Parlons de Brock Turner

Brock Turner est un violeur. Je peux me permettre de l’affirmer, sans détour, car il a été reconnu coupable, de façon unanime, par un jury, de trois chefs d’accusation d’agression sexuelle.

En janvier 2015, Brock a profité de l’état d’ébriété d’une jeune femme pour la traîner derrière un container de vidanges, la coucher par terre sur l’asphalte, lui retirer son cardigan, lever sa robe pour libérer ses seins, lui enlever sa petite culotte, la pénétrer avec ses doigts et j’en passe.

Il serait sans aucun doute allé encore beaucoup plus loin, si deux étudiants suédois qui passaient par là à vélo n’étaient pas intervenus.

Brock a été reconnu coupable, sans l’ombre d’un doute raisonnable.

C’est un fait. Brock Turner est un violeur.

Mais, même avec un jugement de culpabilité, sa victime n’a pas droit à la justice. Le juge a décidé de lui donner une peine bidon de 6 mois avec probation pour « diminuer l’impact d’une sentence complète » (la recommandation de la Couronne était de 6 ans, la peine minimale dans ce genre de cas, la maximale étant de 14 ans), parce que c’était sa première offense, qu’il est jeune et que c’est un champion de nage, qu’il est riche et qu’il est blanc qu’il ne « représente pas un danger immédiat pour le public. »

http://www.theguardian.com/us-news/2016/jun/02/stanford-swimmer-sexual-assault-brock-allen-turner-palo-alto

Sérieusement, on dit aux victimes de parler, de dénoncer, que si on veut que ça change, il ne faut pas garder le silence. Et ensuite, on leur fait traverser l’enfer pendant une ou plusieurs années, et ça fini avec 6 mois avec sursis pour diminuer l’impact d’une vraie sentence. Mais par le fait même, on scrappe encore plus la vie de la victime. Mais fuck la victime, elle avait qu’à pas être au mauvais endroit au mauvais moment.

La victime de Turner avait des témoins de son agression, des preuves médico-légales, un dossier qui à première vue, semble en béton.

Mais, comme elle était inconsciente au moment de l’agression, son témoignage est irrecevable.

Donc, c’est son agresseur qui est le « seul témoin fiable » des événements précédant le moment où elle a été défendue par les deux cyclistes. Et son récit a changé drastiquement entre le moment où il a été arrêté, et celui où il a appris que sa victime ne se souvenait pas bien des événements.

Mais ce n’est pas suspect du tout ça…

Encore aujourd’hui, même avec un verdict de culpabilité hors de tous doutes, Turner et son père ne parlent que d’une erreur de jugement et de promiscuité causée par l’alcool. Il est complètement incapable de comprendre qu’il est responsable de ses actes et qu’il a fait quelque chose d’horrible. Pour lui, c’est un oups! d’ivrogne, comme s’il avait vomi sur le tapis du salon. On paie pour le nettoyage, on s’excuse et on passe à autre chose. Il est une pauvre victime qui s’est fait attaquer sans raison par deux cycliste enragés pendant qu’il faisait une séance de touche-pipi tout ce qu’il y a de plus normale avec une fille endormie derrière un container à vidange.

Ce con parle même d’aller faire des conférences dans les écoles secondaires pour prévenir les jeunes des dangers de l’abus d’alcool!

Et son père. Oh calisse de tabarnak son ostie d’écœurant de trou de cul de père, Dan Turner, qui fait le tour des journaux en disant que son fils paie « un prix fort pour vingt minutes d’action » et qu’il « n’a jamais été violent, même lors de cette soirée-là ».

La victime avait des bleus et des abrasions partout sur le corps, mais comme elle était inconsciente, ce n’est pas violent?

AVEC UN OSTIE DE NARCISSIQUE DÉCONNECTÉ DE LA RÉALITÉ COMME ÇA POUR L’ÉLEVER, PAS ÉTONNANT QUE BROCK TURNER SOIT DEVENU UN VIOLEUR QUI S’IGNORE.

Vous voulez savoir à quoi ressemble la culture du viol? Lisez la déclaration de la victime à la cour après la sentence. C’est une lecture difficile, mais essentielle. Cette jeune femme est impressionnante par son honnêteté, son courage, sa dignité et sa générosité. Elle me laisse sans voix.

http://www.buzzfeed.com/katiejmbaker/heres-the-powerful-letter-the-stanford-victim-read-to-her-ra

Je lève mon chapeau à sa famille (incluant son conjoint), en particulier sa sœur, qui l’ont soutenue sans faille et, surtout, aux deux jeunes hommes qui, ce soir-là, ont pris la décision de se « mêler de ce qui ne les regardaient pas ». Il faut plus de gens comme eux pour combattre les Brock Turner de ce monde.

Après le procès Ghomeshi, celui de Kesha contre Dr Luke, et 98% d’autres procès pour viols qui se terminent par un verdict de non culpabilité (je vous rappelle que seulement 7% des cas d’accusations de viol se retrouvent devant les tribunaux et seulement 4% des accusations sont fausses) on se dit qu’enfin un jury a crû la victime, et a reconnu un agresseur pour ce qu’il était. Mais même là, encore une fois, c’est la victime qui a payé le prix fort.

Il faut partager, et parler de ce cas, même s’il est dans un autre pays, c’est la même chose ici et vous le savez, ne vous mettez pas la tête dans le sable. Tant qu’on va continuer de protéger l’innocence jusqu’à preuve du contraire de l’accusé (ou l’accusée), sans offrir le même bénéfice du doute à la victime, tant que toutes les excuses sont bonnes pour diminuer la porté du geste, ou pour accuser la victime de «n’avoir pas sû se protéger» (dans le cas qui nous occupe, la consommation d’alcool de Brock excuse son geste, alors que celle de la victime l’aurait mise« en position de se faire abuser») c’est toujours la victime qui va payer, peu importe l’issue du procès.

Je crois à la présomption d’innocence, c’est un principe de base essentiel de notre système de justice. Cependant, dans les cas de violence sexuelle, et ce, peu importe le sexe de l’agresseur présumé et celui de la victime présumée, la victime est considérée comme coupable de mensonge jusqu’à preuve du contraire. Ce n’est pas un défaut de notre système de justice, c’est un handicap de notre société.

C’est la culture du viol, un système de pensé pernicieux qui résulte de l’importance et du tabou simultané qui entourent la sexualité dans notre société. On traite le sexe comme un droit acquis, on banalise les agressions sexuelles dans les œuvres de fiction (le viol est rendu un cliché facile pour choquer le public et provoquer une réaction du héros ou de l’héroïne) et on refuse d’en parler ouvertement de façon sérieuse et intelligente, que ce soit dans les écoles ou sur les réseaux sociaux. On n’apprend pas à nos enfants où se trouve la ligne entre le consentement et l’agression. On excuse avec toutes les raisons possibles et imaginables. Et on trouve toutes les excuses pour diaboliser les victimes : elles cherchent l’attention, elles ont eu une relation consentante, mais elles la regrettent et ne veulent pas passer pour une salope, elles veulent se faire de l’argent etc, etc, etc.

Pour ma part, je crois les victimes, jusqu’à preuve du contraire. Il est absolument possible de faire ça sans pour autant lyncher l’accusé. Il suffit simplement d’écouter, en FERMANT SA GUEULE ET EN GARDANT SES COMMENTAIRES POUR SOI.

Et en évitant de lire ou écouter les imbécilités de mononcles “experts” en agressions sexuelles comme Martineau et Duhaime.

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Keep preaching the Good Word, Tina.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Les Zexperts

Quand j’ai vu ceci:

J’ai tout de suite pensé à ceci:

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Preach, Sister!

Si Saint-Richard le Grand Penseur d’une Génération avait passé 5 minutes sur Google à faire des recherches sur les conséquences d’une agression sexuelle, il aurait entendu parler d’un phénomène très répandu chez les victimes de traumatisme: Le déni.

Une victime d’agression sexuelle NE VEUT PAS être une victime d’agression sexuelle. Ce genre de chose ne lui arrive pas, pas à elle, ça arrive aux filles qui ne font pas attention, qui se saoulent, qui portent des robes courtes, qui se promènent dans un stationnement désert à 3h du matin. Pas à elle.

Alors elle rationalise, elle relativise, elle « normalise ».

Le lien ci-haut vous mènera à une BD crève coeur dans laquelle l’auteur raconte comment elle a fait à déjeuner à son violeur le lendemain de son aggression. Oeuf, toast, bacon. Pas parce qu’elle avait peur qu’il ne soit violent avec elle, mais parce qu’elle voulait croire à une autre histoire que celle qui venait de lui arriver.

Beaucoup de victimes réagissent comme ça, elle vont sortir avec leur violeur, parce que si elles sont en couple avec lui, alors, l’agression n’est pas vraiment arrivée, non? C’est juste un chum qui avait trop le goût et qui ne pouvais plus s’arrêter, c’est juste qu’elle ne lui a pas dit non assez clairement, c’est pas VRAIMENT un viol, elle n’est pas une VICTIME.

Une victime, ça pleure tout le temps, c’est en position foetale dans la douche en train de pleurer, ça se coupe du monde, ça se laisse aller, ça porte un sac de jute et ça a le visage hanté par ses démons.

Hollywood aime nous montrer le viol. C’est choquant, ça fait réagir. Il y a deux sortes de viol à Hollywood:

Celui qui est tellement normalisé que c’est pratiquement la seule sorte de relation sexuelle que les femmes (Game of Thrones) ou les hommes (Sons of Anarchy) ont dans l’univers de la série. (J’adore ces deux séries, alors venez pas me tapper dessus à cause de ce commentaire, billet à venir: Ton film préféré est fucking raciste, mais c’est correct, ou comment Matante assume son obsession pour X-13). Tout le monde se fait violer, et ils sont tristes pendant un épisode, se vengent dans le deuxième et ensuite tout rentre dans l’ordre. (Exception faite de Gemma dans SOA, mais c’est les hommes qui ont la réaction clichée suite à leur aggression dans cette série)

Et tu as celui qu’on voit à Canal Vie, la pauvre victime qui après son agression, se coupe les cheveux, porte du linge trop grand, déménage dans une autre ville et refuse de se laisser approcher par qui que ce soit pendant des années jusqu’au jour où un homme patient avec un pénis magique la guérit de son traumatisme.

Et c’est celle-là, celle qui porte son traumatisme comme une affiche d’homme-sandwich qui est une femme qui s’est « VRAIMENT faites violer » pour citer Richard « Einstein était une cervelle d’oiseau comparé à moi » Martineau.

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Tina, tu me fais du bien!

Dans le cas de Martineau-la-huitième-merveille-du-monde, ce genre de commentaire ne m’étonne pas.  Il est généralement à côté de la plaque, comme quand il DEMANDE aux autoritées de la religion musulmane de déconcer publiquement le terrorisme et qu’il ironise sur le fait que les musulmans ne font pas de sortie publique pour désavouer l’EI.

C’est vrai que les catholique sont sortis EN MASSE dans les rues pour dénoncer l’IRA dans les années 70. Et que les chrétiens blancs d’Amérique sortent souvent en publique pour dénoncer HAUT et FORT le KKK. Il est sur Twitter, le twit, mais il ne suis pas bcp de musulmans pour dire qu’ils ne dénoncent pas l’EI, ils le font TOUS. LES. JOURS.

Et en passant, l’Islam n’as pas d’autoritées, ni de tête dirigeante. C’est justemement le problème numéro un de l’EI. Le Caliphe n’est pas RECONNU comme une figure d’autorité par la majorité des musulmans. L’Islam est une religion directe, sans prêtre, les imams sont des directeurs de prières, ils peuvent donner leur avis, mais ce ne sont pas l’équivalent des curés ici, le conduit entre le pratiquant et Allah est sans intermédiaires. Donc, pas de curé, d’éveque, d’archéveque, de cardinal ou de Pape pour « dénoncer au nom de la religion musulmane ». Bref,

old

Richard Martineau, mesdames et messieurs.

Mais revenons en au proces Ghomeshi (j’ai découvert cet après-midi que j’ai mal écrit son nom partout depuis une semaine, oh well…).

Est-il possible que Lucie DeCoutiere et les deux autres victimes aient menti?

Oui, c’est possible, les études ont en effet prouvé que les fausses accusations de viol existent.

dans 4% des cas

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Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que 96% des accusations sont vraies.

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4 (on arrêtàit ici avec les fausses accusations)

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Alors pourquoi on saute sur la moindre petite donnée qui ne colle pas pour accuser ces femmes de mentir? Pourquoi on hurle à leur face « INNOCENT JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE »? (Attention, je parles ici des présumées VICTIMES, oui, l’accusé ne doit pas être lynché sur la place publique, c’est le procès qui va déterminer sa culpabilité. Mais ne dites pas ça aux victimes, calvaire!)

La victime, elle aussi, est innocente jusqu’à preuve du contraire. Pourquoi l’accuser à premier abord de vouloir détruire la vie d’un homme pour une raison x ou y?

D’ailleurs, parlons-en donc de ces sois-disant raisons.

L’avocate de Ghomeshi, et ceux de Bill Cosby, disent que les accusatrices veulent se servir de ces accusations pour se faire de la publicité, et aider leurs carrières.

Ok. donnez-moi le nom D’UNE SEULE femme qui a fait carrière après avoir accusé quelqu’un de l’avoir violée?

Madona? Nop, elle n’a parlé de l’agression sexuelle qu’elle a subi qu’après être devenue une superstar.

Nathalie Simard? Ah, mais non! Elle c’était une VRAIE victime, ça compte pas. Et elle a pas vraiment fait une grande carrière après…

Ouais, non, une accusation d’avoir été agressée sexuellement, c’est pas vraiment avantageux pour la fille. Souvent, sa carrière va être foutue, si l’agresseur est un proche, la famille va être scrap, et si l’agresseur a été exhonéré (et même parfois quand il a été reconnu coupable), il n’y a pas grand homme qui va vouloir l’approcher, de peur de se faire accuser à son tour.

C’est ta parole contre celle de ton agresseur. Et lui, il a vu Fatal Attraction et Disclosure, et il va convaincre tout le monde que tu es Glen Close ou Demi Moore.

Et c’est facile en tabarnak. Parce que les Mononcle Richard Martineau n’attendent que le moment où tu vas bégayer pour hurler « AH! HA! JE L’SAVAIS! C’EST UNE MAUDITE MENTEUSE DE MARDE QUI VA DÉTRUIRE UN PAUVRE HOMME ET NUIRE AUX VRAIES VICTIMES QUI PLEURENT DANS LEUR SAC DU JUTE! »

Est-ce que Lucie DeCoutiere a menti en accusant Jian Ghomeshi d’agression? C’est possible.

Est-ce que le courriel qu’elle lui a envoyé le lendemain PROUVE qu’elle a menti?

NON

Est-ce que Richard Martineau a le droit ou la responsabilité de déterminer la culpabilité ou l’innocence de Jian Ghomeshi?

Allah soit béni, pas du tout, pas même un peu.

Matante Elise Out.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

 

L’orientation ignorée

Aux États-Unis, la parade de la Fierté est pour la communauté LGBTA, dont les initiales indiquent Lesbians, Gays, Bisexuals, Transexuals and Allies.

Cependant, beaucoup de gens militent pour que le A soit réattribué. Pour Asexuals, Aromantics and Agendered. On garde Agendered pour un autre billet, mais on va parler des deux autres.

Qu’est-ce que l’assexualité? Le dictionnaire ne vous aidera pas, le terme n’est pas encore reconnu. Mais il s’agit d’une absence de désir sexuel.

Non, ce n’est pas une maladie.

Non, ce n’est pas dû à un traumatisme.

C’est une orientation sexuelle, au même titre que l’hétéro, l’homo ou la bisexualité.

C’est rare (entre 1 et 3% de la population), mais pas du tout anormal.

(et je vous encourage fortement a faire la distinction entre inhabituel ou rare et anormal. Ce n’est pas parce qu’on en croise rarement que c’est anormal)

Mais c’est un concept très difficile à comprendre, je sais. Dans une société ou tout tourne autour du sexe le concept même d’une personne qui n’éprouve pas de chatouillis dans les parties intimes (ou qui en éprouve, mais n’a aucun intérêt prendre une action quelconque par rapport à ces chatouillis) semble tout droit sorti d’un roman de science fiction.

Mais je vous jure que ça existe.

Site du Assexual Visibility and Education Network

Comme pour toutes les orientations sexuelles, l’asexualité peut être vécue à différents niveaux. Certaines personnes ont zéro intérêt pour le sexe et les contacts physiques, d’autres ont besoin de chaleur humaine, mais ne sont pas intéressés à avoir des relations sexuelles complètes. D’autres encore vont être en couple avec des personnes sexuelles et avoir des relations sexuelles, mais ce ne sont pas eux qui les initient et ils peuvent facilement s’en passer sans problème. Ils le font par amour et pour partager de l’affection, ce n’est pas pour eux une façon de répondre à un besoin physique ou de soulager un désir. Il y a même des asexuels qui se masturbent régulièrement, pour relaxer, ou soulager une excitation physique, mais n’ont aucun intérêt a une relation avec partenaire. Bref, ce n’est pas seulement une question d’absence de désir physique, c’est beaucoup plus complexe que ça.

Attention, il ne faut pas confondre orientation sexuelle et orientation romantique. Je me définie comme bisexuelle, mais je suis hétéroromantique. Il y a des aromantiques chez les asexuels, mais beaucoup sont romantiques et peuvent être hétéro, homo, bi ou panromantiques.

Je vais vous parler de Elisa Hansen, qui fait des vidéos sous le pseudonyme de Maven of the Eventide. Elisa est très ouverte à propos de son asexualité. Elle se définit comme biromantique et a été en couple régulièrement depuis sa puberté. Elle est mariée et a donné naissance a son fils Grey il y aura bientôt un an.

Elisa aime profondément son mari Paul. Il n’est pas asexuel, mais il comprend son orientation et n’a aucun problème avec. Lorsqu’elle a annoncé sa grossesse, certaines personnes lui ont posé la question « comment peux-tu être tombée enceinte si tu est assexuelle? Avez-vous utilisé la fécondation in vitro? Ou est-ce que tu t’es forcée à avoir une relation contre ton gré? ».

Ok, petit conseil de mantante, je peux tout à fait comprendre que vous vous posiez ce genre de questions, mais, si vous ne connaissez pas très bien la personne, s.v.p. fermez-vous la gueule et mêlez vous de vos affaires. C’est extrêmement indélicat de demander ces choses et à la limite insultant. Si c’est une question que vous ne poseriez pas à un hétéro que vous ne connaissez pas, ben, ne la posez pas au gay, trans, bi, ou a, que vous venez de rencontrer. Et utilisez Google pour répondre à votre question. Je vous garanti que vous allez trouver la réponse à votre question quelque part. Ou posez-là à matante Elise, ça va me faire plaisir de faire les recherches pour vous! 😉

Comme je l’ai dit, Elisa est très ouverte et compréhensive et a donc répondu en détail aux questions. Grey a été conçu de la manière traditionnelle, dans le lit conjugal. Elisa n’est pas intéressée par le sexe, mais elle aime l’affection qu’elle reçoit de son mari et apprécie le fait de se sentir désirée. Ce n’est pas un feu brûlant de passion, mais ça reste quelque chose de beau et d’intime pour elle qu’elle partage avec son mari. Elle ne se sent absolument pas forcée de le faire, et ça ne se limite pas à la procération.

Mais oui, pour certains asexuels, les relations se limitent à la procréation. Deux jours par mois, lors de l’ovulation et on en parles plus dès que la tite tige de plastique indique deux barres.

Le concept d’asexualité commence tout juste à sortir dans la société, les recherches à ce sujet sont donc encore à leurs balbutiement. Et il n’y a pas vraiment d’exemple dans la fiction populaire.

Ah, mais non, en fait, il y en a un qui est très très très connu.

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Sherlock Holmes, dans l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle, exprime à plusieurs reprise son manque total d’intérêt pour, non seulement la gente féminine, mais toute forme de romance. Il est proche de Watson, mais toujours décrit comme distant, limite froid.

Bien entendu, ce n’est pas intentionnel de la part de l’auteur. À l’époque, l’asexualité n’existait tout simplement pas. Mais il reste quand même que Holmes est probablement le plus ancien, et le plus connu, des personnages fictif ayant une personnalité se collant de si près à la définition d’un asexuel.

Le personnage de Sheldon Cooper dans Big Bang Theory peut aussi être considéré comme un asexuel. Mais je déteste tellement cette série que je ne vais certainement pas faire des recherches poussées sur le personnage.

(à ceux qui se demandent pourquoi je hais BBT, je vous dirai simplement que pour la geek en moi, c’est la version moderne du petit noir qui pisse sur le parterre devant la maison. C’est cute selon vous, mais ça reste que c’est hyper raciste et plein de préjugés irréalistes insultants. Geek=/= Science et inaptitude sociale limite autistique. Et oui, c’est aussi irrespectueux pour les vrais autistes. Et non, le fait que les auteurs se définissent comme geeks ne rend pas la chose moins insultante. Le personnage de Samuel L. Jackson dans Django était un esclave noir, ça ne l’empêchait pas d’être un des pire racistes de l’univers.)

Dans le monde « réel » la comique américaine Jeanine Garafalo, le chanteur Morissey et le designer Tim Gunn sont tous ouvertement asexuels.

Bref, ce n’est pas un mythe, ce n’est pas une maladie, et ce n’est pas un handicap.

C’est important de parler d’asexualité, même si c’est rare, parce que le 1 à 3 % d’adolescents qui vivent leur pubertés sans les envies de tous leurs compères se sentent brisés, anormal, coincés, voire monstrueux.

Une adolescente dont le chum n’est pas intéressé par le sexe va penser qu’elle est indésirable, ou qu’il est gai l’utilise comme paravent. Son chum va se sentir coupable de lui faire de la peine et n’arrivera pas à lui expliquer ce qu’il ressent. Parce que PERSONNE n’en parles.

Un ado qui ne comprend pas que sa blonde n’as pas envie de lui va se mettre à croire les niaiseries qu’on lui dit a propos des femmes frigides qui utilisent le sexe comme outil de manipulation. Et il peut en venir au point où il va se dire qu’il va la « casser » avant qu’elle ne devienne une féministe frustrée. Qu’elle le veuille ou non. Et la pauvre fille va se sentir comme une frigide monstrueuse et va se mettre à avoir peur des hommes.

Le viol et le suicide sont très élevés dans ce genre de contexte.

Ce n’est pas parce qu’on ne vit pas quelque chose qu’il n’est pas important d’en parler et d’essayer de comprendre. Au contraire, c’est la meilleure façon d’atteindre son potentiel comme être humain.

Encore et toujours, matante vous prêche l’empathie en toute choses.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

L’orientation oubliée

Bonjour, mon nom est Elise Doré et je suis une bisexuelle hétéroromantique avec une libido très active.

Je vous entends d’ici vous demander WTF? C’est quoi une bisexuelle hétéroromantique?

Bisexuelle : attirance sexuelle pour les deux sexes.

Hétéroromantique : intérêt romantique pour le sexe opposé.

Bref, oui j’ai des fourmis dans les culottes quand je vois Emilia Clarke toute nue dans Game of Thrones, et j’en ai aussi quand je regarde Joe Mangianello se déhancher torse nu dans l’allée du dépanneur sur du Backstreet Boys dans Magic Mike XXL.

Mais je ne suis pas intéressée par l’idée d’avoir une blonde. Pas du tout. Mes fantasmes incluent généralement des hommes, mais pas toujours.

Voilà, pas trop compliqué hein? L’intérêt sexuel et l’intérêt romantique ne sont pas toujours mains dans la main et c’est important de comprendre que c’est normal. Aujourd’hui, on va parler d’orientations sexuelles peu connues. Gardez le concept d’orientation romantique en tête, ça va vous être utile plus tard.

Parlons donc de bisexualité, ou comme je l’appelle l’orientation oubliée. Parce qu’on sait qu’elle existe (le B dans LGBT, c’est pas pour banane), mais on oublie tout le temps d’en parler quand on parle de la communauté queer. Lesbiennes? OK, elles sont gaies. Gais? Ben là, c’est dans le nom! Transgenre? Ouais, ils ont leur place dans la parade pas de trouble. Bi? Huh……

Les gens ont beaucoup de difficulté à comprendre la bisexualité parce qu’ils pensent le monde en dichotomie. On ne peut pas avoir les deux, soit on est gai, ou on est hétéro. On ne peut pas être les deux en même temps. Je pense que c’est vrai, mais pas pour la même raison que la majorité des gens pensent. La bisexualité n’est pas être gai et hétéro en même temps, c’est complètement une autre orientation. La plupart des gens pensent que les bi sont des hétéros qui expérimentent ou des gais qui ont peur de sortir du placard.

Bien groupe, ce soir je sors du placard :

J’ai déjà eu des rêves érotiques à propos de ces deux personnes :

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Oh, c’est pas pour Daniel Craig que j’ai hâte à la sortie de Spectre…

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Dieu est bon pour nous, il a envoyé Channing Tatum pour consoler toutes les femmes qui se sont fait chier avec un trou de cul. #SexyJesusDansePourLaverLesPéchésDesHommes

Monica Belluci est une bombe sexuelle. Et vous vous souvenez que j’avais dit que j’étais attirée par les deux membres du couple Tatum/Dewan? Ça vaut aussi pour Tom Hardy et son épouse. Charlotte Riley est tellement belle que j’ai de la misère à respirer quand je la vois.

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Charlotte Riley (épouse de Tom Hardy)

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Jenna Dewan-Tatum (épouse de Channing Tatum)

OK, à voir Monica, Charlotte et Jenna je viens de me rendre compte que j’ai un faible pour les brunettes…

Les médias et la fiction ont aussi souvent tendance à oublier la définition de la bisexualité. Amber Heard n’est plus décrite comme bisexuelle maintenant qu’elle est mariée à Jonny Depp. Et quand Lindsay Lohan était en couple avec Samanta Ronson, elle était lesbienne, mais maintenant elle ne l’est plus. Personne n’a jamais parlé de Anne Heche comme une bisexuelle, quand elle était avec Ellen DeGeneres, elle était gaie, maintenant qu’elle est mariée à un homme elle est hétéro. Parce qu’Alan Cumming est marié à un homme, tout son passé en couple avec des femmes est complètement effacé.

Pardon, mais non. Ces quatre personnes sont bisexuelles. Amber et Alan se débattent tout le temps pour rappeler ce fait aux médias, qui continuent à les mettre dans une boîte hétéro ou homo. La personne avec qui on s’installe ne détermine pas notre orientation. On ne cesse pas d’avoir de l’attirance physique pour d’autres personnes parce qu’on est en couple.

Et c’est sans parler de Piper, le personnage principal de Orange is the New Black qui, selon les scénaristes, passe de hétéro, à lesbienne, à hétéro, à lesbienne. Je suis seulement à l’épisode 8, mais si j’en crois The Mary Sue (et je les crois là dessus) pas une seule fois dans les trois saisons, un personnage ne fait référence à Piper comme bisexuelle. Même pas Piper elle-même. OINTNB est très avant-gardiste sur bien des points, mais pas tous…

Oui, dans certains cas, dans des relations polyamoureuses, une personne bi peut avoir à la fois un chum et une blonde. Mais les bi peuvent aussi être monogames et rester bi. Et c’est sans oublier les fuckés comme moi, qui sont attirés par les deux sexes, mais n’ont pas d’intérêt romantique pour un des deux.

Ah l’orientation sexuelle est un sujet tout en nuances… de l’arc-en-ciel.

Est-ce que je suis en train de vous dire que je vais aller faire la parade de la Fierté l’an prochain? Probablement pas, mais depuis quelque temps, je me suis rendu compte que l’étiquette « hétéroflexible » que j’utilisais pour me décrire est un peu hypocrite. Comme si j’essayais de nier une réalité. Comme si j’avais oublié que la bisexualité existait.

Ou que j’avais peur de porter cette étiquette.

Fuck that shit. I’m here, I’m Bi, you better fucking get used to it.

OK, je voulais aussi vous parler d’asexualité, mais je pense qu’on va garder ça pour plus tard. Je suis un peu fatiguée et je me sens vulnérable, donc on va arrêter pour ce soir.

La semaine prochaine : Introduction au Grand Visionnement 2015 Channing Tatum.

Et probablement un billet sur l’asexualité, parce que c’est l’orientation ignorée et c’est fucking tragique.

Rappel : mon billet sur l’orientation et l’identité sexuelle

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Girls don’t want you to have fun.

Je suis tombée sur cet article hier:

Une blogueuse chrétienne (oui ça a rapport, c’est pour ça que je le précise) explique sa décision de cesser de porter des pantalons de yoga et des leggings en public.

En gros, après une conversation entre filles, elle a « découvert » que le port de pantalons trop serrés en public pouvait encourager les pensées impures des hommes autour d’elle et ça lui pesait sur la conscience. Ça entrait en conflit avec ses valeurs morales et elle avait le sentiment que Dieu lui indiquait qu’elle devait changer son comportement.

De un, ce n’est pas à moi (ni a vous en passant) de juger de ce qu’une personne peut ou non porter en public. (Un petit rappel de mon billet sur les « guidounes » serait de mise ici, si vous ne l’avez pas lu.) Vous voulez mettre une mini-jupe et un top à peine plus gros qu’un soutien-gorge? Go for it! Vous vous sentez plus à l’aise en jeans avec un coton ouaté turquoise avec une grosse tête de loup dessus? C’est parfait (ok, c’est très quétaine, mais si t’aimes ça, ça ne me fait pas mal à moi personnellement)! Eh oui, ça veut aussi dire que j’ai rien à foutre que tu portes ton hijab si ça te fait plaisir. Si je n’aime pas ce que t’as sur le dos, la solution parfaite est très simple: pivoter le cou de 45° et regarder ailleurs! Problème réglé!

Donc, si la tite madame se sent mal à l’aise dans son leggings en public, c’est de ses affaires. Ce qui me gosse là dedans, c’est le fait que son texte perpétue l’idée selon laquelle les femmes doivent s’habiller de façon modeste pour éviter de provoquer la concupiscence masculine.

*SOUPIR*

Non.
Nee.

No.

Niet.

On ne peut, ni ne doit, pas contrôler les pensées et pulsions des hommes. C’est terriblement sexiste de penser ainsi.

Sexiste envers les femmes qui sont réduites à des objets qui ne servent qu’à la satisfaction sexuelle et donc doivent s’effacer le plus possible en dehors de la chambre à coucher.

Ah la belle occasion de vous remettre mon imitation d'une poupée gonflable!

Ah la belle occasion de vous remettre mon imitation d’une poupée gonflable! Sweet dreams!

Sexiste envers les hommes qui sont réduits à des bêtes sauvages incapables de contrôler leurs pulsions et leurs pensées et qu’on doit donc maintenir éloignés de toute tentation.

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Le gros méchant loup va te manger. Non pas « manger » dans ce sens-là…

On déresponsabilise encore une fois les hommes en leur disant que si une fille est habillée sexy, c’est un free pass pour l’achaler et la harceler, voir, abuser d’elle. On culpabilise les femmes en leur disant que si elles se font taponner par un cochon dans le métro, c’est leur faute à elles.

C’est aussi un stéréotype de négativisme sexuel et une vision réductrice du désir. En effet, dans son texte, la dame affirme en avoir parlé avec son mari et que celui-ci a admis que c’était difficile de ne pas regarder une fille en leggings sans avoir des pensées croches. Et avoir des pensées croches pour quelqu’un avec qui on n’est pas en couple, c’est un gros péché…

OK, avalez votre gorgée de café parce que matante va encore une fois vous sortir une vérité qui va chambouler votre monde : AVOIR DES FANTASMES OU ÊTRE ATTIRÉE PAR QUELQU’UN D’AUTRE QUE VOTRE CONJOINT, C’EST PAS NÉCESSAIREMENT MAUVAIS POUR LE COUPLE SI VOUS AGISSEZ COMME DES ADULTES.

Oui, je sais que la Bible parle de ne pas convoiter la femme de ton voisin, mais c’est l’Ancien Testament, Jésus lui parle d’amour et de respect et il a pardonné à la femme adultère donc, tirez-en les conclusions que vous voulez.

Rêver que tu couches avec quelqu’un d’autre, ce n’est pas tromper ta blonde. Regarder les fesses du voisin cute pendant qu’il passe la tondeuse, ce n’est pas tromper ton chum. La monogamie, c’est de choisir de NE PAS PASSER AUX ACTES. Le défi d’un couple monogame, c’est l’habitude ou la monotonie. Fantasmer sur autre chose, tant qu’on est conscient que c’est simplement un fantasme et qu’on n’en fait pas une montagne, c’est assez normal et plutôt sain. Bien entendu, comme dans toutes choses dans la vie, la modération a bien meilleur goût. La culpabilité inutile est un fléau des sociétés judéo-chrétiennes et un détournement des vrais enseignements du Christ.

Le gars ou la fille qui vous dit qu’il n’a d’yeux que pour vous et que depuis qu’il ou elle vous a rencontré, il ou elle n’est attirée par personne d’autre est en train de vous mentir. (Exception : oui c’est comme ça au début de la relation, durant la période « lune de miel », mais ça ne dure pas). Ce n’est cependant pas un mensonge méchant, c’est le résultat de la bouillie de merde qu’on nous sert comme idéal romantique partout dans la société, si tu es attiré par une autre personne, c’est parce que ton partenaire n’est pas « le bon », celui avec lequel tu es censé passer le restant de tes jours. Foutaises. « Le bon » partenaire n’est pas en train d’attendre que tu le rencontres, c’est joli comme idée, c’est romantique, mais dans la vraie vie, « le bon » partenaire, tu le CHOISIS. Tu apprends à le connaître, il te plaît, vous avez des buts communs, tu t’attaches et tu construis une vie avec lui à coup de communication et d’ajustements, des fois ça dure longtemps, des fois moins, mais il n’y a pas qu’une seule et unique personne avec qui tu es destiné à vivre jusqu’à la fin de tes jours. Il faut briser le système de pensée qui nous fait sentir coupable d’avoir des papillons dans le fond de culotte pour quelqu’un d’autre que son conjoint et aussi cesser de péter une crise de jalousie quand notre conjoint dit que la voisine d’en face est jolie. (Ça n’empêche pas que vous utilisiez un langage poli, messieurs, il y a une différence entre « elle est jolie/sexy » et
« je la fourrerais drette-là ».)

Cela étant dit, on a aussi une belle occasion de parler de slut shaming (encore, j’en parle beaucoup, mais c’est partout, alors, attendez-vous à en entendre parler encore souvent). En effet, on a ici un bel exemple de la mécanique. Je dois éviter de porter des vêtements trop collant en public pour éviter de donner des idées aux hommes. Parce que si les hommes ont des fantasmes sur moi, c’est MA faute. On dit encore une fois que les femmes sont responsables de l’attitude sexuelle des hommes. Si une femme s’habille sexy, elle attire la concupiscence et est plus à risque de se faire agresser.

NOTE IMPORTANTE: je n’accepterai AUCUN commentaire suggérant que l’habillement d’une femme QUEL QU’IL SOIT encourage les agresseurs sexuels. Pas de « oui, mais ». NO. C’est purement et simplement faux. Les femmes qui se font violer sont de tout âge, toutes races, toutes apparences et tous styles confondus. Il y a autant de viol (sinon plus) en burka qu’en bikini. Même si elle se promène sur la Main flambante nue avec un tatouage qui dit « baise-moi » direct sur le mont de vénus, ça ne vous donne pas un free pass pour lui sauter dessus et la prendre sans son consentement. Ce n’est pas à la victime de ne pas se faire agresser, c’est à l’agresseur de ne pas agresser, point final. Si vous suggérez dans les commentaires qu’une fille peut provoquer son agresseur par la manière dont elle était habillée, je n’argumenterai pas, je n’essayerai pas de vous convaincre, je vais bloquer le commentaire purement et simplement (ça vaut pour les commentaires sur Facebook aussi). Mon blogue est un endroit de discussions et d’échanges et je suis ouverte d’esprit, mais ce n’est pas une démocratie ni un bien publique, et je n’accepterai AUCUN slut shaming ou victim blaming dans mes commentaires, point à la ligne. La limite est là, vous l’avez vue, si vous êtes intelligents (ce que vous devez être, puisque vous lisez ce blogue!) vous ne la testerez pas.

Oui, c’est vrai que parfois une femme va s’habiller d’une certaine façon dans le but d’attirer l’attention masculine. Quand elle sort dans un bar par exemple. C’est la même chose pour les hommes, vous n’irez pas à une soirée de speed dating habillé en chienne de garage pleine d’huile, enfin, en général, il y a des exceptions à toutes les règles, mais en général, vous allez vous raser, mettre une chemise et un pantalon propre et en bon état et souvent, une touche de gel dans les cheveux et un spritz d’aftershave. C’est la même chose pour ces dames. Oui parfois elles s’habillent sexy dans le but très clair de ramener quelqu’un à la maison pour une partie de jambe en l’air, c’est vrai, je ne le nie absolument pas. Cela étant dit, d’assumer qu’une fille est prête à coucher avec VOUS en particulier, juste parce que sa craque de sein est à l’air, c’est très  sexiste. Oui elle cherche peut-être à attirer un homme, des fois c’est quelqu’un de très spécifique qui sera à cet endroit à ce moment, des fois ce n’est personne en particulier, mais avant de vous fruster si elle ne répond pas à vos avances et de lui sortir, « ben si tu ne veux pas te faire cruiser, t’as juste à ne pas t’habiller comme ça » pensez y deux secondes. Votre after shave de ce soir, est-ce que ça veut dire que vous voulez coucher avec TOUTES les filles que vous allez croiser dans la soirée? Je vais défier les stéréotypes et dire que non, vous n’avez pas mis votre aftershave pour la caissière de 60 ans de la pharmacie ou vous êtes allés acheter vos condoms. (Si votre truc c’est les caissières de pharmacie de 60 ans, dites-vous que votre aftershave n’est pas pour la madame sale et en sueur qui bave à terre dans l’allée des vitamines, ou tout autre stéréotype qui ne vous excite, mais alors là pas du tout, vous saisissez mon point). C’est la même chose pour la craque de sein de la fille au bar. Tu peux regarder discrètement, je répète discrètement, tenter une approche polie même, mais dans l’éventualité d’un non, tu passes au prochain numéro comme un grand garçon et tu gardes tes déclarations insultantes pour les commentaires sur YouTube.

Et parfois, même souvent, une fille s’habille sexy juste parce qu’elle veut se sentir belle, parce que ça lui tente, sans aucune intention de faire le tango horizontal. Ça arrive plus souvent que vous le pensez.

Bon, on a parlé à ces messieurs, maintenant, c’est votre tour les filles. Parce que ceux qui sont les plus rapides sur le piton de juger les femmes selon leurs apparences, ce ne sont pas les hommes. (YÉÉÉÉÉ vous voyez messieurs, les féministes ne vous accusent pas de TOUS les maux de la société, mais attendez un peu, parce que je vais quand même vous sortir le gros méchant mot patriarchie dans pas long, désolée).

En effet mesdames, êtes-vous familières avec le terme « girl hate »? On parle ici des attitudes agressives et haineuses que les femmes ont les unes envers les autres. En décortiquant le terme, on voit à quel point le mécanisme est sexiste, on parle de girls pour dénoter une immaturité et de hate parce qu’on suppose que les femmes ne sont pas capables de réagir de façon raisonnable à quelque chose qui les dérange. Le stéréotype même de la femme enfant irrationnelle. Si vous êtes passée par l’école secondaire, vous savez exactement de quoi je parle. Et beaucoup de femmes grandissent, mais ne sortent pas de l’école secondaire.

Romy and Michele's High School Reunion est mon film fétiche en passant. Je suis certaine que vous êtes extrêmement surpris d'apprendre ça.

Romy and Michele’s High School Reunion est mon film fétiche en passant. Je suis certaine que vous êtes extrêmement surpris d’apprendre ça.

C’est partout dans l’attitude des femmes, on juge les autres selon des critères stricts et souvent carrément méchants, on saute aux conclusions sans même réfléchir. Et c’est multiplié lorsqu’il y a un rapport direct ou non avec leurs habitudes sexuelles (réelles ou supposées).

J’ai lu un article qui donne l’exemple d’une jeune femme qui travaille dans une émission pour adultes (je vais essayer de retracer l’article, c’est Arden Leigh qui l’avait partagé sur Twitter) qui après avoir indiqué à la serveuse du resto que son verre était sale s’est fait répondre devant ses parents et sa grand-mère « well, at least I don’t show my tits on tv » (« au moins je ne montre pas mes totons à la télé »). Euh, quel ostie de putain de rapport l’exposition consentante de ses seins a avec le fait que ton plongeur a mal fait sa job?

Les travailleuses du sexe subissent la pire forme de girl hate constamment, mais toutes les filles la subissent. C’est dans tous ces commentaires que les filles font sur les autres sans aucune base autre que les apparences. On me regarde et tout de suite on juge que je suis en mauvaise santé, que je mange du fast-food tous les jours, que je ne prends pas soin de moi, que je suis mal dans ma peau, tout ça parce que j’ai un surplus de poids et que je ne me maquille pas. J’exagère à peine et vous le savez. Mais c’est encore pire avec les femmes qui s’habillent sexy. Automatiquement, elles deviennent des cochonnes qui font de la pub pour se faire mettre et tout succès qu’elles ont, professionnel ou personnel, est immédiatement classé dans la catégorie « elle a baisé quelqu’un pour y arriver ».

Les copains, vous seriez surpris de voir combien de so-called pichous ne réussissent à avoir des promotions qu’après une pipe, l’air de la fille n’a rien à voir là-dedans, comme dans toute relation abusive, c’est une question de pouvoir, pas de désir.

Et bien entendu, si une femme est belle, peu importe comment elle s’habille, tous ses succès sont associés à sa plastique, pas à son talent, son travail ou son intelligence.

Je vous entends déjà me sortir les pseudoarguments scientifiques « mais c’est connu, depuis la préhistoire que par instinct, on choisit les spécimens les plus beaux pour la reproduction. » « Les belles personnes ont plus de succès en partant, c’est connu. »

Spécimen génétique parfait, cette créature céleste s'est reproduite à aux moins trois reprises.

Spécimen génétique parfait, cette créature céleste s’est reproduite à aux moins trois reprises et a fait des centaines de milliers de dollars à l’aide de sa classe et de son sex-appeal.

« Les spécimens les plus beaux » est une façon erronée de voir l’évolution. Ce sont les spécimens les mieux adaptés qui se reproduisaient le plus fréquemment. Les autres se reproduisaient quand même, juste moins. Et avec l’apparition de la société moderne, la société a pris une dominance sur l’instinct en ce qui a trait aux qualifications du spécimen devant se reproduire. Les standards de beauté modernes ne sont pas des garanties de santé, loin de là. Pour ce qui est du succès des belles personnes, regardez la formule à l’envers, on réagit favorablement face aux belles personnes. Pourquoi? Parce que partout, depuis notre plus tendre enfance, on vante les belles personnes, purement et simplement. Ce n’est pas un instinct incontrôlable, il est très fortement renforcé par notre éducation et par la société en général.

Mais voilà, répondre aux standards de beauté, c’est compliqué en maudit. Les vedettes hollywoodiennes ont une plastique parfaite parce que c’est leur job. Ils ont un entraîneur, un nutritionniste, et souvent un cuisinier à leur disposition aux frais de la compagnie de production. Quand ils ne sont pas sur le plateau de tournage, ils ont le temps de faire 4 à 6 heures d’entraînement par jour. Ils ont des stylistes pour choisir les vêtements qui leur vont le mieux, une maquilleuse et une coiffeuse pour les mettre à leur avantage sur les tapis rouges, et, si nécessaire, un chirurgien plastique peut corriger ce qui est hors des compétences des autres. Ils sont certes génétiquement avantagés dès le départ dans la plupart des cas, mais je vous garanti que mon beau Chris Evans chéri n’aurait pas ce corps s’il travaillait 9 à 5, 50 semaines par année chez Raymond Chabot Grant Thornton. Parce qu’il n’aurait ni le temps, ni les moyens de se construire un body avec les proportions d’un Doritos, bonne génétique de base ou non.

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Ça donne faim…

Comme on nous dit que c’est de ça qu’on doit avoir l’air, et que c’est impossible d’avoir l’air de ça en vrai, tout le monde développe des complexes et personne ne se trouve « assez bien » pour leur partenaire de vie. Il y aura TOUJOURS une fille plus belle, plus sexy, plus jeune que votre chum va sûrement avoir envie d’avoir plutôt que vous. On le pense parce que c’est ce que la société considère comme étant l’état naturel des choses. Ça s’appelle l’hypergamie, c’est-à-dire le choix d’un partenaire pour des raisons d’avancement social. Dans le système d’hypergamie, on n’est avec un partenaire que parce qu’il est le plus profitable financièrement ou socialement, dès qu’on en trouvera un mieux, on changera. Il y a BEAUCOUP d’exemples d’hypergamie dans la fiction (c’est à la base de toute l’oeuvre de Jane Austen, même si au final, ses protagonistes se rebellent souvent contre le système) et dans la réalité (Donald Trump et Hugh Hefner changent régulièrement de conjointe pour un modèle plus récent). Ça existe, mais ce n’est pas la majorité des gens qui fonctionnent ainsi. Si c’était vraiment un incontournable, il y a seulement deux personnes au monde qui auraient le droit de se reproduire, l’homme le plus riche et la femme la plus belle.

L’hypergamie est très présente dans le fonctionnement du girl hate, comme on achète la notion que les hommes ne cherchent qu’une femme jeune et jolie et qu’ils vont changer de partenaire dès qu’ils en trouveront une plus à leur goût, on devient, par la force des choses, des compétitrices naturelles. D’où le réflexe très ancrée chez les filles d’être hostiles envers les autres femmes, la jalousie envers la jolie secrétaire, la haine envers la danseuse légèrement vêtue et la propension de penser AUTOMATIQUEMENT que la fille en top à bretelles spaghetti qui jase avec ton chum veux et va coucher avec lui. Parce qu’elle a un top serré, elle est forcément célibataire, ou si elle ne l’est pas, elle n’est pas monogame. Parce qu’elle jase avec ton chum en portant un top serré, elle a forcément envie de coucher avec lui (qu’elle ait mis ce top pour séduire ton chum ou un autre ou juste parce qu’elle aime son top serré n’a pas d’importance, apparemment) et comme il n’est qu’une bête incapable de contrôler ses pulsions sexuelles, la seule vue de son décolleté lui fait automatiquement oublier ton existence et il ne pense qu’à la sauter dans la salle de bain.

Je ne dis pas que ce scénario est impossible, il y a des gens qui sont comme ça, des filles qui ne pensent qu’à se trouver un gars riche et se foutent complètement de l’aimer ou non. Des gars qui ne pensent qu’avec leur queue. On les appelle des trous de cul et en général, ils sont faciles à repérer et à éviter. Et d’assumer automatiquement que tous les gens qu’on rencontre sont des trous de culs, c’est de la paranoïa, pas de la vigilance. Il faut être réaliste, mais être vraiment réaliste, c’est aussi voir le temps et l’énergie que ton partenaire de vie mets dans votre relation et de comprendre qu’il n’aura pas nécessairement envie de tout balancer par-dessus bord pour une paire de seins. Ça arrive, mais ce n’est pas automatique. Et la jalousie à tout crin est une excellente façon de le pousser à partir. La confiance n’est pas de la naïveté.

Le girl hate est un système d’autorégulation qui dérive de la pensée patriarchique (eh oui, voilà la féministe qui sort officiellement!). C’est un réflexe extrêmement misogyne qui considère la sexualité féminine comme un danger public qui doit être contrôlé à tout prix. On apprend aux femmes à être insécures, et donc à être envieuses et à se mettre en compétition pour les faveurs masculines. C’est une façon de leur retirer le pouvoir de décision sur leur vie sexuelle et de transformer leurs désirs et leur pulsion en péchés qu’on doit éliminer à tout prix. On leur apprend à ce policer les unes et les autres, ce sont les femmes qui sont les premières a appliquer les règles sociales de ce qui est acceptable ou non et qui sont les plus promptes à sauter dans le train de la honte (je vous réfère à l’histoire de la serveuse qui ne s’est pas gênée pour insulter sa cliente citée plus haut) et peu importe ce qu’on est, au final on ne mérite pas le respect.

La fille belle est forcément une conne :

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La fille moche est indigne de considération, peu importe ce qu’elle fait:

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(Oh qu’il y a une analyse féministe de Family Guy dans mon futur. Pas un jugement de qualité, j’aime bien Family Guy, et je comprends que c’est de la satire, mais ça n’empêche pas d’utiliser ladite satire pour souligner les mécanismes sexistes, parce que, avouons-le nous, ce n’est pas tout le monde qui arrive automatiquement à lire le deuxième degré et beaucoup prennent Peter Griffin, Homer Simpsons et Eric Cartman pour du cash.)

Dès l’enfance on nous apprend (aux garçons comme aux filles) qu’une femme bien se couvre, est polie, gentille, pure, belle (mais pas trop) et que ses pets sentent la rose. Les femmes qui ne se conforment pas à cette description sont sans classe, ne se respectent pas, sont des putains et doivent être punies. Les hommes intériorisent cette logique par la dichotomie de la vierge-putain et l’objectification, les femmes l’intériorisent par la punition sociale (toutes les head cheerleaders de films d’ados sont les exemples types.)

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J’ai longtemps souffert des conséquences du girl hate, en tant que victime (une grassouillette sensible ne traverse jamais le secondaire sans encombre) et en tant que dispensatrice. L’envie est un sentiment destructeur purement et simplement. Haïr quelqu’un simplement parce qu’il ou elle a ce qu’on veut ne sert à rien. En découvrant de mon côté les mécanismes du girl hate (dans les vidéos de Laci Green et les écrits du Dr NerdLove et d’Arden Leigh), j’ai pris conscience de mes réflexes et j’essaie de plus en plus de les combattre. J’ai encore des pensées misogynes et méchantes régulièrement, mais je les identifie comme telles et je corrige ma pensée. C’est un exercice à long terme, mais les résultats sont assez immédiats et très rémunérateur au niveau psychologique et émotionnel. En me libérant de l’envie et des pensées méchantes envers les autres femmes, j’arrive à m’apprécier beaucoup plus et je me sens mieux dans ma peau. C’est pratiquement magique, mais ça demande de la vigilance et des efforts, les réflexes ne se combattent pas facilement.

Essayez l’exercice mesdames et messieurs, quand vous croisez quelqu’un que vous ne connaissez pas, essayer d’identifier vos réactions clichés et changez la switch de bord, vous m’en donnerez des nouvelles.

Et j’ai décidé que demain, je vais aller travailler en leggings.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Le menu relationnel

Quand on parles d’amour, il y a toujours une équation simple qui est censée englober tout: 1+1+dates+(sexe)+emménagement (mariage)+maison+(enfants)=Bonheur.

Les données entre parenthèse sont sujettes à changement d’ordre.

La théorie en anglais s’appelle le relationship escalator (je sais, toutes mes données viennent de sites en anglais, mais j’ai pas encore trouvé de sources francophones qui s’intéressent sérieusement au mouvement sex positive et qui me conviennent.) C’est une suite logique d’étapes à traverser dans une relation afin que celle-ci soit considérée comme « réussie ».

Et bien entendu, à la base, la relation se doit absolument d’être monogame.

UGH…

Mettons quelque chose très au clair immédiatement, je n’ai ABSOLUMENT RIEN CONTRE la monogamie. Je l’ai pratiqué avec succès personnellement et je crois que c’est une excellente forme de relation.

Je sais aussi que pour certaines personnes, c’est un défi énorme et qu’il est parfois impossible à relever. Ces femmes et ces hommes ne sont pas des pervers ou des écœurants, ils ont simplement une personnalité et des besoins qui sont incompatibles avec les attentes sociales irréalistes.

Penchons-nous d’abord sur la monogamie: pourquoi est-ce considéré comme la condition sine qua non d’une relation amoureuse? Comment en est on venu à penser cela?

La plupart des recherches en préhistoire semblent indiquer que dans les tribus nomades, les femmes et les hommes avaient de nombreux partenaires sexuels. Les théories, basées entre autre sur les comportements de certains primates, semblent indiquer que la raison était que les enfants étaient élevés par toute la tribut et il n’y avait donc aucun concept de paternité. Les biens étaient aussi communautaires, donc aucun concept de propriété. D’autres théories disaient qu’il y avait bel et bien un concept de paternité et que, pour protéger l’enfant, les femmes avaient de nombreux partenaires afin d’éliminer le risque que l’enfant soit brutalisé par les autres hommes de la tribu. Si la paternité est remise en question, tous les hommes étant potentiellement pères vont protéger l’enfant.

La monogamie est apparue avec la sédentarité. Lors de l’apparition de l’agriculture, le concept de propriété s’est développé et, avec lui, celui d’héritage. Il est donc devenu important de s’assurer que notre descendance est bien la nôtre afin de ne pas donner le fruit du labeur d’une vie au fils d’un autre. C’est une des raisons pour lesquelles dans plusieurs sociétés des débuts de l’histoire, la passation de biens se faisait de façon matrilinéaire (par la mère) puisqu’il est difficile de remettre en question la maternité d’une femme lorsqu’elle accouche de l’enfant, mais, avant l’arrivée des tests ADN, il était impossible de connaître à 100% la paternité d’un homme… C’est d’ailleurs pourquoi l’appartenance au judaïsme est fait, encore aujourd’hui, de cette façon. Pour être juif, il suffit d’être né d’une mère juive.

Donc, le concept de mariage et de monogamie est apparu à cette époque pour des raisons économiques et perdure encore aujourd’hui.

Le hic, c’est que nous ne somme plus une société agraire et que nos besoins primaires étant plus facilement satisfaits, nous avons développé de nouveaux besoins. Avant, et encore aujourd’hui dans certaines sociétés, le mariage était d’abord et avant tout un arrangement commercial. Je me charge de subvenir aux besoins de ta fille pour le restant de ses jours, et en échange elle me donnera des héritiers et m’aidera à développer ma ferme/mon commerce. La romance n’avait rien à voir là-dedans.

C’était comme ça dans toutes les couches de la société, du petit fermier au grand seigneur et encore plus dans les monarchies. Les reines n’étaient que des prix échangés au gré des alliances politiques, des usines à héritiers (on leur refusait le droit d’allaiter leurs enfants, sous prétexte que ça détruisait leur figure, ce qui ne leur donnait pas le répit que les fermières avaient avec la perte de fertilité qui vient avec l’allaitement) qui devaient vivre leur vie sous surveillance et constamment en représentation. Et très souvent, elles devenaient des êtres de second plan lorsque le roi se trouvait une maîtresse en titre qui devenait le centre de la cour à la place de la reine légitime. Bien entendu, protester contre cet état de fait était hors de question, à moins de vouloir terminer dans un couvent. Ce n’était pas un destin enviable et peu de femmes aujourd’hui accepteraient ce genre d’esclavage.

Le concept d’amour tel qu’on le connaît est relativement récent, mais il est encore fortement teinté des idéologies datant de l’époque antique. Ce n’est pas un mal en soi, mais le fait est que la monogamie n’est pas nécessairement un état naturel chez l’être humain et qu’il faut arrêter de le traiter comme allant de soit.

Pourquoi? Parce que la pression sociale qui vient avec cette assomption cause de graves problèmes dans plusieurs couples et chez beaucoup d’individus. La monogamie n’est pas un état naturel, et donc, elle demande un EFFORT. Ce n’est pas un état naturel et donc, le fait d’être attiré sexuellement par quelqu’un d’autre que son chum ou sa blonde est NORMAL. Ce n’est pas un indicateur que votre couple est fini, et ce n’est pas une raison pour paniquer. La fidélité, dans une relation monogame (ou autre), c’est de prendre consciemment la décision de ne pas AGIR sur le désir qu’on a d’une personne autre que notre partenaire officiel. Le désir est un sentiment sur lequel on a AUCUN contrôle, donc pour lequel on ne doit pas logiquement sentir de culpabilité. Nous avons cependant le contrôle sur ce qu’on fera de ce sentiment.

Cela étant dit, il est grand temps qu’on parles d’autre formes de relations amoureuse fidèles, en dehors de la monogamie. Parce qu’il est possible d’avoir une vie affective réussie en dehors des dictats sociaux sans pour autant être des monstres amoraux.

Le polyamour est une relation fidèle entre plus de deux partenaires. La polygamie est une forme de polyamour avec une dimension religieuse (les partenaires étant mariés). En général, il y a un partenaire principal et un partenaire secondaire (dans le vocabulaire du milieu, « main babe » et « side babe »). Parfois le side babe n’est qu’un partenaire sexuel, parfois il est un amoureux ou une amoureuse à part entière. Dans des cas plus rare (et dans la plupart des arrangements polygames) tous les partenaires sont égaux, il n’y a pas de main ou de side babe. Certaines relations polyamoureuses sont un triangle interconnecté, trois partenaires entretiennent une relation amoureuse à trois, ils habitent ensemble et ont des relations sexuelles à trois ou à deux avec tous les membres du triangle. La différence entre le polyamour et les relations « ouvertes » est que les partenaires se connaissent et qu’il y a exclusivité sexuelle, même si elle est à plus de deux partenaires.

Les relations ouvertes sont un accord pris par un couple pour avoir des partenaires en dehors du couple, sans exclusivité sexuelle et sans nécessairement rendre de comptes. Le couple ouvert aura des amants ou des maîtresse, mais n’aura d’attachement affectif qu’avec une seule personne. La fidélité ici est émotionnelle, si elle n’est pas physique.

Il arrive parfois qu’un des partenaires aite une relation polyamoureuse, alors que l’autre préfère des rencontres d’un soir. Rien n’est fixé dans le béton et tant que le tout est discuté et accepté par tous, it’s all good.

L’échangisme est un mélange des deux: des relations sexuelles hors du couple à un temps précis et avec un ou des partenaires approuvés par les deux membres du couple. Dans l’échangisme, il n’y a pas d’attachement affectif avec les partenaires hors du couple, sinon on tombe plus dans le spectre d’une relation polyamoureuse.

Il est important ici de comprendre que, comme pour l’orientation sexuelle, il n’y a pas de points définit et fixes, il s’agit ici de spectres et que tout est négociable. L’important c’est de définir dès le départ, les paramètres de la relation et de s’y tenir. Comme dans le cas d’une relation monogame, briser le contrat affectif équivaut à de l’infidélité et est ressenti comme une trahison. Ce n’est pas parce que ta copine a accepté que tu couches avec d’autres femmes qu’elle va prendre le fait que tu en ait mis une enceinte à la légère. Il est nécessaire pour cet aspect comme pour la majorité des décisions importantes de votre couple, que vous avanciez des hypothèses et que vous réfléchisiez à ce que vous vous croyez capable d’accepter et, au contraire, ce qui, pour vous est un deal breaker. Il est important de bien connaître vos limites et de les expliquer clairement. Une relation amoureuse, peu importe sa forme, nécessite une dose immense de confiance, et pour obtenir cette confiance, un respect absolut (de soi-même ET de l’autre) est essentiel.

Il faut énormément de communication, et pas seulement au début, lorsqu’on établis les paramètres de la relation, mais constamment. Il est possible que la relation évolue et que un ou les deux partenaires ressente le besoin de réévaluer les paramètres. Les sentiments et les besoins des gens évoluent au fur et a mesure que la relation prend forme et, par exemple, une personne sera à l’aise avec une relation ouverte avec son partenaire pendant des années, mais, ayant rencontré quelqu’un de spécial, voudra peut-être passer au polyamour. Un homme sera peut-être très à l’aise d’être monogame avec la mère de ses enfants, mais une fois ceux-ci partis de la maison, aura peut-être besoin de voir ailleurs pour pimenter sa vie sexuelle. Ce n’est pas nécessairement la fin de son mariage, s’il le fait avec l’accord de sa femme (et qu’elle a la même liberté si elle le souhaite, bien entendu). C’est souvent par l’échangisme que le piquant est remis dans ces couples.

Comme le dit la belle Arden Leigh, toutes les formes de relations ont leurs inconvénients, les relations monogames on le défi de la monotonie, les autres ont le défi de la jalousie. Il est essentiel d’être prêts à faire face à ces défis à deux. Que les deux partenaires soient compréhensifs face à la jalousie ou à l’ennui de leur partenaire et ne le prennent pas comme un affront personnel.

Le problème dans la société moderne, c’est qu’on assume dès le départ que toute relation avec quelqu’un se doit par défaut d’être monogame et rien d’autre. Une femme souhaitant une relation ouverte, ou un homme acceptant le side babe de sa blonde sont considérés soit comme des obsédés du cul ou des moutons qui se font niaiser par leur conjoint. On ne se pose même pas la question à savoir si la monogamie nous convient ou convient à notre partenaire. On cultive la culpabilité et le secret sur le désir qu’on peut avoir d’une autre personne et on se crée toute une mythologie du fruit défendu. Le fait est que pour plusieurs personnes dont la personnalité n’es pas compatible avec la monogamie, la pression sociale est si forte qu’ils se plient au modèle malgré eux et se retrouvent à commettre une infidélité qu’ils n’aurait peut-être pas commise dans un autre contexte.

Attention attention, je n’excuse pas ici l’infidélité et je ne la mets pas sur le dos du conjoint qui n’a pas donné d’alternative à la monogammie. Si vous trompez votre blonde, c’est VOTRE péché, PERSONNE ne vous a forcé à mettre votre quéquette dans le vagin d’une autre femme. C’est votre responsabilité de clarifier dès le début de la relation votre incapacité a vivre une relation monogame. Si votre partenaire ne peut accepter un autre type de relation et si vous ne pouvez vivre la monogamie, vous n’êtes simplement pas faits pour être ensemble et vous devriez cesser de gaspiller votre temps. Dès le moment où vous acceptez un « contrat relationel » monogame ou autre vous devez vous en tenir aux paramètres établis. Tout bris est VOTRE responsabilité, et un manque de respect total envers la personne que vous prétendez aimer.

Il est important de ne pas rejeter dès le départ des modèles alternatifs de relation et de ne pas les considérer comme dépravés par défaut. Tout type de relation, en autant qu’il soit bien définit et librement consenti par tous les membres, peut mener à une belle histoire d’amour.

Personnellement, je n’ai pratiqué que la monogamie, sans vraiment de problème, et je pense que je serais plus à l’aise à débuter une relation sur une base monogame, au moins le temps qu’on apprenne à se connaître, mais je ne serais pas totalement fermée à l’idée d’explorer d’autres avenues après quelque temps. La forme que ça pourrait prendre dépendrait beaucoup du genre de personnalité de mon conjoint et du niveau de communication que nous aurions dans notre couple.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

LE CONSENTEMENT N’EST PAS OPTIONEL

Bon Matante est en tabarnak, en ostie, en câlisse, en tout ce que vous voudrez.

Dans la foulée de l’affaire Jian Ghomeshi (en résumé, le populaire animateur de la CBC a été accusé de comportements sexuels inappropriés et violents par 9 femmes à ce jour), la journaliste Sue Montgomery a pris Twitter d’assaut avec l’hashtag #BeenRapedNeverReported qui a généré une réponse à la fois peu surprenante et brise-cœur. Tellement de femmes qui traînent en silence un fardeau inimaginable, mon coeur se fend encore juste d’y penser.

La présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne et la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi ont ressenti, à la vue de cette vague déferlante de témoignages, le besoin de sortir de l’ombre et de parler publiquement, elles aussi, de leurs expériences avec la violence sexuelle.

Jeudi, la journaliste Michèle Ouimet a parlé dans un éditorial de La Presse du viol brutal qu’elle a subi à l’âge de 21 ans, mais surtout, des raisons pourquoi elle n’avait pas porté plainte et de la honte qu’elle avait ressentie et ressent toujours. http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/michele-ouimet/201411/06/01-4816422-la-honte.php

Le même jour, l’actrice canadienne Kate Hewlett (que j’adore d’un amour pur et profond) a aussi utilisé l’hashtag sur twitter pour parler du viol qu’elle a subi il y a 15 ans au mariage d’un couple d’amis et du fait qu’elle n’en avait pas parlé pour ne pas faire de peine à sa copine et son époux en entachant leur belle journée. J’ai éclaté en sanglots en lisant son simple message de moins de 140 caractères.

Lundi, l’ancienne vice-première ministre du Canada, Sheila Copps a parlé du viol qu’elle a subit il y a plus de 30 ans et de la façon dont la police avait refusé de donner suite à l’enquête.

Mesdames, je suis absolument dévastée de savoir que vous avez vécu cette terrible épreuve et vous avez tout mon amour et tout mon soutien.

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Une femme sur trois est agressée sexuellement dans sa vie, mais une grande proportion s’ajoute avec celles qui ont subi à un moment ou un autre, des attouchements non désirés. J’ai une amie qui s’est fait tripotée par un avocat en pleine réunion en dessous de la table. Ce n’était pas violent, mais que croyez vous qu’elle a pensé quand il lui a demandé de passer chercher des dossier à son bureau? Elle s’est arrangée pour ne pas y aller et elle a bien fait.

Je fais partie de la minorité chanceuse de femmes qui n’a jamais dû dans sa vie poser un geste ou subir un geste de nature sexuelle sans mon consentement. Ne vous leurrez pas, je fais partie d’une MINORITÉ, et j’en suis consciente.

Et je sais aussi que cet état de choses pourrait changer quelque part dans mon avenir. Les femmes plus âgées ne sont absolument pas à l’abri des agressions sexuelles, pas du tout. Ce n’est pas une question d’âge ou d’apparence.

Cet état de choses me fait sentir tellement impuissante et tellement en colère. Pourquoi la moitié de la population de la planète est-elle considérée comme étant née pour satisfaire les bas instincts d’une minorité de l’autre moitié de cette population?

Ce ne sont pas tous les hommes qui sont des agresseurs, ce n’est même pas la majorité, mais ceux qui le sont généralement protégés de façon inconsciente par la société. On minimise l’impact de leurs geste, on leur trouve des excuses et on cherche à ne pas ébruiter les choses. Il ne faut surtout pas en parler, ça ferait trop de vagues.

Quelqu’un peut me dire pourquoi, pourquoi, pourquoi grand dieux faut-il qu’à chaque fois qu’on parle d’agression sexuelle, il y ait une main métaphorique qui se lève dans l’audience pour nous mettre en garde contre les dommages que le discours de dénonciation pourrait créer? « Ça ne concerne pas personne ce que je fais dans ma chambre à coucher! », « Elle n’a rien dit pendant 2 jours/semaines/mois/ans, c’est parce qu’elle l’a regretté après coup et qu’elle veut se faire du capital de sympathie », « elle n’a pas dit non, ça veut dire qu’elle voulait », « à les entendre parler, on ne peut pas être spontanés au lit, c’est toujours du viol si on a pas un contrat signé et notarié » « faire l’amour à une femme ce n’est pas l’agresser, c’est ça que je comprends moi, c’est dans la nature des choses », « à ce rythme-là, on aura plus jamais le droit de baiser ».

FUCK. THAT. TOTAL. ROTTING. HORSESHIT.

(Je suis tellement en tabarnack, j’en oublie ma langue maternelle!!!!)

Qui est-ce qui détermine si le partenaire A est consentant dans une relation sexuelle?

LE PARTENAIRE A.

FUCKING

PERSONNE

D’AUTRE.

Nop, c’est pas toi, ni la police, ni le juge, ni la loi, ni Louise Deschâtelets, ni le Pape, ni Robert Downey Jr.

Personne ne me dira ce dont j’ai envie dans la vie. Personne n’a le droit de me le dire, personne n’a le droit de vous le dire non plus.

LES ÊTRES HUMAINS NE SONT PAS DES BIENS DE CONSOMMATION AU SERVICE DE LA LIBIDO D’AUTRUI.

Je me fous que vous ayez payé 300 millions de dollars pour un souper de homard albinos dans un hôtel 5 étoiles que vous avez fait construire au sommet du mont Everest pour l’occasion, si elle dit qu’elle n’était pas consentante, ELLE N’ÉTAIT PAS CONSENTANTE ET VOUS N’AVEZ PAS DE CIRCONSTANCES ATTÉNUANTES.

Rien à foutre que la seule façon que tu as de bander ce soit en giflant ta partenaire, chacun son kink et t’as le droit de vivre le tiens, mais si elle te dit qu’elle ne veut pas ou qu’elle change d’avis après la première claque, c’est TA JOB D’ARRÊTER TOUT ET DE PASSER À LA SUIVANTE. Si tu continues, tu es un agresseur, point final.

Elle vous a dit bonjour? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui pogniez une fesse.

Elle a une jupe courte? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui flattiez une cuisse.

Elle vous a embrassé? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui broutiez le minou.

Elle vous a fait une pipe? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous la pénétriez.

Elle vous dit, « J’ai envie de toi » dans le bar? Ça ne veut pas dire qu’elle n’a pas le droit de changer d’idée rendue dans votre appartement.

Il n’y a pas de point de non-retour dans une relation sexuelle,

Il n’y a pas d’étape où on n’a pas le droit de changer d’idée,

Il n’y a pas de trop tard.

J’en ai ma claque des commentaires qui disent qu’une victime (femme ou homme) « aurait dû savoir dans quoi elle s’embarquait » quand elle se fait agresser, des commentaires sur ce qu’elle portait, ce qu’elle avait bu, son nombre de partenaires sexuels, ses habitudes au lit, sa carrière, etc.

Il n’y a pas de situation qui justifie d’agresser sexuellement une personne! Il n’y a pas de circonstances atténuantes pour un viol!

Je réclame le droit aux femmes d’avoir une vie sexuelle désinvolte au même titre que les hommes! Oui, je veux qu’on puisse suivre un gars qu’on a rencontré dans un bar chez lui et se le taper si ça nous tente et que ça ne devient pas NOTRE faute si on se retrouve dans un fossé le lendemain matin. Ce ne serait pas non plus la faute du gars si la situation était inversée!

De toute façon, ce n’est pas l’étranger au bar qui est le plus dangereux, c’est le gars que tu connais. Dans 80 % des infractions d’ordre sexuel en 2002, la victime connaissait son agresseur et la proportion n’a certainement pas baissé 12 ans plus tard.

Quand c’est ton chum qui décide que « ça me tente pas » ça ne veut rien dire parce qu’en tant que conjointe, c’est ta job de soulager ses envies, t’es pas avec un étranger que t’as rencontré il y a deux minutes!

Quand c’est ton frère ou ton cousin qui se glisse dans ta chambre, tu t’es pas fait sauter dessus au coin d’une ruelle sombre!

J’en ai MARRE qu’on blâme les victimes pour leurs agressions, qu’on dise qu’elles ou ils ont couru après, qu’elles ou ils auraient dû rester sobres, rester avec le groupe, s’habiller plus modestement, rester enfermés dans une cage dans un coffre-fort de banque pour éviter de se faire violenter.

NONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONON!

Ce n’est pas à la victime de ne pas se faire agresser, c’est à l’agresseur de ne pas agresser!

Oui, vous devez dire à vos filles d’éviter les rues sombres, se méfier de leurs drinks, faire attention, parce que, malheureusement, les monstres existent, mais si le pire arrive, VOUS N’AVEZ AUCUN DROIT DE LUI DIRE « TU AURAIS DÛ ». CE N’EST PAS DE SA FAUTE!!!!!!

Saviez-vous qu’au Canada, avant les années 70, c’était légalement impossible de violer son épouse? Parce que dans les liens sacrés du mariage, on doit faire son devoir, que ça nous tente ou non.

On parle d’il y a moins de 50 ans, pas du Moyen-Âge!

Une prostituée se fait payer pour coucher avec un client, mais ça ne vous donne pas le droit de briser l’entente qui disait que votre 100 $ vous donnait droit à une pipe et la pénétrer de force! C’est quand même un viol! Si vous payez pour un café au resto, personne ne va vous laisser repartir avec une pizza en disant « ben fallait s’y attendre, on vend de la bouffe, c’est pas vraiment un vol, c’est notre job de nourrir le monde… »

Une actrice porno n’est plus un jouet sexuel dès qu’elle est en dehors de votre écran. Elle fait une job. C’est vrai que si elle travaille avec une compagnie réputée, elle peut choisir ses partenaires et s’amuser au travail, mais ça ne veut absolument pas dire qu’elle est une nymphomane qui vas vous enfourcher dès qu’elle va vous voir et ça ne lui enlève pas le droit de dire non! Personne de sain d’esprit ne va sacrer une volée à Daniel Radcliffe parce qu’il ne veut pas vous faire apparaître un patronus!

Blâmer les victimes, peu importe le crime, est un comportement répugnant que je n’expliquerai JAMAIS.

Les réseaux sociaux ont transformé des histoires déjà horribles en torture de tous les instants pour les victimes qui non seulement se voient blâmées pour leurs agressions, mais voient leurs agresseurs défendus sur la place publique comme étant victimes d’une pute qui cherche à détruire leur réputation.

LES ACCUSATEURS ONT AUSSI DROIT À LA PRÉSOMPTION D’INNOCENCE, COMME LES ACCUSÉS. Ils et elles disent la vérité jusqu’à preuve du contraire.

Oui les fausses accusations de viol ça existe… dans 4 % des cas… Alors lâchez-moi avec les « c’est surement une menteuse qui veut se faire du capital de sympathie » Les statistiques disent qu’il y a un maximum de chances qu’elle dise la vérité. La seule réaction raisonnable c’est de fermer sa gueule et de laisser la police enquêter calvaire.

En novembre 2011, Rehtah Pearson, une jeune fille de 15 ans s’est rendue dans la maison d’une amie près de chez elle en Nouvelle-Écosse. Le seul souvenir qu’elle a eu de cette soirée est une vague impression d’avoir vomi à un moment donné. Mais très rapidement, des photos de la jeune fille en train de se faire violer se sont mises à circuler sur internet et Rehtah a reçu le titre de « pute de l’année » à son école. Rehtah s’est retrouvée seule, face à une école hostile et une force de police qui refuse de donner suite à un cas de « rumeurs ». En 2013, elle a choisi de se pendre pour arrêter l’horreur qui avait envahi sa vie.

En août 2012, à Steubenville en Ohio, une jeune fille intoxiquée se retrouve à l’arrière d’une voiture avec des garçons. Son chandail et son pantalon lui sont retirés, elle est pénétrée avec les doigts par un de ses voisins de banquette et par un autre garçon une fois rendue à destination. L’un d’entre eux a même tenté de la forcer à lui faire une fellation, mais elle était trop partie pour réagir au pénis dans sa bouche. Le tout a été filmé et photographié par les autres personnes présentes. Toute cette documentation s’est retrouvée sur twitter, facebook et youtube. Au moment du procès, sur CNN, le reporter disait :

« Incredibly difficult, even for an outsider like me, to watch what happened as these two young men that had such promising futures, star football players, very good students, literally watched as they believed their lives fell apart…when that sentence came down, [Ma’lik] collapsed in the arms of his attorney…He said to him, ‘My life is over. No one is going to want me now. »

(Extrèmement difficile, même pour un étranger comme moi, de voir ce qui arrive à ces deux jeunes hommes qui avaient un futur si prometteur, des stars de l’équipe de football, de bons étudiants, de les regarder alors qu’ils voient leur vie s’effondrer… quand la sentence a été rendue [Ma’lik] s’est effondré dans les bras de son avocat… Il lui a dit « Ma vie est finie. Personne ne voudra de moi maintenant »)

Parce que la vie de la victime n’est pas ruinée elle…

Tabarnak.

Audrie Pott, 15 ans, à Saratoga, s’est suicidée en 2012, huit jours après qu’elle ait été violée et que des photos de son agression sexuelle se sont retrouvées sur les médias sociaux.

Les deux victimes des viols à l’école secondaire Torringthon au Connecticut ont été blâmées pour leur agression sur Twitter et leurs agresseurs ont été défendus vigoureusement par leur entourage.

JE NE COMPRENDS PAS. JE NE COMPRENDRAI

JAMAIS.

Comment peut-on traiter une jeune fille de 15 ans, qui était VISIBLEMENT inconsciente, et donc, totalement incapable de consentir a une relation sexuelle, de pute et traiter ses agresseurs en victime de salope qui ruine leur vie?

Comment peut-on agir ainsi et prétendre appartenir au genre humain???

Comment peut-on excuser de la violence sexuelle en disant « boys will be boys »

No they will not, they are supposed to become men for fuck’s sake!

Les exemples que je vous ai donnés concernent des victimes et des AGRESSEURS adolescents. Je regarde des photos de la fille de ma soeur qui a l’âge de Retha et Audrie au moment de leurs viols et j’ai froid dans le dos…

Mais ce n’est pas mieux chez les adultes…

Des théories ridicules circulent disant qu’une femme ne peut pas tomber enceinte des suites d’un viol, car son corps aurait une « défense naturelle » qui empêcherait la fécondation en cas de traumatisme. Donc si une femme tombe enceinte, ce n’était pas un viol.

Allez raconter ça à un biologiste qu’il vous éclate de rire en pleine face!

Le taux de testostérone, cette fameuse excuse miracle qui régit la violence et la drive sexuelle des êtres humains, combinée aux phéromones, qui apparemment feraient perdre tout le contrôle d’un homme sur ses actions. Certain, c’est très scientifique et surtout pas du tout insultant comme insinuation que tous les hommes sont des bêtes incontrôlables juste pour excuser quelques écœurants dans la gang. Way to go boys!

L’habitude encore très présente chez la police, mais aussi dans les cours de justice, de décrire dans les détails l’habillement d’une présumée victime. Pourtant, il n’y a pas de dispositions dans la loi qui parlent d’un habillement quelconque qui rendrait une relation non consentante légale.

Le médecin militaire qui dit à son patient en soignant les blessures à son anus « son, men don’t get raped. »

CeeLoo Green, qui dit sur Twitter que si la victime ne se souvient de rien, ce n’est pas du viol, car un viol, c’est traumatisant et on se souvient d’un événement traumatisant.

COMMENT PEUT-ON PENSER UNE CHOSE PAREILLE?

Jian Ghomeshi a tout d’abord parlé d’habitude avec le rough sex pour expliquer les premières accusations avant de se fermer comme une huitre lorsque je les accusations se sont multipliées. Chose, t’aurais peut-être dû t’assurer qu’elles étaient d’accord avant de les étrangler. Le BDSM n’est pas une excuse pour faire du mal à quelqu’un!

Comment peut-on appeler la pénétration d’une personne alors qu’elle est raide, les dents serrées, qu’elle pousse sur nos épaules ou qu’elles n’a aucune conscience de ce qui se passe autour d’elle “faire l’amour” ou même “baiser”. Quel plaisir peut-on trouver à ce genre de rencontre?

Alain Vadeboncoeur explique ses propres sentiments sur la culture du viol d’une façon éloquente qui m’a touchée profondément. http://bit.ly/1wCz5LH

La culture du viol EXISTE et il est temps de se sortir la tête du sable. Il faut TOUS en tant que citoyens faire notre part, en dénonçant les agresseurs, en écoutant les victimes et en leur donnant le bénéfice du doute et en éduquant nos enfants sur la sexualité.

Il faut que les garçons et les filles sachent ce qu’est une relation sexuelle consentante et qu’ils le sachent AU MOMENT DE LA PUBERTÉ.

Oui, il y a beaucoup d’exemples de sexualité et de relations malsaines dans la culture (50 Shades of Grey est une relation tellement abusive, j’ai envie de créer une machine qui rendrait Christian Grey réel pour pouvoir le foutre en prison personnellement), mais si les femmes au foyer américaines avaient appris comment repérer une relation abusive, elles ne penseraient pas qu’un gars qui te tape violemment dessus a coup de ceinture et qui ne s’arrête même pas quant tu éclates en sanglots est un bon dominateur et que c’est kinky,  ce ramassis d’ordures ne serait pas devenu un best-seller.

Ce n’est pas à la porno à apprendre à vos fils comment agir avec une femme, ce n’est pas à la porno à apprendre a vos fille comment vivre leur sexualité, calvaire!

Parler de sexualité avec les jeunes (que ce soit avec les parents ou à l’école) devrait être un processus constant qui débute dès le moment où ils demandent comment sont faits les bébés. Pas besoin de parler de viol à un gamin de 5 ans, mais on parle d’amour, d’affection et de câlins.

On explique à sa petite fille que si son ami à l’école ne veut pas qu’elle lui prenne la main, c’est vrai que ce n’est pas le fun, mais il ne faut pas insister, c’est lui qui décide, c’est sa main à lui.

Et même chose si c’est votre fils, c’est cute qu’il aime sa voisine, mais si elle ne veut rien savoir de lui, il faut lui apprendre à passer à autre chose et bien lui faire comprendre que ce n’est pas de sa faute à lui si elle ne l’aime pas, mais ce n’est pas de sa faute à elle non plus.

Pas toujours évident, je vous l’accorde, mais qui a dit qu’élever des enfants l’était?

Dès le moment où votre partenaire cesse de démontrer de l’enthousiasme pour ce que vous lui faites, CE N’EST PLUS DU SEXE.

Est-ce que ça veut dire qu’on n’a pas le droit d’être mauvais au lit?

YEP.

Heureusement, être bon au lit, ça s’apprend et il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Si votre blonde n’a visiblement pas de fun, vous arrêtez tout.

Ensuite, vous lui demandez si elle veut continuer, et ce qu’elle a envie que vous lui fassiez pour la remettre dans le goût.

Si elle ne sait pas, testez quelques trucs, soyez créatifs, la bouche et les doigts sont souvent pas mal plus efficaces que Pablo le Pénis Protubérant pour faire geindre votre copine. Allez-y doucement pour ne pas lui faire mal et surveillez ses réactions.

Si elle ne veut pas continuer, vous allez dans la salle de bain, vous vous faites couler une bonne douche, vous flattez un peu Pablo et vous allez faire dodo.

AUCUNE AUTRE RÉACTION N’EST ACCEPTABLE. CONDUISEZ-VOUS COMME DES ADULTES, SI VOUS VOULEZ LES PRIVILÈGES D’UNE VIE ADULTE.

Et si quelqu’un vous force à faire quoi que ce soit contre votre volonté, parlez, dites-le, dénoncez.

Je vais vous croire, ce n’est pas votre faute.

Matante Elise Out.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

La « /$%?&* de Friendzone

« In popular culture, friend zone refers to a platonic relationship wherein one person, most commonly a man, wishes to enter into a romantic or sexual relationship, while the other does not.[1][2] It is generally considered to be an undesirable or dreaded[3] situation by the lovelorn person. » Source : Wikipedia .

La friend zone! Duckie dans le film Pretty in pink, tellement en amour avec sa copine Andy, mais rejeté au profit du gars riche, le pauvre Duckie, proto héro de la friend zone.

La friend zone est dérivée de deux systèmes de pensés sexistes:

  1. Les femmes et les hommes ne peuvent être amis.
  2. Les femmes couchent seulement avec des trous de cul et se foutent des bons gars.

Commençons par le numéro un que j’appelle « la théorie de Quand Harry rencontre Sally. »

L’idée qu’un homme et une femme ne peuvent pas être amis est fortement incrustée dans notre culture, tellement que je me sens obligée, à chaque fois que je parles de mon ami Pier-Luc à une nouvelle personne, de préciser qu’il est l’époux de ma meilleure amie. Parce que sinon, les gens assument soit que c’est mon chum, soit que je suis en amour avec lui.

J’aime Pier-Luc très fort, depuis le jour où je l’ai rencontré. Nous deux, ça été le coup de foudre amical, en moins d’une minute, j’ai adoré ce gars. J’ai déjà dormi en cuillère avec lui, souvent. À une époque, il était tellement tout le temps chez nous que sa mère lui a sérieusement proposé de me payer un loyer et de juste emménager. Mais il s’est jamais rien passé de plus sexuel qu’un bec sur la joue et un gros câlin entre nous.

Et tout ça se passait deux à trois ans avant qu’il ne commence à sortir avec Nadia. Il n’était pas chez nous parce qu’il voulait coucher avec moi, ou parce qu’il courrait après la voisine d’en haut, il était chez nous parce qu’on s’entendait super bien et qu’on se comprenait. Et c’est encore comme ça aujourd’hui, plus de douze ans plus tard.

Au Cégep, les mercredi après-midi, mon cousin Georges venait me faire la jasette. Comme les résidences étaient bruyantes, comme il n’y avait pas de cours à ce moment là, je fermait ma porte pour qu’on puisse s’entendre parler. Après la deuxième visite, tout l’étage parlait de mon nouveau chum. Il venait en plein après-midi, alors que tout le monde était là et il repartait après une heure, les vêtements dans le même état et sans m’embrasser, mais il était forcément là pour tirer un coup non? Pourquoi j’aurais invité un gars dans ma chambre en plein après midi sinon?

Avec ce genre de réflexe social, pas étonnant que les homme assument qu’une fille qui est amicale avec eux est une porte ouverte à une partie de jambes en l’air.

Beaucoup de gars sont très intimidés à l’idée d’aborder une fille et je les comprends, c’est VRAIMENT pas évident. Avec toute la merde que les filles reçoivent dans la rue et dans les bars (les merveilleuses pick-up lines qui ont souvent un ton d’objectification et qui parfois frôlent carrément la menace de violence physique – billet à venir: comment NE PAS aborder une fille-) on est souvent sur la défensive avec un gars qu’on ne connais pas. On a pas toujours une attitude ouverte et invitante, mais on a des fucking bonnes raisons pour ça.

Une méthode rassurante pour laquelle on opte souvent est de l’aborder amicalement. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise idée, après tout, le susmentionné Pier-Luc a d’abord été l’ami de celle qui est maintenant la mère de ses deux enfants. Cependant, c’est problématique d’aborder une fille avec des intentions romantiques sans lui mentionner ces intentions (pour revenir au susmetionné Pier-Luc, il a abordé sa future épouse sincèrement amicalement au départ, les sentiments amoureux ne sont apparus que plus tard et il a été très straightforward à leur propos) Quand on essaie de switcher la narration de Buddy Movie à Comédie Romantique, qu’elle nous dit qu’elle n’est pas intéressée et soudainement c’est une maudite agace qui nous a fait perdre notre temps.

Euh, pardon? Et son temps à elle qu’elle a investi dans une amitié qui ne menait à rien?

Ma réaction première à ce genre de situation est une forte envie de dire:

Oh pauvre ti pout! Il trouve ça pas juste que la méchante fille veuille pas jouer avec son pipi? Si tu piques une crise parce qu’une fille veut pas jouer avec ton pipi, peut-être que t’es pas encore un grand garçon mon pout. Vas faire une tite sieste, joue un peu tout seul avec ton pipi, ça va te faire du bien. Ensuite, retourne voir ta maman et demande lui de refaire ton éducation, parce qu’elle a visiblement manqué son coup la première fois.

Non mais calvaire, vous rendez-vous compte à quel point c’est insultant de se faire dire qu’on a fait perdre son temps à un gars en refusant de coucher avec lui? J’ai-tu l’air d’une poupée gonflable moi?

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J’ai vu mieux comme sex toy…

Peu importe l’attitude avec laquelle vous abordez une fille, la seule réaction adulte au rejet, c’est de passer à la suivante. Toute autre réaction (encore plus si elle est assaisonnée d’insultes) est l’équivalent d’un gamin de 2 ans en train de faire la tranche de bacon dans l’allée du Toys R us. Pas super sexy…

Bon, passons au deuxième:

Le pauvre bon gars, qui se fend en quatre pour faire plaisir à la femme de ses rêve, lui rend toute sorte de services, passe des heures à écouter ses problèmes et, juste comme il allait lui faire sa grande déclaration, l’écœurant de service la lui chipe sous le nez!

Les filles ont une variante de ça: tu te tappes des films d’horreur et des jeux vidéos pour montrer que t’es pas comme les autres filles faciles, t’es cool toi, et il part après la première paire de seins qui passe.

Encore une fois, la réaction est fortement révélatrice du niveau de respect que vous avez pour la personne avec laquelle vous êtes censée être en amour. « Connasse superficielle qui peut pas voir la chance qu’elle aurait de m’avoir », « Grand con qui penses juste avec sa bite, je suis 100 fois meilleure que cette salope à grosse boule avec rien dans la tête ».

Tsé là, la femme de ta vie, celle qui va porter tes futurs enfants.

Alors, quel est le problème dans ces deux scénarios?

On reproche à la personne une situation dans laquelle on s’est mis sois-même. On lui offre une main amicale, alors qu’on voudrait plutôt lui arracher son linge.

Et puis, sincèrement, faire tous ces efforts pour atteindre l’entrejambe de quelqu’un tout en clamant l’amitié sincère, ça a un relent de manipulation pas très sain…

Encore une fois, je sais qu’aborder quelqu’un c’est terrifiant et que l’amitié peut parfois paraître comme une bonne voie détournée vers la romance. Mais en offrant son amitié à une personne, la chose qu’elle va accepter, c’est juste ça, une amitié. Si vous voulez pousser les choses plus loin, vous retournez à la case départ, vous changez les termes du contrat et vous risquez de vous faire rejeter.

Je suis pas une experte en séduction (ma longue liste de conjoints qui peut se compter sur les doigts d’une main même après un accident de scie ronde en fait la preuve), mais je peux vous dire que j’ai jamais séduit un gars en étant juste la fille cool avec qui il se tient, j’ai été la fille cool avec qui il se tient qui lui a fait savoir qu’elle était intéressée. Ensuite, c’est son tour de faire le move, il le fait, cool, il choisi de rester ami, cool aussi. Si ça fait trop mal, je prend du recul, je m’éloigne un peu, et quand je suis remontée de mon down, je reviens sur une base amicale. À date, j’ai jamais eu de problème avec cette méthode.

Il faut pas attendre trop longtemps, que votre crush se transforme en obsession et que vous ayez déjà donné des noms à vos futurs enfants. Plus vous vous bâtissez de châteaux en Espagne, plus vous allez souffrir d’un éventuel rejet et moins vous voudrez agir et plus vous vous mettrez vous même en situation d’éternel ami.

Ce n’est pas non plus une bonne idée de tomber dans l’excès contraire et offrir un quicky à une fille 30 secondes après lui avoir dit bonjour. C’est un travail d’équilibre et je vous invite à consulter le site du Dr Nerdlove si vous voulez des trucs pour naviguer l’approche.

Mais en résumé: La friend zone n’existe que dans votre tête. Personne ne vous mets dans une liste « juste ami », c’est vous même qui vous vendez comme ami et non comme amoureux.

Et sérieusement ti pout, le jouage avec les pipis à deux, c’est pour les grands garçons.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Le sexe anal (arrêtez de vous cacher, il y a pas de photos)

Note: Le but n’est pas ici de vous convertir aux vertus du sexe anal. Matante Elise ne vous dira jamais assez que quand il est question de sexe, vous ne faites que ce dont vous avez envie. Personne, et surtout pas moi, n’a le droit de vous pousser à faire quelque chose qui vous mets mal à l’aise. Mais pour ceux d’entre-vous qui seraient tentés d’essayer, ou pour ceux qui sont juste curieux et qui veulent savoir comment ça marche, vous trouverez ci-après quelques faits, trucs et conseils.

Ok, on passe aux choses sérieuses!

Un peu d’histoire:

La sodomie est la première forme de contraception de l’histoire. En effet, des recherches sur les pratiques sexuelles en Mésopotamie antique ont révélé que c’était une pratique répandue, autant avec des partenaires masculins que féminin. La logique, assez simple et évidente, est qu’ils se sont rendu compte qu’en passant par la porte arrière, il n’y a pas de bébé 10 lunes plus tard. (merci cours universitaire d’histoire de l’antiquité! En corrigeant le français de mon travail sur l’homosexualité en Mésopotamie, ma coloc à inscrit en marge du paragraphe sur la sodomie « ouch! », le langage scientifique, même en sciences humaines, est assez froid et clinique.)

Dans l’antiquité, ce n’était pas une pratique très scandaleuse, même si le rôle de « bottom » dans une relation anale était associé au rôle de la femme dans la relation, et donc, dans plusieurs cultures, comme était inférieur. C’est pourquoi certaines pratiques de tortures incluaient une sodomie forcée, la douleur étant grande, l’humiliation aussi.

Même après l’antiquité, aussi près de nous qu’à la Renaissance, l’amour à la grecque n’était pas un gros tabou. Les hommes nobles étaient souvent bisexuels, ils passaient l’hiver à la maison à courir les jupons, et les étés sur les champs de bataille à baiser l’aide de camps. L’homosexualité exclusive était mal vue, mais la sodomie occasionnelle? Bof… techniquement c’est illégal, mais on s’en fout tant que c’est consensuel, ou que le top est riche….

Mais soudainement, et encore aujourd’hui dans certains pays, la pratique de la sodomie, associée à l’homosexualité en tant que déviation de la nature, est devenue une pratique illégale avec une répression féroce.

Pourquoi? La fin des guerres de grands champs de bataille qui tenaient les hommes éloignés une saison ou deux tout au plus, les débuts du mariage d’amour romantique et de la monogamie obligatoire (avant, quand on était riche, on respectait sa femme et on aimait sa maîtresse), la réforme religieuse, etc. L’église, en perdant du pouvoir, a gagné en rigidité et a cessé de fermer les yeux sur des pratiques qu’elle tolérait auparavant si on payait nos indulgences.

Maintenant, l’homosexualité et la pratique de la sodomie, ne sont plus illégaux, mais le stigmate est toujours grand, héritage de toute cette répression et ce discours sur le non-naturel de mettre son pénis ailleurs que dans un vagin. Selon cette logique, la fellation est aussi contre nature? Fuck, j’aime ça tailler des pipes moi! Vous gâchez tout mon fun!

Fin de mon analyse de pseudo-historienne sociale. Passons aux choses sérieuses: Comment, techniquement, s’amuse-t-on avec son anus?

Note: Le fait que je souffre de la maladie de Crohn et que mon anus est donc régulièrement tellement irrité que je pleure sur la toilette fait que je n’ai testé aucunes des pratiques énumérées ci après. On peut dire que j’ai un billet du médecin. Mais j’ai fait des recherches et parlé avec des « pratiquants » donc, je sort pas tout ça de mon derrière, (vive les métaphores à propos…)

Il y a plusieurs pratiques sexuelles qui entrent dans la catégorie du sexe anal, comme pour tout le reste des pratiques sexuelles, la pénétration n’est pas le be all end all, ce n’est même pas la pratique la plus agréable.

Comme le sexe anal implique la manipulation d’une région peu ragoutante du corps, il y a un énorme tabou autour de toutes les pratiques entourant cette forme de relation. C’est vrai qu’un anus sale, c’est dégeu. Mais il faut qu’il soit sale. Il n’y a pas un flot continu qui sort de là (s’il y a un flot continu qui sort de votre trou de cul, allez voir un docteur, quelque chose ne va pas).

Le tour de l’anus contient beaucoup de terminaisons nerveuses, l’intérieur en est dépourvu. Il est donc rare pour une femme d’atteindre l’orgasme pendant la pénétration anale sans stimulation simultanée d’autres zones érogènes. Dans le cas des hommes, la stimulation de la prostate peut rendre l’expérience très agréable, voir orgasmique. Cela ne veux pas dire pour autant que l’expérience est ennuyante ou désagréable pour une femme, il suffit de savoir comment s’y prendre.

Les choses essentielles à savoir:

1- Le sexe anal, ça se planifie: ce n’est pas le moment d’être spontané. Personne n’aime les membres de Team Surprise Anal. Il y a un ÉNORME tabou entourant les pratiques par la porte arrière et même si votre partenaire a signifié son intérêt pour l’expérience, il faut y aller doucement et garder les lignes de communications ouvertes en tout temps. Ne mettez pas la pression sur votre partenaire: s’il ou elle ne veut pas, that’s it, on passe à autre chose. (oui, il y a beaucoup de gays qui ne sont pas des adeptes de sodomie, ce n’est pas la seule pratique sexuelle à laquelle ils peuvent s’adonner) Ça ne sert à rien d’insister, car la règle numéro un est la détente et la relaxation. Un anus récalcitrant va se serrer et rendre toute tentative de pénétration, que ce soit avec un doigt ou autre chose, franchement désagréable. L’anus n’est pas un vagin, il est élastique, mais il ne fait pas sa propre lubrification comme le vagin, c’est donc une région qu’il faut approcher avec énormément de délicatesse et en toute confiance.

2- Hygiène et protection: Quand on dit que ça se planifie, on parles aussi d’hygiène et de protection. La question de l’hygiène est assez évidente, on veut que tout soit très très très propre avant d’aller jouer dans ce coin là… Pas de tacos ou de jus de pruneau juste avant non plus. Pour ce qui est de la protection, l’anus n’étant pas naturellement lubrifié, la friction peut causer des micro-déchirures autant au niveau de l’anus que du pénis ce qui augmente le risque de transmission de MTS ou simplement d’infections. Donc condom, pas mal nécessaire et beaucoup de lubrifiant. Si on parles de stimulation digitale, des ongles courts, courts, courts, et limés et même un gant de caoutchouc sont des bonnes idées pour éviter de blesser votre partenaire. Et toujours beaucoup, beaucoup de lubrifiant. Le KY est votre meilleur ami au lit anyway. Il faut, bien entendu, éviter de passer d’un trou à l’autre sans un bon nettoyage ou un changement de condom. Juste essuyer n’est clairement pas suffisant. (sérieux, mettez un condom, ça simplifies tellement les choses).

3- Allez y doucement et progressivement, et pas seulement la première fois, à chaque fois. Je ne le répéterai jamais assez, les films et les livres vendent du rêve, oubliez Brokeback Mountain, un peu de crachat et enweille swinge direct dedans, c’est la PIRE idée que vous puissiez avoir. Si ça fait mal ou que ça saigne, VOUS VOUS Y PRENEZ MAL. Ça vaut aussi pour la pénétration vaginale, même la première fois (on reparlera de la virginité et des mythes l’entourant dans un autre billet, mais non, perdre sa virginité, c’est pas censé saigner ou faire mal). On ne commence JAMAIS par le pénis. Avec un doigt très lubrifié (il y a une panoplie de lubrifiants sur le marché, privilégiez ceux à base de silicone ou d’eau qui ne risquent pas d’endommager les condoms et/ou d’irriter le ti trou) on caresse doucement la région autour de l’anus, prenez votre temps c’est cette région qui est la plus sensible et donc le bout le plus agréable pour le « réceptionnaire » de votre jeu. Ça a aussi l’avantage d’exciter le partenaire et de l’aider à se détendre et à relaxer les muscles de son sphincter, ce qui facilitera les choses quand vous voudrez aller en-dedans. Vous n’irez pas au troisième but la première fois. Pas de pénis la première fois. Pas si vous voulez éviter que votre partenaire refuse que vous l’approchiez de nouveau pendant 60 ans. On commence par un doigt, puis au fur et à mesure que votre partenaire se sent à l’aise, vous rajouter un doigt, rendu à trois, vous pouvez essayer avec un petit godemiché et passer à la pénétration proprement dite. Tout ceci se fera sur une étendue de plusieurs sessions, et la décision du point où on arrête la session revient entièrement au bottom. Nop, c’est non négociable, non c’est pas une décision prise à deux, quand il ou elle dit stop BACK THE FUCK OFF IMMEDIATLY. Votre merveilleux rêve de vous prendre pour Derek Atlas pour la Saint-Valentin doit être planifié et fait dans le respect et la confiance.

Si vous vous fichez que votre partenaire souffre pendant la relation, vous ne méritez pas d’avoir une vie sexuelle, point à la ligne.

4- il y a aussi le rimming, c’est à dire le léchage d’anus (C’EST PAS YARK CACA S’IL SORT DE LA DOUCHE, ARRÊTEZ DE RÉAGIR COMME DES ENFANTS DE PREMIÈRE ANNÉE). C’est apparement très agréable et ça a l’avantage de ne pas faire mal. C’est aussi une bonne excuse pour sortir la bouteille de lubrifiant à saveur de fraises que votre chum de gars vous a donné en joke à noël (avertissement, la plupart des lubrifiants à saveurs donnés en joke à noël sont cheapettes et goûtent le chimique, donc essayez-le avant le rimming, parce que vous reculer en hurlant « beurk, dégeulasse! » en pleine session, c’est un peu insultant pour votre partenaire…).

Tout cela est bien beau, mais comme je l’ai dit au début de mon article, rien ne vous oblige à faire quoi que ce soit si ça ne vous tente pas, donc, amusez vous à votre rythme et ne vous sentez pas « pas game » si vous avez pas envie d’explorer la porte arrière!

Bonne soirée, moi je vais aller faire tremper mon anus dans le bain!

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

C’est la faute d’Elliot Rodger

Ok, matante sera pas drôle dans celui-ci.

J’ai à quelques reprises parlé de ma conversion au féminisme. La vérité est que ce fut plutôt un éveil. Et l’éveil a été brutal en christ.

http://www.doctornerdlove.com/2014/05/elliot-rodger-price-toxic-masculinity

Le 23 mai 2014, Elliot Rodger a poignardé 3 personnes dans son appartement d’Isla Vista, une ville universitaire de Californie, il est ensuite parti et en a tué 3 autres et blessé 13 avant de perdre la vie.

Elliot Rodger a fait tout ça parce qu’il était vierge. À 22 ans, il était toujours vierge et il trouvait que c’était une insulte personnelle et une injustice inacceptable et quelqu’un devait payer. Dans son vocabulaire, les femmes étaient à blâmer pour sa virginité, car elles lui avaient refusé l’accès au sexe.

Rapidement les médias se sont jetés sur l’histoire et ont mis de l’avant ses potentiels problèmes de santé mentale afin d’expliquer son geste.

Bull. fucking. shit.

Ravaillac était fou, mais il a tué Henri IV parce qu’il baignait dans une atmosphère violente dans laquelle il entendait quotidiennement des gens appeler à la mort du roi païen.

Richard Henry Bain est probablement fou, mais il a tué une personne et en a blessé une autre en tentant d’atteindre Pauline Marois parce qu’il a été nourri des histoires prédisant un holocauste anglophone dans le cas d’une victoire du PQ.

Un problème de santé mentale peut être un élément de la situation, et même un élément très important, mais ce n’est pas une excuse pour occulter les phénomènes sociaux qui poussent ces gens à agir. C’est facile de dire « il est fou » et de passer à autre chose, en ignorant la toxicité qui a allumé le feu. Dans le cas de Rodger, la masculinité toxique. Ce schéma de pensée qui dit à la fois que les femmes sont des biens de consommations promis aux hommes à l’âge adulte, que la valeur d’un homme augmente à chaque femme avec laquelle il couche, et que celle d’une femme diminue avec chaque homme avec lequel elle couche. Dans cette équation, une vierge vaut 100%, un puceau, 0%. Dans cette logique, un vierge de 22 ans est soit défectueux, ou quelqu’un lui a mis des bâtons dans les roues.

L’idée que les femmes sont les Gatekeepers de la sexualité, qu’elles sont hypergames, incapable d’amour inconditionnel, et qu’elles ont la tâche de « donner » du sexe et donc lorsqu’un homme n’a pas de sexe, on lui « dénie un droit » est extrêmement répandue et est tellement profondément inscrite dans notre société qu’avant la tuerie d’Isla Vista, je n’avais JAMAIS remarqué ce système de pensée.

Maintenant je le vois partout, et ça me fait chier. Ce genre de logique justifie la violence et la déshumanisation des femmes et elle est PARTOUT.

  • Elle est dans l’idée qu’une femme ne couche avec un homme que pour améliorer son statut social ou pour « se faire vivre ».
  • Elle est dans l’idée que seul les « mâles alphas » ont droit à une sexualité (c’est de la bullshit même chez les animaux)
  • Elle est dans l’idée que l’amitié entre un homme et une femme est impossible et que de suggérer autrement est insultant pour l’homme. (l’ostie de Friendzone, je me réveille la nuit juste pour pouvoir haïr l’ostie de Friendzone).
  • Elle est dans l’idée qu’une personne est « out of your league » et que vous n’arriverez jamais à l’intéresser, donc, ça sert à rien de faire des efforts.
  • Elle est dans l’idée que si une fille est habillée sexy, c’est parce qu’elle « fait de la pub » pour avoir du sexe. Et si elle dit non, c’est une agace.

Dans la foulé des événements et au fur et à mesure qu’on en apprenait plus sur les idées d’Elliot Rodger, les femmes sur twitter ont commencé à partager leurs expériences avec le sexisme et la misogynie violente avec le hashtag #YesAllWomen et le floodgate s’est ouvert.

Je me suis rendue compte que oui TOUTES les femmes ont eue à un moment ou un autre peur pour leur sécurité à cause de leur genre. Pour ma part, j’ai, à plus d’une reprise, dû prendre des détours pour rentrer chez moi quand je prend mes marches quotidiennes parce qu’un gars à qui j’ai dit bonjour en passant, comme je le fais à toutes les personnes que je croise, s’est mis à me suivre. J’ai, à plus d’une reprise, sursauté quand une voiture qui passe m’as klaxonné et qu’un gars à moitié sorti de la fenêtre m’a crié « grosse torche ».

Je me suis rendue compte que la violence et l’agressivité envers les femmes sont tellement répandus que notre société ne les voient pas. Qu’on dit d’Elliot Rodger qu’il est fou, mais on occulte le fait que sa tuerie est un crime misogyne.

(et avant que vous ne me sortiez une fierté nationale mal placée en parlant de la culture des USA qui est misogyne, mais on est tellement mieux ici au Québec, laissez-moi vous rappeler que:

  • Guy Turcotte a tué ses deux enfants pour se venger de son ex qui est partie avec un autre homme.
  • François Tartamella a tué son ex femme et la fille de celle-ci quand il a perdu les pédales parce qu’elle aurait PEUT-ÊTRE couché avec quelqu’un lors d’un voyage à Cuba qu’elle a fait après leur séparation.
  • La police de Montréal a dû publier des recommandations aux femmes de la métropole de ne pas prendre de taxis seules pour éviter une agression sexuelle.
  • Le fait que l’absence de non a été interprété comme un oui par le jury dans la poursuite pour agression sexuelle contre le l’adjudant André Gagnon.
  • MARC LÉPINE)

La réaction d’une grande partie de la communauté internaute masculine (et même d’une quantité inquiétante de femmes) à la lecture du hashtag #YesAllWomen?

Une prise de conscience des effets des gestes inappropriés que certains hommes ont envers les femmes et des gestes concrets pour les dénoncer?

Une simple reconnaissance empathique de la réalité d’être une femme, du genre « wow, c’est vraiment poche, je suis désolé que vous ayez à subir ce genre de choses »?

Ah vous êtes cute! Quelques personnes ont réagit ainsi et ce fut énormément apprécié, certains hommes ont même participé au #YesAllWomen en partageant des événements dont ils avaient été témoins, mais la réaction la plus vocale a été de créer le hashtag #NotAllMen. Dans le sens de « oui, mais c’est pas tous les hommes qui sont comme ça… »

  1. Euh, c’est pas ce qu’on disait, on disait que toutes les femmes ont subi la misogynie, pas que tous les hommes sont misogynes…
  2. Ah ok, donc comme il n’y a qu’un seul creep qui me talonne et qui insiste pour que j’ailles prendre un verre avec lui quand je marche dans la rue, c’est pas grave, il n’y a pas du tout de problème! Fious! Je suis soulagée! Je vais prendre un sac de M&M et en tremper 2 dans le cyanure. Allez-y prenez vous des M&M! Il n’y a pas de problème, #NotAllM&M.

Ou si vous préférez, en langage approprié pour la maturité des intervenants du #NotAllMen: Oh, PARDON mes pôv ti pouts, en parlant de nos expériences, on avait oublié que vous existiez!!! Honte à nous, méchantes filles…

Ces gars essayaient de s’immiscer dans une conversation qui n’était pas à propos d’eux. Ils essayaient de détourner une discussion au sujet des femmes, pour en faire une apologie de la gent masculine. Ils voulaient qu’on valide leur identité et qu’on les rassurent en leur disant: oui, on sait que TOI t’es pas un méchant, on t’aime toi. Comme un enfant de 4 ans qui demande à toute les 5 minutes à maman « Je suis un bon garçon moi, hein maman? »

Mon ti pout, si le fedora te fait pas, pas besoin de te défendre, ok?

Je ne suis pas parvenue à cette conclusion seule avec mes ovaires frustrés, la personne qui m’a fait réaliser en premier la toxicité réelle du #NotAllMen est Harris O’Malley, aka Dr NerdLove. Un gars.

Bien entendu, les gars qu’il a confrontés et à qui il a dit que cette conversation ne les concernaient pas l’ont immédiatement accusé d’être un White Knight.

Un quoi?

Le white knighting est l’idée selon laquelle un gars va défendre une femme seulement pour se mettre dans ses bonnes volontés. Parce que Dieu sait que tout effort fait à l’avantage d’une femme n’as qu’un seul et unique but: L’accès à son vagin.

Parce que c’est la seule chose à laquelle les femmes sont bonnes, am I right?

Plus je lisais sur le sujet de la masculinité toxique et les événements de Isla Vista, plus je tombais sur des déclarations féministes et plus je me rendais compte d’une chose hyper simple, mais hyper puissante:

Je suis une féministe. Et je peux changer les choses en déclarant que je suis une féministe. Et en expliquant ad nauséam ce qu’est le féminisme.

  • Le féminisme dit qu’Elliot Rodger avait tort: sa virginité ne faisait pas de lui un sous-homme, il n’était pas lésé dans ses droits et les femmes ne lui ont pas barré la route vers le statut de vrai homme.
  • Le féminisme dit que les hommes valent autant que les femmes, et que les femmes valent autant que les hommes et le nombre de partenaires sexuels d’une personne n’as rien à voir avec sa valeur, les gens ne sont pas des biens de consommation qui perdent ou prennent de la valeur selon « l’usure ».
  • Le féminisme dit qu’un homme n’a pas à être un athlète pour être intéressant.
  • Le féminisme dit que l’hypergamie, c’est de la bullshit, parce qu’on peut avancer socialement par nous-même, il n’est pas nécessaire de le faire en couchant avec des hommes importants.
  • Le féminisme dit que la sexualité est un travail de collaboration et non pas une faveur qui doit être accordée.
  • Le féminisme dit que le consentement ce n’est pas travailler à éviter un non, mais obtenir un oui enthousiaste.

Je ne hais pas Elliot Rodger. J’ai plutôt un énorme sentiment de tristesse quand je pense à lui, à combien il devait souffrir.

Mais je hais ses opinions, viscéralement. Et je n’accepterai JAMAIS sa logique.

Je lutterai jusqu’à mon dernier souffle pour prouver qu’il avait tort.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com