmes d’avoir une vie sexuelle désinvolte au même titre que les hommes! Oui, je veux qu’on puisse suivre un gars qu’on a rencontré dans un bar chez lui et se le taper si ça nous tente et que ça ne devient pas NOTRE faute si on se retrouve dans un fossé le lendemain matin. Ce ne serait pas non plus la faute du gars si la situation était inversée!

De toute façon, ce n’est pas l’étranger au bar qui est le plus dangereux, c’est le gars que tu connais. Dans 80 % des infractions d’ordre sexuel en 2002, la victime connaissait son agresseur et la proportion n’a certainement pas baissé 12 ans plus tard.

Quand c’est ton chum qui décide que « ça me tente pas » ça ne veut rien dire parce qu’en tant que conjointe, c’est ta job de soulager ses envies, t’es pas avec un étranger que t’as rencontré il y a deux minutes!

Quand c’est ton frère ou ton cousin qui se glisse dans ta chambre, tu t’es pas fait sauter dessus au coin d’une ruelle sombre!

J’en ai MARRE qu’on blâme les victimes pour leurs agressions, qu’on dise qu’elles ou ils ont couru après, qu’elles ou ils auraient dû rester sobres, rester avec le groupe, s’habiller plus modestement, rester enfermés dans une cage dans un coffre-fort de banque pour éviter de se faire violenter.

NONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONON!

Ce n’est pas à la victime de ne pas se faire agresser, c’est à l’agresseur de ne pas agresser!

Oui, vous devez dire à vos filles d’éviter les rues sombres, se méfier de leurs drinks, faire attention, parce que, malheureusement, les monstres existent, mais si le pire arrive, VOUS N’AVEZ AUCUN DROIT DE LUI DIRE « TU AURAIS DÛ ». CE N’EST PAS DE SA FAUTE!!!!!!

Saviez-vous qu’au Canada, avant les années 70, c’était légalement impossible de violer son épouse? Parce que dans les liens sacrés du mariage, on doit faire son devoir, que ça nous tente ou non.

On parle d’il y a moins de 50 ans, pas du Moyen-Âge!

Une prostituée se fait payer pour coucher avec un client, mais ça ne vous donne pas le droit de briser l’entente qui disait que votre 100 $ vous donnait droit à une pipe et la pénétrer de force! C’est quand même un viol! Si vous payez pour un café au resto, personne ne va vous laisser repartir avec une pizza en disant « ben fallait s’y attendre, on vend de la bouffe, c’est pas vraiment un vol, c’est notre job de nourrir le monde… »

Une actrice porno n’est plus un jouet sexuel dès qu’elle est en dehors de votre écran. Elle fait une job. C’est vrai que si elle travaille avec une compagnie réputée, elle peut choisir ses partenaires et s’amuser au travail, mais ça ne veut absolument pas dire qu’elle est une nymphomane qui vas vous enfourcher dès qu’elle va vous voir et ça ne lui enlève pas le droit de dire non! Personne de sain d’esprit ne va sacrer une volée à Daniel Radcliffe parce qu’il ne veut pas vous faire apparaître un patronus!

Blâmer les victimes, peu importe le crime, est un comportement répugnant que je n’expliquerai JAMAIS.

Les réseaux sociaux ont transformé des histoires déjà horribles en torture de tous les instants pour les victimes qui non seulement se voient blâmées pour leurs agressions, mais voient leurs agresseurs défendus sur la place publique comme étant victimes d’une pute qui cherche à détruire leur réputation.

LES ACCUSATEURS ONT AUSSI DROIT À LA PRÉSOMPTION D’INNOCENCE, COMME LES ACCUSÉS. Ils et elles disent la vérité jusqu’à preuve du contraire.

Oui les fausses accusations de viol ça existe… dans 4 % des cas… Alors lâchez-moi avec les « c’est surement une menteuse qui veut se faire du capital de sympathie » Les statistiques disent qu’il y a un maximum de chances qu’elle dise la vérité. La seule réaction raisonnable c’est de fermer sa gueule et de laisser la police enquêter calvaire.

En novembre 2011, Rehtah Pearson, une jeune fille de 15 ans s’est rendue dans la maison d’une amie près de chez elle en Nouvelle-Écosse. Le seul souvenir qu’elle a eu de cette soirée est une vague impression d’avoir vomi à un moment donné. Mais très rapidement, des photos de la jeune fille en train de se faire violer se sont mises à circuler sur internet et Rehtah a reçu le titre de « pute de l’année » à son école. Rehtah s’est retrouvée seule, face à une école hostile et une force de police qui refuse de donner suite à un cas de « rumeurs ». En 2013, elle a choisi de se pendre pour arrêter l’horreur qui avait envahi sa vie.

En août 2012, à Steubenville en Ohio, une jeune fille intoxiquée se retrouve à l’arrière d’une voiture avec des garçons. Son chandail et son pantalon lui sont retirés, elle est pénétrée avec les doigts par un de ses voisins de banquette et par un autre garçon une fois rendue à destination. L’un d’entre eux a même tenté de la forcer à lui faire une fellation, mais elle était trop partie pour réagir au pénis dans sa bouche. Le tout a été filmé et photographié par les autres personnes présentes. Toute cette documentation s’est retrouvée sur twitter, facebook et youtube. Au moment du procès, sur CNN, le reporter disait :

« Incredibly difficult, even for an outsider like me, to watch what happened as these two young men that had such promising futures, star football players, very good students, literally watched as they believed their lives fell apart…when that sentence came down, [Ma’lik] collapsed in the arms of his attorney…He said to him, ‘My life is over. No one is going to want me now. »

(Extrèmement difficile, même pour un étranger comme moi, de voir ce qui arrive à ces deux jeunes hommes qui avaient un futur si prometteur, des stars de l’équipe de football, de bons étudiants, de les regarder alors qu’ils voient leur vie s’effondrer… quand la sentence a été rendue [Ma’lik] s’est effondré dans les bras de son avocat… Il lui a dit « Ma vie est finie. Personne ne voudra de moi maintenant »)

Parce que la vie de la victime n’est pas ruinée elle…

Tabarnak.

Audrie Pott, 15 ans, à Saratoga, s’est suicidée en 2012, huit jours après qu’elle ait été violée et que des photos de son agression sexuelle se sont retrouvées sur les médias sociaux.

Les deux victimes des viols à l’école secondaire Torringthon au Connecticut ont été blâmées pour leur agression sur Twitter et leurs agresseurs ont été défendus vigoureusement par leur entourage.

JE NE COMPRENDS PAS. JE NE COMPRENDRAI

JAMAIS.

Comment peut-on traiter une jeune fille de 15 ans, qui était VISIBLEMENT inconsciente, et donc, totalement incapable de consentir a une relation sexuelle, de pute et traiter ses agresseurs en victime de salope qui ruine leur vie?

Comment peut-on agir ainsi et prétendre appartenir au genre humain???

Comment peut-on excuser de la violence sexuelle en disant « boys will be boys »

No they will not, they are supposed to become men for fuck’s sake!

Les exemples que je vous ai donnés concernent des victimes et des AGRESSEURS adolescents. Je regarde des photos de la fille de ma soeur qui a l’âge de Retha et Audrie au moment de leurs viols et j’ai froid dans le dos…

Mais ce n’est pas mieux chez les adultes…

Des théories ridicules circulent disant qu’une femme ne peut pas tomber enceinte des suites d’un viol, car son corps aurait une « défense naturelle » qui empêcherait la fécondation en cas de traumatisme. Donc si une femme tombe enceinte, ce n’était pas un viol.

Allez raconter ça à un biologiste qu’il vous éclate de rire en pleine face!

Le taux de testostérone, cette fameuse excuse miracle qui régit la violence et la drive sexuelle des êtres humains, combinée aux phéromones, qui apparemment feraient perdre tout le contrôle d’un homme sur ses actions. Certain, c’est très scientifique et surtout pas du tout insultant comme insinuation que tous les hommes sont des bêtes incontrôlables juste pour excuser quelques écœurants dans la gang. Way to go boys!

L’habitude encore très présente chez la police, mais aussi dans les cours de justice, de décrire dans les détails l’habillement d’une présumée victime. Pourtant, il n’y a pas de dispositions dans la loi qui parlent d’un habillement quelconque qui rendrait une relation non consentante légale.

Le médecin militaire qui dit à son patient en soignant les blessures à son anus « son, men don’t get raped. »

CeeLoo Green, qui dit sur Twitter que si la victime ne se souvient de rien, ce n’est pas du viol, car un viol, c’est traumatisant et on se souvient d’un événement traumatisant.

COMMENT PEUT-ON PENSER UNE CHOSE PAREILLE?

Jian Ghomeshi a tout d’abord parlé d’habitude avec le rough sex pour expliquer les premières accusations avant de se fermer comme une huitre lorsque je les accusations se sont multipliées. Chose, t’aurais peut-être dû t’assurer qu’elles étaient d’accord avant de les étrangler. Le BDSM n’est pas une excuse pour faire du mal à quelqu’un!

Comment peut-on appeler la pénétration d’une personne alors qu’elle est raide, les dents serrées, qu’elle pousse sur nos épaules ou qu’elles n’a aucune conscience de ce qui se passe autour d’elle “faire l’amour” ou même “baiser”. Quel plaisir peut-on trouver à ce genre de rencontre?

Alain Vadeboncoeur explique ses propres sentiments sur la culture du viol d’une façon éloquente qui m’a touchée profondément. http://bit.ly/1wCz5LH

La culture du viol EXISTE et il est temps de se sortir la tête du sable. Il faut TOUS en tant que citoyens faire notre part, en dénonçant les agresseurs, en écoutant les victimes et en leur donnant le bénéfice du doute et en éduquant nos enfants sur la sexualité.

Il faut que les garçons et les filles sachent ce qu’est une relation sexuelle consentante et qu’ils le sachent AU MOMENT DE LA PUBERTÉ.

Oui, il y a beaucoup d’exemples de sexualité et de relations malsaines dans la culture (50 Shades of Grey est une relation tellement abusive, j’ai envie de créer une machine qui rendrait Christian Grey réel pour pouvoir le foutre en prison personnellement), mais si les femmes au foyer américaines avaient appris comment repérer une relation abusive, elles ne penseraient pas qu’un gars qui te tape violemment dessus a coup de ceinture et qui ne s’arrête même pas quant tu éclates en sanglots est un bon dominateur et que c’est kinky,  ce ramassis d’ordures ne serait pas devenu un best-seller.

Ce n’est pas à la porno à apprendre à vos fils comment agir avec une femme, ce n’est pas à la porno à apprendre a vos fille comment vivre leur sexualité, calvaire!

Parler de sexualité avec les jeunes (que ce soit avec les parents ou à l’école) devrait être un processus constant qui débute dès le moment où ils demandent comment sont faits les bébés. Pas besoin de parler de viol à un gamin de 5 ans, mais on parle d’amour, d’affection et de câlins.

On explique à sa petite fille que si son ami à l’école ne veut pas qu’elle lui prenne la main, c’est vrai que ce n’est pas le fun, mais il ne faut pas insister, c’est lui qui décide, c’est sa main à lui.

Et même chose si c’est votre fils, c’est cute qu’il aime sa voisine, mais si elle ne veut rien savoir de lui, il faut lui apprendre à passer à autre chose et bien lui faire comprendre que ce n’est pas de sa faute à lui si elle ne l’aime pas, mais ce n’est pas de sa faute à elle non plus.

Pas toujours évident, je vous l’accorde, mais qui a dit qu’élever des enfants l’était?

Dès le moment où votre partenaire cesse de démontrer de l’enthousiasme pour ce que vous lui faites, CE N’EST PLUS DU SEXE.

Est-ce que ça veut dire qu’on n’a pas le droit d’être mauvais au lit?

YEP.

Heureusement, être bon au lit, ça s’apprend et il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Si votre blonde n’a visiblement pas de fun, vous arrêtez tout.

Ensuite, vous lui demandez si elle veut continuer, et ce qu’elle a envie que vous lui fassiez pour la remettre dans le goût.

Si elle ne sait pas, testez quelques trucs, soyez créatifs, la bouche et les doigts sont souvent pas mal plus efficaces que Pablo le Pénis Protubérant pour faire geindre votre copine. Allez-y doucement pour ne pas lui faire mal et surveillez ses réactions.

Si elle ne veut pas continuer, vous allez dans la salle de bain, vous vous faites couler une bonne douche, vous flattez un peu Pablo et vous allez faire dodo.

AUCUNE AUTRE RÉACTION N’EST ACCEPTABLE. CONDUISEZ-VOUS COMME DES ADULTES, SI VOUS VOULEZ LES PRIVILÈGES D’UNE VIE ADULTE.

Et si quelqu’un vous force à faire quoi que ce soit contre votre volonté, parlez, dites-le, dénoncez.

Je vais vous croire, ce n’est pas votre faute.

Matante Elise Out.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Samedi de la Muse: Emma Watson et la campagne He for She

Texte copié-collé direct du site  de l’ONU  parce que je veux vous forcer à le lire et que j’ai absolument rien à ajouter pour expliquer pourquoi cette femme m’inspire.

Si vous ne le lisez pas jusqu’au bout, je vais me rendre chez vous et cracher dans votre pot de Nutella (Philippe, je vais cracher dans ta bière, puisque t’es allergique au Nutella)

[L’allocution prononcée fait foi]

Nous lançons aujourd’hui la campagne « HeForShe ».

Je m’adresse à vous en ce jour, car j’ai besoin de votre aide. Nous souhaitons mettre fin aux inégalités entre les sexes, et pour y parvenir, l’implication de tous est indispensable.

Il s’agit de la première campagne de ce genre menée par l’ONU : nous souhaitons mobiliser autant d’hommes et de garçons que possible pour qu’ils militent pour l’égalité des sexes. Mais au-delà des discours, nous voulons obtenir des résultats tangibles.

J’ai été nommée il y a six mois et depuis, plus je parle de féminisme, plus je réalise que la lutte pour les droits des femmes est trop souvent associée à la haine des hommes. S’il y a bien une chose dont je suis certaine, c’est que cela doit cesser.

Pour mémoire, le féminisme se définit comme « la conviction que les hommes et les femmes doivent jouir des mêmes droits et des mêmes chances. C’est cela la théorie politique, économique et sociale de l’égalité des sexes ».

J’ai commencé à m’interroger sur les préjugés liés au genre à l’âge de huit ans, lorsque j’ai eu du mal à comprendre pourquoi on me qualifiait d’« autoritaire » pour le simple fait de vouloir mettre en scène les pièces que nous allions jouer devant nos parents, ce que l’on ne reprochait pas aux garçons.

Lorsqu’à 14 ans, certains journaux ont commencé à me sexualiser.

Lorsqu’à 15 ans, mes amies ont abandonné leurs équipes de sport parce qu’elles ne voulaient pas paraître « trop musclées ».

Et lorsqu’à 18 ans, j’ai réalisé que mes copains étaient incapables d’exprimer leurs sentiments.

Je me suis dit que j’étais féministe et cela m’a paru tout naturel. Mais mes récentes recherches m’ont montré à quel point le féminisme est devenu impopulaire.

Apparemment, je fais partie de ces femmes aux propos jugés trop forts, trop agressifs, trop ségrégateurs, anti-hommes et peu séduisants.

Pourquoi ce mot suscite-t-il un tel malaise ?

Je suis originaire de Grande-Bretagne et je pense qu’il est normal qu’en tant que femme, je sois payée autant que mes homologues masculins. Je pense qu’il est normal que je puisse disposer de mon propre corps comme bon me semble. Je trouve normal que des femmes participent à la politique et aux prises de décision de mon pays pour me représenter. Je trouve normal que la société m’accorde le même respect que les hommes.

Mais je constate avec regret qu’il n’y a pas un pays au monde où toutes les femmes sont assurées de bénéficier de ces droits.

Aucun pays dans le monde ne peut aujourd’hui se prévaloir d’être parvenu à instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes.

Ces droits sont, à mon sens, des droits fondamentaux de l’humain. Mais je fais partie de celles qui ont de la chance. Je suis une grande privilégiée, car mes parents ne m’ont pas moins aimée parce que j’étais une fille. Mon école ne m’a pas imposé de limites parce que j’étais une fille. Mes tuteurs ne sont pas partis du principe que j’irais moins loin parce que j’étais susceptible d’avoir un jour des enfants. Toutes ces personnes ont été les ambassadrices/eurs de l’égalité des sexes qui ont fait de moi celle que je suis aujourd’hui. Elles et ils ne le savent peut-être pas, mais elles et ils sont les féministes involontaires qui sont en train de changer le monde d’aujourd’hui.. Et nous avons besoin de plus de gens comme ça.

Et si vous n’aimez toujours pas ce mot, sachez qu’il importe moins que les idées et les aspirations qu’il renferme. Parce que toutes les femmes n’ont pas eu les mêmes droits que moi. En effet, statistiquement, rares sont celles qui en ont bénéficié.

En 1995, Hilary Clinton a prononcé un discours mémorable à Beijing sur les droits des femmes. Bon nombre des propositions qu’elle a formulées sont hélas restées lettre morte.

Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est que les hommes ne représentaient que 30 pour cent de son auditoire. Comment pouvons-nous espérer changer le monde quand la moitié de la population n’est pas invitée ou n’a pas le sentiment d’être la bienvenue pour prendre part au débat ?

Messieurs, j’aimerais profiter de cette opportunité pour vous inviter formellement. L’égalité des sexes est aussi votre problème.

Parce que, jusqu’à présent, la société a considéré que mon père avait un rôle moins important à jouer dans mon éducation que ma mère, alors que j’avais besoin de lui tout autant.

J’ai vu des jeunes hommes qui souffraient de troubles psychiatriques, mais qui ne demandaient pas d’aide, par crainte d’avoir l’air moins « viril ». Au Royaume-Uni, le suicide est la principale cause de mortalité chez les hommes de 20 à 49 ans, devant les accidents de la route, le cancer et les maladies cardiovasculaires. J’ai vu des hommes fragilisés et peu sûrs d’eux essayer de se conformer à ce qu’ils pensaient être le succès au masculin. Les hommes souffrent également de l’inégalité des sexes.

Nous parlons peu des hommes qui sont prisonniers de stéréotypes liés au genre, mais je sais qu’il y en a, et que le jour où ils parviendront à s’en libérer, la situation des femmes s’en verra spontanément améliorée.

Si les hommes n’ont plus besoin d’être agressifs pour se faire accepter, les femmes ne se sentiront plus obligées d’être soumises. Si les hommes n’ont plus besoin de dominer, les femmes n’auront alors pas à être dominées.

Les hommes, au même titre que les femmes, ont le droit d’être sensibles. Les hommes, tout comme les femmes, devraient se sentir libres d’être forts… Il est grand temps que nous appréhendions l’égalité comme un spectre, au lieu d’y voir deux idéaux distincts et opposés.

Si nous arrêtons de définir les autres en fonction de ce qu’ils ne sont pas et si nous cherchons plutôt à nous définir par ce que nous sommes, cela nous rendra plus libres, et c’est précisément la raison d’être de HeForShe, à savoir, la liberté.

Je veux que les hommes relèvent ce défi, afin que leurs filles, leurs sœurs et leurs mères n’aient pas à subir un quelconque préjudice, mais aussi pour que leurs fils puissent se montrer vulnérables et humains, en reprenant possession de ces parties d’eux-mêmes qu’ils avaient mis de côté, afin de parvenir à une version plus vraie et plus complète d’eux-mêmes.

Vous vous demandez peut-être : que fait cette fille de Harry Potter sur la scène des Nations Unies ? C’est une bonne question, et croyez-moi, je me la suis posée. J’ignore si je suis qualifiée pour être ici. Tout ce que je sais, c’est que ce problème me tient à cœur et que je souhaite apporter ma contribution pour faire bouger les choses.

Compte tenu de ce que j’ai vu, et étant donné que l’on m’en donne l’opportunité, il est de mon devoir de ne pas rester silencieuse. L’homme d’État anglais Edmund Burke a dit : « Pour que le mal triomphe, seule suffit l’inactivité des hommes de bien ».

Lorsque j’ai éprouvé du trac pour prononcer ce discours et dans mes moments de doute, je me suis répétée avec fermeté : si je ne le fais pas, qui le fera ? Si je ne le fais pas maintenant, alors quand ? Si le doute s’empare de vous quand une occasion similaire s’offre à vous, j’espère que ces mots vous seront utiles.

Parce qu’en fait, si nous n’agissons pas, il faudra attendre 75 ans, ou peut-être mon 100e anniversaire, avant que les femmes puissent prétendre au même salaire que les hommes, à travail égal. Au cours des 16 années à venir, 15,5 millions de filles seront mariées alors qu’elles ne seront encore que des enfants. Et au rythme actuel, toutes les filles africaines issues de milieux ruraux ne recevront une éducation secondaire qu’en 2086.

Si vous croyez à l’égalité des sexes, vous êtes peut-être l’un ou l’une de ces féministes qui s’ignorent, auxquels je faisais référence il y a quelques instants. Et pour cela, je vous applaudis.

Nous luttons pour un monde uni et nous avons la chance d’avoir un mouvement unificateur. Ce mouvement s’appelle HeForShe. Je vous invite à vous manifester, à faire entendre vos idées, à être le « lui » pour « elle » et à vous demander : si je ne le fais pas, qui le fera ? Si je ne le fais pas maintenant, alors quand ?

Je vous remercie de votre attention.

– See more at: http://www.unwomen.org/fr/news/stories/2014/9/emma-watson-gender-equality-is-your-issue-too#sthash.Xe2zTu2h.dpuf

Rien à ajouter.

Merci Emma.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

La « /$%?&* de Friendzone

« In popular culture, friend zone refers to a platonic relationship wherein one person, most commonly a man, wishes to enter into a romantic or sexual relationship, while the other does not.[1][2] It is generally considered to be an undesirable or dreaded[3] situation by the lovelorn person. » Source : Wikipedia .

La friend zone! Duckie dans le film Pretty in pink, tellement en amour avec sa copine Andy, mais rejeté au profit du gars riche, le pauvre Duckie, proto héro de la friend zone.

La friend zone est dérivée de deux systèmes de pensés sexistes:

  1. Les femmes et les hommes ne peuvent être amis.
  2. Les femmes couchent seulement avec des trous de cul et se foutent des bons gars.

Commençons par le numéro un que j’appelle « la théorie de Quand Harry rencontre Sally. »

L’idée qu’un homme et une femme ne peuvent pas être amis est fortement incrustée dans notre culture, tellement que je me sens obligée, à chaque fois que je parles de mon ami Pier-Luc à une nouvelle personne, de préciser qu’il est l’époux de ma meilleure amie. Parce que sinon, les gens assument soit que c’est mon chum, soit que je suis en amour avec lui.

J’aime Pier-Luc très fort, depuis le jour où je l’ai rencontré. Nous deux, ça été le coup de foudre amical, en moins d’une minute, j’ai adoré ce gars. J’ai déjà dormi en cuillère avec lui, souvent. À une époque, il était tellement tout le temps chez nous que sa mère lui a sérieusement proposé de me payer un loyer et de juste emménager. Mais il s’est jamais rien passé de plus sexuel qu’un bec sur la joue et un gros câlin entre nous.

Et tout ça se passait deux à trois ans avant qu’il ne commence à sortir avec Nadia. Il n’était pas chez nous parce qu’il voulait coucher avec moi, ou parce qu’il courrait après la voisine d’en haut, il était chez nous parce qu’on s’entendait super bien et qu’on se comprenait. Et c’est encore comme ça aujourd’hui, plus de douze ans plus tard.

Au Cégep, les mercredi après-midi, mon cousin Georges venait me faire la jasette. Comme les résidences étaient bruyantes, comme il n’y avait pas de cours à ce moment là, je fermait ma porte pour qu’on puisse s’entendre parler. Après la deuxième visite, tout l’étage parlait de mon nouveau chum. Il venait en plein après-midi, alors que tout le monde était là et il repartait après une heure, les vêtements dans le même état et sans m’embrasser, mais il était forcément là pour tirer un coup non? Pourquoi j’aurais invité un gars dans ma chambre en plein après midi sinon?

Avec ce genre de réflexe social, pas étonnant que les homme assument qu’une fille qui est amicale avec eux est une porte ouverte à une partie de jambes en l’air.

Beaucoup de gars sont très intimidés à l’idée d’aborder une fille et je les comprends, c’est VRAIMENT pas évident. Avec toute la merde que les filles reçoivent dans la rue et dans les bars (les merveilleuses pick-up lines qui ont souvent un ton d’objectification et qui parfois frôlent carrément la menace de violence physique – billet à venir: comment NE PAS aborder une fille-) on est souvent sur la défensive avec un gars qu’on ne connais pas. On a pas toujours une attitude ouverte et invitante, mais on a des fucking bonnes raisons pour ça.

Une méthode rassurante pour laquelle on opte souvent est de l’aborder amicalement. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise idée, après tout, le susmentionné Pier-Luc a d’abord été l’ami de celle qui est maintenant la mère de ses deux enfants. Cependant, c’est problématique d’aborder une fille avec des intentions romantiques sans lui mentionner ces intentions (pour revenir au susmetionné Pier-Luc, il a abordé sa future épouse sincèrement amicalement au départ, les sentiments amoureux ne sont apparus que plus tard et il a été très straightforward à leur propos) Quand on essaie de switcher la narration de Buddy Movie à Comédie Romantique, qu’elle nous dit qu’elle n’est pas intéressée et soudainement c’est une maudite agace qui nous a fait perdre notre temps.

Euh, pardon? Et son temps à elle qu’elle a investi dans une amitié qui ne menait à rien?

Ma réaction première à ce genre de situation est une forte envie de dire:

Oh pauvre ti pout! Il trouve ça pas juste que la méchante fille veuille pas jouer avec son pipi? Si tu piques une crise parce qu’une fille veut pas jouer avec ton pipi, peut-être que t’es pas encore un grand garçon mon pout. Vas faire une tite sieste, joue un peu tout seul avec ton pipi, ça va te faire du bien. Ensuite, retourne voir ta maman et demande lui de refaire ton éducation, parce qu’elle a visiblement manqué son coup la première fois.

Non mais calvaire, vous rendez-vous compte à quel point c’est insultant de se faire dire qu’on a fait perdre son temps à un gars en refusant de coucher avec lui? J’ai-tu l’air d’une poupée gonflable moi?

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J’ai vu mieux comme sex toy…

Peu importe l’attitude avec laquelle vous abordez une fille, la seule réaction adulte au rejet, c’est de passer à la suivante. Toute autre réaction (encore plus si elle est assaisonnée d’insultes) est l’équivalent d’un gamin de 2 ans en train de faire la tranche de bacon dans l’allée du Toys R us. Pas super sexy…

Bon, passons au deuxième:

Le pauvre bon gars, qui se fend en quatre pour faire plaisir à la femme de ses rêve, lui rend toute sorte de services, passe des heures à écouter ses problèmes et, juste comme il allait lui faire sa grande déclaration, l’écœurant de service la lui chipe sous le nez!

Les filles ont une variante de ça: tu te tappes des films d’horreur et des jeux vidéos pour montrer que t’es pas comme les autres filles faciles, t’es cool toi, et il part après la première paire de seins qui passe.

Encore une fois, la réaction est fortement révélatrice du niveau de respect que vous avez pour la personne avec laquelle vous êtes censée être en amour. « Connasse superficielle qui peut pas voir la chance qu’elle aurait de m’avoir », « Grand con qui penses juste avec sa bite, je suis 100 fois meilleure que cette salope à grosse boule avec rien dans la tête ».

Tsé là, la femme de ta vie, celle qui va porter tes futurs enfants.

Alors, quel est le problème dans ces deux scénarios?

On reproche à la personne une situation dans laquelle on s’est mis sois-même. On lui offre une main amicale, alors qu’on voudrait plutôt lui arracher son linge.

Et puis, sincèrement, faire tous ces efforts pour atteindre l’entrejambe de quelqu’un tout en clamant l’amitié sincère, ça a un relent de manipulation pas très sain…

Encore une fois, je sais qu’aborder quelqu’un c’est terrifiant et que l’amitié peut parfois paraître comme une bonne voie détournée vers la romance. Mais en offrant son amitié à une personne, la chose qu’elle va accepter, c’est juste ça, une amitié. Si vous voulez pousser les choses plus loin, vous retournez à la case départ, vous changez les termes du contrat et vous risquez de vous faire rejeter.

Je suis pas une experte en séduction (ma longue liste de conjoints qui peut se compter sur les doigts d’une main même après un accident de scie ronde en fait la preuve), mais je peux vous dire que j’ai jamais séduit un gars en étant juste la fille cool avec qui il se tient, j’ai été la fille cool avec qui il se tient qui lui a fait savoir qu’elle était intéressée. Ensuite, c’est son tour de faire le move, il le fait, cool, il choisi de rester ami, cool aussi. Si ça fait trop mal, je prend du recul, je m’éloigne un peu, et quand je suis remontée de mon down, je reviens sur une base amicale. À date, j’ai jamais eu de problème avec cette méthode.

Il faut pas attendre trop longtemps, que votre crush se transforme en obsession et que vous ayez déjà donné des noms à vos futurs enfants. Plus vous vous bâtissez de châteaux en Espagne, plus vous allez souffrir d’un éventuel rejet et moins vous voudrez agir et plus vous vous mettrez vous même en situation d’éternel ami.

Ce n’est pas non plus une bonne idée de tomber dans l’excès contraire et offrir un quicky à une fille 30 secondes après lui avoir dit bonjour. C’est un travail d’équilibre et je vous invite à consulter le site du Dr Nerdlove si vous voulez des trucs pour naviguer l’approche.

Mais en résumé: La friend zone n’existe que dans votre tête. Personne ne vous mets dans une liste « juste ami », c’est vous même qui vous vendez comme ami et non comme amoureux.

Et sérieusement ti pout, le jouage avec les pipis à deux, c’est pour les grands garçons.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Samedi de la Muse: Tara Deenihan

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La tornade rousse qui coanime le segment What the Fuck is Wrong with You? de l’émission web Radio Dead Air tout les lundis à 23h30 est tellement géniale que je manque de mots pour la décrire.

Comme vous l’aurez deviné Tara est de descendance irlandaise (le roux, la pâleur, le prénom, dur à manquer), c’est une girly girl jusqu’au bout des ongles (manucurés avec soin), une comic book geek avec un propension pour les personnages féminins roux (Firestar et Poison Ivy en particulier) une obsession maladive pour les hippopotames et une personnalité enflammée.

À 37 ans Tara est une grande enfant pleine de sagesse et de rouge à lèvres. Elle a un humour superbe, c’est la reine des jeux de mots à double sens et du commentaire juste au point.

Son twitter est rempli de soleil, d’hippopotames, de photos de Bridget, le chaton de son neveu avec qui elle habite, de déclarations d’amour enflammées pour Chris Evans (elle a du goût la coquine…) et de la crème des articles de Buzzfeed.

Tara est un rayon de soleil dans  mes journées.

Merci Tara!

http://thatguywiththeglasses.com/videolinks/teamt/nash/wtfiwwy

https://twitter.com/tara_atrandom

http://taraatrandom.tumblr.com/

https://www.facebook.com/tara.deenihan?fref=ts

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Y a des guidounes dans gang

L’an dernier, la performance de Miley Cyrus aux VMA a créé un scandale énorme aux USA. Ce n’est pas nouveau, les Madonna, Christina et autres Britney ont toutes traversé l’étape où elles passaient de vierges à putains (en fait, dans le cas de la Madone, de « fais à peine semblant d’être vierge » à « putain que je suis putain »).

Cette « merveilleuse » dichotomie existe depuis les temps immémoriaux (le N0uveau Testament n’a-t-il pas sa Marie vierge et sa Madeleine putain, et oubliez les doutes sur la réalité historique de la profession de Marie-Madeleine, ce qui est important ici, c’est le stéréotype). On veut une vierge en public, et une putain au lit.

Vous m’auriez demandé mon opinion sur Miss Cyrus l’an dernier et ma réponse aurait contenu les mots « pathétique », « dégoutant », « désespéré » et « immature ». Maintenant, je vois les choses sous un autre angle. Oh je continue a être convaincue à 100% que la langue de Miley n’est foutrement pas sexy, mais je saute moins aux conclusions faciles sur son habillement et ses actions. En fait, j’ai changé drastiquement d’avis sur le phénomène des « guidounes ».

On parles ici des femmes qui expriment ouvertement leur sexualité en public, sans égard à leurs habitudes sexuelles en privé à ne pas confondre avec les « salopes » qui ont beaucoup de partenaires sexuels. (pour ça, on en parlera dans les billets sur la culture du viol et le slut shaming)

Il y a un an, j’étais plutôt d’accord avec l’avis populaire: une fille qui s’habille et qui agit sexy ne se respecte pas, cherche désespérément l’attention, n’est forcément pas très intelligente, a une personnalité nunuche ou manque de talent et cherche à compenser, a des problème d’estime de soi, est anti-féministe, pathétique, pas jolie etc etc etc.

Puis comme Saul sur le chemin de Damas, j’ai entendu la VOIX: J’ai découvert, non seulement ce qu’était vraiment le féminisme, mais que j’était féministe, que je l’avais toujours été, juste que je ne savais pas que je l’étais (je suis pas naïve ou nounoune, 90% des gens que je connais sont des féministes qui s’ignorent, je vous réfère à mon billet « profession de foi » pour plus de détails et à celui de lundi sur l’éveil de cette conviction suites aux événements d’Isla Vista) . Cette découverte a profondément changé ma façon de penser et m’a poussé à questionner beaucoup de mes réflexes, en particulier en ce qui a trait à ma réaction face aux autres femmes.

Le fait est que nous sommes toutes en compétitions les unes contre les autres. Toutes, qu’on le sache ou non. On s’aime, mais on se juge. Beaucoup plus que les hommes peuvent le faire. Les hommes objectifient les femmes, les femmes les évaluent cruellement, constamment et c’est un système de pensé misogyne. Oui, les femmes sont misogynes.

Nous sommes entraînées depuis notre naissance à être parfaites. On nous montre les « exemples à ne pas suivre » et on les traites de tous les noms, pour nous apprendre à ne pas faire comme elles. Cela a pour effet qu’en grandissant, nous nous policerons les unes les autres à coup d’insultes.

À l’époque moderne, les femmes ont pris de plus en plus leur destin en main et le commerce a pris leur porte-monnaie d’assaut. Comment convaincre ces dames d’acheter ta pilule miracle pour maigrir? En la convainquant qu’elle est trop grosse. Toujours trop grosse. Et trop laide, trop ridée, pas assez blonde, pas assez blanche, pas assez bronzée etc. C’est tellement intériorisé qu’on le voit tous les matins dans notre miroir, et pour se sentir mieux on examine les autres, on décortique leurs défaut, comme s’il fallait toujours prouver qu’il y a plus laide que nous. Parce que personne ne veux être la fille la plus laide du monde.

Le fameux Indice de Masse Corporelle qui est censé nous dire si nous sommes en santé me dit que je suis une obèse morbide. Matante Elise est loin d’être mince, et elle n’a pas un poids santé, mais elle est pas morbidement obèse, ça vous me le ferez jamais avaler. L’IMC tel qu’il est répandu n’est pas réaliste, car il ne tiens pas compte de beaucoup de facteurs, mais il est martelé à tour de bras parce que la minceur idéale est impossible à atteindre et ça fait rouler le commerce cosmétique

Il FAUT ABSOLUMENT ressembler à Scarlett Johansson et Cover Girl est la solution à tous nos problèmes. Mais celles qui on la chance d’avoir la génétique de base qui correspond à l’idéal social sont toutes des salopes parce que, s’il faut toutes essayer d’être belle et sexy, celles qui y arrivent ne peuvent pas être des femmes bien.

Si vous trouvez que cette logique est boiteuse, ouais, elle l’est, pas à peu près. Des deux jambes à part ça.

Je vendrais mon âme pour avoir la shape de Monica Belluci, et je vous garanti mon salaire annuel que si je l’avais, je serais la pire guidoune que vous avez jamais vu dans toute votre vie. Pourquoi?

Parce que je pourrais.

Point à la ligne.

Je ne le fais pas, parce que tout ce que j’ai à montrer, c’est des bourrelets et des vergetures (et beaucoup, beaucoup de poils, rappelez-vous).

J’ai toujours rêvé d’essayer un joli corset tout brodé, je trouves ça joli et féminin et ça donne une poitrine à mourir. Je ne l’ai jamais fait parce que pour en trouver un dans lequel je n’aurais pas envie de mourir pour cause de manque d’oxygène, il faudrait que je me tournes vers le sur-mesure et ça me coûterait les yeux de la tête et mes trois premiers-nés, et je les ai déjà promis à Satan pour un gâteau au fromage cappuccino (ça valait totalement le coup). Les corsets, c’est pas pour les grosses madames comme Matante.

Je n’aurais jamais admis ce fait il y a un an. Parce qu’une femme qui se respecte ne rêve pas de se pavaner en corset, ou de montrer son cul. Miley Cyrus devrait arrêter de se montrer à moitié nue et faire de la VRAIE musique.

Avez vous remarqué que Miley, n’a JAMAIS fait de vraie musique? Elle a d’abord été une actrice. Hanna Montana, c’était du bonbon préfabriqué et prémâché. Britney est dans le même panier, (Rihanna est dans une autre catégorie, mais j’en parlerai une autre fois). Ces femmes sont des entertainers, pas des musiciennes. Et choquer vend. C’est une stratégie de marketing. Et ça marche. Et c’est fucking brillant, parce qu’on est 100% conscients que c’est une gimmick, mais ça continues de marcher pareil. On s’accroche à son collier de perle, on dit que c’est donc pathétique, pauvre fille, mais on fixe l’écran avec fascination et on cliques sur les liens avec le même regard que quand on ralentis sur l’autoroute pour voir la voiture accidenté sur le bord du chemin. Et tant qu’on aura cette réaction, il y aura des guidounes qui vont pousser de plus en plus loin. Et elles ont raison.

Les réseaux sociaux et la téléréalité ont accéléré et développé le processus de façon exponentielle, maintenant, il ne manque que des relations sexuelles réelles en direct au prime time pour vraiment avoir tout vu. C’est la merveilleuse roue de l’objectification de la femme. On veut les voir agir comme des putes, mais on veut aussi les punir de nous donner ce qu’on demande.

Le problème, c’est qu’on blâme ces femmes pour l’objectification. Pourtant, ce n’est pas elle qui s’objectifie, ce sont les gens qui la regardent. (Non, trouver une personne attirante n’est pas l’objectifier, c’est plus complexe et on en parlera dans un autre billet)

La façon dont une femme adulte s’habille, c’est de ses affaires. Vous pouvez interdire à vos filles de s’habiller sexy tant que vous payez leurs vêtements, mais essayez de leur donner une raison intelligente, plutôt que de dire : « parce que t’es pas une salope, tu t’habillera pas en salope ». Vous pouvez simplement dire « parce que c’est moi qui paie et je trouve pas ce vêtement joli. » ou « je trouve que ce vêtement est innaproprié pour une fille de ton âge » si elle est plus grande. C’est tout. C’est le vêtement qui est inapproprié après tout, pas la petite fille qui veut le mettre, en général elle ne sais même pas que c’est inapproprié parce que c’est ce qu’elle voit partout. Il faut faire la différence entre le vêtement et la personne. Évitez de catégoriser les femmes qui portent ces vêtements, les jeunes filles veulent être sexy et veulent s’affirmer, en mettant de gros jugements de valeur sur leur habillement, vous créez une situation de fruit défendu: elle vont avoir encore plus envie d’en porter et vont être encore plus réactionnaires face à celles qui en portent.

Une guidoune n’est pas une mauvaise femme, c’est une femme qui a décidé de s’exprimer à sa façon. Elle a pris sa sexualité en mains. Il y en a qui s’y prennent mal ou qui sont exploitées, c’est vrai. Mais tant qu’elle est adulte et n’est pas forcée de se pavaner en sous-vêtement en public, ce n’est ni dégradant, ni insultant, car c’est son choix.  Si ça ne vous plaît pas, il y a une solution toute simple: regardez ailleurs ou changez de poste. De toute façon, peu importe le nombre de couches que vous portez, on est tous tout nus en dessous de notre linge…

Insulter une personne à cause de ses vêtements ou de son sex-appeal et décider à sa place des raisons qui la pousse à porter une jupe au ras des fesses, c’est beaucoup plus révélateur de votre vulgarité que de la sienne.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Le sexe anal (arrêtez de vous cacher, il y a pas de photos)

Note: Le but n’est pas ici de vous convertir aux vertus du sexe anal. Matante Elise ne vous dira jamais assez que quand il est question de sexe, vous ne faites que ce dont vous avez envie. Personne, et surtout pas moi, n’a le droit de vous pousser à faire quelque chose qui vous mets mal à l’aise. Mais pour ceux d’entre-vous qui seraient tentés d’essayer, ou pour ceux qui sont juste curieux et qui veulent savoir comment ça marche, vous trouverez ci-après quelques faits, trucs et conseils.

Ok, on passe aux choses sérieuses!

Un peu d’histoire:

La sodomie est la première forme de contraception de l’histoire. En effet, des recherches sur les pratiques sexuelles en Mésopotamie antique ont révélé que c’était une pratique répandue, autant avec des partenaires masculins que féminin. La logique, assez simple et évidente, est qu’ils se sont rendu compte qu’en passant par la porte arrière, il n’y a pas de bébé 10 lunes plus tard. (merci cours universitaire d’histoire de l’antiquité! En corrigeant le français de mon travail sur l’homosexualité en Mésopotamie, ma coloc à inscrit en marge du paragraphe sur la sodomie « ouch! », le langage scientifique, même en sciences humaines, est assez froid et clinique.)

Dans l’antiquité, ce n’était pas une pratique très scandaleuse, même si le rôle de « bottom » dans une relation anale était associé au rôle de la femme dans la relation, et donc, dans plusieurs cultures, comme était inférieur. C’est pourquoi certaines pratiques de tortures incluaient une sodomie forcée, la douleur étant grande, l’humiliation aussi.

Même après l’antiquité, aussi près de nous qu’à la Renaissance, l’amour à la grecque n’était pas un gros tabou. Les hommes nobles étaient souvent bisexuels, ils passaient l’hiver à la maison à courir les jupons, et les étés sur les champs de bataille à baiser l’aide de camps. L’homosexualité exclusive était mal vue, mais la sodomie occasionnelle? Bof… techniquement c’est illégal, mais on s’en fout tant que c’est consensuel, ou que le top est riche….

Mais soudainement, et encore aujourd’hui dans certains pays, la pratique de la sodomie, associée à l’homosexualité en tant que déviation de la nature, est devenue une pratique illégale avec une répression féroce.

Pourquoi? La fin des guerres de grands champs de bataille qui tenaient les hommes éloignés une saison ou deux tout au plus, les débuts du mariage d’amour romantique et de la monogamie obligatoire (avant, quand on était riche, on respectait sa femme et on aimait sa maîtresse), la réforme religieuse, etc. L’église, en perdant du pouvoir, a gagné en rigidité et a cessé de fermer les yeux sur des pratiques qu’elle tolérait auparavant si on payait nos indulgences.

Maintenant, l’homosexualité et la pratique de la sodomie, ne sont plus illégaux, mais le stigmate est toujours grand, héritage de toute cette répression et ce discours sur le non-naturel de mettre son pénis ailleurs que dans un vagin. Selon cette logique, la fellation est aussi contre nature? Fuck, j’aime ça tailler des pipes moi! Vous gâchez tout mon fun!

Fin de mon analyse de pseudo-historienne sociale. Passons aux choses sérieuses: Comment, techniquement, s’amuse-t-on avec son anus?

Note: Le fait que je souffre de la maladie de Crohn et que mon anus est donc régulièrement tellement irrité que je pleure sur la toilette fait que je n’ai testé aucunes des pratiques énumérées ci après. On peut dire que j’ai un billet du médecin. Mais j’ai fait des recherches et parlé avec des « pratiquants » donc, je sort pas tout ça de mon derrière, (vive les métaphores à propos…)

Il y a plusieurs pratiques sexuelles qui entrent dans la catégorie du sexe anal, comme pour tout le reste des pratiques sexuelles, la pénétration n’est pas le be all end all, ce n’est même pas la pratique la plus agréable.

Comme le sexe anal implique la manipulation d’une région peu ragoutante du corps, il y a un énorme tabou autour de toutes les pratiques entourant cette forme de relation. C’est vrai qu’un anus sale, c’est dégeu. Mais il faut qu’il soit sale. Il n’y a pas un flot continu qui sort de là (s’il y a un flot continu qui sort de votre trou de cul, allez voir un docteur, quelque chose ne va pas).

Le tour de l’anus contient beaucoup de terminaisons nerveuses, l’intérieur en est dépourvu. Il est donc rare pour une femme d’atteindre l’orgasme pendant la pénétration anale sans stimulation simultanée d’autres zones érogènes. Dans le cas des hommes, la stimulation de la prostate peut rendre l’expérience très agréable, voir orgasmique. Cela ne veux pas dire pour autant que l’expérience est ennuyante ou désagréable pour une femme, il suffit de savoir comment s’y prendre.

Les choses essentielles à savoir:

1- Le sexe anal, ça se planifie: ce n’est pas le moment d’être spontané. Personne n’aime les membres de Team Surprise Anal. Il y a un ÉNORME tabou entourant les pratiques par la porte arrière et même si votre partenaire a signifié son intérêt pour l’expérience, il faut y aller doucement et garder les lignes de communications ouvertes en tout temps. Ne mettez pas la pression sur votre partenaire: s’il ou elle ne veut pas, that’s it, on passe à autre chose. (oui, il y a beaucoup de gays qui ne sont pas des adeptes de sodomie, ce n’est pas la seule pratique sexuelle à laquelle ils peuvent s’adonner) Ça ne sert à rien d’insister, car la règle numéro un est la détente et la relaxation. Un anus récalcitrant va se serrer et rendre toute tentative de pénétration, que ce soit avec un doigt ou autre chose, franchement désagréable. L’anus n’est pas un vagin, il est élastique, mais il ne fait pas sa propre lubrification comme le vagin, c’est donc une région qu’il faut approcher avec énormément de délicatesse et en toute confiance.

2- Hygiène et protection: Quand on dit que ça se planifie, on parles aussi d’hygiène et de protection. La question de l’hygiène est assez évidente, on veut que tout soit très très très propre avant d’aller jouer dans ce coin là… Pas de tacos ou de jus de pruneau juste avant non plus. Pour ce qui est de la protection, l’anus n’étant pas naturellement lubrifié, la friction peut causer des micro-déchirures autant au niveau de l’anus que du pénis ce qui augmente le risque de transmission de MTS ou simplement d’infections. Donc condom, pas mal nécessaire et beaucoup de lubrifiant. Si on parles de stimulation digitale, des ongles courts, courts, courts, et limés et même un gant de caoutchouc sont des bonnes idées pour éviter de blesser votre partenaire. Et toujours beaucoup, beaucoup de lubrifiant. Le KY est votre meilleur ami au lit anyway. Il faut, bien entendu, éviter de passer d’un trou à l’autre sans un bon nettoyage ou un changement de condom. Juste essuyer n’est clairement pas suffisant. (sérieux, mettez un condom, ça simplifies tellement les choses).

3- Allez y doucement et progressivement, et pas seulement la première fois, à chaque fois. Je ne le répéterai jamais assez, les films et les livres vendent du rêve, oubliez Brokeback Mountain, un peu de crachat et enweille swinge direct dedans, c’est la PIRE idée que vous puissiez avoir. Si ça fait mal ou que ça saigne, VOUS VOUS Y PRENEZ MAL. Ça vaut aussi pour la pénétration vaginale, même la première fois (on reparlera de la virginité et des mythes l’entourant dans un autre billet, mais non, perdre sa virginité, c’est pas censé saigner ou faire mal). On ne commence JAMAIS par le pénis. Avec un doigt très lubrifié (il y a une panoplie de lubrifiants sur le marché, privilégiez ceux à base de silicone ou d’eau qui ne risquent pas d’endommager les condoms et/ou d’irriter le ti trou) on caresse doucement la région autour de l’anus, prenez votre temps c’est cette région qui est la plus sensible et donc le bout le plus agréable pour le « réceptionnaire » de votre jeu. Ça a aussi l’avantage d’exciter le partenaire et de l’aider à se détendre et à relaxer les muscles de son sphincter, ce qui facilitera les choses quand vous voudrez aller en-dedans. Vous n’irez pas au troisième but la première fois. Pas de pénis la première fois. Pas si vous voulez éviter que votre partenaire refuse que vous l’approchiez de nouveau pendant 60 ans. On commence par un doigt, puis au fur et à mesure que votre partenaire se sent à l’aise, vous rajouter un doigt, rendu à trois, vous pouvez essayer avec un petit godemiché et passer à la pénétration proprement dite. Tout ceci se fera sur une étendue de plusieurs sessions, et la décision du point où on arrête la session revient entièrement au bottom. Nop, c’est non négociable, non c’est pas une décision prise à deux, quand il ou elle dit stop BACK THE FUCK OFF IMMEDIATLY. Votre merveilleux rêve de vous prendre pour Derek Atlas pour la Saint-Valentin doit être planifié et fait dans le respect et la confiance.

Si vous vous fichez que votre partenaire souffre pendant la relation, vous ne méritez pas d’avoir une vie sexuelle, point à la ligne.

4- il y a aussi le rimming, c’est à dire le léchage d’anus (C’EST PAS YARK CACA S’IL SORT DE LA DOUCHE, ARRÊTEZ DE RÉAGIR COMME DES ENFANTS DE PREMIÈRE ANNÉE). C’est apparement très agréable et ça a l’avantage de ne pas faire mal. C’est aussi une bonne excuse pour sortir la bouteille de lubrifiant à saveur de fraises que votre chum de gars vous a donné en joke à noël (avertissement, la plupart des lubrifiants à saveurs donnés en joke à noël sont cheapettes et goûtent le chimique, donc essayez-le avant le rimming, parce que vous reculer en hurlant « beurk, dégeulasse! » en pleine session, c’est un peu insultant pour votre partenaire…).

Tout cela est bien beau, mais comme je l’ai dit au début de mon article, rien ne vous oblige à faire quoi que ce soit si ça ne vous tente pas, donc, amusez vous à votre rythme et ne vous sentez pas « pas game » si vous avez pas envie d’explorer la porte arrière!

Bonne soirée, moi je vais aller faire tremper mon anus dans le bain!

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Samedi de la Muse: Todd Nathanson, critique de musique pop et missionnaire Twitter.

Je suis une grande fan du site That guy with the glasses depuis de nombreuses années, ceux d’entre vous qui sont abonnés à ma page facebook on sûrement vu des vidéos passer dans ma timeline. Ce site, qui est le porte étendard de la compagnie de production Channel Awesome, publie des critiques par différents intervenants sur différentes formes de divertissement populaires dans la culture geek.

Un de mes vidéoblogueurs préféré est Todd Nathanson, qui, sous le nom de Todd in the Shadows  s’intéresse à la musique populaire, en particulier, les chansons qui se classent au palmares Billboard. C’est vidéos son bien fait, très drôle et bien réfléchis.

Il y a son émission de base: Todd’s pop song reviews: des critiques de chansons dans le top 20

Ses critiques de films mettant en vedettes des artistes pop, c’est temps-ci il se tape la filmographie de Madonna, ouch!

La série One hit wonderland où il s’intéresse à ces artiste qui n’ont eu qu’un seul hit en carrière. C’est là que le talent de recherche de Todd brille de mille feux. Je recommande particulièrement « Come on Eileen », « Thumbthumping » et « Safety Dance » (Il est pas un fan de bonhomme Carnaval).

Son honnêteté rafraîchissante est son atout principal, il est capable d’avouer autant sa haine totale de « Blah blah blah de Ke$ha », mais aussi son amour de « Die Young » de la même artiste. Ils avoue sa relation d’amour-haine avec Katie Perry, son dégoût pour les chansons de gars à guitare acoustique « White guy with acoustic guitar music », sa haine de Bieber et -CHOC!- le fait qu’il aimerait certaines chansons de One Direction et Taylor Swift! Il a un excellent sens du timing et un amour apparent de son sujet.

Je recommande chaudement ses vidéos, pour leur côté amusant, mais aussi parce qu’ils sont instructifs.

Sur Twitter, Todd conserve son honnêteté candide. De son amour incommensurable pour Kali, la chienne de sa copine (qui est trooooooop petite, mais a définitivement l’âme la plus merveilleuse de l’univers), à ses commentaires sur Star Trek: The next generation (Conselor Troi ne sert à rien). Et ses opinions. Des opinions bien pensées et bien exprimées.

La première fois où Todd m’as impressionnée avec ses opinions passionnées, mais toujours réfléchies, est dans son vidéo sur Chris Brown. Son dégoût pour Chris, ses excuses insincères et la misogynie de sa musique, mais aussi pour ses supporter de la Team Breezy, qui excusent ses gestes en accusant Rihanna de l’avoir provoqué ou d’avoir menti à la police, sont évidents, mais pas mesquins et les raisons sont bien expliquées.

Plus tôt cette année, un homme a commencé à envoyer des messages dégueulasses aux filles de Chanel Awesome, incluant Lindsay Ellis, la conjointe de Todd. Ça commençait avec classe par des demandes que les filles se filment en rotant pour lui faire plaisir, et quand, comme on peut s’y attendre, il se faisait répondre non, il passait aux menaces. Lindsay et ses collègues se faisaient menacer de viol et de mort, leurs conjoints, leur enfants et leurs animaux de compagnies étaient aussi menacés de façon violente et graphique. Parce qu’elles ne voulaient pas rotter pour lui. Tsé, un champion là.

Dans ce cas-ci, Todd a à peine réagit sur Twitter, malgré que sa copine, lui et leur précieuse Kali aient été menacés par un homme qui habite la même ville qu’eux, mais je vous en parles, parce que je pense que c’est ce qui a rempli le vase, et quand Gamergate a pointé son nez, le vase de Todd a débordé.

Non, il n’as pas hurlé, il n’a pas juré, il a fait ce que Todd fait le mieux, ce qu’il a appris à l’école de journalisme, qu’il a mis en pratique dans sa courte carrière de reporter local et qu’il applique toujours dans chacune de ses vidéos: il a fait des recherches. Et les résultats de sa recherche l’ont mené à la conclusion que Gamergate est un mouvement misogyne haineux. Il a expliqué le tout dans un excellent texte publié sur Chez Apocalypse. Les réactions du GG ne se sont pas fait attendre.

Encore une fois, il ne s’est pas mis en colère, mais il s’est mis à parler, et, ce faisant il a fait la chose la plus couillue de l’univers: il est entré en conversation, sérieuse et respectueuse avec les gens du Gamergate qui semblaient raisonnables.

Dude, you are one hell of a man.

Patiemment, sur plusieurs jours, il leur a démontré la toxicité de leur mouvement, la misogynie rampante et leur a donné des solutions alternatives pour combattre la corruption dans le journalisme de jeux vidéos.

Est-ce que ça a fonctionné? Parfois, rarement, mais quelques personnes parmi les modérés ont changé d’avis. Ils ont abandonné le mouvement. Grâce à Todd, le missionnaire.

Todd a abandoné sa Mission au moment des menaces de massacre à l’université de l’Utah. Après plus d’un mois, il s’est dit que tous ceux qui restaient étaient des convaincus et qu’il n’avait plus de temps à perdre. Mais il a quand même fait une dernière tentative:

https://storify.com/ShadowTodd/why-i-do-not-believe-that-gamergate-actually-conde

Il leur a offert une solution toute simple pour se détacher de l’étiquette de harceleurs: Gamergate devrait amasser des fonds pour les victimes des radicaux de leur mouvements: Zoe Quinn, Anita Sarkeesian et Brianna Wu. Pas besoin de le faire pour les trois, ou même sincèrement, juste en choisir une et lui donner de l’argent pour compenser la merde qu’elle a subit. Simplement comme un move de PR, juste pour montrer publiquement qu’ils sont contre le harcèlement et que le but de leur groupe n’est pas de pousser les femmes hors du milieu des jeux vidéos.

Il a ensuite attendu une heure et a compilé les réponses:

B0IzQMuIgAAxul5

  • Les accusation de harcèlement étaient fausses: 3 (une rhétorique commune à GG, elles font semblant d’êtres attaquées pour se faire de la pub et faire de l’argent.)
  • Non, juste non: 1
  • Mais on a donné aux deux développeuses des Fine Young Capitalists: 5 (le fait est que ces contributions on ouvertement été faites dans le but avoué de faire chier Zoe Quinn, qui a eu une dispute publique avec ces deux développeuse. Donc, ça ne prouve pas que le mouvement s’intéresse plus à l’éthique journalistique qu’à démolir Quinn, plûtot le contraire)
  • Non, je les hais: 15 (court, net et précis)
  • Les gens qui les ont harcelés n’étaient pas du Gamergate: 7 (peu importe, car il y sont publiquement associés, et donner à leur victimes vous dissocieraient d’eux)
  • Fuck Gawker (un site de nouvelles qui a couvert GG) 6 (Rapport?)
  • Demandes de preuves : 6 (On entends tout le temps ça, prouvez nous qu’elles ont été abusées, prouvez-nous que c’était des gens du GG, prouvez-nous que le soleil se lève à l’ouest, prouvez-nous que Lee Harvey Oswald est pas impliqué, ils se foutent des preuves, ils ont jamais assez de preuves)
  • Je dis pas qu’elles le méritaient, mais elles le méritaient: 2
  • Mais on a reporter les abus à Twitter: 6 (Avec l’efficacité que Twitter a pour ce genre de choses, c’est aussi efficace qu’aller dire au premier ministre que votre la fille de la voisine vous a fait un finger)
  • Elles ne l’accepteront pas : 1 (point légitime, mais pas valable pour refuser du point de vue PR, l’important c’est de publiquement offrir de l’aide, si elles la refusent, c’est leur problème, le move de PR est valable quand même)
  • Nous donnons à des oeuvres de charité plus importantes : 7 (Bonjour le voisin gonflable charitable! Aussi, on parles ici d’un move de PR, pas de charité sincère)
  • Elles ont pas besoin d’aide: 5 (Certain, devoir vivre sur la route et changer toutes des coordonnées, c’est gratis ça…)
  • Va chier Todd: 12 (Solide argumentation, si t’as 10 ans)
  • #NotAllGG: 3 (C’est pas MOI BON!)
  • Et pour ceux dans notre mouvements qui se font harceler?: 5 (Oh, mais ils font exprès pour avoir de l’attention, où sont les preuves, ils sont correct, on les aime pas etc. Pis ça feel comment de l’autre bord?)
  • Fais plus de recherches: 3 (c’est particulièrement insultant pour quelqu’un comme Todd, qui n’affirmes rien sans avoir 3 sources fiables différentes)
  • Elles veulent juste de l’argent: 1
  • On en fera jamais assez à vos yeux : 3
  • Ce serait une bonne idée d’aider les victimes des abuseurs dans notre groupe: 0

Bref, encore une fois, Todd a fait la preuve que Gamergate est une bande d’hypocrites qui crient à l’attaque à leur légitimité tout en continuant de laisser les abuseurs se servir de leur étiquette pour avancer leurs objectifs misogynes. Et encore plus génial, il l’a fait sans perdre son calme, sans gros mots, il leur a tendu une corde, et ils se sont pendus avec.

J’aimerais avoir ce genre de patience, mais je tombe dans le sarcasme beaucoup trop facilement.

Donc, si ce n’est pas pour son humour, sa passion pour la musique et son obsession de la recherche, sa patience et sa passion pour ses convictions sont les raisons pour lesquelles j’admire sincèrement Todd Nathanson.

https://twitter.com/ShadowTodd

http://thatguywiththeglasses.com/videolinks/teamt/tis

http://chezapocalypse.com/

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Ceci ne concerne pas la mousse de nombril.

Note: si vous cherchez le rapport avec le titre, il n’y en a pas. C’est la faute de Pier-Luc Bouchard et je n’expliquerai pas le contexte. Parce que.

J’ai eu une semaine merdique. La journée d’aujourd’hui a été tellement horrible que je me suis retrouvée en pleurs dans la cafétéria du building voisin de mon lieu de travail avec ma collègue Michelle parce que j’en pouvais plus. Un gros climat de changement et de frustration, comme il en arrive beaucoup dans la fonction publique, et le fait que ma position dans l’organisation de notre équipe faisait que je me trouvais à être la soupape de tout le monde ont eu raison de ma patience et de mon optimisme. Je ne blâme personne, ni aucune situation pour cela, c’est des choses qui arrivent et ça passe, ça passe toujours.

Je vais aller acheter une grosse boîte de Timbits demain matin en montant au bureau, ça va changer l’atmosphère.

À tout cela s’ajoute l’état de choc dans lequel nous avons tous passé notre journée, scotchés au site de la cyberpresse (que nous devons tous consulter quotidiennement parce qu’au niveau de l’organigramme où nous sommes, si quelque chose concernant notre clientèle ou nos organismes partenaires sort dans les médias, on doit réagir, genre, tousuitedrettelà) à lire les détails des événements au parlement fédéral.

L’écoeurite aigue que je subis m’as fait aller manger chez Mc Donald parce que fuck la cuisine, j’en peux pus, la vie est une salope.

Je m’installe devant la télé du resto, avec un journal de Québec d’un bord et mon cellulaire sur l’application de LaPresse de l’autre.

Dans le Journal, on parles de l’attentat de Saint-Jean hier. À la télé et sur mon cellulaire, de la fusillade de la Colline. Dans les deux, un thème point commun:

Attentat Islamiste

Voilà mes deux cennes là dessus.

Ces deux gars-là ne sont pas des musulmans. Les gens du groupe État Islamique non plus. L’islam, c’est pas ça.

Philippe, arrêtes de me regarder de côté avec ton air de : « bon, Elise la naïve nous sort encore son idéalisme mal placée ».

NON, je ne suis pas naïve, je suis renseignée. L’Islam n’est pas une religion violente. Pas plus que le Christianisme. Je me fous royalement de ce que vous en pensez, c’est un FAIT. Je n’accepterai aucun argument ou commentaire disant le contraire à moins que vous ne me prouviez que vous avez lu la Bible ET le Coran au complet (rien à foutre de vos citations isolées pour justifier votre point de vue) et que vous avez visité une mosquée à au moins 3 reprises. Le problème ce n’est pas la religion musulmane. Le problème c’est la radicalisation.

Je peux même accepter l’argument que le problème c’est la religion en général, mais je refuse l’argument que l’Islam en particulier est plus problématique que les autres religions. La xénophobie n’est jamais une bonne visière pour analyser une situation.

Le Christianisme a eu son lot de fous cinglés. Les Croisades ont fait des millions de victimes innocentes, Richard Coeur de Lion était sanguinaire (face, croyez-le ou non, au code moral chevaleresque de Saladin, le général musulman qui a fait à plusieurs reprises montre de pitié, d’humanité et de charité envers son ennemi chrétien), l’Inquisition n’a rien à envier à la Charia, Jeanne D’arc n’était pas un exemple d’équilibre, Gilles de Rai était tout simplement diabolique, les guerres de religions en Europe ont peint plus d’un siècle rouge sang au nom du même Dieu, on s’obstinait sur les indulgences, le Pape, la lecture de la bible, la communion et autres détails qui n’ont rien à voir avec le message du Christ. Dieu est une fucking bonne excuse, qu’on le prie en latin, en anglais, en gaélique, à travers un prêtre, directement ou sur un tapis tourné vers la Mecque.

Comment on combat le radicalisme?

Aucune Fucking Idée. Mais je peux vous garantir que cracher sur le prochain musulman que vous croiserez demain matin accomplira Fuck All.

Et malgré que je sois pour la laïcisation de l’État et de la société en général, je vous promets que ça ne réglera pas le problème non plus. La laïcisation ne transformera pas les radicaux en bons citoyens, ce n’est pas une bonne solution pour ça. C’est une bonne solution pour d’autres raisons et je suis convaincue que c’est une bonne chose, mais ça n’éliminera pas le radicalisme.

Restreindre l’accès aux armes à feux? Comment? Rien ne nous dit qu’ils se sont procuré leurs armes légalement. Une personne déterminée, encore plus si elle fait partie d’une organisation militarisée, va facilement se procurer une arme. Et on a pas besoin d’un fusil pour faire des dommages, on peut facilement fabriquer des bombes avec des objets de tous les jours. Nop, le contrôle des armes est une bonne chose (je suis heureuse de vivre dans une société qui ne pense pas que d’avoir une arme sur soi en tout temps est un droit qui doit être défendu), mais ça n’éliminera pas les fous.

Dans le Journal de Québec aujourd’hui, Richard Martineau suggérait que les gens de la Mosquée que fréquentait Martin Couture-Rouleau auraient pu ou dû remarquer sa radicalisation et réagir. C’est une idée à approfondir.

Dans les deux attentats de cette semaine, on parles d’Islamisme radical, dans le cas d’Elliot Rodger, dont j’ai parlé lundi, de masculinité toxique, dans celui de Mister Bain, de francophobie, dans celui de Justin Bourque, une haine de l’autorité, tous ces cas ont en commun des hommes isolés, ayant pour des raisons multiples, une vie difficile, un sentiment d’isolement et d’injustice énorme. Ils cherchaient un exutoire à leur frustration et à leur rage contre le monde et l’ont trouvé dans des idéologies toxiques.

Quand on est frustrés, on cherche quelqu’un à blâmer, un ennemi sur qui mettre la faute de ce qui nous arrive. On ne peut supporter l’état dans lequel on est et on doit se soulager de la haine et du dégoût accumulés. Et les mouvement extrémistes, que ce soit les Red Pillers, les Survivalists, les Néo Nazis, l’Etat Islamique ou autre nous donnent toujours ce dont on a besoin: Un Ennemi clair et précis. Parce que blâmer la vie ne soulage pas la douleur de l’impression d’échec. Il faut que ce soit la faute de quelqu’un.

Sortir ces gens de leur isolement AVANT qu’ils ne tombent dans les mouvements extrêmes est un pari plus sûr que d’essayer d’éliminer les déclarations religieuses ou empêcher l’accès aux armes. C’est une tâche complexe, mais commencer par être attentifs à ce qui se passe autour de nous, aux gens qui sont esseulés, cesser de se dire que quelqu’un d’autre s’en occupera, que ce n’est pas de nos affaires. J’aimerais vraiment arrêter d’entendre des commentaires de « c’était un gars normal, il avait des problèmes, il était isolé, mais il avait pas l’air violent ». Les trou de culs qui on un air de croche et qui sont volubilement des trou de cul, c’est juste à la télé. Dans la vie de tous les jours, les personnes qui ont des intentions violentes vont faire tous les efforts possibles pour les cacher jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Je ne vous dis pas d’appeler la police à tout bout de champs, mais si votre cousin qui feel pas s’intéresse à des théories de la conspiration, ne classez pas automatiquement ça dans le dossier « c’est juste une phase ». Peut-être que s’en est juste une, mais peut-être que s’en est pas non plus.

Prenez deux secondes ce soir, demain et en fin de semaine pour penser à Patrice Vincent et  Nathan Cirillo, il est toujours facile d’oublier le nom des victimes.

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C’est la faute d’Elliot Rodger

Ok, matante sera pas drôle dans celui-ci.

J’ai à quelques reprises parlé de ma conversion au féminisme. La vérité est que ce fut plutôt un éveil. Et l’éveil a été brutal en christ.

http://www.doctornerdlove.com/2014/05/elliot-rodger-price-toxic-masculinity

Le 23 mai 2014, Elliot Rodger a poignardé 3 personnes dans son appartement d’Isla Vista, une ville universitaire de Californie, il est ensuite parti et en a tué 3 autres et blessé 13 avant de perdre la vie.

Elliot Rodger a fait tout ça parce qu’il était vierge. À 22 ans, il était toujours vierge et il trouvait que c’était une insulte personnelle et une injustice inacceptable et quelqu’un devait payer. Dans son vocabulaire, les femmes étaient à blâmer pour sa virginité, car elles lui avaient refusé l’accès au sexe.

Rapidement les médias se sont jetés sur l’histoire et ont mis de l’avant ses potentiels problèmes de santé mentale afin d’expliquer son geste.

Bull. fucking. shit.

Ravaillac était fou, mais il a tué Henri IV parce qu’il baignait dans une atmosphère violente dans laquelle il entendait quotidiennement des gens appeler à la mort du roi païen.

Richard Henry Bain est probablement fou, mais il a tué une personne et en a blessé une autre en tentant d’atteindre Pauline Marois parce qu’il a été nourri des histoires prédisant un holocauste anglophone dans le cas d’une victoire du PQ.

Un problème de santé mentale peut être un élément de la situation, et même un élément très important, mais ce n’est pas une excuse pour occulter les phénomènes sociaux qui poussent ces gens à agir. C’est facile de dire « il est fou » et de passer à autre chose, en ignorant la toxicité qui a allumé le feu. Dans le cas de Rodger, la masculinité toxique. Ce schéma de pensée qui dit à la fois que les femmes sont des biens de consommations promis aux hommes à l’âge adulte, que la valeur d’un homme augmente à chaque femme avec laquelle il couche, et que celle d’une femme diminue avec chaque homme avec lequel elle couche. Dans cette équation, une vierge vaut 100%, un puceau, 0%. Dans cette logique, un vierge de 22 ans est soit défectueux, ou quelqu’un lui a mis des bâtons dans les roues.

L’idée que les femmes sont les Gatekeepers de la sexualité, qu’elles sont hypergames, incapable d’amour inconditionnel, et qu’elles ont la tâche de « donner » du sexe et donc lorsqu’un homme n’a pas de sexe, on lui « dénie un droit » est extrêmement répandue et est tellement profondément inscrite dans notre société qu’avant la tuerie d’Isla Vista, je n’avais JAMAIS remarqué ce système de pensée.

Maintenant je le vois partout, et ça me fait chier. Ce genre de logique justifie la violence et la déshumanisation des femmes et elle est PARTOUT.

  • Elle est dans l’idée qu’une femme ne couche avec un homme que pour améliorer son statut social ou pour « se faire vivre ».
  • Elle est dans l’idée que seul les « mâles alphas » ont droit à une sexualité (c’est de la bullshit même chez les animaux)
  • Elle est dans l’idée que l’amitié entre un homme et une femme est impossible et que de suggérer autrement est insultant pour l’homme. (l’ostie de Friendzone, je me réveille la nuit juste pour pouvoir haïr l’ostie de Friendzone).
  • Elle est dans l’idée qu’une personne est « out of your league » et que vous n’arriverez jamais à l’intéresser, donc, ça sert à rien de faire des efforts.
  • Elle est dans l’idée que si une fille est habillée sexy, c’est parce qu’elle « fait de la pub » pour avoir du sexe. Et si elle dit non, c’est une agace.

Dans la foulé des événements et au fur et à mesure qu’on en apprenait plus sur les idées d’Elliot Rodger, les femmes sur twitter ont commencé à partager leurs expériences avec le sexisme et la misogynie violente avec le hashtag #YesAllWomen et le floodgate s’est ouvert.

Je me suis rendue compte que oui TOUTES les femmes ont eue à un moment ou un autre peur pour leur sécurité à cause de leur genre. Pour ma part, j’ai, à plus d’une reprise, dû prendre des détours pour rentrer chez moi quand je prend mes marches quotidiennes parce qu’un gars à qui j’ai dit bonjour en passant, comme je le fais à toutes les personnes que je croise, s’est mis à me suivre. J’ai, à plus d’une reprise, sursauté quand une voiture qui passe m’as klaxonné et qu’un gars à moitié sorti de la fenêtre m’a crié « grosse torche ».

Je me suis rendue compte que la violence et l’agressivité envers les femmes sont tellement répandus que notre société ne les voient pas. Qu’on dit d’Elliot Rodger qu’il est fou, mais on occulte le fait que sa tuerie est un crime misogyne.

(et avant que vous ne me sortiez une fierté nationale mal placée en parlant de la culture des USA qui est misogyne, mais on est tellement mieux ici au Québec, laissez-moi vous rappeler que:

  • Guy Turcotte a tué ses deux enfants pour se venger de son ex qui est partie avec un autre homme.
  • François Tartamella a tué son ex femme et la fille de celle-ci quand il a perdu les pédales parce qu’elle aurait PEUT-ÊTRE couché avec quelqu’un lors d’un voyage à Cuba qu’elle a fait après leur séparation.
  • La police de Montréal a dû publier des recommandations aux femmes de la métropole de ne pas prendre de taxis seules pour éviter une agression sexuelle.
  • Le fait que l’absence de non a été interprété comme un oui par le jury dans la poursuite pour agression sexuelle contre le l’adjudant André Gagnon.
  • MARC LÉPINE)

La réaction d’une grande partie de la communauté internaute masculine (et même d’une quantité inquiétante de femmes) à la lecture du hashtag #YesAllWomen?

Une prise de conscience des effets des gestes inappropriés que certains hommes ont envers les femmes et des gestes concrets pour les dénoncer?

Une simple reconnaissance empathique de la réalité d’être une femme, du genre « wow, c’est vraiment poche, je suis désolé que vous ayez à subir ce genre de choses »?

Ah vous êtes cute! Quelques personnes ont réagit ainsi et ce fut énormément apprécié, certains hommes ont même participé au #YesAllWomen en partageant des événements dont ils avaient été témoins, mais la réaction la plus vocale a été de créer le hashtag #NotAllMen. Dans le sens de « oui, mais c’est pas tous les hommes qui sont comme ça… »

  1. Euh, c’est pas ce qu’on disait, on disait que toutes les femmes ont subi la misogynie, pas que tous les hommes sont misogynes…
  2. Ah ok, donc comme il n’y a qu’un seul creep qui me talonne et qui insiste pour que j’ailles prendre un verre avec lui quand je marche dans la rue, c’est pas grave, il n’y a pas du tout de problème! Fious! Je suis soulagée! Je vais prendre un sac de M&M et en tremper 2 dans le cyanure. Allez-y prenez vous des M&M! Il n’y a pas de problème, #NotAllM&M.

Ou si vous préférez, en langage approprié pour la maturité des intervenants du #NotAllMen: Oh, PARDON mes pôv ti pouts, en parlant de nos expériences, on avait oublié que vous existiez!!! Honte à nous, méchantes filles…

Ces gars essayaient de s’immiscer dans une conversation qui n’était pas à propos d’eux. Ils essayaient de détourner une discussion au sujet des femmes, pour en faire une apologie de la gent masculine. Ils voulaient qu’on valide leur identité et qu’on les rassurent en leur disant: oui, on sait que TOI t’es pas un méchant, on t’aime toi. Comme un enfant de 4 ans qui demande à toute les 5 minutes à maman « Je suis un bon garçon moi, hein maman? »

Mon ti pout, si le fedora te fait pas, pas besoin de te défendre, ok?

Je ne suis pas parvenue à cette conclusion seule avec mes ovaires frustrés, la personne qui m’a fait réaliser en premier la toxicité réelle du #NotAllMen est Harris O’Malley, aka Dr NerdLove. Un gars.

Bien entendu, les gars qu’il a confrontés et à qui il a dit que cette conversation ne les concernaient pas l’ont immédiatement accusé d’être un White Knight.

Un quoi?

Le white knighting est l’idée selon laquelle un gars va défendre une femme seulement pour se mettre dans ses bonnes volontés. Parce que Dieu sait que tout effort fait à l’avantage d’une femme n’as qu’un seul et unique but: L’accès à son vagin.

Parce que c’est la seule chose à laquelle les femmes sont bonnes, am I right?

Plus je lisais sur le sujet de la masculinité toxique et les événements de Isla Vista, plus je tombais sur des déclarations féministes et plus je me rendais compte d’une chose hyper simple, mais hyper puissante:

Je suis une féministe. Et je peux changer les choses en déclarant que je suis une féministe. Et en expliquant ad nauséam ce qu’est le féminisme.

  • Le féminisme dit qu’Elliot Rodger avait tort: sa virginité ne faisait pas de lui un sous-homme, il n’était pas lésé dans ses droits et les femmes ne lui ont pas barré la route vers le statut de vrai homme.
  • Le féminisme dit que les hommes valent autant que les femmes, et que les femmes valent autant que les hommes et le nombre de partenaires sexuels d’une personne n’as rien à voir avec sa valeur, les gens ne sont pas des biens de consommation qui perdent ou prennent de la valeur selon « l’usure ».
  • Le féminisme dit qu’un homme n’a pas à être un athlète pour être intéressant.
  • Le féminisme dit que l’hypergamie, c’est de la bullshit, parce qu’on peut avancer socialement par nous-même, il n’est pas nécessaire de le faire en couchant avec des hommes importants.
  • Le féminisme dit que la sexualité est un travail de collaboration et non pas une faveur qui doit être accordée.
  • Le féminisme dit que le consentement ce n’est pas travailler à éviter un non, mais obtenir un oui enthousiaste.

Je ne hais pas Elliot Rodger. J’ai plutôt un énorme sentiment de tristesse quand je pense à lui, à combien il devait souffrir.

Mais je hais ses opinions, viscéralement. Et je n’accepterai JAMAIS sa logique.

Je lutterai jusqu’à mon dernier souffle pour prouver qu’il avait tort.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com