Parlons de Brock Turner

Brock Turner est un violeur. Je peux me permettre de l’affirmer, sans détour, car il a été reconnu coupable, de façon unanime, par un jury, de trois chefs d’accusation d’agression sexuelle.

En janvier 2015, Brock a profité de l’état d’ébriété d’une jeune femme pour la traîner derrière un container de vidanges, la coucher par terre sur l’asphalte, lui retirer son cardigan, lever sa robe pour libérer ses seins, lui enlever sa petite culotte, la pénétrer avec ses doigts et j’en passe.

Il serait sans aucun doute allé encore beaucoup plus loin, si deux étudiants suédois qui passaient par là à vélo n’étaient pas intervenus.

Brock a été reconnu coupable, sans l’ombre d’un doute raisonnable.

C’est un fait. Brock Turner est un violeur.

Mais, même avec un jugement de culpabilité, sa victime n’a pas droit à la justice. Le juge a décidé de lui donner une peine bidon de 6 mois avec probation pour « diminuer l’impact d’une sentence complète » (la recommandation de la Couronne était de 6 ans, la peine minimale dans ce genre de cas, la maximale étant de 14 ans), parce que c’était sa première offense, qu’il est jeune et que c’est un champion de nage, qu’il est riche et qu’il est blanc qu’il ne « représente pas un danger immédiat pour le public. »

http://www.theguardian.com/us-news/2016/jun/02/stanford-swimmer-sexual-assault-brock-allen-turner-palo-alto

Sérieusement, on dit aux victimes de parler, de dénoncer, que si on veut que ça change, il ne faut pas garder le silence. Et ensuite, on leur fait traverser l’enfer pendant une ou plusieurs années, et ça fini avec 6 mois avec sursis pour diminuer l’impact d’une vraie sentence. Mais par le fait même, on scrappe encore plus la vie de la victime. Mais fuck la victime, elle avait qu’à pas être au mauvais endroit au mauvais moment.

La victime de Turner avait des témoins de son agression, des preuves médico-légales, un dossier qui à première vue, semble en béton.

Mais, comme elle était inconsciente au moment de l’agression, son témoignage est irrecevable.

Donc, c’est son agresseur qui est le « seul témoin fiable » des événements précédant le moment où elle a été défendue par les deux cyclistes. Et son récit a changé drastiquement entre le moment où il a été arrêté, et celui où il a appris que sa victime ne se souvenait pas bien des événements.

Mais ce n’est pas suspect du tout ça…

Encore aujourd’hui, même avec un verdict de culpabilité hors de tous doutes, Turner et son père ne parlent que d’une erreur de jugement et de promiscuité causée par l’alcool. Il est complètement incapable de comprendre qu’il est responsable de ses actes et qu’il a fait quelque chose d’horrible. Pour lui, c’est un oups! d’ivrogne, comme s’il avait vomi sur le tapis du salon. On paie pour le nettoyage, on s’excuse et on passe à autre chose. Il est une pauvre victime qui s’est fait attaquer sans raison par deux cycliste enragés pendant qu’il faisait une séance de touche-pipi tout ce qu’il y a de plus normale avec une fille endormie derrière un container à vidange.

Ce con parle même d’aller faire des conférences dans les écoles secondaires pour prévenir les jeunes des dangers de l’abus d’alcool!

Et son père. Oh calisse de tabarnak son ostie d’écœurant de trou de cul de père, Dan Turner, qui fait le tour des journaux en disant que son fils paie « un prix fort pour vingt minutes d’action » et qu’il « n’a jamais été violent, même lors de cette soirée-là ».

La victime avait des bleus et des abrasions partout sur le corps, mais comme elle était inconsciente, ce n’est pas violent?

AVEC UN OSTIE DE NARCISSIQUE DÉCONNECTÉ DE LA RÉALITÉ COMME ÇA POUR L’ÉLEVER, PAS ÉTONNANT QUE BROCK TURNER SOIT DEVENU UN VIOLEUR QUI S’IGNORE.

Vous voulez savoir à quoi ressemble la culture du viol? Lisez la déclaration de la victime à la cour après la sentence. C’est une lecture difficile, mais essentielle. Cette jeune femme est impressionnante par son honnêteté, son courage, sa dignité et sa générosité. Elle me laisse sans voix.

http://www.buzzfeed.com/katiejmbaker/heres-the-powerful-letter-the-stanford-victim-read-to-her-ra

Je lève mon chapeau à sa famille (incluant son conjoint), en particulier sa sœur, qui l’ont soutenue sans faille et, surtout, aux deux jeunes hommes qui, ce soir-là, ont pris la décision de se « mêler de ce qui ne les regardaient pas ». Il faut plus de gens comme eux pour combattre les Brock Turner de ce monde.

Après le procès Ghomeshi, celui de Kesha contre Dr Luke, et 98% d’autres procès pour viols qui se terminent par un verdict de non culpabilité (je vous rappelle que seulement 7% des cas d’accusations de viol se retrouvent devant les tribunaux et seulement 4% des accusations sont fausses) on se dit qu’enfin un jury a crû la victime, et a reconnu un agresseur pour ce qu’il était. Mais même là, encore une fois, c’est la victime qui a payé le prix fort.

Il faut partager, et parler de ce cas, même s’il est dans un autre pays, c’est la même chose ici et vous le savez, ne vous mettez pas la tête dans le sable. Tant qu’on va continuer de protéger l’innocence jusqu’à preuve du contraire de l’accusé (ou l’accusée), sans offrir le même bénéfice du doute à la victime, tant que toutes les excuses sont bonnes pour diminuer la porté du geste, ou pour accuser la victime de «n’avoir pas sû se protéger» (dans le cas qui nous occupe, la consommation d’alcool de Brock excuse son geste, alors que celle de la victime l’aurait mise« en position de se faire abuser») c’est toujours la victime qui va payer, peu importe l’issue du procès.

Je crois à la présomption d’innocence, c’est un principe de base essentiel de notre système de justice. Cependant, dans les cas de violence sexuelle, et ce, peu importe le sexe de l’agresseur présumé et celui de la victime présumée, la victime est considérée comme coupable de mensonge jusqu’à preuve du contraire. Ce n’est pas un défaut de notre système de justice, c’est un handicap de notre société.

C’est la culture du viol, un système de pensé pernicieux qui résulte de l’importance et du tabou simultané qui entourent la sexualité dans notre société. On traite le sexe comme un droit acquis, on banalise les agressions sexuelles dans les œuvres de fiction (le viol est rendu un cliché facile pour choquer le public et provoquer une réaction du héros ou de l’héroïne) et on refuse d’en parler ouvertement de façon sérieuse et intelligente, que ce soit dans les écoles ou sur les réseaux sociaux. On n’apprend pas à nos enfants où se trouve la ligne entre le consentement et l’agression. On excuse avec toutes les raisons possibles et imaginables. Et on trouve toutes les excuses pour diaboliser les victimes : elles cherchent l’attention, elles ont eu une relation consentante, mais elles la regrettent et ne veulent pas passer pour une salope, elles veulent se faire de l’argent etc, etc, etc.

Pour ma part, je crois les victimes, jusqu’à preuve du contraire. Il est absolument possible de faire ça sans pour autant lyncher l’accusé. Il suffit simplement d’écouter, en FERMANT SA GUEULE ET EN GARDANT SES COMMENTAIRES POUR SOI.

Et en évitant de lire ou écouter les imbécilités de mononcles “experts” en agressions sexuelles comme Martineau et Duhaime.

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Keep preaching the Good Word, Tina.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Les Zexperts

Quand j’ai vu ceci:

J’ai tout de suite pensé à ceci:

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Preach, Sister!

Si Saint-Richard le Grand Penseur d’une Génération avait passé 5 minutes sur Google à faire des recherches sur les conséquences d’une agression sexuelle, il aurait entendu parler d’un phénomène très répandu chez les victimes de traumatisme: Le déni.

Une victime d’agression sexuelle NE VEUT PAS être une victime d’agression sexuelle. Ce genre de chose ne lui arrive pas, pas à elle, ça arrive aux filles qui ne font pas attention, qui se saoulent, qui portent des robes courtes, qui se promènent dans un stationnement désert à 3h du matin. Pas à elle.

Alors elle rationalise, elle relativise, elle « normalise ».

Le lien ci-haut vous mènera à une BD crève coeur dans laquelle l’auteur raconte comment elle a fait à déjeuner à son violeur le lendemain de son aggression. Oeuf, toast, bacon. Pas parce qu’elle avait peur qu’il ne soit violent avec elle, mais parce qu’elle voulait croire à une autre histoire que celle qui venait de lui arriver.

Beaucoup de victimes réagissent comme ça, elle vont sortir avec leur violeur, parce que si elles sont en couple avec lui, alors, l’agression n’est pas vraiment arrivée, non? C’est juste un chum qui avait trop le goût et qui ne pouvais plus s’arrêter, c’est juste qu’elle ne lui a pas dit non assez clairement, c’est pas VRAIMENT un viol, elle n’est pas une VICTIME.

Une victime, ça pleure tout le temps, c’est en position foetale dans la douche en train de pleurer, ça se coupe du monde, ça se laisse aller, ça porte un sac de jute et ça a le visage hanté par ses démons.

Hollywood aime nous montrer le viol. C’est choquant, ça fait réagir. Il y a deux sortes de viol à Hollywood:

Celui qui est tellement normalisé que c’est pratiquement la seule sorte de relation sexuelle que les femmes (Game of Thrones) ou les hommes (Sons of Anarchy) ont dans l’univers de la série. (J’adore ces deux séries, alors venez pas me tapper dessus à cause de ce commentaire, billet à venir: Ton film préféré est fucking raciste, mais c’est correct, ou comment Matante assume son obsession pour X-13). Tout le monde se fait violer, et ils sont tristes pendant un épisode, se vengent dans le deuxième et ensuite tout rentre dans l’ordre. (Exception faite de Gemma dans SOA, mais c’est les hommes qui ont la réaction clichée suite à leur aggression dans cette série)

Et tu as celui qu’on voit à Canal Vie, la pauvre victime qui après son agression, se coupe les cheveux, porte du linge trop grand, déménage dans une autre ville et refuse de se laisser approcher par qui que ce soit pendant des années jusqu’au jour où un homme patient avec un pénis magique la guérit de son traumatisme.

Et c’est celle-là, celle qui porte son traumatisme comme une affiche d’homme-sandwich qui est une femme qui s’est « VRAIMENT faites violer » pour citer Richard « Einstein était une cervelle d’oiseau comparé à moi » Martineau.

tina-fey-men-rape

Tina, tu me fais du bien!

Dans le cas de Martineau-la-huitième-merveille-du-monde, ce genre de commentaire ne m’étonne pas.  Il est généralement à côté de la plaque, comme quand il DEMANDE aux autoritées de la religion musulmane de déconcer publiquement le terrorisme et qu’il ironise sur le fait que les musulmans ne font pas de sortie publique pour désavouer l’EI.

C’est vrai que les catholique sont sortis EN MASSE dans les rues pour dénoncer l’IRA dans les années 70. Et que les chrétiens blancs d’Amérique sortent souvent en publique pour dénoncer HAUT et FORT le KKK. Il est sur Twitter, le twit, mais il ne suis pas bcp de musulmans pour dire qu’ils ne dénoncent pas l’EI, ils le font TOUS. LES. JOURS.

Et en passant, l’Islam n’as pas d’autoritées, ni de tête dirigeante. C’est justemement le problème numéro un de l’EI. Le Caliphe n’est pas RECONNU comme une figure d’autorité par la majorité des musulmans. L’Islam est une religion directe, sans prêtre, les imams sont des directeurs de prières, ils peuvent donner leur avis, mais ce ne sont pas l’équivalent des curés ici, le conduit entre le pratiquant et Allah est sans intermédiaires. Donc, pas de curé, d’éveque, d’archéveque, de cardinal ou de Pape pour « dénoncer au nom de la religion musulmane ». Bref,

old

Richard Martineau, mesdames et messieurs.

Mais revenons en au proces Ghomeshi (j’ai découvert cet après-midi que j’ai mal écrit son nom partout depuis une semaine, oh well…).

Est-il possible que Lucie DeCoutiere et les deux autres victimes aient menti?

Oui, c’est possible, les études ont en effet prouvé que les fausses accusations de viol existent.

dans 4% des cas

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Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que 96% des accusations sont vraies.

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4 (on arrêtàit ici avec les fausses accusations)

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Alors pourquoi on saute sur la moindre petite donnée qui ne colle pas pour accuser ces femmes de mentir? Pourquoi on hurle à leur face « INNOCENT JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE »? (Attention, je parles ici des présumées VICTIMES, oui, l’accusé ne doit pas être lynché sur la place publique, c’est le procès qui va déterminer sa culpabilité. Mais ne dites pas ça aux victimes, calvaire!)

La victime, elle aussi, est innocente jusqu’à preuve du contraire. Pourquoi l’accuser à premier abord de vouloir détruire la vie d’un homme pour une raison x ou y?

D’ailleurs, parlons-en donc de ces sois-disant raisons.

L’avocate de Ghomeshi, et ceux de Bill Cosby, disent que les accusatrices veulent se servir de ces accusations pour se faire de la publicité, et aider leurs carrières.

Ok. donnez-moi le nom D’UNE SEULE femme qui a fait carrière après avoir accusé quelqu’un de l’avoir violée?

Madona? Nop, elle n’a parlé de l’agression sexuelle qu’elle a subi qu’après être devenue une superstar.

Nathalie Simard? Ah, mais non! Elle c’était une VRAIE victime, ça compte pas. Et elle a pas vraiment fait une grande carrière après…

Ouais, non, une accusation d’avoir été agressée sexuellement, c’est pas vraiment avantageux pour la fille. Souvent, sa carrière va être foutue, si l’agresseur est un proche, la famille va être scrap, et si l’agresseur a été exhonéré (et même parfois quand il a été reconnu coupable), il n’y a pas grand homme qui va vouloir l’approcher, de peur de se faire accuser à son tour.

C’est ta parole contre celle de ton agresseur. Et lui, il a vu Fatal Attraction et Disclosure, et il va convaincre tout le monde que tu es Glen Close ou Demi Moore.

Et c’est facile en tabarnak. Parce que les Mononcle Richard Martineau n’attendent que le moment où tu vas bégayer pour hurler « AH! HA! JE L’SAVAIS! C’EST UNE MAUDITE MENTEUSE DE MARDE QUI VA DÉTRUIRE UN PAUVRE HOMME ET NUIRE AUX VRAIES VICTIMES QUI PLEURENT DANS LEUR SAC DU JUTE! »

Est-ce que Lucie DeCoutiere a menti en accusant Jian Ghomeshi d’agression? C’est possible.

Est-ce que le courriel qu’elle lui a envoyé le lendemain PROUVE qu’elle a menti?

NON

Est-ce que Richard Martineau a le droit ou la responsabilité de déterminer la culpabilité ou l’innocence de Jian Ghomeshi?

Allah soit béni, pas du tout, pas même un peu.

Matante Elise Out.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

 

L’empathie et le consentement enthousiaste: La masculinité saine et magique de Magic Mike XXL

Ok, ma meilleure amie Nadia et moi avons décidé de se faire une soirée de filles. Nous sommes allées voir Magic Mike XXL. Nous sommes ressorties du cinéma en flottant.

Je pense que ça fait au minimum 5 ans que j’ai pas vue ma meilleure amie avoir autant de fun.

Ostie que ça fait du bien.

Mais, non, je ne suis pas ici pour vous faire un Grand Visionnement Channing Tatum (quoique c’est pas totalement exclu dans un futur pas trop lointain). Non, je veux vous parler de pourquoi ce film a comblé tant d’ovaires.

Non, ce n’est pas à cause de ceci:

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Oh Matt, mon petit maudit, je t’adore depuis Chuck.

Ou ceci:

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La meilleure scène du film. Hands down.

La raison est hyper simple. Et c’est Antonella qui va vous le dire:

Ce film est fait sur mesure pour les femmes.

Ah putain que ça fait du BIEN!

Vous vous souvenez comment je vous expliquait que l’empathie est le plus puissant des aphrodisiaques?

Channing Tatum l’a compris. Jenna Dewan est chanceuse en tabarnak. (ok, honnêteté complète, je suis 100% volontaire pour une relation polyamoureuse avec le couple Tatum/Dewan. Elle est fucking bandante, et lui… OUF! Bref, si vous cherchez à pimenter votre mariage, Channing & Jenna: realmatanteelise@gmail.com. Just sayin’)

Ok. Ce film est vraiment, absolument, complètement pas intellectuel. C’est sérieusement un film avec zéro cerveau nécessaire.

Mais, mais, mais, mais.

Il est plein de femmes noires.

Il est plein de femmes rondes.

Il est plein de femmes dans la quarantaine.

Et elles sont toutes des REINES.

Pas d’hésitation, pas même une seule seconde, de la part d’aucun des hommes musclés et terriblement sexy de ce film. Pas de joke de grosses, pas de jokes de cougars. Ils sont tous là pour une seule et unique raison: Les faire sourire, leur faire passer un bon moment, les faire se sentir bien dans leur peau.

Putain

de

concept

RÉVOLUTIONNAIRE.

Les putains de stripteaseur/guérisseur de l’âme.

Messieurs, prenez des notes:

Ça n’a rien à voir avec les six packs. Les gars sont beaux, mais un bel égoïste, c’est un total turn-off.

Si vous décidez que la femme que vous voulez est une REINE, pas une princesse pure et innocente, mais une putain de REINE avec des organes génitaux fonctionnels, qui éprouve du plaisir, qui est en plein contrôle de sa sexualité et qui ne cherche qu’à être comblée, je vous GARANTI que plus jamais vous ne dormirez seul sauf quand vous en aurez envie.

  • Une REINE satisfait ses désirs.
  • Une REINE accorde ses faveurs à qui s’en montre digne.
  • Une REINE choisi quand et avec qui elle partage son lit. Et sa décision est FINALE et NON NÉGOCIABLE.
  • Mais il y a d’autres REINES, partout.
  • On ne manipule pas une REINE.
  • On respecte une REINE.
  • Toutes les REINES sont belles.
  • Toutes les REINES méritent le meilleur de leurs rois.
  • Et les REINES savent récompenser ceux qui savent bien les servir comme il se doit.

Oubliez la merde des Pick-up artists.

Ne soyez pas des chasseurs en quête de proies.

Soyez des strip-teaseurs au service des REINES.

Et toutes les Andie MacDowells du monde vous laisseront essayer leur pantoufles de verre.

De plus, dans Magic Mike XXL, on nous montre des exemples d’hommes on ne peut plus masculins, mais tellement loin de l’idée traditionnelle du mâle. Ok physiquement, ils sont totalement dans le main stream. Mais laissez moi vous exposer quelques points qui, à mon avis, sont un excellent exemple de masculinité saine:

  • Quand Mike dit à Ken de le frapper pour passer sa colère, ça ne fonctionne absolument pas.
  • Ritchie veut donner dans son spectacle le total romantisme à ses clientes: mariage avec fleurs et gros diamant, et nuit de noce dans un sling sur du Nine Inch Nails. Mais c’est SON fantasme à lui.
  • Tito a des ambitions quétaines, mais Mike l’encourage et lui offre même son aide.
  • Andre et Ken apprécient le fait qu’ils font du bien au monde.
  • Tarzan s’ennuie de Mike et n’as pas peur de l’admettre.
  • Malik ne se sent pas intimidé par l’autorité de Rome, sa blonde.
  • TOUT LE MONDE BAISE LES PIEDS DE ROME ET PERSONNE NE SE FAIT TRAITER DE MAUVIETTE POUR ÇA.
  • La scène de strip tease la plus hot du film a lieu dans un dépanneur, au son d’une toune des Backstreet Boys, au profit d’une jeune fille boulotte à l’air hyper bête. (Elle sourit à la fin, pendant que nous on hurle dans la salle). Et tous les gars sont dans la fenêtre à encourager Ritchie de bon coeur.
  • Ken est sérieusement en contact avec l’univers. Genre avant longtemps, il va se mettre à léviter. Tous ses amis acceptent ce fait et embarquent dans ses lubies créatives sans même sourciller.
  • Mike essaie d’encourager ses copains à se trouver eux-même, plutôt que de leur dire quoi faire.
  • Mike n’est pas dans une bonne passe, il le sait et décline donc une super chance de se tapper Zoe la photographe bohémienne bisexuelle (jouée par la super belle Amber Heard, faque c’est pas un petit coup qu’il passe, c’est une bombe). Il passe son tour et évite les regrets. Personne ne remets sa décision en question ou lui dit qu’il a raté un bon coup.
  • Le vagin large d’Andi MacDowell est une pantoufle de verre pour le gros pénis de Ritchie!!!!!!

Un dernier point que ce film souligne, c’est l’univers des travailleurs du sexe dans une optique positive. Tout ce que je vous ai dit sur comment ils traitent toutes les femmes comme des Reines? C’est du service à la clientèle (mais hé, pratiquez-le à la maison aussi, c’est plus le fun de se faire servir son assiette avec un sourire qu’on soit chez soi ou au resto ok?).

Contrairement au premier film, il n’y a pas de shady boss pour planter un couteau dans le dos aux danseurs. Pas de petit jeune abitieux, pas de vedette. Juste des gars qui aiment leur job, parce qu’ils sont bons dans ce qu’ils font, que c’est un exutoire à leur créativité, voir une façon de vivre leur vie de rêve sur le stage et qu’ils rendent plein de femmes heureuses tout en se faisant de l’argent. Le job idéal. Ken et Andre parlent d’être des guérisseurs de l’âme et c’est pas loin de la vérité.

Je suis allée dans un bar de danseurs, j’ai eu droit à une danse privée. Et plus d’une décennie plus tard, j’ai encore de super souvenirs de Ricky le danseur qui a tellement eu d’effet sur ma cousine Michelle qu’elle a failli me casser les doigts à force de serrer ma main.

C’est dommage qu’il n’y ait pas ce genre de démonstrations des travailleuses du sexe au cinema. Les strip-teaseuses dans les films sont toujours des mères qui n’ont d’autre choix et qui se sentent coupable et dégradées par leur job. Ou des droguées qui se mettent nues pour leur fix. Et elles sont toujours en compétition les unes avec les autres. La société mets un énorme stigmate sur la sexualité professionnelle et c’est du gaspillage pur et simple. (billet à venir: la pute: pillier de société qui mérite votre RESPECT)

Si on cessait de voir les travailleurs du sexe comme de la vermine et le sexe comme dangereux, on serait beaucoup mieux comme société.

Mais ne me croyez pas sur parole, écoutez plutôt l’opinion d’un ancien danseur exotique:

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Yep!

Matante Elise Out.

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La licorne facile.

Je me suis récemment fait accuser de défendre les filles faciles.

Euh, c’est pas vraiment l’accusation du siècle, ni une insulte, parce que c’est totalement vrai. Oh que oui Matante défend les filles faciles, et comment!

Je l’ai dit et je le répète, le féminisme auquel j’adhère est sexuellement positif. Je suis totalement contre les systèmes de pensée misogynes qui régulent la sexualité féminine en disant que la valeur d’une personne est en relation avec le nombre de partenaires sexuels qu’elle a eue dans sa vie. Plus précisément, que la valeur d’un homme augmente à chaque « conquête » et celle d’une femme baisse à chaque « reddition ». Je revendique le droit aux femmes d’avoir une sexualité désinvolte si elles le veulent et aux hommes d’avoir peu de partenaires si ça leur chante.

Parlons donc de la fameuse fille facile et du « danger » qu’elle pose à la société qui « justifie » toute la haine qu’on lui porte.

Alors, une fille facile, contrairement à une guidoune, ne fait pas que s’habiller sexy et flirter, elle livre la marchandise. On parles ici de la Marie-couches-toi-là. Celle qui, comme la rue Principale, se fait passer dessus par tout le monde.

Premièrement, des filles comme ça, c’est TRÈS rare. Oh ça existe, mais j’en ai pas encore rencontré qui n’avaient aucun standard et couchaient vraiment avec tout le monde. En général, même les filles les plus faciles que j’ai croisé dans ma vie avaient certaines exceptions. Mais mettons que cette Licorne cochonne existe vraiment. Quel serait donc le problème avec elle?

(Tous mes arguments valent aussi pour les « players » les hommes faciles, tant qu’ils ne sont pas des agresseurs sexuels déguisés. Consentement, consentement, consentement.)

1- Elle couche avec tout ce qui bouge.

Est-ce qu’elle viole qui que ce soit? Non? Ok, il est où le problème d’abord? Adultes consentants, donc c’est pas de vos affaires. Et en ayant plusieurs partenaires, elle acquiert de l’expérience et une bonne connaissance de son corps et ses désirs ce qui ne peux que lui servir dans le futur.

2- Elle va vous voler votre chum.

Non, elle cherche un trip de cul, pas un chum. Et si je reviens à l’argument des adultes consentant, ben, si elle couche avec votre chum, l’écœurant de l’équation c’est pas mal plus lui, et c’est tant mieux si elle vous a permis de voir son vrai visage tout de suite plutôt que dans 15 ans après trois enfants. Donc, merci fille facile!

3-Elle corrompt la jeunesse.

Là vous l’accusez de pédophilie et c’est un peu fort, on se calme calvaire!

4-Non, non! On veut dire qu’elle donne un mauvais exemple à la jeunesse.

Ah, ok, parce que c’est elle qui élève vos enfants! C’est elle qui leur apprend la différence entre le bien et le mal! Et cacher la sexualité aux enfant c’est la meilleure façon pour eux de prendre des décisions réfléchies et adultes par rapport à leur sexualité le moment venu. (je pense que je viens de péter mon sarcasme-o-mêtre)

Après tout, les endroits en Amérique du Nord où le taux de grossese chez les adolescentes est le plus élevé sont ceux où il n’y a pas d’éducation sexuelle dans les écoles. Et les endroits où il y a une éducation sexuelle complète, les jeunes perdent leur virginité en moyenne beaucoup plus tard.

Ce qui prouve que parler aux enfants du sexe les encourage à avoir du sexe jeune comment déjà?

5- Elle ne se respecte pas.

Expliquez-moi ça. Non sérieux, si vous mettez de côté l’idée qu’une femme n’a de valeur que lorsqu’elle est vierge, (parce que cibole on est en 2015, arrivez en ville) comment une femme qui couche avec plusieurs hommes ne se respecte pas? Je ne parles pas d’une victime d’abus, je parles d’une adulte qui a des relations sexuelles consentante avec plusieurs partenaires. Un gars qui fait la même chose est un player, il a la touch, c’est un séducteur, il a de la game. Mais une fille ne se respecte pas?

Moi je pense le contraire, elle respecte ses besoins et ses envies et elle découvre sa sexualité selon ses critères et non pas ceux de la société. Ses partenaires ne sont pas là pour lui enlever de la valeur, au contraire, ils lui font tous découvrir un nouvel aspect de sa sexualité, même une baise plate nous informe sur ce qu’on n’aime pas au lit.

6- Elle est pleine de maladies.

Qui vous a dit ça? Avez-vous son bilan médical?

Et si c’est le cas, c’est parce que les gars avec qui elle couche ne pensent pas à se protéger non plus, donc c’est un blâme qui se partage à deux. La contraception n’est pas l’obligation d’un seul partenaire et si tu couche avec une fille sans protection, ben assumes les conséquence comme un adulte. Anyway, les filles sexuellement aventureuses sont en général assez brillantes pour savoir comment éviter les MTS, probablement plus que celles qui se pensent tellement meilleures parce qu’elles ont acheté la bouillie sociale qui leur dit que le sexe est un acte à ne pratiquer qu’avec son « vrai amour » et que « quand on aime, on se fait confiance » donc on a pas besoin de se protéger.

6-Elle est incapable d’avoir une vraie relation.

Bullshit. La sexualité d’une personne est en constante évolution et une fille qui explore ses options n’est pas condamnée à passer sa vie en one night stands. Un moment donné, elle peut très bien changer d’avis et avoir envie d’un chum stable. Ou non, et c’est franchement pas un problème tant qu’elle ne fait de promesse à personne.

Le mythe de la Mauvaise Fille est un mécanisme patriarcal misogyne. C’est une facette très populaire du Girl Hate qui encourage les femmes à se voir comme des compétitrices pour les faveurs masculines. C’est une idée qui découle du mythe que les femmes bien n’aiment pas le sexe et qu’elles doivent limiter l’accès au sexe des hommes pour pouvoir les garder sous leur contrôle. Encore une fois, cette idée encourage aussi le préjugé que les hommes sont des animaux sans contrôle de leurs actions et que c’est donc aux femmes que revient toute la responsabilité de sauvegarder leur moralité en leur bloquant l’accès au sexe.

Ce mythe encourage l’idée que certaines personnes peuvent perdre leur titre d’humain décent parce qu’ils ont une sexualité active et consentante. Si une femme qui est étiquetée comme facile ne se respecte pas, on a pas à la respecter. Si elle est une conne qui couche avec TOUT LE MONDE elle n’as pas le droit de refuser. Si elle dit non, c’est une insulte personnelle et elle doit payer. Si elle se fait violer, c’est de sa faute.

Et on en reviens à mon cheval de bataille officiel, la culture du viol. Parce que le vrai danger du mythe de la fille facile, c’est que c’est une Licorne. La fille facile qui est vilipendée partout, elle n’existe pas. Il y a des filles qui ont une sexualité active, il y a des travailleuses du sexe, mais des filles qui ne disent JAMAIS non à personne, ça n’existe pas.

Insinuer qu’une fille couche avec tout le monde est par défaut un mensonge. Et ce mensonge est utilisé tellement souvent pour excuser des actes inexcusables. Retah Pearson, Audrey Potts et la victime de Stuebenville ont été traitées de filles facile pour justifier le viol qu’elles ont subi et pour essayer d’innocenter leurs agresseurs. L’un des auteurs du viol collectif à Delhi en 2012 a dit à une journaliste de la BBC que les filles bien ne se promènent pas dehors le soir, que les mauvaises filles ne devraient pas résister quand on les violent et qu’elles ne devraient pas dénoncer leurs violeurs, sinon, les hommes n’auront pas le choix que de les tuer pour éviter la prison.

Ça c’est l’extrême, mais c’est le même système de pensée.

Donc, si je trouve que votre insinuation que la voisine d’à côté ou « kkun qu’on connait » est une fille facile n’est pas du tout drôle, c’est pas que j’ai pas d’humour, c’est que c’est pas une joke, il y a des gens qui en sont morts.

Et tant que la « joke » servira aux mean girls et aux imbéciles pour se donner une simili supériorité morale, le mythe va se perpétuer et la sexualité va rester un tabou sale qui n’est que pour les personnes sans valeur. Et une personne sans valeur n’est qu’un objet, on a pas à lui demander son avis avant de s’en servir.

Oh que oui je défend les filles faciles. Il y a rien de mal à être une fille facile. Je les préfères 100 fois aux fausses prudes méchantes qui perpétuent la honte et utilisent l’humiliation comme une arme de destruction massive.

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Fais-moi mal! (Introduction au kink)

« Dirty babe!
You see these shackles baby I’m your slave,
I’ll let you whip me if I misbehave,
It’s just that no one makes me feel this way…” 

-Justin Timberlake, “SexyBack” FutureSex/LoveSounds (2006)

Je voulais écrire sur le BDSM (Bondage and Discipline / SadoMasochism) et les relations Dominant/soumis (D/s) cette semaine, avec la sortie de “50 Nuances de FUCK NO” en salles samedi prochain. Mais mes recherches des dernières semaines m’ont fait découvrir 2 choses :

1- “50 Nuances de Propagande Puritaine” est un livre encore plus tordu et toxique que je pensais. (et on parlera pas des suites, qui sont pires)

2- Il y a tellement de choses à dire et tellement plus dans une relation D/s que les trips de chambre à coucher, c’est un sujet ÉNORME et je ne me sens pas de taille à vous faire un exposé complet.

Je vais donc continuer à me renseigner plus avant de vous faire un (ou 12) cours 101 sur le BDSM. (Et je vais probablement continuer à régulièrement insulter E. L. James et ses personnages sur Facebook au cours de ces recherches, désolée, c’est plus fort que moi, vous savez combien Matante a les préjugés et la désinformation en horreur!).

Cela dit, amateurs de sensations fortes, vous ne serez pas entièrement laissés sur votre appétit. On va vous donner une tite introduction au kink en général et au BDSM en particulier.

Note : la majorité des infos que je vous donne ici viennent du twitter et du blogue de Arden Leigh, qui est une “service submisive” et une ancienne dominatrice professionnelle (@ardensirens, http://ardenleigh.typepad.com/) de ceux de Dr Nerdlove, qui en sait un peu plus long que moi, mais est tout comme moi, très transparent sur son degré d’ignorance (@DrNerdLove, www.doctornerdlove.com), mais surtout, du livre de l’éducatrice sexuelle Midori “Wild Side Sex : The Book of Kink: Educational, Sensual, And Entertaining Essays”.

“Book of kink” est un livre superbe, sous forme d’essais parfois techniques, philosophiques ou de scènes érotiques qui ouvrent une porte sur le monde du kink d’une façon ludique et fascinante. Je recommande fortement, mais soyez avertis, ce n’est pas pour les sensibles, on y parle de domination, de douleur érotique, de sexe en publique, de golden showers et autres pratiques non traditionnelles, vous devez écarter tout jugement de votre tête avant de le lire. 10 $ en version kindle sur Amazon, pas cher du tout. Lien Amazon 4 étoiles Matante Elise.

Tout d’abord, le kink est un terme englobant tous les intérêts sexuels en dehors de la définition du “sexe vanille”, le sexe vanille étant toutes les pratiques sexuelles considérées comme normales par la société. Le kink comprend les pratiques sadomasochistes, la domination, le role-play sexuel, l’échangisme, toutes les formes de fétichisme, le bondage et j’en passe. (Non, l’homosexualité n’est pas un kink, arrivez en 2015 Calvaire.)

Quelques personnes comparent le kink à une orientation sexuelle. Je pense pour ma part que c’est plus ou moins vrai. Pour certaines personnes, il s’agit de leur façon de vivre, par exemple les D/s qui vivent leur mécanique sur une base 24/7. Pour certains, c’est la seule forme de sexe qui les intéresse. Pour d’autres, c’est un complément à leur sexualité et une façon d’échapper à la pression de la vie quotidienne, le sexe vanille étant tellement intrinsèquement tissé de conventions sociales, le kink est leur petite île où échapper aux exigences de la société. Pour d’autres, c’est une pratique ponctuelle, pour épicer la vie de couple et approfondir leur intimité. On ne peut donc pas étiqueter une personne de Kinky, pas plus qu’on décide du degré d’homosexualité d’une personne. Chacun a ses propres limites et ses propres goûts et pour certains, l’intérêt pour le kink peut être de 0 %, et c’est très normal. Pour d’autres, il peut être de 80 % et c’est tout aussi normal. Bref une échelle de Kinkyness semblable à celle de Kinsey sur l’orientation sexuelle serait probablement appropriée.

Ce qu’il faut tout d’abord comprendre, c’est que dans le kink, comme dans toute forme de pratiques sexuelles, l’improvisation n’est pas vraiment la meilleure façon de fonctionner. Un peu de spontanéité peut être hot, mais trop d’histoires de gens qui se sont retrouvés dans le trouble parce qu’ils ont essayé de faire leur petit “50 Shades” sans se renseigner, ou pire en prenant le livre comme exemple (sérieux, le bondage avec des attaches à câbles? Calvaire, tu veux qu’elle se ramasse à l’urgence avec des nerfs détruits ou qu’on doive lui amputer une main?) tapissent les émissions de “What the fuck is wrong with you?” toutes les semaines. Si votre kink se termine au poste de police (comme ce couple qui voulait jouer un scénario de kidnapping DANS LE PARKING D’UN MC DONALD) ou nécessite l’intervention des pompiers (comme la jeune femme russe, qui s’est retrouvée la tête prise entre les barreaux de la rambarde lors d’un doggy style dans l’escalier de son bloc-appartement) ou finit à l’urgence (un hôpital de Grande-Bretagne publie chaque année une liste des différents objets coincés dans différents orifices qu’ils ont retirés dans les 12 derniers mois, à la fois drôle et horrifiant), vous ne vivez pas bien votre kink. La sécurité et le bien-être des deux partenaires doit être votre souci numéro deux (le consentement est et restera toujours le numéro un, mais j’y reviendrai.) et les sex-shops regorgent de toutes sortes d’accessoires faits expressément pour assouvir votre soif de kink de façon sécuritaire et agréable. La majorité des sex-shops ont des sites internet avec peu de frais de livraison et des boîtes discrètes, le facteur ne saura même pas que vous avez acheté un fouet et un masque à zipper, donc ne me sortez pas la gêne comme excuse, franchement, c’est totalement ridicule. Et si vous avez les moyens de vous payer des consoles de jeux vidéos et un écran HD, vous avez un 30 $ pour un buttplug de qualité, rentrez les toys dans votre budget divertissement. MATANTE A PARLÉ!

Votre soif d’aventure s’arrête là où le bien-être des autres commence. Je parles ici de consentement INFORMÉ ET ÉCLAIRÉ (et non pas manipulé et imposé) des DEUX partenaires, mais aussi de garder en tête la présence d’autres personnes, si votre kink implique un endroit public. N’oubliez pas que la grossière indécence est un crime, tenez-en compte dans le choix de votre endroit (moins de chance qu’on appelle la police si vous baisez dans les toilettes d’un bar que dans celles du Tim Hortons) et, peu importe où vous le faites, essayez d’être discrets. Votre vie sexuelle ne concerne pas tout le monde dans la bâtisse ou le quartier. Le thrill après tout, vient du fait de ne pas se faire prendre pendant qu’on se fait prendre…

Certaines personnes croient que les scénarios de Dominance-soumission et l’utilisation de la douleur dans un contexte sexuels peuvent encourager les relations abusives. Je ne nierai pas qu’il y a des agresseurs qui peuvent utiliser le BDSM comme excuse (E.L. James en a un parfait exemple dans son livre et elle le fait passer pour un héro romantique, la conne…). Cela étant dit, ne vous méprenez pas, si le BDSM n’existait pas, ces gens seraient abusifs quand même. La proportion n’est pas plus élevée qu’ailleurs. Et à la base, la culture BDSM est extrêmement respectueuse ouverte et égalitaire (ouais, je sais c’est paradoxal quand on parle de soumission et d’humiliation comme étant des parties intégrantes de l’expérience). Laissez-moi vous expliquer avec l’exemple de Midori, qui compare la relation D/s à un tango, et je trouve le parallèle excellent. Il y a un leader et un suiveur, leurs rôles sont très bien déterminés, mais ils sont 100 % égaux dans la danse et la danse ne peut être bien exécutée sans leur collaboration libre et consentante. Si un des participants est crispé et danse à corps défendant, le tango ne fonctionnera pas. Mon amie Johanne, qui est une amatrice de Salsa (la danse, pas la trempette) a toujours dit que le gars mène la danse, mais c’est sa job de faire bien paraître sa partenaire, de la mettre en valeur et de s’assurer qu’elle s’amuse à danser. C’est exactement comme ça qu’une relation BDSM saine doit fonctionner. Encore et toujours, un consentement libre et éclairé est essentiel à une relation réussie.

Certaines études disent que la pratique du bondage aide à faire baisser le taux d’anxiété et on sait déjà que la réponse neuronale à la douleur est très proche de celle du plaisir, ce qui peut expliquer l’intérêt pour le masochisme. L’intérêt pour la sexualité hors-norme n’est pas le résultat d’abus dans l’enfance (ok E.L. James???) ou le signe d’un problème psychologique (le DSM V a enfin retiré le BDSM de sa liste troubles de nature sexuelle, en faisant la disticntion entre le comportement et la pathologie.) Beaucoup de soumis parlent avec enthousiasme de la liberté qu’ils ressentent à abandonner le contrôle et d’avoir des règles claires et précises sur comment satisfaire leur Maître, contrairement a l’anxiété d’avoir la responsabilité libre et sans contrainte du plaisir d’un autre. Pas besoin d’essayer de lire dans les pensés de son partenaire, tout est clairement expliqué, dans les détails, une énorme pression en moins. (Hé! vous vous souvenez des 300 000 fois où je vous ai vanté les vertues d’une communication franche et claire dans la chambre à coucher?) Les dominants ont en général pour objectif de contrôler leur partenaire dans le but de le faire jouir, et non pas pour leur plaisir personnel. Ils obtiennent leur satisfaction à voir l’abandon et le plaisir de leur soumis, et non pas dans la prise de pouvoir en tant que telle. C’est là qu’est la clé d’une vraie relation D/s et c’est cette subtilité que Monsieur et Madame tout le monde ne comprennent pas. Même dans le cas des esclaves de services (où le kink se base dans une soumission de service hors de la chambre à coucher dans l’exécution de tâches pour satisfaire le Dominant) le soumis offre ses service comme preuve d’amour et de dévotion, comme on offre un bouquet de fleurs à sa copine. Les fleurs en tant que telles n’ont pas d’importance, c’est le symbole qui compte. Le temps qu’un soumis passe à cirer les bottes de son Maître est un symbole d’affection et un bon Dominant va comprendre ce principe, le respecter et y répondre. La D/s n’est pas une pratique abusive en soit, comme toute interaction sociale, elle est dépendante des intentions des participants. Et ici, comme dans toute forme de sexe LA PORNO N’EST PAS LA RÉALITÉ OK????

Le kink peut devenir un art de vivre complexe, et la communauté est très active, il y a des dizaines de livres sur tous les sujets. Il y a aussi, pour les sérieusement investis, des colloques où on peut aller suivre des formations sur les protocoles de mises en collier (le port d’un collier style “collier-de-chien” par le soumis est souvent considéré comme le signe officiel du début d’une relation D/s), sur l’art du fouet érotique, le bondage, les pinces, le sexe en publique et toutes sortes d’autres sujets concernant la sexualité hors-norme. Il n’est pas absolument nécessaire de faire un cours pour devenir un Dominant ou un soumis, ou pour apprendre à fouetter votre chum dans la chambre à coucher, mais de grâce, n’improvisez pas non plus. Il y a plein d’informations techniques sur internet, et si vous voulez en savoir plus, je vous recommande d’aller jeter un coup d’oeil sur le site KinkAcademy. Vous y trouverez plein de vidéos instructifs et des forums ou des pratiquants peuvent vous donner des trucs pour vous laisser aller dans la joie et le plaisir.

Je parlerai plus en profondeur de certains aspects du BDSM dans de futurs billets (les différents concepts comme la récompense retardée, l’intérêt du système de punition et comment le protocole et la prise de contrôle sont des excitants), mais ce sera tout pour aujourd’hui.

Et si votre intérêt n’est que fantasmique, c’est très bien aussi, mais au lieu de lire la bouillie mal informée de E.L. James, lisez donc les classiques du Marquis de Sade, ou la série des mésaventures de La Belle au Bois dormant d’Anne Rice, ou encore le livre The Boss, d’Abigail Barnett (en anglais seulement, mais gratuit en format Kindle sur Amazon, je recommande fortement, j’ai adoré, et à ce prix là, même si vous décidez que c’est pas votre truc, c’est pas grave!).

Et le 20 $ que vous vouliez mettre pour aller voir « 50 Shades » en fin de semaine? (oui 20 $ essayez-pas, je sais que vous alliez prendre le méga sac de M&Ms et un petit coke). Mettez-le donc de côté pour un achat futur de Ball gag ou de palette à fessée à la place, ou encore mieux, donnez-le à un organisme qui s’occupe des victimes de violence conjugale, comme cette pauvre Anastasia.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

LE CONSENTEMENT N’EST PAS OPTIONEL

Bon Matante est en tabarnak, en ostie, en câlisse, en tout ce que vous voudrez.

Dans la foulée de l’affaire Jian Ghomeshi (en résumé, le populaire animateur de la CBC a été accusé de comportements sexuels inappropriés et violents par 9 femmes à ce jour), la journaliste Sue Montgomery a pris Twitter d’assaut avec l’hashtag #BeenRapedNeverReported qui a généré une réponse à la fois peu surprenante et brise-cœur. Tellement de femmes qui traînent en silence un fardeau inimaginable, mon coeur se fend encore juste d’y penser.

La présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne et la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi ont ressenti, à la vue de cette vague déferlante de témoignages, le besoin de sortir de l’ombre et de parler publiquement, elles aussi, de leurs expériences avec la violence sexuelle.

Jeudi, la journaliste Michèle Ouimet a parlé dans un éditorial de La Presse du viol brutal qu’elle a subi à l’âge de 21 ans, mais surtout, des raisons pourquoi elle n’avait pas porté plainte et de la honte qu’elle avait ressentie et ressent toujours. http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/michele-ouimet/201411/06/01-4816422-la-honte.php

Le même jour, l’actrice canadienne Kate Hewlett (que j’adore d’un amour pur et profond) a aussi utilisé l’hashtag sur twitter pour parler du viol qu’elle a subi il y a 15 ans au mariage d’un couple d’amis et du fait qu’elle n’en avait pas parlé pour ne pas faire de peine à sa copine et son époux en entachant leur belle journée. J’ai éclaté en sanglots en lisant son simple message de moins de 140 caractères.

Lundi, l’ancienne vice-première ministre du Canada, Sheila Copps a parlé du viol qu’elle a subit il y a plus de 30 ans et de la façon dont la police avait refusé de donner suite à l’enquête.

Mesdames, je suis absolument dévastée de savoir que vous avez vécu cette terrible épreuve et vous avez tout mon amour et tout mon soutien.

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Une femme sur trois est agressée sexuellement dans sa vie, mais une grande proportion s’ajoute avec celles qui ont subi à un moment ou un autre, des attouchements non désirés. J’ai une amie qui s’est fait tripotée par un avocat en pleine réunion en dessous de la table. Ce n’était pas violent, mais que croyez vous qu’elle a pensé quand il lui a demandé de passer chercher des dossier à son bureau? Elle s’est arrangée pour ne pas y aller et elle a bien fait.

Je fais partie de la minorité chanceuse de femmes qui n’a jamais dû dans sa vie poser un geste ou subir un geste de nature sexuelle sans mon consentement. Ne vous leurrez pas, je fais partie d’une MINORITÉ, et j’en suis consciente.

Et je sais aussi que cet état de choses pourrait changer quelque part dans mon avenir. Les femmes plus âgées ne sont absolument pas à l’abri des agressions sexuelles, pas du tout. Ce n’est pas une question d’âge ou d’apparence.

Cet état de choses me fait sentir tellement impuissante et tellement en colère. Pourquoi la moitié de la population de la planète est-elle considérée comme étant née pour satisfaire les bas instincts d’une minorité de l’autre moitié de cette population?

Ce ne sont pas tous les hommes qui sont des agresseurs, ce n’est même pas la majorité, mais ceux qui le sont généralement protégés de façon inconsciente par la société. On minimise l’impact de leurs geste, on leur trouve des excuses et on cherche à ne pas ébruiter les choses. Il ne faut surtout pas en parler, ça ferait trop de vagues.

Quelqu’un peut me dire pourquoi, pourquoi, pourquoi grand dieux faut-il qu’à chaque fois qu’on parle d’agression sexuelle, il y ait une main métaphorique qui se lève dans l’audience pour nous mettre en garde contre les dommages que le discours de dénonciation pourrait créer? « Ça ne concerne pas personne ce que je fais dans ma chambre à coucher! », « Elle n’a rien dit pendant 2 jours/semaines/mois/ans, c’est parce qu’elle l’a regretté après coup et qu’elle veut se faire du capital de sympathie », « elle n’a pas dit non, ça veut dire qu’elle voulait », « à les entendre parler, on ne peut pas être spontanés au lit, c’est toujours du viol si on a pas un contrat signé et notarié » « faire l’amour à une femme ce n’est pas l’agresser, c’est ça que je comprends moi, c’est dans la nature des choses », « à ce rythme-là, on aura plus jamais le droit de baiser ».

FUCK. THAT. TOTAL. ROTTING. HORSESHIT.

(Je suis tellement en tabarnack, j’en oublie ma langue maternelle!!!!)

Qui est-ce qui détermine si le partenaire A est consentant dans une relation sexuelle?

LE PARTENAIRE A.

FUCKING

PERSONNE

D’AUTRE.

Nop, c’est pas toi, ni la police, ni le juge, ni la loi, ni Louise Deschâtelets, ni le Pape, ni Robert Downey Jr.

Personne ne me dira ce dont j’ai envie dans la vie. Personne n’a le droit de me le dire, personne n’a le droit de vous le dire non plus.

LES ÊTRES HUMAINS NE SONT PAS DES BIENS DE CONSOMMATION AU SERVICE DE LA LIBIDO D’AUTRUI.

Je me fous que vous ayez payé 300 millions de dollars pour un souper de homard albinos dans un hôtel 5 étoiles que vous avez fait construire au sommet du mont Everest pour l’occasion, si elle dit qu’elle n’était pas consentante, ELLE N’ÉTAIT PAS CONSENTANTE ET VOUS N’AVEZ PAS DE CIRCONSTANCES ATTÉNUANTES.

Rien à foutre que la seule façon que tu as de bander ce soit en giflant ta partenaire, chacun son kink et t’as le droit de vivre le tiens, mais si elle te dit qu’elle ne veut pas ou qu’elle change d’avis après la première claque, c’est TA JOB D’ARRÊTER TOUT ET DE PASSER À LA SUIVANTE. Si tu continues, tu es un agresseur, point final.

Elle vous a dit bonjour? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui pogniez une fesse.

Elle a une jupe courte? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui flattiez une cuisse.

Elle vous a embrassé? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui broutiez le minou.

Elle vous a fait une pipe? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous la pénétriez.

Elle vous dit, « J’ai envie de toi » dans le bar? Ça ne veut pas dire qu’elle n’a pas le droit de changer d’idée rendue dans votre appartement.

Il n’y a pas de point de non-retour dans une relation sexuelle,

Il n’y a pas d’étape où on n’a pas le droit de changer d’idée,

Il n’y a pas de trop tard.

J’en ai ma claque des commentaires qui disent qu’une victime (femme ou homme) « aurait dû savoir dans quoi elle s’embarquait » quand elle se fait agresser, des commentaires sur ce qu’elle portait, ce qu’elle avait bu, son nombre de partenaires sexuels, ses habitudes au lit, sa carrière, etc.

Il n’y a pas de situation qui justifie d’agresser sexuellement une personne! Il n’y a pas de circonstances atténuantes pour un viol!

Je réclame le droit aux femmes d’avoir une vie sexuelle désinvolte au même titre que les hommes! Oui, je veux qu’on puisse suivre un gars qu’on a rencontré dans un bar chez lui et se le taper si ça nous tente et que ça ne devient pas NOTRE faute si on se retrouve dans un fossé le lendemain matin. Ce ne serait pas non plus la faute du gars si la situation était inversée!

De toute façon, ce n’est pas l’étranger au bar qui est le plus dangereux, c’est le gars que tu connais. Dans 80 % des infractions d’ordre sexuel en 2002, la victime connaissait son agresseur et la proportion n’a certainement pas baissé 12 ans plus tard.

Quand c’est ton chum qui décide que « ça me tente pas » ça ne veut rien dire parce qu’en tant que conjointe, c’est ta job de soulager ses envies, t’es pas avec un étranger que t’as rencontré il y a deux minutes!

Quand c’est ton frère ou ton cousin qui se glisse dans ta chambre, tu t’es pas fait sauter dessus au coin d’une ruelle sombre!

J’en ai MARRE qu’on blâme les victimes pour leurs agressions, qu’on dise qu’elles ou ils ont couru après, qu’elles ou ils auraient dû rester sobres, rester avec le groupe, s’habiller plus modestement, rester enfermés dans une cage dans un coffre-fort de banque pour éviter de se faire violenter.

NONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONON!

Ce n’est pas à la victime de ne pas se faire agresser, c’est à l’agresseur de ne pas agresser!

Oui, vous devez dire à vos filles d’éviter les rues sombres, se méfier de leurs drinks, faire attention, parce que, malheureusement, les monstres existent, mais si le pire arrive, VOUS N’AVEZ AUCUN DROIT DE LUI DIRE « TU AURAIS DÛ ». CE N’EST PAS DE SA FAUTE!!!!!!

Saviez-vous qu’au Canada, avant les années 70, c’était légalement impossible de violer son épouse? Parce que dans les liens sacrés du mariage, on doit faire son devoir, que ça nous tente ou non.

On parle d’il y a moins de 50 ans, pas du Moyen-Âge!

Une prostituée se fait payer pour coucher avec un client, mais ça ne vous donne pas le droit de briser l’entente qui disait que votre 100 $ vous donnait droit à une pipe et la pénétrer de force! C’est quand même un viol! Si vous payez pour un café au resto, personne ne va vous laisser repartir avec une pizza en disant « ben fallait s’y attendre, on vend de la bouffe, c’est pas vraiment un vol, c’est notre job de nourrir le monde… »

Une actrice porno n’est plus un jouet sexuel dès qu’elle est en dehors de votre écran. Elle fait une job. C’est vrai que si elle travaille avec une compagnie réputée, elle peut choisir ses partenaires et s’amuser au travail, mais ça ne veut absolument pas dire qu’elle est une nymphomane qui vas vous enfourcher dès qu’elle va vous voir et ça ne lui enlève pas le droit de dire non! Personne de sain d’esprit ne va sacrer une volée à Daniel Radcliffe parce qu’il ne veut pas vous faire apparaître un patronus!

Blâmer les victimes, peu importe le crime, est un comportement répugnant que je n’expliquerai JAMAIS.

Les réseaux sociaux ont transformé des histoires déjà horribles en torture de tous les instants pour les victimes qui non seulement se voient blâmées pour leurs agressions, mais voient leurs agresseurs défendus sur la place publique comme étant victimes d’une pute qui cherche à détruire leur réputation.

LES ACCUSATEURS ONT AUSSI DROIT À LA PRÉSOMPTION D’INNOCENCE, COMME LES ACCUSÉS. Ils et elles disent la vérité jusqu’à preuve du contraire.

Oui les fausses accusations de viol ça existe… dans 4 % des cas… Alors lâchez-moi avec les « c’est surement une menteuse qui veut se faire du capital de sympathie » Les statistiques disent qu’il y a un maximum de chances qu’elle dise la vérité. La seule réaction raisonnable c’est de fermer sa gueule et de laisser la police enquêter calvaire.

En novembre 2011, Rehtah Pearson, une jeune fille de 15 ans s’est rendue dans la maison d’une amie près de chez elle en Nouvelle-Écosse. Le seul souvenir qu’elle a eu de cette soirée est une vague impression d’avoir vomi à un moment donné. Mais très rapidement, des photos de la jeune fille en train de se faire violer se sont mises à circuler sur internet et Rehtah a reçu le titre de « pute de l’année » à son école. Rehtah s’est retrouvée seule, face à une école hostile et une force de police qui refuse de donner suite à un cas de « rumeurs ». En 2013, elle a choisi de se pendre pour arrêter l’horreur qui avait envahi sa vie.

En août 2012, à Steubenville en Ohio, une jeune fille intoxiquée se retrouve à l’arrière d’une voiture avec des garçons. Son chandail et son pantalon lui sont retirés, elle est pénétrée avec les doigts par un de ses voisins de banquette et par un autre garçon une fois rendue à destination. L’un d’entre eux a même tenté de la forcer à lui faire une fellation, mais elle était trop partie pour réagir au pénis dans sa bouche. Le tout a été filmé et photographié par les autres personnes présentes. Toute cette documentation s’est retrouvée sur twitter, facebook et youtube. Au moment du procès, sur CNN, le reporter disait :

« Incredibly difficult, even for an outsider like me, to watch what happened as these two young men that had such promising futures, star football players, very good students, literally watched as they believed their lives fell apart…when that sentence came down, [Ma’lik] collapsed in the arms of his attorney…He said to him, ‘My life is over. No one is going to want me now. »

(Extrèmement difficile, même pour un étranger comme moi, de voir ce qui arrive à ces deux jeunes hommes qui avaient un futur si prometteur, des stars de l’équipe de football, de bons étudiants, de les regarder alors qu’ils voient leur vie s’effondrer… quand la sentence a été rendue [Ma’lik] s’est effondré dans les bras de son avocat… Il lui a dit « Ma vie est finie. Personne ne voudra de moi maintenant »)

Parce que la vie de la victime n’est pas ruinée elle…

Tabarnak.

Audrie Pott, 15 ans, à Saratoga, s’est suicidée en 2012, huit jours après qu’elle ait été violée et que des photos de son agression sexuelle se sont retrouvées sur les médias sociaux.

Les deux victimes des viols à l’école secondaire Torringthon au Connecticut ont été blâmées pour leur agression sur Twitter et leurs agresseurs ont été défendus vigoureusement par leur entourage.

JE NE COMPRENDS PAS. JE NE COMPRENDRAI

JAMAIS.

Comment peut-on traiter une jeune fille de 15 ans, qui était VISIBLEMENT inconsciente, et donc, totalement incapable de consentir a une relation sexuelle, de pute et traiter ses agresseurs en victime de salope qui ruine leur vie?

Comment peut-on agir ainsi et prétendre appartenir au genre humain???

Comment peut-on excuser de la violence sexuelle en disant « boys will be boys »

No they will not, they are supposed to become men for fuck’s sake!

Les exemples que je vous ai donnés concernent des victimes et des AGRESSEURS adolescents. Je regarde des photos de la fille de ma soeur qui a l’âge de Retha et Audrie au moment de leurs viols et j’ai froid dans le dos…

Mais ce n’est pas mieux chez les adultes…

Des théories ridicules circulent disant qu’une femme ne peut pas tomber enceinte des suites d’un viol, car son corps aurait une « défense naturelle » qui empêcherait la fécondation en cas de traumatisme. Donc si une femme tombe enceinte, ce n’était pas un viol.

Allez raconter ça à un biologiste qu’il vous éclate de rire en pleine face!

Le taux de testostérone, cette fameuse excuse miracle qui régit la violence et la drive sexuelle des êtres humains, combinée aux phéromones, qui apparemment feraient perdre tout le contrôle d’un homme sur ses actions. Certain, c’est très scientifique et surtout pas du tout insultant comme insinuation que tous les hommes sont des bêtes incontrôlables juste pour excuser quelques écœurants dans la gang. Way to go boys!

L’habitude encore très présente chez la police, mais aussi dans les cours de justice, de décrire dans les détails l’habillement d’une présumée victime. Pourtant, il n’y a pas de dispositions dans la loi qui parlent d’un habillement quelconque qui rendrait une relation non consentante légale.

Le médecin militaire qui dit à son patient en soignant les blessures à son anus « son, men don’t get raped. »

CeeLoo Green, qui dit sur Twitter que si la victime ne se souvient de rien, ce n’est pas du viol, car un viol, c’est traumatisant et on se souvient d’un événement traumatisant.

COMMENT PEUT-ON PENSER UNE CHOSE PAREILLE?

Jian Ghomeshi a tout d’abord parlé d’habitude avec le rough sex pour expliquer les premières accusations avant de se fermer comme une huitre lorsque je les accusations se sont multipliées. Chose, t’aurais peut-être dû t’assurer qu’elles étaient d’accord avant de les étrangler. Le BDSM n’est pas une excuse pour faire du mal à quelqu’un!

Comment peut-on appeler la pénétration d’une personne alors qu’elle est raide, les dents serrées, qu’elle pousse sur nos épaules ou qu’elles n’a aucune conscience de ce qui se passe autour d’elle “faire l’amour” ou même “baiser”. Quel plaisir peut-on trouver à ce genre de rencontre?

Alain Vadeboncoeur explique ses propres sentiments sur la culture du viol d’une façon éloquente qui m’a touchée profondément. http://bit.ly/1wCz5LH

La culture du viol EXISTE et il est temps de se sortir la tête du sable. Il faut TOUS en tant que citoyens faire notre part, en dénonçant les agresseurs, en écoutant les victimes et en leur donnant le bénéfice du doute et en éduquant nos enfants sur la sexualité.

Il faut que les garçons et les filles sachent ce qu’est une relation sexuelle consentante et qu’ils le sachent AU MOMENT DE LA PUBERTÉ.

Oui, il y a beaucoup d’exemples de sexualité et de relations malsaines dans la culture (50 Shades of Grey est une relation tellement abusive, j’ai envie de créer une machine qui rendrait Christian Grey réel pour pouvoir le foutre en prison personnellement), mais si les femmes au foyer américaines avaient appris comment repérer une relation abusive, elles ne penseraient pas qu’un gars qui te tape violemment dessus a coup de ceinture et qui ne s’arrête même pas quant tu éclates en sanglots est un bon dominateur et que c’est kinky,  ce ramassis d’ordures ne serait pas devenu un best-seller.

Ce n’est pas à la porno à apprendre à vos fils comment agir avec une femme, ce n’est pas à la porno à apprendre a vos fille comment vivre leur sexualité, calvaire!

Parler de sexualité avec les jeunes (que ce soit avec les parents ou à l’école) devrait être un processus constant qui débute dès le moment où ils demandent comment sont faits les bébés. Pas besoin de parler de viol à un gamin de 5 ans, mais on parle d’amour, d’affection et de câlins.

On explique à sa petite fille que si son ami à l’école ne veut pas qu’elle lui prenne la main, c’est vrai que ce n’est pas le fun, mais il ne faut pas insister, c’est lui qui décide, c’est sa main à lui.

Et même chose si c’est votre fils, c’est cute qu’il aime sa voisine, mais si elle ne veut rien savoir de lui, il faut lui apprendre à passer à autre chose et bien lui faire comprendre que ce n’est pas de sa faute à lui si elle ne l’aime pas, mais ce n’est pas de sa faute à elle non plus.

Pas toujours évident, je vous l’accorde, mais qui a dit qu’élever des enfants l’était?

Dès le moment où votre partenaire cesse de démontrer de l’enthousiasme pour ce que vous lui faites, CE N’EST PLUS DU SEXE.

Est-ce que ça veut dire qu’on n’a pas le droit d’être mauvais au lit?

YEP.

Heureusement, être bon au lit, ça s’apprend et il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Si votre blonde n’a visiblement pas de fun, vous arrêtez tout.

Ensuite, vous lui demandez si elle veut continuer, et ce qu’elle a envie que vous lui fassiez pour la remettre dans le goût.

Si elle ne sait pas, testez quelques trucs, soyez créatifs, la bouche et les doigts sont souvent pas mal plus efficaces que Pablo le Pénis Protubérant pour faire geindre votre copine. Allez-y doucement pour ne pas lui faire mal et surveillez ses réactions.

Si elle ne veut pas continuer, vous allez dans la salle de bain, vous vous faites couler une bonne douche, vous flattez un peu Pablo et vous allez faire dodo.

AUCUNE AUTRE RÉACTION N’EST ACCEPTABLE. CONDUISEZ-VOUS COMME DES ADULTES, SI VOUS VOULEZ LES PRIVILÈGES D’UNE VIE ADULTE.

Et si quelqu’un vous force à faire quoi que ce soit contre votre volonté, parlez, dites-le, dénoncez.

Je vais vous croire, ce n’est pas votre faute.

Matante Elise Out.

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