Le Grand Visionnement 2020: Chris EvSTOP! Interlude!

Il y a pas longtemps, j’ai décidé que j’avais besoin d’écrire quelque chose de l’fun. parce que…

It’s the end of the world as we know it. And I feel fiiiiiiiiiiiine! (No I don’t)

Donc j’ai annoncé le début du Grand Visionnement Chris Evans. Le sujet Ultime. L’Amour de ma Vie avec un Gros A. J’adore cet homme. Je vais me tapper un fun fou à faire ce projet. Il a une filmographie… Éclectique. Du blockbuster au film d’Auteur, du chef d’oeuvre aux navets, il a tout fait. Comédie, drame, chick flick, action, horreur, scifi, il a TOUT fait. Ça va être génial.

Cependant, en débutant le long et minutieu travail de taper « Chris Evans » dans la barre de recherche sur IMDB.com, mon cerveau est retourné vers les deux autres Grands Visionnements que j’ai fait : Tom Hardy (le meilleur acteur de cette génération, dont @ me) et Channing Tatum (…it’s Channing Tatum, est-ce que je dois vraiment expliquer?) et, sans y aller avec tous les films qu’ils ont faits depuis la fin de leurs Visionnements, je me suis dit qu’ils avaient chacun un film récent dont j’ai envie de parler.

Alors on va regarder ensemble Logan Lucky, où je pourrai débuter mon chant d’adoration pour Daniel Craig, qui continuera dans Knives Out, le premier billet du Visionnement Chris Evans, pour couvrir le film de Channing le plus intéressant en carrière (ok Foxcatcher est ex aequo).

Mais tout dabord, regardons Tom Hardy, père extraordinaire, dans le film qu’il a accepté de faire à la demande de son fils Louis, mon film préféré de toutes les versions de la franchise Spiderman, et j’ai nommé: (hit it Marshall)

https://youtu.be/8CdcCD5V-d8

(Cette toune est un ver d’oreille extrêmement désagréable, ce qui est 400% approprié pour une histoire de parasite. Magistral!)

Donc, je suis en congé aujourd’hui. J’ai un rendez-vous à 13h, mais tout de suite après, je pars Venom sur Netflix et je commence à tapper. Gardez l’oeil ouvert dans les prochaines heures/prochains jours pour Venom: ou comment Eddie Brock a retrouvé son groove grâce à une âme soeur venue de l’Espace.

Warning, j’ai le béguin pour 99% du cast de ce film. Matante va être TRÈS hormonale dans cette review. (Jenny Slate…oh Jenny.. be still my heart).

Parlons de Brock Turner

Brock Turner est un violeur. Je peux me permettre de l’affirmer, sans détour, car il a été reconnu coupable, de façon unanime, par un jury, de trois chefs d’accusation d’agression sexuelle.

En janvier 2015, Brock a profité de l’état d’ébriété d’une jeune femme pour la traîner derrière un container de vidanges, la coucher par terre sur l’asphalte, lui retirer son cardigan, lever sa robe pour libérer ses seins, lui enlever sa petite culotte, la pénétrer avec ses doigts et j’en passe.

Il serait sans aucun doute allé encore beaucoup plus loin, si deux étudiants suédois qui passaient par là à vélo n’étaient pas intervenus.

Brock a été reconnu coupable, sans l’ombre d’un doute raisonnable.

C’est un fait. Brock Turner est un violeur.

Mais, même avec un jugement de culpabilité, sa victime n’a pas droit à la justice. Le juge a décidé de lui donner une peine bidon de 6 mois avec probation pour « diminuer l’impact d’une sentence complète » (la recommandation de la Couronne était de 6 ans, la peine minimale dans ce genre de cas, la maximale étant de 14 ans), parce que c’était sa première offense, qu’il est jeune et que c’est un champion de nage, qu’il est riche et qu’il est blanc qu’il ne « représente pas un danger immédiat pour le public. »

http://www.theguardian.com/us-news/2016/jun/02/stanford-swimmer-sexual-assault-brock-allen-turner-palo-alto

Sérieusement, on dit aux victimes de parler, de dénoncer, que si on veut que ça change, il ne faut pas garder le silence. Et ensuite, on leur fait traverser l’enfer pendant une ou plusieurs années, et ça fini avec 6 mois avec sursis pour diminuer l’impact d’une vraie sentence. Mais par le fait même, on scrappe encore plus la vie de la victime. Mais fuck la victime, elle avait qu’à pas être au mauvais endroit au mauvais moment.

La victime de Turner avait des témoins de son agression, des preuves médico-légales, un dossier qui à première vue, semble en béton.

Mais, comme elle était inconsciente au moment de l’agression, son témoignage est irrecevable.

Donc, c’est son agresseur qui est le « seul témoin fiable » des événements précédant le moment où elle a été défendue par les deux cyclistes. Et son récit a changé drastiquement entre le moment où il a été arrêté, et celui où il a appris que sa victime ne se souvenait pas bien des événements.

Mais ce n’est pas suspect du tout ça…

Encore aujourd’hui, même avec un verdict de culpabilité hors de tous doutes, Turner et son père ne parlent que d’une erreur de jugement et de promiscuité causée par l’alcool. Il est complètement incapable de comprendre qu’il est responsable de ses actes et qu’il a fait quelque chose d’horrible. Pour lui, c’est un oups! d’ivrogne, comme s’il avait vomi sur le tapis du salon. On paie pour le nettoyage, on s’excuse et on passe à autre chose. Il est une pauvre victime qui s’est fait attaquer sans raison par deux cycliste enragés pendant qu’il faisait une séance de touche-pipi tout ce qu’il y a de plus normale avec une fille endormie derrière un container à vidange.

Ce con parle même d’aller faire des conférences dans les écoles secondaires pour prévenir les jeunes des dangers de l’abus d’alcool!

Et son père. Oh calisse de tabarnak son ostie d’écœurant de trou de cul de père, Dan Turner, qui fait le tour des journaux en disant que son fils paie « un prix fort pour vingt minutes d’action » et qu’il « n’a jamais été violent, même lors de cette soirée-là ».

La victime avait des bleus et des abrasions partout sur le corps, mais comme elle était inconsciente, ce n’est pas violent?

AVEC UN OSTIE DE NARCISSIQUE DÉCONNECTÉ DE LA RÉALITÉ COMME ÇA POUR L’ÉLEVER, PAS ÉTONNANT QUE BROCK TURNER SOIT DEVENU UN VIOLEUR QUI S’IGNORE.

Vous voulez savoir à quoi ressemble la culture du viol? Lisez la déclaration de la victime à la cour après la sentence. C’est une lecture difficile, mais essentielle. Cette jeune femme est impressionnante par son honnêteté, son courage, sa dignité et sa générosité. Elle me laisse sans voix.

http://www.buzzfeed.com/katiejmbaker/heres-the-powerful-letter-the-stanford-victim-read-to-her-ra

Je lève mon chapeau à sa famille (incluant son conjoint), en particulier sa sœur, qui l’ont soutenue sans faille et, surtout, aux deux jeunes hommes qui, ce soir-là, ont pris la décision de se « mêler de ce qui ne les regardaient pas ». Il faut plus de gens comme eux pour combattre les Brock Turner de ce monde.

Après le procès Ghomeshi, celui de Kesha contre Dr Luke, et 98% d’autres procès pour viols qui se terminent par un verdict de non culpabilité (je vous rappelle que seulement 7% des cas d’accusations de viol se retrouvent devant les tribunaux et seulement 4% des accusations sont fausses) on se dit qu’enfin un jury a crû la victime, et a reconnu un agresseur pour ce qu’il était. Mais même là, encore une fois, c’est la victime qui a payé le prix fort.

Il faut partager, et parler de ce cas, même s’il est dans un autre pays, c’est la même chose ici et vous le savez, ne vous mettez pas la tête dans le sable. Tant qu’on va continuer de protéger l’innocence jusqu’à preuve du contraire de l’accusé (ou l’accusée), sans offrir le même bénéfice du doute à la victime, tant que toutes les excuses sont bonnes pour diminuer la porté du geste, ou pour accuser la victime de «n’avoir pas sû se protéger» (dans le cas qui nous occupe, la consommation d’alcool de Brock excuse son geste, alors que celle de la victime l’aurait mise« en position de se faire abuser») c’est toujours la victime qui va payer, peu importe l’issue du procès.

Je crois à la présomption d’innocence, c’est un principe de base essentiel de notre système de justice. Cependant, dans les cas de violence sexuelle, et ce, peu importe le sexe de l’agresseur présumé et celui de la victime présumée, la victime est considérée comme coupable de mensonge jusqu’à preuve du contraire. Ce n’est pas un défaut de notre système de justice, c’est un handicap de notre société.

C’est la culture du viol, un système de pensé pernicieux qui résulte de l’importance et du tabou simultané qui entourent la sexualité dans notre société. On traite le sexe comme un droit acquis, on banalise les agressions sexuelles dans les œuvres de fiction (le viol est rendu un cliché facile pour choquer le public et provoquer une réaction du héros ou de l’héroïne) et on refuse d’en parler ouvertement de façon sérieuse et intelligente, que ce soit dans les écoles ou sur les réseaux sociaux. On n’apprend pas à nos enfants où se trouve la ligne entre le consentement et l’agression. On excuse avec toutes les raisons possibles et imaginables. Et on trouve toutes les excuses pour diaboliser les victimes : elles cherchent l’attention, elles ont eu une relation consentante, mais elles la regrettent et ne veulent pas passer pour une salope, elles veulent se faire de l’argent etc, etc, etc.

Pour ma part, je crois les victimes, jusqu’à preuve du contraire. Il est absolument possible de faire ça sans pour autant lyncher l’accusé. Il suffit simplement d’écouter, en FERMANT SA GUEULE ET EN GARDANT SES COMMENTAIRES POUR SOI.

Et en évitant de lire ou écouter les imbécilités de mononcles “experts” en agressions sexuelles comme Martineau et Duhaime.

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Keep preaching the Good Word, Tina.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Les Zexperts

Quand j’ai vu ceci:

J’ai tout de suite pensé à ceci:

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Preach, Sister!

Si Saint-Richard le Grand Penseur d’une Génération avait passé 5 minutes sur Google à faire des recherches sur les conséquences d’une agression sexuelle, il aurait entendu parler d’un phénomène très répandu chez les victimes de traumatisme: Le déni.

Une victime d’agression sexuelle NE VEUT PAS être une victime d’agression sexuelle. Ce genre de chose ne lui arrive pas, pas à elle, ça arrive aux filles qui ne font pas attention, qui se saoulent, qui portent des robes courtes, qui se promènent dans un stationnement désert à 3h du matin. Pas à elle.

Alors elle rationalise, elle relativise, elle « normalise ».

Le lien ci-haut vous mènera à une BD crève coeur dans laquelle l’auteur raconte comment elle a fait à déjeuner à son violeur le lendemain de son aggression. Oeuf, toast, bacon. Pas parce qu’elle avait peur qu’il ne soit violent avec elle, mais parce qu’elle voulait croire à une autre histoire que celle qui venait de lui arriver.

Beaucoup de victimes réagissent comme ça, elle vont sortir avec leur violeur, parce que si elles sont en couple avec lui, alors, l’agression n’est pas vraiment arrivée, non? C’est juste un chum qui avait trop le goût et qui ne pouvais plus s’arrêter, c’est juste qu’elle ne lui a pas dit non assez clairement, c’est pas VRAIMENT un viol, elle n’est pas une VICTIME.

Une victime, ça pleure tout le temps, c’est en position foetale dans la douche en train de pleurer, ça se coupe du monde, ça se laisse aller, ça porte un sac de jute et ça a le visage hanté par ses démons.

Hollywood aime nous montrer le viol. C’est choquant, ça fait réagir. Il y a deux sortes de viol à Hollywood:

Celui qui est tellement normalisé que c’est pratiquement la seule sorte de relation sexuelle que les femmes (Game of Thrones) ou les hommes (Sons of Anarchy) ont dans l’univers de la série. (J’adore ces deux séries, alors venez pas me tapper dessus à cause de ce commentaire, billet à venir: Ton film préféré est fucking raciste, mais c’est correct, ou comment Matante assume son obsession pour X-13). Tout le monde se fait violer, et ils sont tristes pendant un épisode, se vengent dans le deuxième et ensuite tout rentre dans l’ordre. (Exception faite de Gemma dans SOA, mais c’est les hommes qui ont la réaction clichée suite à leur aggression dans cette série)

Et tu as celui qu’on voit à Canal Vie, la pauvre victime qui après son agression, se coupe les cheveux, porte du linge trop grand, déménage dans une autre ville et refuse de se laisser approcher par qui que ce soit pendant des années jusqu’au jour où un homme patient avec un pénis magique la guérit de son traumatisme.

Et c’est celle-là, celle qui porte son traumatisme comme une affiche d’homme-sandwich qui est une femme qui s’est « VRAIMENT faites violer » pour citer Richard « Einstein était une cervelle d’oiseau comparé à moi » Martineau.

tina-fey-men-rape

Tina, tu me fais du bien!

Dans le cas de Martineau-la-huitième-merveille-du-monde, ce genre de commentaire ne m’étonne pas.  Il est généralement à côté de la plaque, comme quand il DEMANDE aux autoritées de la religion musulmane de déconcer publiquement le terrorisme et qu’il ironise sur le fait que les musulmans ne font pas de sortie publique pour désavouer l’EI.

C’est vrai que les catholique sont sortis EN MASSE dans les rues pour dénoncer l’IRA dans les années 70. Et que les chrétiens blancs d’Amérique sortent souvent en publique pour dénoncer HAUT et FORT le KKK. Il est sur Twitter, le twit, mais il ne suis pas bcp de musulmans pour dire qu’ils ne dénoncent pas l’EI, ils le font TOUS. LES. JOURS.

Et en passant, l’Islam n’as pas d’autoritées, ni de tête dirigeante. C’est justemement le problème numéro un de l’EI. Le Caliphe n’est pas RECONNU comme une figure d’autorité par la majorité des musulmans. L’Islam est une religion directe, sans prêtre, les imams sont des directeurs de prières, ils peuvent donner leur avis, mais ce ne sont pas l’équivalent des curés ici, le conduit entre le pratiquant et Allah est sans intermédiaires. Donc, pas de curé, d’éveque, d’archéveque, de cardinal ou de Pape pour « dénoncer au nom de la religion musulmane ». Bref,

old

Richard Martineau, mesdames et messieurs.

Mais revenons en au proces Ghomeshi (j’ai découvert cet après-midi que j’ai mal écrit son nom partout depuis une semaine, oh well…).

Est-il possible que Lucie DeCoutiere et les deux autres victimes aient menti?

Oui, c’est possible, les études ont en effet prouvé que les fausses accusations de viol existent.

dans 4% des cas

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Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que 96% des accusations sont vraies.

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4 (on arrêtàit ici avec les fausses accusations)

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Alors pourquoi on saute sur la moindre petite donnée qui ne colle pas pour accuser ces femmes de mentir? Pourquoi on hurle à leur face « INNOCENT JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE »? (Attention, je parles ici des présumées VICTIMES, oui, l’accusé ne doit pas être lynché sur la place publique, c’est le procès qui va déterminer sa culpabilité. Mais ne dites pas ça aux victimes, calvaire!)

La victime, elle aussi, est innocente jusqu’à preuve du contraire. Pourquoi l’accuser à premier abord de vouloir détruire la vie d’un homme pour une raison x ou y?

D’ailleurs, parlons-en donc de ces sois-disant raisons.

L’avocate de Ghomeshi, et ceux de Bill Cosby, disent que les accusatrices veulent se servir de ces accusations pour se faire de la publicité, et aider leurs carrières.

Ok. donnez-moi le nom D’UNE SEULE femme qui a fait carrière après avoir accusé quelqu’un de l’avoir violée?

Madona? Nop, elle n’a parlé de l’agression sexuelle qu’elle a subi qu’après être devenue une superstar.

Nathalie Simard? Ah, mais non! Elle c’était une VRAIE victime, ça compte pas. Et elle a pas vraiment fait une grande carrière après…

Ouais, non, une accusation d’avoir été agressée sexuellement, c’est pas vraiment avantageux pour la fille. Souvent, sa carrière va être foutue, si l’agresseur est un proche, la famille va être scrap, et si l’agresseur a été exhonéré (et même parfois quand il a été reconnu coupable), il n’y a pas grand homme qui va vouloir l’approcher, de peur de se faire accuser à son tour.

C’est ta parole contre celle de ton agresseur. Et lui, il a vu Fatal Attraction et Disclosure, et il va convaincre tout le monde que tu es Glen Close ou Demi Moore.

Et c’est facile en tabarnak. Parce que les Mononcle Richard Martineau n’attendent que le moment où tu vas bégayer pour hurler « AH! HA! JE L’SAVAIS! C’EST UNE MAUDITE MENTEUSE DE MARDE QUI VA DÉTRUIRE UN PAUVRE HOMME ET NUIRE AUX VRAIES VICTIMES QUI PLEURENT DANS LEUR SAC DU JUTE! »

Est-ce que Lucie DeCoutiere a menti en accusant Jian Ghomeshi d’agression? C’est possible.

Est-ce que le courriel qu’elle lui a envoyé le lendemain PROUVE qu’elle a menti?

NON

Est-ce que Richard Martineau a le droit ou la responsabilité de déterminer la culpabilité ou l’innocence de Jian Ghomeshi?

Allah soit béni, pas du tout, pas même un peu.

Matante Elise Out.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

 

Répondre de ses actes

Bon tout d’abord j’ai une chose à dire et je veux que ce soit très très très clair :

Je n’ai absolument rien à foutre de savoir si Michael Brown était un criminel ou s’il a provoqué l’agent Wilson ou non.

Tout comme je n’ai rien à foutre de savoir si le père du petit garçon de 5 ans décédé à Longueuil en février dernier conduisait dangereusement ou non.

Rien

À

Foutre

Du

Tout.

Ça n’a aucune espèce d’importance.

Que Brown ait oui ou non frappé Wilson au visage ne change rien au fait qu’il n’était pas armé (fait prouvé et corroboré par tous les témoins) et qu’il a reçu 6 balles.

Après l’affaire Zimmerman, excusez-moi si je prends le stéréotype du thug noir assoiffé de sang avec un sérieux grain de sel.

Le fait est qu’aux États-Unis, le racisme est encore très fort, il a seulement changé de forme et se fait plus subtil et pernicieux.

À Oklahoma City, un policier a été accusé par 8 femmes différentes de viol et d’attouchements sexuels, mais personne n’a voulu écouter les victimes parce qu’elles étaient des noires des quartiers malfamés. C’est une tactique ingénieuse après tout, on ne s’attaque qu’aux victimes que personne ne croira.

http://www.buzzfeed.com/claudiakoerner/8-women-testify-that-oklahoma-city-police-officer-sexually-a

Le mouvement des Birthers, ces Américains, incluant la grande intellectuelle Sarah Palin, qui demandent à voir le certificat de naissance du président est tellement ridicule. Ce serait drôle, si ce n’était pas si raciste. Voyons donc, un noir américain n’aurait jamais pu avoir l’opportunité de devenir Président! Oubliez le fait que sa mère est blanche, il a la peau foncée, il n’aurait pas dû recevoir une éducation suffisante pour avoir l’opportunité de se lancer en politique! Il a sûrement tout manigancé du Kenya, son vrai pays d’origine, et le parti démocrate cache sa vraie identité!

Et si vous regardez un peu les statistiques et l’historique en matière de relations raciales de la police de Ferguson et Saint-Louis… Oh boy…

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/11/25/les-fractures-de-ferguson_4528678_3222.html

J’ai toujours eu le plus grand respect pour la police, je déteste tous les mouvements anarchiques du genre Fuck the police, je n’aime pas quand on parle d’eux comme les bœufs, les chiens sales, les cochons, etc. Ce sont des représentants de l’ordre public, dont le travail est d’assurer la sécurité de tous, et en tant que citoyen, notre devoir est d’obéir aux lois (le Code de la route en est une, en passant…) et lorsqu’on ne le fait pas, d’en assumer les conséquences (oui ça inclus être inculpés pour vandalisme, la liberté d’expression donne le droit de critiquer le gouvernement sans peur de représailles, elle ne donne pas le droit d’agir comme des sauvages et de démolir le bien public ou le bien d’autrui).

Un système judiciaire parfait, ça n’existe pas et ça n’existera jamais, parce que le système judiciaire est créé et géré par des humains. Je suis donc tout à fait consciente qu’il y aura parfois des ratés (Guy Turcotte…). C’est notre devoir de citoyen dans ces cas de dénoncer ces injustices.

C’est ce qui est arrivé à Ferguson. Dès le moment de la mort de Mike Brown, la population a fait savoir son indignation face à la mort de ce jeune de 18 ans non armé. Encore une fois, je me fous ENTIÈREMENT de savoir s’il a injurié ou frappé Darren Wilson, il n’était pas armé et ce n’était pas un membre de gang. Je suis contre l’idée d’envoyer chier ou de frapper un policier, mais ça mérite la prison, pas 6 balles.

6 balles, pour un coup de poing au visage et un « you wouldn’t dare shoot me ».

6 balles.

Wilson n’essayait pas de se défendre, il a tiré 12 coups, dont 6 ont atteint sa cible, son intention était d’éliminer le suspect.

Le discours qu’il a tenu lors de la comparution devant le Grand Jury est éloquent, il ne parle de Brown qu’en terme de « it ». On jurerait l’entendre décrire une attaque de l’Incroyable Hulk. Pourtant, le taux de radiation gamma n’est pas particulièrement élevé au Missouri. Ce n’était pas un être humain, parce que sinon, Wilson serait coupable d’homicide (volontaire ou non). Il s’est défendu contre un « démon » de 18 ans qui faisait du vol à l’étalage et de la rébellion contre l’autorité.

Les manifestations ont rapidement tourné à la violence, et les images filmées en direct et montrées sur internet m’ont donné froid dans le dos.

Ce n’était pas une escouade antiémeute, c’était un bataillon de l’armée. Ce n’était pas des voitures de police, c’était des camions blindés de l’armée peints en noir avec le symbole du poste de police en blanc. Ce n’était pas des policiers, c’était des mercenaires.

Pourquoi les agents auraient pris la peine de retirer leur numéro d’identification avant d’aller appréhender des journalistes? DES JOURNALISTES, CALVAIRES, ILS ONT BRUTALISÉ UN JOURNALISTE DU PUTAIN DE WASHINGTON POST ET ONT REFUSÉ DE S’IDENTIFIER! Bref, n’importe quel malade aurait pu profiter du chaos pour se déguiser en policier et aller bûcher sur des gens pour le fun, les vraies polices refusaient de s’identifier, comment on aurait pu savoir que ce n’était pas une vraie police! Hyper intelligent comme tactique…

Non, vous ne me ferez pas avaler que c’est la « procédure normale », que c’est de la « force nécessaire ». Tu dois utiliser la force dans le cadre de ton travail, si cette force est justifiée, aucune raison de cacher son identité.

Le fait est que devant la réaction à la mort de Brown, le service de police de Ferguson a PANIQUÉ. Ils ont paniqué et refusent d’admettre qu’ils ont paniqué. Est-ce que la manifestation devait être contenue par la police? Oui, toutes les manifestations devraient l’être. Est-ce que la nature de cette manifestation demandait que les agents soient plus vigilants et mieux protégés? Oui, certainement, ils étaient l’objet de la colère. Est-ce que ça justifiait de sortir l’artillerie lourde et de transformer les rues de la ville en zone de guerre, de cacher leur identité afin d’éviter d’avoir à rendre compte de leurs actes et de traiter TOUS les manifestants comme des fous enragés?

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel_interactif/2014/08/21/ferguson-produit-d-une-longue-histoire-de-brutalites-policieres_4474169_4355770.html

Permettez-moi d’en douter. De ce que j’ai vu (en direct, dois-je vous rappeler, sans montage possible), des gens étaient armés de pancartes et de cris, et se sont fait traiter comme des terroristes en puissance.

Je ne nie pas qu’il y avait probablement des violents dans le tas, mais ce n’était pas très visible dans les vidéos que j’ai vu (EN DIRECT, je vous le rappelle, pas sur un site de nouvelles, parce que les journalistes étaient tenus à l’écart dans une zone très bien délimitée et sous la menace, mais sur Twich, filmé par des civils, sur leurs téléphones, une télé pas mal plus réalité que tous les épisodes des Kardashian).

Incident isolé, direz-vous? Qu’il le soit ou pas ne le rend pas moins inacceptable.

Est-ce que les agissements de Darren Wilson étaient justifiés? Je n’ai aucune certitude et je suis tout à fait prête à lui donner le bénéfice du doute, innocent jusqu’à preuve du contraire. La peur et la panique peuvent nous faire agir de façon très stupide et, à écouter son témoignage devant le Grand Jury, il était apparemment terrifié.

Le fait est qu’on ne le saura jamais. Que le Grand Jury a décidé que ça ne valait pas la peine qu’on se pose la question.

C’est inacceptable. Totalement inacceptable. Il y a eu mort d’homme, il DEVRAIT AUTOMATIQUEMENT y avoir une enquête et une poursuite judiciaire, ne serait-ce que pour prouver une fois pour toutes l’innocence de Darren Wilson. La décision du Grand Jury ne prouve pas qu’il était en droit de tirer 12 balles, tout ce qu’elle dit, c’est que son droit de tirer ou non n’a pas d’importance. On ne lui dira même pas « on comprend que t’étais sous l’adrénaline, ce n’était pas la meilleure décision du monde, mais on comprend. Va faire un ti cours de gestion de crises et on en parle plus. » On ne lui dira pas qu’il avait raison ou qu’il avait tors, on s’en fout.

C’est inacceptable. Policier ou non, TOUS les citoyens doivent répondre de leurs actes, tout le monde peu perdre le contrôle et les circonstances atténuantes existent, mais elles doivent êtres appliquées dans la détermination de la culpabilité d’une personne. Elles ne doivent pas servir d’excuse pour ne pas chercher à savoir si la personne est coupable ou non.

C’était la PIRE décision que le Grand Jury pouvait prendre.

Quel risque y avait-il à aller en procès? Un non-lieu, faute de preuves? Au moins ces preuves auraient été analysées par les avocats, rendues publiques, on aurait fait un EFFORT pour démontrer à la famille Brown que leur perte avait une valeur. Là, on leur dit « too bad, on n’a pas de temps à perdre avec la mort de votre fils ». Ça aurait gaspillé l’argent public peut-être? Et tous les frais que les manifestations et l’état d’urgence vont entraîner, c’est moins qu’un procès qui n’aurait peut-être pas fait taire les manifestants, mais les aurait certainement calmés un peu?

Je vous mets ici les commentaires d’un procureur sur la performance douteuse du DA McCulloch (En passant, la famille Brown et leur avocat avaient demandé qu’on assigne un autre Procureur pour la présentation devant le Grand Jury, puisque McCulloch est connu pour son penchant pro-police. La demande a été refusée…) En gros, elle démontre, exemple à l’appuis que McCulloch n’a même pas pris la peine de poser les questions de base, tel que : « Pensiez-vous que Brown était armé? ». La job a été butché. Soit McCulloch est incompétent, soit c’était délibéré.

https://t.co/JMYGRe4iGU

Vous me direz que la justice n’a pas à se soucier de l’opinion publique, qu’elle ne doit pas avoir de biais. Je suis d’accord, jusqu’à un certain point. La justice doit aussi servir le BIEN public, et donner ne serais-ce qu’une chance à la famille Brown de voir justice rendue pour la mort de leur fils aurait assuré le bien public. On ne demandait pas le lynchage de Darren Wilson, on demandait un procès. L’opinion publique n’a pas à influencer le verdict du procès, mais dans ce cas-ci, elle aurait dû influencer la décision de tenir le procès ou non. (Encore une fois, je vous mentionne Guy Turcotte, juste en passant de même…)

Ce n’est même pas une question de satisfaire la masse. Présentement la cote de confiance envers le service de police de Ferguson est très près de zéro. Genre, les policiers, leurs familles, leurs amis et le KKK local. Sans la confiance de la population, aucune force policière ne peut prétendre à la légitimité. Le procès aurait au moins redonné un peu d’espoir dans le système pour les gens de Ferguson, il aurait pu être tenu dans une autre juridiction, afin d’assurer la neutralité du jugement, et on aurait au moins pu se dire qu’on aura tout fait pour faire la lumière sur ce qui s’est passé. Mais on a préféré mettre le couvercle tout croche sur le presto et maintenant ça pète et ça déborde partout.

Oui, j’ai une opinion similaire en ce qui a trait à l’accident de février dernier à Longueuil. Que le père ait conduit 100 % prudemment ou non, une filature ne justifie pas de rouler à 120 dans une zone de 50, il n’était pas à la poursuite d’un individu armé et dangereux, il suivait un crosseur! Le policier devrait faire face à des accusations de conduite dangereuse ayant entraîné la mort et ce sera au juge de décider si c’était justifié ou non. Point final. Je suis donc très contente de la décision de la ministre de la Justice de confier le dossier à des procureurs indépendants.

C’est à ça aussi que la justice sert, à maintenir la confiance du public dans l’autorité légitime. Si elle n’arrive pas à le faire, elle perd sa légitimité.

Barak Obama doit être TELLEMENT en colère présentement, je m’attendais presque à entendre aux nouvelles se matin qu’il avait été hospitalisé. La déception est immense partout aux États-Unis et partout dans le monde occidental. Ce pays, qui se doit de par sa nature même d’être un exemple mondial, est encore aux prises avec les préjugés raciaux les plus simplistes, on donne zéro chance aux noirs américains et, quand ils réussissent on remet en cause leur légitimité. Ajoutez à cela l’énorme laxisme de la justice quand il est question d’agent de police (ce qui est aussi le cas au Québec) et je ne suis pas du tout étonnée que les USA soient en feu aujourd’hui.

Ce n’est pas mon pays, ce n’est probablement pas le vôtre, mais ne vous leurrez pas, ils donnent le ton au niveau mondial, qu’on le veuille ou non, et ce genre d’événement aura des répercussions partout à long terme, ne serait-ce qu’en servant d’exemple sur comment ne PAS gérer une crise de cette nature.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

LE CONSENTEMENT N’EST PAS OPTIONEL

Bon Matante est en tabarnak, en ostie, en câlisse, en tout ce que vous voudrez.

Dans la foulée de l’affaire Jian Ghomeshi (en résumé, le populaire animateur de la CBC a été accusé de comportements sexuels inappropriés et violents par 9 femmes à ce jour), la journaliste Sue Montgomery a pris Twitter d’assaut avec l’hashtag #BeenRapedNeverReported qui a généré une réponse à la fois peu surprenante et brise-cœur. Tellement de femmes qui traînent en silence un fardeau inimaginable, mon coeur se fend encore juste d’y penser.

La présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne et la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi ont ressenti, à la vue de cette vague déferlante de témoignages, le besoin de sortir de l’ombre et de parler publiquement, elles aussi, de leurs expériences avec la violence sexuelle.

Jeudi, la journaliste Michèle Ouimet a parlé dans un éditorial de La Presse du viol brutal qu’elle a subi à l’âge de 21 ans, mais surtout, des raisons pourquoi elle n’avait pas porté plainte et de la honte qu’elle avait ressentie et ressent toujours. http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/michele-ouimet/201411/06/01-4816422-la-honte.php

Le même jour, l’actrice canadienne Kate Hewlett (que j’adore d’un amour pur et profond) a aussi utilisé l’hashtag sur twitter pour parler du viol qu’elle a subi il y a 15 ans au mariage d’un couple d’amis et du fait qu’elle n’en avait pas parlé pour ne pas faire de peine à sa copine et son époux en entachant leur belle journée. J’ai éclaté en sanglots en lisant son simple message de moins de 140 caractères.

Lundi, l’ancienne vice-première ministre du Canada, Sheila Copps a parlé du viol qu’elle a subit il y a plus de 30 ans et de la façon dont la police avait refusé de donner suite à l’enquête.

Mesdames, je suis absolument dévastée de savoir que vous avez vécu cette terrible épreuve et vous avez tout mon amour et tout mon soutien.

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Une femme sur trois est agressée sexuellement dans sa vie, mais une grande proportion s’ajoute avec celles qui ont subi à un moment ou un autre, des attouchements non désirés. J’ai une amie qui s’est fait tripotée par un avocat en pleine réunion en dessous de la table. Ce n’était pas violent, mais que croyez vous qu’elle a pensé quand il lui a demandé de passer chercher des dossier à son bureau? Elle s’est arrangée pour ne pas y aller et elle a bien fait.

Je fais partie de la minorité chanceuse de femmes qui n’a jamais dû dans sa vie poser un geste ou subir un geste de nature sexuelle sans mon consentement. Ne vous leurrez pas, je fais partie d’une MINORITÉ, et j’en suis consciente.

Et je sais aussi que cet état de choses pourrait changer quelque part dans mon avenir. Les femmes plus âgées ne sont absolument pas à l’abri des agressions sexuelles, pas du tout. Ce n’est pas une question d’âge ou d’apparence.

Cet état de choses me fait sentir tellement impuissante et tellement en colère. Pourquoi la moitié de la population de la planète est-elle considérée comme étant née pour satisfaire les bas instincts d’une minorité de l’autre moitié de cette population?

Ce ne sont pas tous les hommes qui sont des agresseurs, ce n’est même pas la majorité, mais ceux qui le sont généralement protégés de façon inconsciente par la société. On minimise l’impact de leurs geste, on leur trouve des excuses et on cherche à ne pas ébruiter les choses. Il ne faut surtout pas en parler, ça ferait trop de vagues.

Quelqu’un peut me dire pourquoi, pourquoi, pourquoi grand dieux faut-il qu’à chaque fois qu’on parle d’agression sexuelle, il y ait une main métaphorique qui se lève dans l’audience pour nous mettre en garde contre les dommages que le discours de dénonciation pourrait créer? « Ça ne concerne pas personne ce que je fais dans ma chambre à coucher! », « Elle n’a rien dit pendant 2 jours/semaines/mois/ans, c’est parce qu’elle l’a regretté après coup et qu’elle veut se faire du capital de sympathie », « elle n’a pas dit non, ça veut dire qu’elle voulait », « à les entendre parler, on ne peut pas être spontanés au lit, c’est toujours du viol si on a pas un contrat signé et notarié » « faire l’amour à une femme ce n’est pas l’agresser, c’est ça que je comprends moi, c’est dans la nature des choses », « à ce rythme-là, on aura plus jamais le droit de baiser ».

FUCK. THAT. TOTAL. ROTTING. HORSESHIT.

(Je suis tellement en tabarnack, j’en oublie ma langue maternelle!!!!)

Qui est-ce qui détermine si le partenaire A est consentant dans une relation sexuelle?

LE PARTENAIRE A.

FUCKING

PERSONNE

D’AUTRE.

Nop, c’est pas toi, ni la police, ni le juge, ni la loi, ni Louise Deschâtelets, ni le Pape, ni Robert Downey Jr.

Personne ne me dira ce dont j’ai envie dans la vie. Personne n’a le droit de me le dire, personne n’a le droit de vous le dire non plus.

LES ÊTRES HUMAINS NE SONT PAS DES BIENS DE CONSOMMATION AU SERVICE DE LA LIBIDO D’AUTRUI.

Je me fous que vous ayez payé 300 millions de dollars pour un souper de homard albinos dans un hôtel 5 étoiles que vous avez fait construire au sommet du mont Everest pour l’occasion, si elle dit qu’elle n’était pas consentante, ELLE N’ÉTAIT PAS CONSENTANTE ET VOUS N’AVEZ PAS DE CIRCONSTANCES ATTÉNUANTES.

Rien à foutre que la seule façon que tu as de bander ce soit en giflant ta partenaire, chacun son kink et t’as le droit de vivre le tiens, mais si elle te dit qu’elle ne veut pas ou qu’elle change d’avis après la première claque, c’est TA JOB D’ARRÊTER TOUT ET DE PASSER À LA SUIVANTE. Si tu continues, tu es un agresseur, point final.

Elle vous a dit bonjour? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui pogniez une fesse.

Elle a une jupe courte? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui flattiez une cuisse.

Elle vous a embrassé? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous lui broutiez le minou.

Elle vous a fait une pipe? Ça ne veut pas dire qu’elle veut que vous la pénétriez.

Elle vous dit, « J’ai envie de toi » dans le bar? Ça ne veut pas dire qu’elle n’a pas le droit de changer d’idée rendue dans votre appartement.

Il n’y a pas de point de non-retour dans une relation sexuelle,

Il n’y a pas d’étape où on n’a pas le droit de changer d’idée,

Il n’y a pas de trop tard.

J’en ai ma claque des commentaires qui disent qu’une victime (femme ou homme) « aurait dû savoir dans quoi elle s’embarquait » quand elle se fait agresser, des commentaires sur ce qu’elle portait, ce qu’elle avait bu, son nombre de partenaires sexuels, ses habitudes au lit, sa carrière, etc.

Il n’y a pas de situation qui justifie d’agresser sexuellement une personne! Il n’y a pas de circonstances atténuantes pour un viol!

Je réclame le droit aux femmes d’avoir une vie sexuelle désinvolte au même titre que les hommes! Oui, je veux qu’on puisse suivre un gars qu’on a rencontré dans un bar chez lui et se le taper si ça nous tente et que ça ne devient pas NOTRE faute si on se retrouve dans un fossé le lendemain matin. Ce ne serait pas non plus la faute du gars si la situation était inversée!

De toute façon, ce n’est pas l’étranger au bar qui est le plus dangereux, c’est le gars que tu connais. Dans 80 % des infractions d’ordre sexuel en 2002, la victime connaissait son agresseur et la proportion n’a certainement pas baissé 12 ans plus tard.

Quand c’est ton chum qui décide que « ça me tente pas » ça ne veut rien dire parce qu’en tant que conjointe, c’est ta job de soulager ses envies, t’es pas avec un étranger que t’as rencontré il y a deux minutes!

Quand c’est ton frère ou ton cousin qui se glisse dans ta chambre, tu t’es pas fait sauter dessus au coin d’une ruelle sombre!

J’en ai MARRE qu’on blâme les victimes pour leurs agressions, qu’on dise qu’elles ou ils ont couru après, qu’elles ou ils auraient dû rester sobres, rester avec le groupe, s’habiller plus modestement, rester enfermés dans une cage dans un coffre-fort de banque pour éviter de se faire violenter.

NONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONONON!

Ce n’est pas à la victime de ne pas se faire agresser, c’est à l’agresseur de ne pas agresser!

Oui, vous devez dire à vos filles d’éviter les rues sombres, se méfier de leurs drinks, faire attention, parce que, malheureusement, les monstres existent, mais si le pire arrive, VOUS N’AVEZ AUCUN DROIT DE LUI DIRE « TU AURAIS DÛ ». CE N’EST PAS DE SA FAUTE!!!!!!

Saviez-vous qu’au Canada, avant les années 70, c’était légalement impossible de violer son épouse? Parce que dans les liens sacrés du mariage, on doit faire son devoir, que ça nous tente ou non.

On parle d’il y a moins de 50 ans, pas du Moyen-Âge!

Une prostituée se fait payer pour coucher avec un client, mais ça ne vous donne pas le droit de briser l’entente qui disait que votre 100 $ vous donnait droit à une pipe et la pénétrer de force! C’est quand même un viol! Si vous payez pour un café au resto, personne ne va vous laisser repartir avec une pizza en disant « ben fallait s’y attendre, on vend de la bouffe, c’est pas vraiment un vol, c’est notre job de nourrir le monde… »

Une actrice porno n’est plus un jouet sexuel dès qu’elle est en dehors de votre écran. Elle fait une job. C’est vrai que si elle travaille avec une compagnie réputée, elle peut choisir ses partenaires et s’amuser au travail, mais ça ne veut absolument pas dire qu’elle est une nymphomane qui vas vous enfourcher dès qu’elle va vous voir et ça ne lui enlève pas le droit de dire non! Personne de sain d’esprit ne va sacrer une volée à Daniel Radcliffe parce qu’il ne veut pas vous faire apparaître un patronus!

Blâmer les victimes, peu importe le crime, est un comportement répugnant que je n’expliquerai JAMAIS.

Les réseaux sociaux ont transformé des histoires déjà horribles en torture de tous les instants pour les victimes qui non seulement se voient blâmées pour leurs agressions, mais voient leurs agresseurs défendus sur la place publique comme étant victimes d’une pute qui cherche à détruire leur réputation.

LES ACCUSATEURS ONT AUSSI DROIT À LA PRÉSOMPTION D’INNOCENCE, COMME LES ACCUSÉS. Ils et elles disent la vérité jusqu’à preuve du contraire.

Oui les fausses accusations de viol ça existe… dans 4 % des cas… Alors lâchez-moi avec les « c’est surement une menteuse qui veut se faire du capital de sympathie » Les statistiques disent qu’il y a un maximum de chances qu’elle dise la vérité. La seule réaction raisonnable c’est de fermer sa gueule et de laisser la police enquêter calvaire.

En novembre 2011, Rehtah Pearson, une jeune fille de 15 ans s’est rendue dans la maison d’une amie près de chez elle en Nouvelle-Écosse. Le seul souvenir qu’elle a eu de cette soirée est une vague impression d’avoir vomi à un moment donné. Mais très rapidement, des photos de la jeune fille en train de se faire violer se sont mises à circuler sur internet et Rehtah a reçu le titre de « pute de l’année » à son école. Rehtah s’est retrouvée seule, face à une école hostile et une force de police qui refuse de donner suite à un cas de « rumeurs ». En 2013, elle a choisi de se pendre pour arrêter l’horreur qui avait envahi sa vie.

En août 2012, à Steubenville en Ohio, une jeune fille intoxiquée se retrouve à l’arrière d’une voiture avec des garçons. Son chandail et son pantalon lui sont retirés, elle est pénétrée avec les doigts par un de ses voisins de banquette et par un autre garçon une fois rendue à destination. L’un d’entre eux a même tenté de la forcer à lui faire une fellation, mais elle était trop partie pour réagir au pénis dans sa bouche. Le tout a été filmé et photographié par les autres personnes présentes. Toute cette documentation s’est retrouvée sur twitter, facebook et youtube. Au moment du procès, sur CNN, le reporter disait :

« Incredibly difficult, even for an outsider like me, to watch what happened as these two young men that had such promising futures, star football players, very good students, literally watched as they believed their lives fell apart…when that sentence came down, [Ma’lik] collapsed in the arms of his attorney…He said to him, ‘My life is over. No one is going to want me now. »

(Extrèmement difficile, même pour un étranger comme moi, de voir ce qui arrive à ces deux jeunes hommes qui avaient un futur si prometteur, des stars de l’équipe de football, de bons étudiants, de les regarder alors qu’ils voient leur vie s’effondrer… quand la sentence a été rendue [Ma’lik] s’est effondré dans les bras de son avocat… Il lui a dit « Ma vie est finie. Personne ne voudra de moi maintenant »)

Parce que la vie de la victime n’est pas ruinée elle…

Tabarnak.

Audrie Pott, 15 ans, à Saratoga, s’est suicidée en 2012, huit jours après qu’elle ait été violée et que des photos de son agression sexuelle se sont retrouvées sur les médias sociaux.

Les deux victimes des viols à l’école secondaire Torringthon au Connecticut ont été blâmées pour leur agression sur Twitter et leurs agresseurs ont été défendus vigoureusement par leur entourage.

JE NE COMPRENDS PAS. JE NE COMPRENDRAI

JAMAIS.

Comment peut-on traiter une jeune fille de 15 ans, qui était VISIBLEMENT inconsciente, et donc, totalement incapable de consentir a une relation sexuelle, de pute et traiter ses agresseurs en victime de salope qui ruine leur vie?

Comment peut-on agir ainsi et prétendre appartenir au genre humain???

Comment peut-on excuser de la violence sexuelle en disant « boys will be boys »

No they will not, they are supposed to become men for fuck’s sake!

Les exemples que je vous ai donnés concernent des victimes et des AGRESSEURS adolescents. Je regarde des photos de la fille de ma soeur qui a l’âge de Retha et Audrie au moment de leurs viols et j’ai froid dans le dos…

Mais ce n’est pas mieux chez les adultes…

Des théories ridicules circulent disant qu’une femme ne peut pas tomber enceinte des suites d’un viol, car son corps aurait une « défense naturelle » qui empêcherait la fécondation en cas de traumatisme. Donc si une femme tombe enceinte, ce n’était pas un viol.

Allez raconter ça à un biologiste qu’il vous éclate de rire en pleine face!

Le taux de testostérone, cette fameuse excuse miracle qui régit la violence et la drive sexuelle des êtres humains, combinée aux phéromones, qui apparemment feraient perdre tout le contrôle d’un homme sur ses actions. Certain, c’est très scientifique et surtout pas du tout insultant comme insinuation que tous les hommes sont des bêtes incontrôlables juste pour excuser quelques écœurants dans la gang. Way to go boys!

L’habitude encore très présente chez la police, mais aussi dans les cours de justice, de décrire dans les détails l’habillement d’une présumée victime. Pourtant, il n’y a pas de dispositions dans la loi qui parlent d’un habillement quelconque qui rendrait une relation non consentante légale.

Le médecin militaire qui dit à son patient en soignant les blessures à son anus « son, men don’t get raped. »

CeeLoo Green, qui dit sur Twitter que si la victime ne se souvient de rien, ce n’est pas du viol, car un viol, c’est traumatisant et on se souvient d’un événement traumatisant.

COMMENT PEUT-ON PENSER UNE CHOSE PAREILLE?

Jian Ghomeshi a tout d’abord parlé d’habitude avec le rough sex pour expliquer les premières accusations avant de se fermer comme une huitre lorsque je les accusations se sont multipliées. Chose, t’aurais peut-être dû t’assurer qu’elles étaient d’accord avant de les étrangler. Le BDSM n’est pas une excuse pour faire du mal à quelqu’un!

Comment peut-on appeler la pénétration d’une personne alors qu’elle est raide, les dents serrées, qu’elle pousse sur nos épaules ou qu’elles n’a aucune conscience de ce qui se passe autour d’elle “faire l’amour” ou même “baiser”. Quel plaisir peut-on trouver à ce genre de rencontre?

Alain Vadeboncoeur explique ses propres sentiments sur la culture du viol d’une façon éloquente qui m’a touchée profondément. http://bit.ly/1wCz5LH

La culture du viol EXISTE et il est temps de se sortir la tête du sable. Il faut TOUS en tant que citoyens faire notre part, en dénonçant les agresseurs, en écoutant les victimes et en leur donnant le bénéfice du doute et en éduquant nos enfants sur la sexualité.

Il faut que les garçons et les filles sachent ce qu’est une relation sexuelle consentante et qu’ils le sachent AU MOMENT DE LA PUBERTÉ.

Oui, il y a beaucoup d’exemples de sexualité et de relations malsaines dans la culture (50 Shades of Grey est une relation tellement abusive, j’ai envie de créer une machine qui rendrait Christian Grey réel pour pouvoir le foutre en prison personnellement), mais si les femmes au foyer américaines avaient appris comment repérer une relation abusive, elles ne penseraient pas qu’un gars qui te tape violemment dessus a coup de ceinture et qui ne s’arrête même pas quant tu éclates en sanglots est un bon dominateur et que c’est kinky,  ce ramassis d’ordures ne serait pas devenu un best-seller.

Ce n’est pas à la porno à apprendre à vos fils comment agir avec une femme, ce n’est pas à la porno à apprendre a vos fille comment vivre leur sexualité, calvaire!

Parler de sexualité avec les jeunes (que ce soit avec les parents ou à l’école) devrait être un processus constant qui débute dès le moment où ils demandent comment sont faits les bébés. Pas besoin de parler de viol à un gamin de 5 ans, mais on parle d’amour, d’affection et de câlins.

On explique à sa petite fille que si son ami à l’école ne veut pas qu’elle lui prenne la main, c’est vrai que ce n’est pas le fun, mais il ne faut pas insister, c’est lui qui décide, c’est sa main à lui.

Et même chose si c’est votre fils, c’est cute qu’il aime sa voisine, mais si elle ne veut rien savoir de lui, il faut lui apprendre à passer à autre chose et bien lui faire comprendre que ce n’est pas de sa faute à lui si elle ne l’aime pas, mais ce n’est pas de sa faute à elle non plus.

Pas toujours évident, je vous l’accorde, mais qui a dit qu’élever des enfants l’était?

Dès le moment où votre partenaire cesse de démontrer de l’enthousiasme pour ce que vous lui faites, CE N’EST PLUS DU SEXE.

Est-ce que ça veut dire qu’on n’a pas le droit d’être mauvais au lit?

YEP.

Heureusement, être bon au lit, ça s’apprend et il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Si votre blonde n’a visiblement pas de fun, vous arrêtez tout.

Ensuite, vous lui demandez si elle veut continuer, et ce qu’elle a envie que vous lui fassiez pour la remettre dans le goût.

Si elle ne sait pas, testez quelques trucs, soyez créatifs, la bouche et les doigts sont souvent pas mal plus efficaces que Pablo le Pénis Protubérant pour faire geindre votre copine. Allez-y doucement pour ne pas lui faire mal et surveillez ses réactions.

Si elle ne veut pas continuer, vous allez dans la salle de bain, vous vous faites couler une bonne douche, vous flattez un peu Pablo et vous allez faire dodo.

AUCUNE AUTRE RÉACTION N’EST ACCEPTABLE. CONDUISEZ-VOUS COMME DES ADULTES, SI VOUS VOULEZ LES PRIVILÈGES D’UNE VIE ADULTE.

Et si quelqu’un vous force à faire quoi que ce soit contre votre volonté, parlez, dites-le, dénoncez.

Je vais vous croire, ce n’est pas votre faute.

Matante Elise Out.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

C’est la faute d’Elliot Rodger

Ok, matante sera pas drôle dans celui-ci.

J’ai à quelques reprises parlé de ma conversion au féminisme. La vérité est que ce fut plutôt un éveil. Et l’éveil a été brutal en christ.

http://www.doctornerdlove.com/2014/05/elliot-rodger-price-toxic-masculinity

Le 23 mai 2014, Elliot Rodger a poignardé 3 personnes dans son appartement d’Isla Vista, une ville universitaire de Californie, il est ensuite parti et en a tué 3 autres et blessé 13 avant de perdre la vie.

Elliot Rodger a fait tout ça parce qu’il était vierge. À 22 ans, il était toujours vierge et il trouvait que c’était une insulte personnelle et une injustice inacceptable et quelqu’un devait payer. Dans son vocabulaire, les femmes étaient à blâmer pour sa virginité, car elles lui avaient refusé l’accès au sexe.

Rapidement les médias se sont jetés sur l’histoire et ont mis de l’avant ses potentiels problèmes de santé mentale afin d’expliquer son geste.

Bull. fucking. shit.

Ravaillac était fou, mais il a tué Henri IV parce qu’il baignait dans une atmosphère violente dans laquelle il entendait quotidiennement des gens appeler à la mort du roi païen.

Richard Henry Bain est probablement fou, mais il a tué une personne et en a blessé une autre en tentant d’atteindre Pauline Marois parce qu’il a été nourri des histoires prédisant un holocauste anglophone dans le cas d’une victoire du PQ.

Un problème de santé mentale peut être un élément de la situation, et même un élément très important, mais ce n’est pas une excuse pour occulter les phénomènes sociaux qui poussent ces gens à agir. C’est facile de dire « il est fou » et de passer à autre chose, en ignorant la toxicité qui a allumé le feu. Dans le cas de Rodger, la masculinité toxique. Ce schéma de pensée qui dit à la fois que les femmes sont des biens de consommations promis aux hommes à l’âge adulte, que la valeur d’un homme augmente à chaque femme avec laquelle il couche, et que celle d’une femme diminue avec chaque homme avec lequel elle couche. Dans cette équation, une vierge vaut 100%, un puceau, 0%. Dans cette logique, un vierge de 22 ans est soit défectueux, ou quelqu’un lui a mis des bâtons dans les roues.

L’idée que les femmes sont les Gatekeepers de la sexualité, qu’elles sont hypergames, incapable d’amour inconditionnel, et qu’elles ont la tâche de « donner » du sexe et donc lorsqu’un homme n’a pas de sexe, on lui « dénie un droit » est extrêmement répandue et est tellement profondément inscrite dans notre société qu’avant la tuerie d’Isla Vista, je n’avais JAMAIS remarqué ce système de pensée.

Maintenant je le vois partout, et ça me fait chier. Ce genre de logique justifie la violence et la déshumanisation des femmes et elle est PARTOUT.

  • Elle est dans l’idée qu’une femme ne couche avec un homme que pour améliorer son statut social ou pour « se faire vivre ».
  • Elle est dans l’idée que seul les « mâles alphas » ont droit à une sexualité (c’est de la bullshit même chez les animaux)
  • Elle est dans l’idée que l’amitié entre un homme et une femme est impossible et que de suggérer autrement est insultant pour l’homme. (l’ostie de Friendzone, je me réveille la nuit juste pour pouvoir haïr l’ostie de Friendzone).
  • Elle est dans l’idée qu’une personne est « out of your league » et que vous n’arriverez jamais à l’intéresser, donc, ça sert à rien de faire des efforts.
  • Elle est dans l’idée que si une fille est habillée sexy, c’est parce qu’elle « fait de la pub » pour avoir du sexe. Et si elle dit non, c’est une agace.

Dans la foulé des événements et au fur et à mesure qu’on en apprenait plus sur les idées d’Elliot Rodger, les femmes sur twitter ont commencé à partager leurs expériences avec le sexisme et la misogynie violente avec le hashtag #YesAllWomen et le floodgate s’est ouvert.

Je me suis rendue compte que oui TOUTES les femmes ont eue à un moment ou un autre peur pour leur sécurité à cause de leur genre. Pour ma part, j’ai, à plus d’une reprise, dû prendre des détours pour rentrer chez moi quand je prend mes marches quotidiennes parce qu’un gars à qui j’ai dit bonjour en passant, comme je le fais à toutes les personnes que je croise, s’est mis à me suivre. J’ai, à plus d’une reprise, sursauté quand une voiture qui passe m’as klaxonné et qu’un gars à moitié sorti de la fenêtre m’a crié « grosse torche ».

Je me suis rendue compte que la violence et l’agressivité envers les femmes sont tellement répandus que notre société ne les voient pas. Qu’on dit d’Elliot Rodger qu’il est fou, mais on occulte le fait que sa tuerie est un crime misogyne.

(et avant que vous ne me sortiez une fierté nationale mal placée en parlant de la culture des USA qui est misogyne, mais on est tellement mieux ici au Québec, laissez-moi vous rappeler que:

  • Guy Turcotte a tué ses deux enfants pour se venger de son ex qui est partie avec un autre homme.
  • François Tartamella a tué son ex femme et la fille de celle-ci quand il a perdu les pédales parce qu’elle aurait PEUT-ÊTRE couché avec quelqu’un lors d’un voyage à Cuba qu’elle a fait après leur séparation.
  • La police de Montréal a dû publier des recommandations aux femmes de la métropole de ne pas prendre de taxis seules pour éviter une agression sexuelle.
  • Le fait que l’absence de non a été interprété comme un oui par le jury dans la poursuite pour agression sexuelle contre le l’adjudant André Gagnon.
  • MARC LÉPINE)

La réaction d’une grande partie de la communauté internaute masculine (et même d’une quantité inquiétante de femmes) à la lecture du hashtag #YesAllWomen?

Une prise de conscience des effets des gestes inappropriés que certains hommes ont envers les femmes et des gestes concrets pour les dénoncer?

Une simple reconnaissance empathique de la réalité d’être une femme, du genre « wow, c’est vraiment poche, je suis désolé que vous ayez à subir ce genre de choses »?

Ah vous êtes cute! Quelques personnes ont réagit ainsi et ce fut énormément apprécié, certains hommes ont même participé au #YesAllWomen en partageant des événements dont ils avaient été témoins, mais la réaction la plus vocale a été de créer le hashtag #NotAllMen. Dans le sens de « oui, mais c’est pas tous les hommes qui sont comme ça… »

  1. Euh, c’est pas ce qu’on disait, on disait que toutes les femmes ont subi la misogynie, pas que tous les hommes sont misogynes…
  2. Ah ok, donc comme il n’y a qu’un seul creep qui me talonne et qui insiste pour que j’ailles prendre un verre avec lui quand je marche dans la rue, c’est pas grave, il n’y a pas du tout de problème! Fious! Je suis soulagée! Je vais prendre un sac de M&M et en tremper 2 dans le cyanure. Allez-y prenez vous des M&M! Il n’y a pas de problème, #NotAllM&M.

Ou si vous préférez, en langage approprié pour la maturité des intervenants du #NotAllMen: Oh, PARDON mes pôv ti pouts, en parlant de nos expériences, on avait oublié que vous existiez!!! Honte à nous, méchantes filles…

Ces gars essayaient de s’immiscer dans une conversation qui n’était pas à propos d’eux. Ils essayaient de détourner une discussion au sujet des femmes, pour en faire une apologie de la gent masculine. Ils voulaient qu’on valide leur identité et qu’on les rassurent en leur disant: oui, on sait que TOI t’es pas un méchant, on t’aime toi. Comme un enfant de 4 ans qui demande à toute les 5 minutes à maman « Je suis un bon garçon moi, hein maman? »

Mon ti pout, si le fedora te fait pas, pas besoin de te défendre, ok?

Je ne suis pas parvenue à cette conclusion seule avec mes ovaires frustrés, la personne qui m’a fait réaliser en premier la toxicité réelle du #NotAllMen est Harris O’Malley, aka Dr NerdLove. Un gars.

Bien entendu, les gars qu’il a confrontés et à qui il a dit que cette conversation ne les concernaient pas l’ont immédiatement accusé d’être un White Knight.

Un quoi?

Le white knighting est l’idée selon laquelle un gars va défendre une femme seulement pour se mettre dans ses bonnes volontés. Parce que Dieu sait que tout effort fait à l’avantage d’une femme n’as qu’un seul et unique but: L’accès à son vagin.

Parce que c’est la seule chose à laquelle les femmes sont bonnes, am I right?

Plus je lisais sur le sujet de la masculinité toxique et les événements de Isla Vista, plus je tombais sur des déclarations féministes et plus je me rendais compte d’une chose hyper simple, mais hyper puissante:

Je suis une féministe. Et je peux changer les choses en déclarant que je suis une féministe. Et en expliquant ad nauséam ce qu’est le féminisme.

  • Le féminisme dit qu’Elliot Rodger avait tort: sa virginité ne faisait pas de lui un sous-homme, il n’était pas lésé dans ses droits et les femmes ne lui ont pas barré la route vers le statut de vrai homme.
  • Le féminisme dit que les hommes valent autant que les femmes, et que les femmes valent autant que les hommes et le nombre de partenaires sexuels d’une personne n’as rien à voir avec sa valeur, les gens ne sont pas des biens de consommation qui perdent ou prennent de la valeur selon « l’usure ».
  • Le féminisme dit qu’un homme n’a pas à être un athlète pour être intéressant.
  • Le féminisme dit que l’hypergamie, c’est de la bullshit, parce qu’on peut avancer socialement par nous-même, il n’est pas nécessaire de le faire en couchant avec des hommes importants.
  • Le féminisme dit que la sexualité est un travail de collaboration et non pas une faveur qui doit être accordée.
  • Le féminisme dit que le consentement ce n’est pas travailler à éviter un non, mais obtenir un oui enthousiaste.

Je ne hais pas Elliot Rodger. J’ai plutôt un énorme sentiment de tristesse quand je pense à lui, à combien il devait souffrir.

Mais je hais ses opinions, viscéralement. Et je n’accepterai JAMAIS sa logique.

Je lutterai jusqu’à mon dernier souffle pour prouver qu’il avait tort.

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