C’est drôle quand même de voir un gars comme Duhaime, qui fait 150 000$ par année pour une job botchée (je l’ai personnellement surpris à deux reprises à commenter des articles qu’il n’avait pas lu et 99% de ce qu’il dit est copié/collé de The Rebel) pendant environ 20h semaine, commenter les salaire et les horaires des employés de la SAQ comme s’ils étaient gras dur.
Je travaille comme agente de secrétariat (je suis une secrétaire, ok? J’aime pas ça qu’on essaie de diminuer ma job en sortant des euphémismes comme adjointe administrative ou agente de secrétariat, être secrétaire, c’est pas honteux, c’est une job importante et névralgique) au gouvernement du Québec. Je suis une fonctionnaire dans le pur sens du terme, avec les avantages qui viennent avec. Je suis « gras dur » si on crois les chroniqueurs qui font 4/5 fois mon salaire annuel.
Parlons-en donc de mon salaire annuel. Ostie qu’on a peur de parler d’argent, hein? Ben voilà : Je fais 27,14$ de l’heure, avec un 35 heures par semaine garanti , 44 507$ par année (ces infos sont publiques sur le site du conseil du Trésor, vous pouvez les vérifier vous-même).
Et j’arrive pas.
J’arrive juste pas à la fin de mon deux semaines entre mes paies.
J’ai pas du tout un train de vie princier, je ne voyage pas, mon loyer est probablement le moins élevé de Chaudière-Appalaches, je mange rarement au resto, (je suis la Reine des bouffes les moins cher possible chez McDonald’s, mon frère Philippe peut en témoigner) mes meubles sont tous usagés sauf un que j’ai acheté après avoir économisé pendant 8 mois et qui était à 70% de solde, mon linge m’a été en majorité donné (merci à ma tante Jocelyne, ma tante Aline et la mère de Fabienne), mes animaux de compagnies m’ont été confiés en adoption sans frais, je n’ai fait aucune dépense de luxe dans les trois dernières années (2 500$ pour ma machine à apnée, c’est pas du luxe, c’est un traitement médical) je gratte partout comme une folle, je comprend pas pourquoi j’ai pas perdu de poids, parce que je saute des repas ou je ne mange pas assez pour être rassasiée régulièrement, (ça doit être le stress, j’imagine), j’ai des pincements au coeur chaque fois que j’ouvre mon compte en banque.
J’arrive pas.
À 44 507$ par année, garanti, j’arrive juste pas.
Alors quand les employés temps partiel de la SAQ disent qu’ils n’arrivent pas à avoir un niveau de vie décent et une situation financière stable, je les crois.
Quand les syndicats et les intervenant en lutte contre la pauvreté disent que le salaire minimum, c’est pas assez pour vivre, je les crois.
C’est ben facile de comparer les salaires des uns et des autres et de dire qu’on doit pas se plaindre parce que d’autre ont moins, mais cet argument néglige un point important: ceux qui ont moins méritent EUX AUSSI d’avoir plus.
T’as beau faire 50$ de l’heure, quand, à la banque, le minimum d’heure que tu peux garantir de faire par semaine c’est 3, ben il vont calculer ta capacité à rembourser comme si tu faisais 150$ par semaine et t’iras pas chier loin avec ça.
Je crois aux revendications de TOUS les travailleurs en grève, public et privé.
Je crois au droit pour TOUS les travailleurs d’avoir des conditions de travail décentes et sécuritaires et d’avoir des conditions financières vivables.
Je crois que tout le monde qui travaille à temps plein mérite AU MOINS 44 507$ par année et 20 jours de vacances et 10 jours de maladies acumulables.
Et je crois qu’après 15 ans, esti, tu mérite un temps plein garanti à ta job, peu importe la job, public ou privé.
Et je suis prête à me battre pour vous aider à les avoir si vous les exigez. Je vais boycotter vos magasins tant que les négociations ne seront pas conclues et je jure devant Dieu ou toute autre force naturelle ayant menée à la création de l’univers que je ne briserai JAMAIS vos lignes de piquetage.
Je vais voter pour des politiciens qui se soucient vraiment des travailleurs, je vais signer et partager les pétitions et appuyer publiquement les projets de réformes des lois du travail pour vous aider à avoir au minimum au moins que moi. Parce que vous le méritez tabarnak.
Et quand à Éric Duhaime, il devrait aller se tapper les madames frustrés qui demandent à parler au gérant parce que le vin que le chroniqueur de Salut Bonjour a recommandé est back order pendant 15 ans à temps partiel et qu’il essaie de vivre sur ce budget avant de chier sur la tête du monde. La méchanceté et la négativité, c’est beaucoup plus facile que l’empathie et la réflexion, c’est pour ça ça que c’est l’apanage des paresseux.
Brock Turner est un violeur. Je peux me permettre de l’affirmer, sans détour, car il a été reconnu coupable, de façon unanime, par un jury, de trois chefs d’accusation d’agression sexuelle.
En janvier 2015, Brock a profité de l’état d’ébriété d’une jeune femme pour la traîner derrière un container de vidanges, la coucher par terre sur l’asphalte, lui retirer son cardigan, lever sa robe pour libérer ses seins, lui enlever sa petite culotte, la pénétrer avec ses doigts et j’en passe.
Il serait sans aucun doute allé encore beaucoup plus loin, si deux étudiants suédois qui passaient par là à vélo n’étaient pas intervenus.
Brock a été reconnu coupable, sans l’ombre d’un doute raisonnable.
C’est un fait. Brock Turner est un violeur.
Mais, même avec un jugement de culpabilité, sa victime n’a pas droit à la justice. Le juge a décidé de lui donner une peine bidon de 6 mois avec probation pour « diminuer l’impact d’une sentence complète » (la recommandation de la Couronne était de 6 ans, la peine minimale dans ce genre de cas, la maximale étant de 14 ans), parce que c’était sa première offense, qu’il est jeune et que c’est un champion de nage, qu’il est riche et qu’il est blanc qu’il ne « représente pas un danger immédiat pour le public. »
Sérieusement, on dit aux victimes de parler, de dénoncer, que si on veut que ça change, il ne faut pas garder le silence. Et ensuite, on leur fait traverser l’enfer pendant une ou plusieurs années, et ça fini avec 6 mois avec sursis pour diminuer l’impact d’une vraie sentence. Mais par le fait même, on scrappe encore plus la vie de la victime. Mais fuck la victime, elle avait qu’à pas être au mauvais endroit au mauvais moment.
La victime de Turner avait des témoins de son agression, des preuves médico-légales, un dossier qui à première vue, semble en béton.
Mais, comme elle était inconsciente au moment de l’agression, son témoignage est irrecevable.
Donc, c’est son agresseur qui est le « seul témoin fiable » des événements précédant le moment où elle a été défendue par les deux cyclistes. Et son récit a changé drastiquement entre le moment où il a été arrêté, et celui où il a appris que sa victime ne se souvenait pas bien des événements.
Mais ce n’est pas suspect du tout ça…
Encore aujourd’hui, même avec un verdict de culpabilité hors de tous doutes, Turner et son père ne parlent que d’une erreur de jugement et de promiscuité causée par l’alcool. Il est complètement incapable de comprendre qu’il est responsable de ses actes et qu’il a fait quelque chose d’horrible. Pour lui, c’est un oups! d’ivrogne, comme s’il avait vomi sur le tapis du salon. On paie pour le nettoyage, on s’excuse et on passe à autre chose. Il est une pauvre victime qui s’est fait attaquer sans raison par deux cycliste enragés pendant qu’il faisait une séance de touche-pipi tout ce qu’il y a de plus normale avec une fille endormie derrière un container à vidange.
Ce con parle même d’aller faire des conférences dans les écoles secondaires pour prévenir les jeunes des dangers de l’abus d’alcool!
Et son père. Oh calisse de tabarnak son ostie d’écœurant de trou de cul de père, Dan Turner, qui fait le tour des journaux en disant que son fils paie « un prix fort pour vingt minutes d’action » et qu’il « n’a jamais été violent, même lors de cette soirée-là ».
La victime avait des bleus et des abrasions partout sur le corps, mais comme elle était inconsciente, ce n’est pas violent?
AVEC UN OSTIE DE NARCISSIQUE DÉCONNECTÉ DE LA RÉALITÉ COMME ÇA POUR L’ÉLEVER, PAS ÉTONNANT QUE BROCK TURNER SOIT DEVENU UN VIOLEUR QUI S’IGNORE.
Vous voulez savoir à quoi ressemble la culture du viol? Lisez la déclaration de la victime à la cour après la sentence. C’est une lecture difficile, mais essentielle. Cette jeune femme est impressionnante par son honnêteté, son courage, sa dignité et sa générosité. Elle me laisse sans voix.
Je lève mon chapeau à sa famille (incluant son conjoint), en particulier sa sœur, qui l’ont soutenue sans faille et, surtout, aux deux jeunes hommes qui, ce soir-là, ont pris la décision de se « mêler de ce qui ne les regardaient pas ». Il faut plus de gens comme eux pour combattre les Brock Turner de ce monde.
Après le procès Ghomeshi, celui de Kesha contre Dr Luke, et 98% d’autres procès pour viols qui se terminent par un verdict de non culpabilité (je vous rappelle que seulement 7% des cas d’accusations de viol se retrouvent devant les tribunaux et seulement 4% des accusations sont fausses) on se dit qu’enfin un jury a crû la victime, et a reconnu un agresseur pour ce qu’il était. Mais même là, encore une fois, c’est la victime qui a payé le prix fort.
Il faut partager, et parler de ce cas, même s’il est dans un autre pays, c’est la même chose ici et vous le savez, ne vous mettez pas la tête dans le sable. Tant qu’on va continuer de protéger l’innocence jusqu’à preuve du contraire de l’accusé (ou l’accusée), sans offrir le même bénéfice du doute à la victime, tant que toutes les excuses sont bonnes pour diminuer la porté du geste, ou pour accuser la victime de «n’avoir pas sû se protéger» (dans le cas qui nous occupe, la consommation d’alcool de Brock excuse son geste, alors que celle de la victime l’aurait mise« en position de se faire abuser») c’est toujours la victime qui va payer, peu importe l’issue du procès.
Je crois à la présomption d’innocence, c’est un principe de base essentiel de notre système de justice. Cependant, dans les cas de violence sexuelle, et ce, peu importe le sexe de l’agresseur présumé et celui de la victime présumée, la victime est considérée comme coupable de mensonge jusqu’à preuve du contraire. Ce n’est pas un défaut de notre système de justice, c’est un handicap de notre société.
C’est la culture du viol, un système de pensé pernicieux qui résulte de l’importance et du tabou simultané qui entourent la sexualité dans notre société. On traite le sexe comme un droit acquis, on banalise les agressions sexuelles dans les œuvres de fiction (le viol est rendu un cliché facile pour choquer le public et provoquer une réaction du héros ou de l’héroïne) et on refuse d’en parler ouvertement de façon sérieuse et intelligente, que ce soit dans les écoles ou sur les réseaux sociaux. On n’apprend pas à nos enfants où se trouve la ligne entre le consentement et l’agression. On excuse avec toutes les raisons possibles et imaginables. Et on trouve toutes les excuses pour diaboliser les victimes : elles cherchent l’attention, elles ont eu une relation consentante, mais elles la regrettent et ne veulent pas passer pour une salope, elles veulent se faire de l’argent etc, etc, etc.
Pour ma part, je crois les victimes, jusqu’à preuve du contraire. Il est absolument possible de faire ça sans pour autant lyncher l’accusé. Il suffit simplement d’écouter, en FERMANT SA GUEULE ET EN GARDANT SES COMMENTAIRES POUR SOI.
Et en évitant de lire ou écouter les imbécilités de mononcles “experts” en agressions sexuelles comme Martineau et Duhaime.
Keep preaching the Good Word, Tina.
Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com
Si Saint-Richard le Grand Penseur d’une Génération avait passé 5 minutes sur Google à faire des recherches sur les conséquences d’une agression sexuelle, il aurait entendu parler d’un phénomène très répandu chez les victimes de traumatisme: Le déni.
Une victime d’agression sexuelle NE VEUT PAS être une victime d’agression sexuelle. Ce genre de chose ne lui arrive pas, pas à elle, ça arrive aux filles qui ne font pas attention, qui se saoulent, qui portent des robes courtes, qui se promènent dans un stationnement désert à 3h du matin. Pas à elle.
Alors elle rationalise, elle relativise, elle « normalise ».
Le lien ci-haut vous mènera à une BD crève coeur dans laquelle l’auteur raconte comment elle a fait à déjeuner à son violeur le lendemain de son aggression. Oeuf, toast, bacon. Pas parce qu’elle avait peur qu’il ne soit violent avec elle, mais parce qu’elle voulait croire à une autre histoire que celle qui venait de lui arriver.
Beaucoup de victimes réagissent comme ça, elle vont sortir avec leur violeur, parce que si elles sont en couple avec lui, alors, l’agression n’est pas vraiment arrivée, non? C’est juste un chum qui avait trop le goût et qui ne pouvais plus s’arrêter, c’est juste qu’elle ne lui a pas dit non assez clairement, c’est pas VRAIMENT un viol, elle n’est pas une VICTIME.
Une victime, ça pleure tout le temps, c’est en position foetale dans la douche en train de pleurer, ça se coupe du monde, ça se laisse aller, ça porte un sac de jute et ça a le visage hanté par ses démons.
Hollywood aime nous montrer le viol. C’est choquant, ça fait réagir. Il y a deux sortes de viol à Hollywood:
Celui qui est tellement normalisé que c’est pratiquement la seule sorte de relation sexuelle que les femmes (Game of Thrones) ou les hommes (Sons of Anarchy) ont dans l’univers de la série. (J’adore ces deux séries, alors venez pas me tapper dessus à cause de ce commentaire, billet à venir: Ton film préféré est fucking raciste, mais c’est correct, ou comment Matante assume son obsession pour X-13). Tout le monde se fait violer, et ils sont tristes pendant un épisode, se vengent dans le deuxième et ensuite tout rentre dans l’ordre. (Exception faite de Gemma dans SOA, mais c’est les hommes qui ont la réaction clichée suite à leur aggression dans cette série)
Et tu as celui qu’on voit à Canal Vie, la pauvre victime qui après son agression, se coupe les cheveux, porte du linge trop grand, déménage dans une autre ville et refuse de se laisser approcher par qui que ce soit pendant des années jusqu’au jour où un homme patient avec un pénis magique la guérit de son traumatisme.
Et c’est celle-là, celle qui porte son traumatisme comme une affiche d’homme-sandwich qui est une femme qui s’est « VRAIMENT faites violer » pour citer Richard « Einstein était une cervelle d’oiseau comparé à moi » Martineau.
Tina, tu me fais du bien!
Dans le cas de Martineau-la-huitième-merveille-du-monde, ce genre de commentaire ne m’étonne pas. Il est généralement à côté de la plaque, comme quand il DEMANDE aux autoritées de la religion musulmane de déconcer publiquement le terrorisme et qu’il ironise sur le fait que les musulmans ne font pas de sortie publique pour désavouer l’EI.
C’est vrai que les catholique sont sortis EN MASSE dans les rues pour dénoncer l’IRA dans les années 70. Et que les chrétiens blancs d’Amérique sortent souvent en publique pour dénoncer HAUT et FORT le KKK. Il est sur Twitter, le twit, mais il ne suis pas bcp de musulmans pour dire qu’ils ne dénoncent pas l’EI, ils le font TOUS. LES. JOURS.
Et en passant, l’Islam n’as pas d’autoritées, ni de tête dirigeante. C’est justemement le problème numéro un de l’EI. Le Caliphe n’est pas RECONNU comme une figure d’autorité par la majorité des musulmans. L’Islam est une religion directe, sans prêtre, les imams sont des directeurs de prières, ils peuvent donner leur avis, mais ce ne sont pas l’équivalent des curés ici, le conduit entre le pratiquant et Allah est sans intermédiaires. Donc, pas de curé, d’éveque, d’archéveque, de cardinal ou de Pape pour « dénoncer au nom de la religion musulmane ». Bref,
Richard Martineau, mesdames et messieurs.
Mais revenons en au proces Ghomeshi (j’ai découvert cet après-midi que j’ai mal écrit son nom partout depuis une semaine, oh well…).
Est-il possible que Lucie DeCoutiere et les deux autres victimes aient menti?
Oui, c’est possible, les études ont en effet prouvé que les fausses accusations de viol existent.
dans 4% des cas
4%
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4
Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que 96% des accusations sont vraies.
96%
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4 (on arrêtàit ici avec les fausses accusations)
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48 (accrochez-vous, on est à la moitié!)
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Alors pourquoi on saute sur la moindre petite donnée qui ne colle pas pour accuser ces femmes de mentir? Pourquoi on hurle à leur face « INNOCENT JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE »? (Attention, je parles ici des présumées VICTIMES, oui, l’accusé ne doit pas être lynché sur la place publique, c’est le procès qui va déterminer sa culpabilité. Mais ne dites pas ça aux victimes, calvaire!)
La victime, elle aussi, est innocente jusqu’à preuve du contraire. Pourquoi l’accuser à premier abord de vouloir détruire la vie d’un homme pour une raison x ou y?
D’ailleurs, parlons-en donc de ces sois-disant raisons.
L’avocate de Ghomeshi, et ceux de Bill Cosby, disent que les accusatrices veulent se servir de ces accusations pour se faire de la publicité, et aider leurs carrières.
Ok. donnez-moi le nom D’UNE SEULE femme qui a fait carrière après avoir accusé quelqu’un de l’avoir violée?
Madona? Nop, elle n’a parlé de l’agression sexuelle qu’elle a subi qu’après être devenue une superstar.
Nathalie Simard? Ah, mais non! Elle c’était une VRAIE victime, ça compte pas. Et elle a pas vraiment fait une grande carrière après…
Ouais, non, une accusation d’avoir été agressée sexuellement, c’est pas vraiment avantageux pour la fille. Souvent, sa carrière va être foutue, si l’agresseur est un proche, la famille va être scrap, et si l’agresseur a été exhonéré (et même parfois quand il a été reconnu coupable), il n’y a pas grand homme qui va vouloir l’approcher, de peur de se faire accuser à son tour.
C’est ta parole contre celle de ton agresseur. Et lui, il a vu Fatal Attraction et Disclosure, et il va convaincre tout le monde que tu es Glen Close ou Demi Moore.
Et c’est facile en tabarnak. Parce que les Mononcle Richard Martineau n’attendent que le moment où tu vas bégayer pour hurler « AH! HA! JE L’SAVAIS! C’EST UNE MAUDITE MENTEUSE DE MARDE QUI VA DÉTRUIRE UN PAUVRE HOMME ET NUIRE AUX VRAIES VICTIMES QUI PLEURENT DANS LEUR SAC DU JUTE! »
Est-ce que Lucie DeCoutiere a menti en accusant Jian Ghomeshi d’agression? C’est possible.
Est-ce que le courriel qu’elle lui a envoyé le lendemain PROUVE qu’elle a menti?
NON
Est-ce que Richard Martineau a le droit ou la responsabilité de déterminer la culpabilité ou l’innocence de Jian Ghomeshi?
Allah soit béni, pas du tout, pas même un peu.
Matante Elise Out.
Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com
Tous ces articles datent de moins d’un an et demi. En fait, les trois premiers datent de moins d’un mois…
On est en 2015. Ça fait 25 ans que les lois criminalisant l’avortement sont officiellement considérées comme anticonstitutionnelles.
CE DÉBAT NE DEVRAIT MÊME PAS AVOIR LIEU AU CANADA. NI DANS AUCUN PAYS PRÉTENDANT ÊTRE CIVILISÉ.
Et pourtant…
Écoutez, on va mettre une chose très au clair dès le départ. Vous avez totalement le droit de ne pas aimer les avortements. C’est poche un avortement. C’est triste. C’est horrible.
Mais c’est foutrement pas de vos affaires.
Je suis férocement pro-choix.
Attention, je ne suis pas proavortement, personne d’humain n’est proavortement. Oubliez la propagande qui traite les gens qui défendent le droit à l’avortement de tueurs de bébés. Personne n’a envie de tuer des bébés. Personne ne trouve les avortements drôles (à part Seth MacFarlane, mais ça fait un bout qu’il n’a plus d’âme à perdre).
Je suis pro-CHOIX.
Aucune clinique Morgentaler ne court après les femmes enceintes pour leur vanter les avantages à se débarrasser de leur bébé. Personne à Planned Parenthood aux États-Unis ne va suivre un résultat positif à un test de grossesse par un « Bon ben, couche-toi là, écartes les jambes, je vais chercher la balayeuse ».
Aucun médecin, aucune infirmière, aucun travailleur social, aucun bénévole qui a le moindrement d’empathie ne vas encourager quelqu’un à subir un avortement. Au pire, ils vont le suggérer si la grossesse représente un risque pour la vie de la mère. Leur mission n’a JAMAIS été de tuer des bébés. Leur but n’est JAMAIS d’interrompre les grossesses. Leur mission, c’est d’aider les femmes en détresse.
C’est très difficile un avortement, ça fait mal, physiquement et psychologiquement, c’est traumatisant et ça brise le cœur. Aucune femme que je connais qui en a subi un, aucune dont j’ai lu le témoignage, n’a dit être ressortie de là le cœur léger. Certaines sont soulagées une fois que c’est fait, mais elles sont toutes infiniment tristes. Elles ne trouvent pas ça drôle ou facile. Elles ne souhaitent pas renouveler l’expérience non plus.
Oubliez le cliché de la fille facile avec sa carte de fidélité (9 avortements à notre clinique, le dixième et gratuit et vous aurez une belle tasse à café en prime!). C’est de la foutaise.
Personne n’a envie de passer par là. Personne d’humain ne souhaite que quelqu’un passe par là.
Sur Twitter quelqu’un a comparé ça au divorce. Personne n’aime les divorces, c’est horrible un divorce, ça brise le cœur, ça bouleverse une vie, ça explose une famille. Mais c’est parfois nécessaire, parce que la santé mentale, physique ou la sécurité des personnes sont en danger.
Pourtant, à écouter les groupes pro-vie, toutes les cliniques d’avortement sont des endroits où on leurre des femmes pour leur arracher contre leurs grés les bébés à terme du ventre et les vendre à des restos chinois pour faire des spare-ribs. Toutes les femmes qui ont subi un avortement sont des putes irresponsables et sans cœur qui se foutent complètement de la vie qui grandit en elle.
Elles ne s’en foutent pas, croyez-moi, sauf exception (les sociopathes, ça existe), les femmes qui passent par cette épreuve ne se foutent absolument pas de l’amas de cellules qui se divise dans leur utérus.
De toute façon, la plupart des groupes pro-vie ne sont pas du tout intéressés à protéger ces enfants. En fait, le terme pro-vie est incorrect. Ces groupes sont pronaissance.
Parce qu’ils n’ont rien à foutre de cet enfant-là une fois qu’il est né. Ils parlent de la sainteté de la vie, mais seulement quand elle ne les incommodent pas.
Les membres des groupes pro-vie viennent des mêmes milieux qui trouvent que le salaire minimum ne devrait pas augmenter, que les gens qui travaillent dans les McDonalds devraient aller travailler ailleurs s’ils trouvent que leur salaire n’est pas assez élevé pour vivre, que le soutien aux familles sous le seuil de la pauvreté les encourage à rester pauvres, qu’on devrait interdire aux enfants séropositifs de fréquenter les écoles publiques, et que l’éducation sexuelle à l’école détruit la fibre morale des jeunes.
Ouais, ils ne veulent pas que leurs enfants apprennent l’existence de la contraception, bref, leur éviter d’avoir à prendre la décision de garder ou non un bébé non prévu.
Oh, et ils sont généralement aussi pour la peine de mort et contre le contrôle des armes à feu. Parce qu’une fois qu’il est né, c’est free range pour la chasse aux déchets de la société.
Non, pour eux ces enfants sont sacrés tant qu’ils ne deviennent pas un « fardeau pour la société ». Mais quand ils sont rendus là, ce ne sont plus des petits bébés.
Et ils se foutent encore plus de la mère. Leur rhétorique se résume souvent à accuser la femme d’être une irresponsable et à vouloir l’obliger à « vivre avec les conséquences de ses erreurs. »
Parce que la vie d’un enfant devrait être une punition.
Parce qu’elle aurait dû garder ses jambes bien collées l’une contre l’autre.
Ou parce qu’elle n’aurait pas dû provoquer son violeur.
Ou parce que c’est elle qui a choisi de tomber en amour avec un écœurant qui la bat. Et puis, qui sait, peut-être qu’un bébé le fera changer? Ça a fonctionné dans 50 Shades of Shit après tout!
Je ne pourrai jamais être d’accord avec ce genre de logique.
Je n’encourage personne à subir un avortement. Je ne souhaite cette expérience à personne. C’est une véritable tragédie.
Je ne suis absolument pas proavortement.
Mais si à un moment donné, dans votre vie, vous devez passer par là, je défendrai toujours votre droit à choisir cette solution, et votre droit d’y avoir accès dans le respect et la compassion.
Ce n’est pas à moi d’être d’accord ou non avec votre décision. Que je sois pour ou contre les avortements importe peu. En fait, ça n’importe pas du tout.
Votre corps, votre vie, votre CHOIX.
C’est ça que je défends.
Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com
Ok, ma meilleure amie Nadia et moi avons décidé de se faire une soirée de filles. Nous sommes allées voir Magic Mike XXL. Nous sommes ressorties du cinéma en flottant.
Je pense que ça fait au minimum 5 ans que j’ai pas vue ma meilleure amie avoir autant de fun.
Ostie que ça fait du bien.
Mais, non, je ne suis pas ici pour vous faire un Grand Visionnement Channing Tatum (quoique c’est pas totalement exclu dans un futur pas trop lointain). Non, je veux vous parler de pourquoi ce film a comblé tant d’ovaires.
Non, ce n’est pas à cause de ceci:
Oh Matt, mon petit maudit, je t’adore depuis Chuck.
Ou ceci:
La meilleure scène du film. Hands down.
La raison est hyper simple. Et c’est Antonella qui va vous le dire:
I'd ask Channing Tatum how he seems to get women, but I'm pretty sure it's just because he listens to them. #preciouscinnamonroll
Channing Tatum l’a compris. Jenna Dewan est chanceuse en tabarnak. (ok, honnêteté complète, je suis 100% volontaire pour une relation polyamoureuse avec le couple Tatum/Dewan. Elle est fucking bandante, et lui… OUF! Bref, si vous cherchez à pimenter votre mariage, Channing & Jenna: realmatanteelise@gmail.com. Just sayin’)
Ok. Ce film est vraiment, absolument, complètement pas intellectuel. C’est sérieusement un film avec zéro cerveau nécessaire.
Mais, mais, mais, mais.
Il est plein de femmes noires.
Il est plein de femmes rondes.
Il est plein de femmes dans la quarantaine.
Et elles sont toutes des REINES.
Pas d’hésitation, pas même une seule seconde, de la part d’aucun des hommes musclés et terriblement sexy de ce film. Pas de joke de grosses, pas de jokes de cougars. Ils sont tous là pour une seule et unique raison: Les faire sourire, leur faire passer un bon moment, les faire se sentir bien dans leur peau.
Putain
de
concept
RÉVOLUTIONNAIRE.
Les putains de stripteaseur/guérisseur de l’âme.
Messieurs, prenez des notes:
Ça n’a rien à voir avec les six packs. Les gars sont beaux, mais un bel égoïste, c’est un total turn-off.
Si vous décidez que la femme que vous voulez est une REINE, pas une princesse pure et innocente, mais une putain de REINE avec des organes génitaux fonctionnels, qui éprouve du plaisir, qui est en plein contrôle de sa sexualité et qui ne cherche qu’à être comblée, je vous GARANTI que plus jamais vous ne dormirez seul sauf quand vous en aurez envie.
Une REINE satisfait ses désirs.
Une REINE accorde ses faveurs à qui s’en montre digne.
Une REINE choisi quand et avec qui elle partage son lit. Et sa décision est FINALE et NON NÉGOCIABLE.
Mais il y a d’autres REINES, partout.
On ne manipule pas une REINE.
On respecte une REINE.
Toutes les REINES sont belles.
Toutes les REINES méritent le meilleur de leurs rois.
Et les REINES savent récompenser ceux qui savent bien les servir comme il se doit.
Oubliez la merde des Pick-up artists.
Ne soyez pas des chasseurs en quête de proies.
Soyez des strip-teaseurs au service des REINES.
Et toutes les Andie MacDowells du monde vous laisseront essayer leur pantoufles de verre.
De plus, dans Magic Mike XXL, on nous montre des exemples d’hommes on ne peut plus masculins, mais tellement loin de l’idée traditionnelle du mâle. Ok physiquement, ils sont totalement dans le main stream. Mais laissez moi vous exposer quelques points qui, à mon avis, sont un excellent exemple de masculinité saine:
Quand Mike dit à Ken de le frapper pour passer sa colère, ça ne fonctionne absolument pas.
Ritchie veut donner dans son spectacle le total romantisme à ses clientes: mariage avec fleurs et gros diamant, et nuit de noce dans un sling sur du Nine Inch Nails. Mais c’est SON fantasme à lui.
Tito a des ambitions quétaines, mais Mike l’encourage et lui offre même son aide.
Andre et Ken apprécient le fait qu’ils font du bien au monde.
Tarzan s’ennuie de Mike et n’as pas peur de l’admettre.
Malik ne se sent pas intimidé par l’autorité de Rome, sa blonde.
TOUT LE MONDE BAISE LES PIEDS DE ROME ET PERSONNE NE SE FAIT TRAITER DE MAUVIETTE POUR ÇA.
La scène de strip tease la plus hot du film a lieu dans un dépanneur, au son d’une toune des Backstreet Boys, au profit d’une jeune fille boulotte à l’air hyper bête. (Elle sourit à la fin, pendant que nous on hurle dans la salle). Et tous les gars sont dans la fenêtre à encourager Ritchie de bon coeur.
Ken est sérieusement en contact avec l’univers. Genre avant longtemps, il va se mettre à léviter. Tous ses amis acceptent ce fait et embarquent dans ses lubies créatives sans même sourciller.
Mike essaie d’encourager ses copains à se trouver eux-même, plutôt que de leur dire quoi faire.
Mike n’est pas dans une bonne passe, il le sait et décline donc une super chance de se tapper Zoe la photographe bohémienne bisexuelle (jouée par la super belle Amber Heard, faque c’est pas un petit coup qu’il passe, c’est une bombe). Il passe son tour et évite les regrets. Personne ne remets sa décision en question ou lui dit qu’il a raté un bon coup.
Le vagin large d’Andi MacDowell est une pantoufle de verre pour le gros pénis de Ritchie!!!!!!
Un dernier point que ce film souligne, c’est l’univers des travailleurs du sexe dans une optique positive. Tout ce que je vous ai dit sur comment ils traitent toutes les femmes comme des Reines? C’est du service à la clientèle (mais hé, pratiquez-le à la maison aussi, c’est plus le fun de se faire servir son assiette avec un sourire qu’on soit chez soi ou au resto ok?).
Contrairement au premier film, il n’y a pas de shady boss pour planter un couteau dans le dos aux danseurs. Pas de petit jeune abitieux, pas de vedette. Juste des gars qui aiment leur job, parce qu’ils sont bons dans ce qu’ils font, que c’est un exutoire à leur créativité, voir une façon de vivre leur vie de rêve sur le stage et qu’ils rendent plein de femmes heureuses tout en se faisant de l’argent. Le job idéal. Ken et Andre parlent d’être des guérisseurs de l’âme et c’est pas loin de la vérité.
Je suis allée dans un bar de danseurs, j’ai eu droit à une danse privée. Et plus d’une décennie plus tard, j’ai encore de super souvenirs de Ricky le danseur qui a tellement eu d’effet sur ma cousine Michelle qu’elle a failli me casser les doigts à force de serrer ma main.
C’est dommage qu’il n’y ait pas ce genre de démonstrations des travailleuses du sexe au cinema. Les strip-teaseuses dans les films sont toujours des mères qui n’ont d’autre choix et qui se sentent coupable et dégradées par leur job. Ou des droguées qui se mettent nues pour leur fix. Et elles sont toujours en compétition les unes avec les autres. La société mets un énorme stigmate sur la sexualité professionnelle et c’est du gaspillage pur et simple. (billet à venir: la pute: pillier de société qui mérite votre RESPECT)
Si on cessait de voir les travailleurs du sexe comme de la vermine et le sexe comme dangereux, on serait beaucoup mieux comme société.
Mais ne me croyez pas sur parole, écoutez plutôt l’opinion d’un ancien danseur exotique:
Yep!
Matante Elise Out.
Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com
Ok, aucun acteur n’as de c.v. parfait, tout le monde a sa part de navets.
Lawless (Des hommes sans loi)
Rôle: Forest Bondurant
Lawless n’est pas merdique, mais c’est pas un bon film. C’est très frustrant, parce que ça aurait dû être un bon film, les éléments étaient tous là, mais le scénario tombe à plat et la réalisation est hyper poche.
C’est l’histoire (basé sur des faits vécus) de trois frères: Howard (Jason Clarke), Forest (Hardy) et Jack (Shia LaBeouf) Bondurant, des « moonshiners » (fabriquants d’alcool de contrebande) en pleine prohibition.
Le héros du film est Jack, mais Hardy et Jessica Chastain, qui joue Maggie Beaufort, la serveuse du resto des frères Bondurant qui fini par épouser Forest, volent totalement la vedette à LaBoeuf. C’est ces deux acteurs hyper talentueux qui rendent ce film potable.
Pourquoi j’aime pas Lawless? Je pouvais prédire ce qui allait arriver au fur et à mesure du film, ce qui n’est pas nécessairement un défaut irréparable, mais quand les dialogues sont ridicules (non, sérieux, ils parlent comme dans un putain de livre, c’est zéro naturel), la prédictabilité du récit fait couler le navire au fond de l’eau.
Et le méchant caricatural tout droit sorti d’un mauvais roman de gare surjoué par Guy Pearce. Seigneur! Ça nous sort complètement de l’histoire.
Et, pour courronner le tout, l’apparition de mon pet-peeve préféré, le « viol inutile rajouté pour rien dans le scénario. » Christ! Les deux mafieux avaient déjà tranché la gorge de Forest, et il était assez en colère pour les castrer à froid, ça servait en quoi l’histoire qu’ils aient violé sa blonde et qu’elle ne lui avoue qu’après qu’il se soit déjà vengé?
La violence sexuelle gratuite est, selon moi, la marque de commerce des créateurs paresseux.
Sur Netflix en anglais.
Bon, je descend de ma boîte à savon et on va parler d’un film SANS violence sexuelle gratuite.
Le 18 mai dernier, mon cousin Georges et moi nous installions dans la salle vide du cinéma Lumière à Sainte-Marie pour voir un bon film d’action comme on les aimes. Nous avons passé deux heures a jumper de nos sièges et a hurler de joie dans la salle de cinéma, devant la pure merveille cinématographique que nous avons eu le privilège de voir défiler devant nos yeux.
Je ne referai pas un texte sur le film en tant que tel, vous n’avez qu’a lire mon post original, mais on va parler du personnage de Max et de la performance de Tom.
Cependant, pour ceux qui ne veulent pas lire le billet orginal:
Ce mec, je vous dis pas, c’est la VRAIE vedette de ce film.
Alors, où se situe Max dans cet Opéra Visuel Grandiose?
Il est déhumanisé, en choc post-traumatique intense, et il est en
Ta.bar.nak.
Il est au même point que les 5 épouses et Furiosa, un être à qui on a enlevé toute humanité, utilisé comme un objet destiné à être jeté après avoir terminé sa vie utile. Plus de voiture, de manteau, de nom, tatoué avec les infos de bases sur ses caractéristiques et enfermé. Une poche de sang pour le Conducteur Nux, il finit muselé et attaché à l’avant de la voiture de Nux, qui veut participer à la chasse aux épouses et « mourir glorieux sur la route du Chaos ». Pendant la première portion du film, Max est un animal enragé. Hardy est un expert en la matière et on croit totalement que le personnage est à moitié fou.
Une fois passé la confrontation initiale (qui dure genre, 5 minutes entre le moment où Furiosa et Max essaient de faire sauter la cervelle de l’autre et celui où Furiosa passe le volant à Max pendant qu’elle tire au shotgun du toit ouvrant du camion et qu’il recharge l’arme pour elle) Max agit de façon pragamatique. Il n’aide pas les femmes par esprit chevalresque ou parce qu’il pense qu’elles ont besoin de protection (la volée MONUMENTALE que Furiosa lui sacre à son arrivé est une bonne preuve qu’elles sont déjà bien défendues), mais bien parce que c’est sa meilleure chance de survie.
Pas de temps à perdre a prouver ma masculinité, on a des culs à botter. Je pense que t’es encore meilleure que moi là-dedans, alors je vais conduire.
Et à la fin du film, alors que Furiosa et les, ben je pense que le mot juste à ce moment du film est « les veuves » ont trouvé leur espoir et leur rédemption, Max repart de son côté. Il n’a pas trouvé sa propre rédemption et son espoir, mais il a au moins trouvé par où commencer à chercher.
♫ Il s’peut qu’un beau jour, Je me repose enfin, Jusqu’à ce jour, Je poursuit mon parcours. ♫ Qui se souvient du Vagabond? Ouais, je suis vieille, je sais…
Tom Hardy est un spécialiste de l’évolution de personnages (comme on le verra dans un prochain billet) et ce talent est bien exploité par Miller ici. L’évolution de Max se fait tellement subtilement qu’on ne s’en rend compte qu’à la fin du film, mais on a pas l’impression que c’est bâclé ou que ça sort de nulle part. C’est le résultat logique de l’histoire et le talent de Tom est tout à fait indiqué pour ce genre de personnage. Le jeu est très physique, pas seulement parce que c’est un film d’action, mais aussi parce que le personnage est quasi muet, il dit moins de 10 répliques dans tout le film. Donc la pensé et les émotions du personnage passent toutes par son expression. Une excellente performance.
Et, pour finir, la seule chose au monde qui peut améliorer ce film:
Viens de terminer sa run en salles, mon Blu-Ray est déjà précommandé sur Amazon.
Prochain billet: Un film HORRIBLE, un film bof et un excellent film.
Ce midi, j’ai regardé la conférence TED Talks de Monica Lewinsky sur la cyberintimidation.
Pour l’instant il n’est disponible qu’en anglais, mais d’ici peu vous devriez avoir accès aux sous-titres en français. TED est assez efficace pour la traduction.
L’intimidation est un sujet à la mode ces temps-ci, tellement que les professeurs, directeurs et travailleurs sociaux de certaines écoles en font des cauchemars. Je travailles au ministère de la Famille, on est TRÈS au courant de la définition de l’intimidation, c’est notre Ministre qui est responsable du dossier et donc certaines directrices ont frappées des murs quand elles ont tenté d’accuser les fils de mes collègues d’êtres des intimidateurs sans fondement. Mais c’est un autre sujet et je n’ai pas les compétence pour en parler.
Ce que je connaît très bien par contre, c’est l’humiliation et ses répercussions.
C’est vrai que l’école est un terreau fertile pour l’intimidation et l’apprentissage de l’humiliation comme arme de destruction massive, mais le problème ne s’arrête pas à la sortie du secondaire, loin de là.
C’est un réflexe humain que de penser qu’en prouvant que quelqu’un est moins bien que nous, nous allons nous valider et se sentir mieux.
Encore aujourd’hui quand je commente un post publique sur internet (et ce, peu importe le ton de mon commentaire, calme et informé ou agressif et émotionnel, ça ne change rien, la réponse est toujours la même), il y a toujours un commentateur hyper intelligent et mature (ou une commentatrice hyper intelligente et mature, la méchanceté est un des rares champs de la société ou l’égalité est effective, et l’âgisme innexistant, tous les âges, origines ethniques et sexes et, j’imagine, les orientation sexuelles, sont représentées) qui va jeter un coup d’oeil à ma page, voit une photo de moi et décide que le fait que j’ai un surplus de poids rend IMMÉDIATEMENT tous mes arguments totalement invalidés parce que je suis une grosse. Et je me retrouve inondée insultes sur mon poids et mes supposées frustrations sexuelles qui justifieraient que je prenne le risque de m’exprimer en publique. Parce que les grosses madames sont censées ne pas exister, et s’exprimer en publique est une offense qui autorise toutes les tactiques nécessaire pour faire cesser cette insulte à l’univers qu’est le fait que j’existe sans avoir un corps de mannequin. Si j’avais le dit corps de mannequin, je supposes que les jokes de bimbos remplaceraient celles de grosse vache.
En quoi mon poids a rapport à moins que je ne commente sur la difficulté magasiner quand on habille une taille 0, je ne sais pas, mais c’est inévitable, à tous les coups, la grosse mal baisée s’énerve parce que personne veux la fourrer. (Les termes exacts, à tout coups, ils sont vraiment hyper originaux).
Franchement, ce qui est le plus insultant, c’est pas de me faire traiter de grosse torche en manque de sexe, c’est le peu d’imagination que ces gens ont. Quoi, je ne mérite même pas que vous fassiez un petit effort d’imagination? Vous pensez être les premiers à me la sortir? Comme on, un peu d’efforts! Je serais même soulagée d’en avoir un qui me passe un commentaire sur mes lunettes ou mes cheveux courts, ça ferait changement…
Je ne m’étendrai pas sur le divan virtuel et vous parler de tous les dommages que ce genre de commentaire a sur moi, franchement, rendue à pratiquement 35 ans, je deal assez bien avec. Mais je ne vous dirai pas que ça ne me fait rien. C’est faux. Et ne croyez jamais quelqu’un qui vous dit que ce genre de commentaires ne leur fait rien. C’est faux. On apprend a vivre avec et on apprend à cesser de croire les imbéciles, mais ça pique toujours sur le coup. Et ça piquera toujours. C’est surtout de faire la paix avec le fait que ça piquera toujours qui est difficile. Mais c’est possible.
En vous disant ceci, je ne veux pas m’apitoyer sur mon sort, j’ai un sort pas trop mal en fin de compte. Oui c’est frustrant que les gens accordent plus d’importance à ce que j’ai l’air plutôt qu’à ce que j’ai à dire, mais c’est pas ça qui va m’empêcher de parler. Je dirai toujours ce que j’ai à dire et j’ai une excellente maîtrise de la fonction bloquer sur Facebook et de l’option silence de Twitter (qui devrait aussi être offerte sur Facebook en passant, parce que contrairement à la fonction bloquer, elle vous épargne les publications de l’abuseur, mais il ne le sait pas, et donc ne peux pas se glorifier d’avoir “gagné” un argument à coup de dégueulasseries) donc ce n’est pas demain la veille que je vais être chassée d’internet à cause de jokes de grosse. Je suis une nobody, ça a ses avantages.
Pour d’autres, les conséquences sont beaucoup plus graves et douloureuses. Mme Lewinsky est officiellement la première d’une longue série de personnes qui ont vu l’internet leur dérober toute leur dignité. Zoe Quinn, Anita Sarkeesian et Brianna Wu sont les trois symboles actuels de l’abus que des milliers de personnes subissent en ligne.
D’où vient cette cruauté? Ce n’est pas internet qui l’a créée, je la subissait bien avant ma première visite sur le www, le web lui a seulement donné une nouvelle avenue d’expression. Cette avenue semble encore, (mais est de moins en moins, j’y reviendrai) un lieu d’impunité, une tribune ou s’exprimer sans avoir à répondre de ses actes. Cette avenue d’expression a permis à des milliers de gens ostracisés de trouver un refuge ou être qui ils sont vraiment, homosexuels, transgenre, hadicapés, anxieux, dépressifs, etc. Tous ces gens que la société en général juge et rejette ont pu partager leurs expériences sans peur avec d’autres et briser leur solitude. Et c’est extraordinaire et le plus grand accomplissement d’internet. L’anonymat en ligne permets aux victimes d’abus de demander de l’aide, aux fétichistes de vivre leur sexualité sans peur à plein de gens blessés de trouver le réconfort, l’affection, l’acceptation et la sécurité que le monde hors-ligne leur refuse.
Malheureusement, dès les débuts d’internet, et encore plus maintenant avec l’avènement des réseaux sociaux, beaucoup ont profité de cet anonymat pour propager la haine et laisser aller leur cruauté à des niveaux mortels. Mme Lewinsky parles d’elle même, la première victime d’humiliation en ligne à l’échelle mondiale, et du cas de Tyler Clementi dans son allocution. Je vous ai déjà parlé d’Audrie Potts et Reteah Pearson dans ce blogue. L’humiliation publique a des conséquences mortelles. Des membres virulents du Gamergate essaient ouvertement depuis août dernier d’utiliser le passé de dépressive de Zoe Quinn pour la pousser au suicide en usant de toutes les informations, vraies ou mensongère, sur lesquelles ils mettent la main pour l’humilier, la menacer, lui faire mal, détruire sa carrière, la forcer à se cacher. On parles ici ouvertement chercher à faire mourir quelqu’un à force de torture mentale.
C’est impossible pour moi de rester silencieuse face à ce genre de choses. Je ne suis personne, mais j’ai une grande gueule et j’ai fermement l’intention de m’en servir. Ce blogue où je discute des sujets qui me tiennent à cœur est une façon que j’ai d’essayer de faire prendre conscience aux gens des conséquences de leurs actions.
J’ai aussi commencé à commenter les différents status et posts qui véhiculent des messages avec un fond d’humiliation. Même si on parles de simple blagues, et que personne n’est nommé, de sous entendre que la peine d’amour d’une personne n’a pas de valeur parce qu’elle a eu beaucoup de partenaires sexuels véhicules le principe du slut-shaming (oui, c’est de là que vient monbillet à la défense des filles facilesde la semaine dernière). Qui êtes-vous pour décider à la place de quelqu’un d’autre de la valeur de ses sentiments? Qui êtes-vous pour prétendre connaître sa valeur morale?
The only way in which the word "slut" is valid is if you believe another adult's sex life is yours to dictate, which speaks volumes.
Je ne le fais pas pour faire taire les gens, vous avez le droit de trouver la blague drôle et de la partager, je veux simplement que vous preniez 5 secondes pour penser à la signification de votre joke, et aux conséquences que ce genre de commentaire peux avoir lorsqu’il est tellement véhiculé “à la blague” qu’il devient une vérité immuable. L’idée n’est pas de tuer l’humour, mais de nourrir la réflexion, et je pense que tout comique qui se respecte cherche à faire réfléchir en même temps que rire, donc assumez votre côté humoriste jusqu’au bout.
Libre à vous d’en faire ce que vous voulez, vous pouvez effacer mon commentaire s’il ne vous plaît pas, (oui c’est tout à fait possible sur Facebook, vous avez le contrôle des commentaires de vos posts, vous pouvez me demander comment, ça va me faire plaisir de vous l’expliquer) mais sachez que je ne juge pas votre valeur en tant que personne et que je ne cherche pas à me lancer dans un débat sur votre droit à l’expression. Vous avez le droit de vous exprimez comme vous le voulez, mais ce droit s’étend à tous et donc, j’utilise le mien pour exprimer mon point de vue sur la blague. En aucun cas je ne cherche à vous faire retirer votre post ou a ce que vous vous excusiez ou défendiez votre point de vue. Je veux juste vous faire réfléchir, c’est tout.
Je ne suis pas un ange, et je partage des jokes sur internet qui, j’en suis certaine, véhiculent parfois des messages plus ou moins recommandables. Personne n’est parfait, et j’assume totalement mes actions. Donc vous pouvez aussi commenter mes jokes si vous les trouvez douteuses. Et si vous voulez débattre plus en profondeur du sens profond de mes jokes de pets, ou de vos jokes de blondes, la messagerie directe est peut-être plus appropriée que les commentaires. J’ai confiance en tous mes amis Facebook pour avoir l’intelligence de débattre du sujet plutôt que de monter dans les brancards et s’abaisser aux jugements personnels, cependant, je sais d’expérience que ce n’est pas nécessairement le cas de tous vos amis.
Chacun de mes billets résulte en une discussion en profondeur du sujet avec un de mes amis sur Facebook messenger et j’aime beaucoup nos joutes intellectuelles, surtout parce qu’elles restent entre moi et lui et un troisième parti ne s’ingère pas dans notre discussion pour me traiter de fru qui aurait besoin d’une bonne baise pour me changer les idées et me faire descendre de mes grands chevaux. Je vais donc mettre le lien à ce billet avec mes commentaires pour vous rappeler qu’elle est l’intention de mon commentaire et pourquoi ce n’est ni une attaque, ni un jugement sur vous, mais bien une invitation à la réflexion.
L’idée est de muscler notre réflexe de compassion. Parce qu’il est atrophié. La société nous encourage à qualifier la souffrance des autres, « un cancer est beaucoup plus grave qu’une dépression », pourtant les deux sont des poisons à action lente qui peuvent vous mener à la mort. « S’attarder sur le sexisme en occident est tellement futile quand on pense à toutes ces femmes qui souffrent sous l’égide de l’EI » (en passant, je hais l’expression État Islamique, parce que c’est un nom qu’ils ont usurpé et ils n’ont rien à voir avec la vraie religion musulmane), pourtant, les gens qui disent ceci ne font pas plus pour les femmes de Syrie que celles de Saint-Rédempteur. Mais dès qu’on considère la compassion comme un bien non renouvelable, on doit marchander et la conserver seulement pour les “vraies” causes.
Je hais ce système de pensée. C’est totalement faux. La compassion est infinie et c’est le remède à tellement de maux. Ça ne coûte rien et ça nous fait du bien autant qu’à la personne qui la reçoit. Éliminer les pensées méchantes, travailler a devenir quelqu’un de meilleur, c’est d’abord et avant tout à soi que ça sert. Apprendre à s’ouvrir aux autres nous apprend à nous ouvrir à nous-mêmes, car la première victime de notre manque d’empathie, c’est la personne dans le miroir. Nous avons très peu de compassion pour nous-mêmes, parce que la société nous juge durement et nous encourage à juger durement. Ça commence par soi, et ça doit finir par soi.
Ce n’est pas facile, le réflexe ne se cultive qu’à long terme, mais les bénéfices sont immédiats. Dès le moment où on identifie notre côté méchant, qu’on l’accepte et qu’on essaie consciemment de le corriger, on se sent immédiatement mieux. La culpabilité est un sentiment inutile à long terme, elle nous sert à identifier nos mauvais comportement, mais il ne faut pas la laisser nous empêcher d’avancer.
L’idée est de consciement se dire “ok, ce que j’ai fait/dit/pensé n’était pas très gentil.” ensuite, si vous avez fait de la peine à quelqu’un, vous vous excusez. Ne cherchez pas à justifier ce que vous avez fait ou dit. Vous dites seulement que vous êtes désolés et que ça ne se reproduira plus. N’attendez pas son pardon, ce n’est pas à vous d’exiger quand, comment et pourquoi une personne devrait cesser de se sentir blessée. Vous prenez ensuite des mesures afin que la situation ne se reproduise plus. Souvent, la prise de conscience en soi est suffisante pour vous faire réfléchir avant d’agir à l’avenir. Si la méchanceté s’est passée seulement dans votre tête et qu’elle n’est pas sortie, c’est génial. Vous n’avez qu’à reconnaître que ce n’était pas une pensée gentille et à la corriger consciemment.
Ouais, je sais, je sonne comme une animatrice en pastorale. Ce n’est pas pour rien que la plupart des religions enseignent la compassion. Si on regardes les textes sacrés à l’origine, l’islam, le christianisme, le bouddhisme, le judaïsme et l’hindouisme prêchent tous la compassion et la générosité. Le problème n’est pas l’intention, mais l’application.
Je ne prêche pas à travers mon chapeau quand je parles de l’entraînement à la compassion. Je pratique ceci depuis un bon bout et je témoigne à 100000000% de l’efficacité et des bienfaits de la pratique de la compassion. Les bénéfices personnels sont immédiats, et justifient à eux seuls l’exercice. Pensez-y un peu, en devenant une meilleure personne, vous êtes plus agréables aux gens autour de vous, vous faites moins de peine, volontaire ou non, à vos proches, mais en plus, vous vous aimez plus et vous vous sentez plus solide et mieux dans votre peau. TOUT LE MONDE EST GAGNANT.
Hey, je suis terriblement optimiste, je sais. Je ne suis pas naïve au point de croire que ce billet va créer une armée de Mère Thérésa qui vont faire la paix dans le monde à coup d’amour. Mais si je peux vous encourager à réfléchir aux autres et qu’un seul d’entre vous devient une personne plus empathique grâce à mon « missionarat » je serai très contente. Ce n’est qu’une goutte, mais c’est avec ça qu’on débute un océan.
Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com
Note: si vous cherchez le rapport avec le titre, il n’y en a pas. C’est la faute de Pier-Luc Bouchard et je n’expliquerai pas le contexte. Parce que.
J’ai eu une semaine merdique. La journée d’aujourd’hui a été tellement horrible que je me suis retrouvée en pleurs dans la cafétéria du building voisin de mon lieu de travail avec ma collègue Michelle parce que j’en pouvais plus. Un gros climat de changement et de frustration, comme il en arrive beaucoup dans la fonction publique, et le fait que ma position dans l’organisation de notre équipe faisait que je me trouvais à être la soupape de tout le monde ont eu raison de ma patience et de mon optimisme. Je ne blâme personne, ni aucune situation pour cela, c’est des choses qui arrivent et ça passe, ça passe toujours.
Je vais aller acheter une grosse boîte de Timbits demain matin en montant au bureau, ça va changer l’atmosphère.
À tout cela s’ajoute l’état de choc dans lequel nous avons tous passé notre journée, scotchés au site de la cyberpresse (que nous devons tous consulter quotidiennement parce qu’au niveau de l’organigramme où nous sommes, si quelque chose concernant notre clientèle ou nos organismes partenaires sort dans les médias, on doit réagir, genre, tousuitedrettelà) à lire les détails des événements au parlement fédéral.
L’écoeurite aigue que je subis m’as fait aller manger chez Mc Donald parce que fuck la cuisine, j’en peux pus, la vie est une salope.
Je m’installe devant la télé du resto, avec un journal de Québec d’un bord et mon cellulaire sur l’application de LaPresse de l’autre.
Dans le Journal, on parles de l’attentat de Saint-Jean hier. À la télé et sur mon cellulaire, de la fusillade de la Colline. Dans les deux, un thème point commun:
Attentat Islamiste
Voilà mes deux cennes là dessus.
Ces deux gars-là ne sont pas des musulmans. Les gens du groupe État Islamique non plus. L’islam, c’est pas ça.
Philippe, arrêtes de me regarder de côté avec ton air de : « bon, Elise la naïve nous sort encore son idéalisme mal placée ».
NON, je ne suis pas naïve, je suis renseignée. L’Islam n’est pas une religion violente. Pas plus que le Christianisme. Je me fous royalement de ce que vous en pensez, c’est un FAIT. Je n’accepterai aucun argument ou commentaire disant le contraire à moins que vous ne me prouviez que vous avez lu la Bible ET le Coran au complet (rien à foutre de vos citations isolées pour justifier votre point de vue) et que vous avez visité une mosquée à au moins 3 reprises. Le problème ce n’est pas la religion musulmane. Le problème c’est la radicalisation.
Je peux même accepter l’argument que le problème c’est la religion en général, mais je refuse l’argument que l’Islam en particulier est plus problématique que les autres religions. La xénophobie n’est jamais une bonne visière pour analyser une situation.
Le Christianisme a eu son lot de fous cinglés. Les Croisades ont fait des millions de victimes innocentes, Richard Coeur de Lion était sanguinaire (face, croyez-le ou non, au code moral chevaleresque de Saladin, le général musulman qui a fait à plusieurs reprises montre de pitié, d’humanité et de charité envers son ennemi chrétien), l’Inquisition n’a rien à envier à la Charia, Jeanne D’arc n’était pas un exemple d’équilibre, Gilles de Rai était tout simplement diabolique, les guerres de religions en Europe ont peint plus d’un siècle rouge sang au nom du même Dieu, on s’obstinait sur les indulgences, le Pape, la lecture de la bible, la communion et autres détails qui n’ont rien à voir avec le message du Christ. Dieu est une fucking bonne excuse, qu’on le prie en latin, en anglais, en gaélique, à travers un prêtre, directement ou sur un tapis tourné vers la Mecque.
Comment on combat le radicalisme?
Aucune Fucking Idée. Mais je peux vous garantir que cracher sur le prochain musulman que vous croiserez demain matin accomplira Fuck All.
Et malgré que je sois pour la laïcisation de l’État et de la société en général, je vous promets que ça ne réglera pas le problème non plus. La laïcisation ne transformera pas les radicaux en bons citoyens, ce n’est pas une bonne solution pour ça. C’est une bonne solution pour d’autres raisons et je suis convaincue que c’est une bonne chose, mais ça n’éliminera pas le radicalisme.
Restreindre l’accès aux armes à feux? Comment? Rien ne nous dit qu’ils se sont procuré leurs armes légalement. Une personne déterminée, encore plus si elle fait partie d’une organisation militarisée, va facilement se procurer une arme. Et on a pas besoin d’un fusil pour faire des dommages, on peut facilement fabriquer des bombes avec des objets de tous les jours. Nop, le contrôle des armes est une bonne chose (je suis heureuse de vivre dans une société qui ne pense pas que d’avoir une arme sur soi en tout temps est un droit qui doit être défendu), mais ça n’éliminera pas les fous.
Dans le Journal de Québec aujourd’hui, Richard Martineau suggérait que les gens de la Mosquée que fréquentait Martin Couture-Rouleau auraient pu ou dû remarquer sa radicalisation et réagir. C’est une idée à approfondir.
Dans les deux attentats de cette semaine, on parles d’Islamisme radical, dans le cas d’Elliot Rodger, dont j’ai parlé lundi, de masculinité toxique, dans celui de Mister Bain, de francophobie, dans celui de Justin Bourque, une haine de l’autorité, tous ces cas ont en commun des hommes isolés, ayant pour des raisons multiples, une vie difficile, un sentiment d’isolement et d’injustice énorme. Ils cherchaient un exutoire à leur frustration et à leur rage contre le monde et l’ont trouvé dans des idéologies toxiques.
Quand on est frustrés, on cherche quelqu’un à blâmer, un ennemi sur qui mettre la faute de ce qui nous arrive. On ne peut supporter l’état dans lequel on est et on doit se soulager de la haine et du dégoût accumulés. Et les mouvement extrémistes, que ce soit les Red Pillers, les Survivalists, les Néo Nazis, l’Etat Islamique ou autre nous donnent toujours ce dont on a besoin: Un Ennemi clair et précis. Parce que blâmer la vie ne soulage pas la douleur de l’impression d’échec. Il faut que ce soit la faute de quelqu’un.
Sortir ces gens de leur isolement AVANT qu’ils ne tombent dans les mouvements extrêmes est un pari plus sûr que d’essayer d’éliminer les déclarations religieuses ou empêcher l’accès aux armes. C’est une tâche complexe, mais commencer par être attentifs à ce qui se passe autour de nous, aux gens qui sont esseulés, cesser de se dire que quelqu’un d’autre s’en occupera, que ce n’est pas de nos affaires. J’aimerais vraiment arrêter d’entendre des commentaires de « c’était un gars normal, il avait des problèmes, il était isolé, mais il avait pas l’air violent ». Les trou de culs qui on un air de croche et qui sont volubilement des trou de cul, c’est juste à la télé. Dans la vie de tous les jours, les personnes qui ont des intentions violentes vont faire tous les efforts possibles pour les cacher jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Je ne vous dis pas d’appeler la police à tout bout de champs, mais si votre cousin qui feel pas s’intéresse à des théories de la conspiration, ne classez pas automatiquement ça dans le dossier « c’est juste une phase ». Peut-être que s’en est juste une, mais peut-être que s’en est pas non plus.
Prenez deux secondes ce soir, demain et en fin de semaine pour penser à Patrice Vincent et Nathan Cirillo, il est toujours facile d’oublier le nom des victimes.
Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com
L’étude d’Alfred Kinsey date des années 50 (en fait, la donné X n’avait pas de nom jusqu’à tout récemment, elle n’avait qu’une description disant « absence de désir sexuel ») et son célèbre rapport est contestable scientifiquement, mais c’était un début d’exploration de la sexualité humaine sans jugement moral, et beaucoup de ses découvertes ont inspiré la sexologie moderne. Je prend ici son échelle comme introduction sur un sujet hyper complexe et fascinant: l’identité et l’orientation sexuelle.
On dit que l’hétérosexualité est le « désir sexuel pour des individus de sexe opposé », l’homosexualité est la « déviation du désir vers le même sexe, tant dans les fantasmes que dans la relation corporelle. », et la bisexualité est formée de « pratiques sexuelles aussi bien avec des partenaires de même sexe que de sexe différent. » (Larousse 2014)
J’attire votre attention sur le vocabulaire des trois définitions: L’hétéro est assez direct au point, l’homo parle de déviation du désir et la bi parle de pratiques sexuelles.
Hmmm, en 2014, être homo c’est dévier son désir, et être bi, c’est juste une question d’action sexuelle…
Le dictionnaire ne parle même pas d’asexualité : l’absence de désir sexuel. Oui ça existe, et c’est pas le résultat d’un abus sexuel ou d’un traumatisme, et je vais vous faire un billet juste là dessus dans pas très long, car c’est très peu connu et c’est vraiment fascinant pour une horny beast comme Matante Elise.
En fait, Matante va vous dire quelque chose qui risque de vous surprendre (ou pas trop pour ceux qui me connaissent bien): Je ne crois pas au concept d’identité ou d’orientation sexuelle. Biologiquement, je suis une femme, je m’identifies comme tel et je suis principalement attirée par les hommes,
bruns,
avec des yeux pâles,
une bouche bien dessinée
une belle carrure,
ou une barbe bien entretenue,
ou toutes ces réponses:
Le moment où Matante Elise a vu Chris Evans avec une barbe, elle s’est mise à croire en un Dieu bienveillant qui l’aime.
Je dis principalement, parce que je vous jure que si Monica Bellucci me faisait des avances, je sauterais sur l’occasion tellement vite qu’on entendrait le pop de l’air qui claquerais en reprenant sa place à l’endroit où je me trouvais une nanoseconde avant d’avoir la face entre ses deux magnifiques seins. (J’ai soudain chaud…).
Je m’identifie comme hétérosexuelle, mais toute énervée que je sois dès que Chris Hemsworth enlève son chandail, je vais vous faire un aveux: j’adore les seins des femmes. J’ai toujours tendance à fixer un peu par là parce que je trouve ça beau et, dans certains cas, carrément attirant. Pour revenir à la superbe Monica, il y a des extraits du Pactes des loups et de Shoot’em up qui m’ont carrément émoustillée et c’était pas à cause de Clive Owen.
(aparté à propos de Shoot’em up, ce film contient la scène de sexe la plus glorieuse qu’il m’ait été donnée de voir dans ma vie. Monica en plein orgasme bruyant alors que les balles sifflent partout autour… c’est… Je … c’est… je pense que c’est de l’art surréaliste. J’arrive pas à décrire, j’ai peine à croire que cette scène existe pour de vrai. C’est tellement bizarre, du génie cinématographique.)
Pendant longtemps je me suis demandée si j’étais bisexuelle ou lesbienne. Honnêtement, j’en sais vraiment rien. Je pense que si je tombais en amour avec une femme, ce serait pas la fin du monde, mais à date, je suis juste sortie avec des hommes. Et j’ai connu des lesbiennes, mais aucune qui ait même passée proche d’émouvoir mes bobettes. Si on demande au Larousse, je suis hétro et homo, mais pas bi. Je suis attirée par le sexe opposé, j’ai parfois des fantasme sur le même sexe, mais je n’ai pratiqué qu’avec des hommes. J’ai connu des gars qui avaient eu une ou quelques aventures homosexuelles, mais qui se définissent comme hétéro et sont en couple stable avec une femme depuis longtemps et ne se remettent pas en question du tout. Mais Larousse dirait qu’ils sont bi. Wow, c’est tellement clair là, j’en ai mal aux yeux…
Alors, la conclusion à laquelle je suis venue est semblable à celle de Kinsey: il n’y a pas d’absolut dans l’orientation sexuelle, elle est fluide et il n’est pas anormal de ne pas être 100% un ou l’autre ou même 50/50. Et elle varie toujours un peu au cours de notre vie, même si la majorité des gens ont une prédominance d’un bord ou de l’autre. Ou si vous préférez: ON S’EN FOUS!!!
Et l’identité sexuelle là dedans?
Ben avant de déterminer si vous être gay, hétéro, bi ou pan-sexuel, faut déterminer d’où vous partez.
Permettez-moi de vous présenter Ven Gethenian:
Alors, donnez votre vote: garçon ou fille?
Pensez-y comme il faut là.
La réponse: ben, c’est pas si simple que ça. Ven se décrit comme (et je vais utiliser la terminologie anglaise car il n’y a pas encore d’équivalent français): Queergender lesbian assexual.
Queergender: ne s’identifie ni comme un homme, ni comme une femme.
Lesbian: femme aux femmes.
Assexual: sans désir sexuel.
Ok, minute, pas sûre, faut que j’y pense…
Dans le pantalon de Ven, il y a une vulve. Mais il préfère qu’on l’identifie avec le pronom masculin, plus neutre. Il est marié à une femme et ils ont une fille de 8 ans qui l’appelle papa.
Certains d’entre vous doivent penser que Ven est une @/%?&* de folle qui a besoin d’une bonne thérapie. Et vous dire qu’une lesbienne asexuelle, c’est un peu contradictoire.
Pas moi. Pas du tout. Ven est bien dans sa peau, sa femme l’adore et c’est réciproque, c’est un excellent artiste et une personne merveilleuse. (et il y aura un billet sur lui dans mes Samedi de la Muse).
Et l’asexualité est aussi complexe que toutes les autres orientations, mais on explorera ça ensemble dans un autre billet.
Ma collègue Michelle m’a parlé d’un camarade de classe de ses fils qui pendant l’été a changé d’identité sexuelle. Diego a commencé à porter des robes et a changé de nom (je ne me souvient plus de son nouveau nom, mais c’est pas Dora, j’ai fait la joke quand Michelle m’en a parlé). Elle m’en parlait à cause de l’extraordinaire réaction de ses fils et de leurs amis face à cette nouvelle petite fille: c’est à dire qu’ils s’en foutent complètement. Ex-Diego est maintenant une fille, et c’est tout, c’est pas grave. C’est cool. Elle était visiblement mal à l’aise avec le concept d’un transgenre de 8 ans, mais tout à fait fière et admiratrice devant la superbe réaction des enfants. Avec raison. Jamais à l’époque où j’avais 8 ans un garçon n’aurait pu devenir une petite fille tout à coup sans se faire regarder croche et traiter de tapette ou d’autre nom full classy dans le même genre.
Pour l’instant, la plupart des chercheurs en psychologie du développement s’entendent pour dire que l’identité sexuelle se précise vers 4 ans chez un enfant. Il y n’a vraiment presque pas de chances que ex-Diego change d’idée et veuille redevenir un garçon. Il est fort probable qu’on ait expliqué à ses parent que pour lui éviter des problème d’identité, il serait préférable de la laisser s’identifier comme une petite fille en attendant sa puberté pour démarrer un éventuel traitement hormonal et se préparer à une chirurgie de réattribution sexuelle.
Comme l’expliquait ma belle Laci adorée, les genres binaires (fille/garçon) est un concept occidental. En Inde, il y a les Hijra, les Fa’fafine en Polynésie, les Khanith au Sultanat d’Oman, le troisième genre est un concept répandu au Moyen-Orient et en Asie. (attention, même si le troisième genre est officiellement reconnu dans ces pays, la stigmate sociale est encore très grande.)
D’où ça vient tout ça? Comment on devient transgenre?
Je sais pas, un surplus d’hormones pendant la grossesse, une névrose de la mère, une soirée trop arrosée dans le laboratoire du Bon Dieu, un bogue dans la Matrice, on s’en fout. Le fait est que si Georgette se sent plus comme un Gérard, c’est pas une mini-jupe qui va le faire sentir bien dans sa peau. Et c’est fucking pas de nos affaires.
Bon ok, mais les travestis là dedans?
Ben mon avis là dessus: Heille, les filles ont toutes le beau linge et le maquillage hot, on peut bien partager non? Pis si t’es game pour porter des talons haut à 6 pied 2, 200 lbs, t’es plus courageux que moi. You go girl!
Travesti ou transgenre, ça vous fait pas mal tant qu’ils ne vous sautent pas dessus pour vous agresser non? ( et les agresseurs sont pas plus fréquent chez les transgenre que chez les « normaux »)
Moi, j’aimerais beaucoup avoir une amie drag-queen qui aurait peut-être des trucs pour habiller ma carrure de joueur de football…
Alors, est ce que Matante vous dit de remettre votre orientation sexuelle en question? Non, pantoute, elle vous dit juste que si vous êtes pas certains à 100%, ben c’est VRAIMENT normal et que tout est possible. Mettre un nom dessus peut aider à bien se sentir dans sa sexualité et à accepter les titillements occasionnels à l’autre extrémité du spectrum, mais c’est pas obligatoire. Moi, je suis une femme cisgenre velue et carrée hétéro avec fantaisies lesbiennes occasionnelles et j’ai décidé que c’était correct que je me sente drôle en regardant « Howling 2 »
Holly god of cleavages, cette poitrine est extraordinaire…
Peut-être que le terme de pansexuelle pourrait s’appliquer dans mon cas, je sais pas, je vais continuer d’y penser…
Matante voit sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années un phénomène qui l’irrite au plus haut point. J’ai appelé ce phénomène le voisin charitable gonflable. Je vous donne le plus récent exemple de ce phénomène :
Bon, commençons par parler du fameux ALS Ice Bucket Challenge et de ses détracteurs.
L’idée de lancer un défi à des gens pour ramasser de l’argent pour une cause n’est pas nouvelle – les têtes rasées hein? -, dans le cas présent il s’agit de ramasser des sous et de faire connaitre la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot, aussi connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig, en l’honneur du supervilain qui a créé la maladie et s’est infecté en voulant la propager dans la population, tel que décrit dans l’excellente série documentaire Family Guy (ok, lâchez vos rouleaux à pâte, c’était une joke! Lou Gehrig était un très gentil monsieur et je suis certaine qu’il avait le sens de l’humour). Cette maladie dégénérative est mortelle et incurable. L’idée derrière le sceau d’eau glacée est de faire référence à la perte de sensibilité et de motricité des gens atteint de la maladie. Lorsqu’on est mis au défi, on a 24 heure pour recevoir un sceau d’eau glacée sur la tête ET donner 10 dollars à la fondation ou sinon, de sauter l’étape du sceau et faire un don de 100 $ minimum.
Deux notes en aparté :
Ceux qui font le défi sans faire de don, vous avez manqué votre coup. Soit vous le saviez pas, dans ce cas, je mets le lien ici, il est pas trop tard pour compléter votre défi comme il se doit, soit vous le saviez, mais vous êtes cassés comme un clou, dans ce cas-là, je vous comprends et vous pardonnes et je vous remercie d’avoir au moins fait la partie de parler de la maladie dans votre vidéo, pour attirer l’attention sur cette bonne cause, parce que vous en avez parlé hein? Je sais que vous en avez parlé parce que vous êtes pas dans la catégorie 3, ceux qui savent, mais qui s’en foutent et veulent juste une excuse pour faire les caves sur Facebook. Ceux qui sont dans cette catégorie : Matante est très déçue de vous et elle a bien hâte que vous deveniez des adultes pour qu’on puisse prendre une bière ensemble et qu’elle vous explique les choses de la vie.
Ceux qui ont fait le défi en faisant tout un plat de jeter la glace dans le pot juste avant de se le lancer dessus : VOUS ÊTES UNE BANDE DE BÉBÉS PEUREUX. C’est pas de l’eau glacée ça! Faut laisser la glace dans l’eau au moins 10 minutes avant si vous voulez vraiment montrer que vous avez reçu de l’eau glacée! Vous pensiez vous en tirer à bon compte, mais Matante vous a pogné ma bande de poules mouillées!
Ok donc on s’entend sur c’est quoi le défi, d’où ça vient et ce que ça mange en hiver. Les détracteurs maintenant :
« Je suis tannée de voir ces vidéos, y’a rien que ça sur Facebook! » Je suis tannée des photos d’anges avec des prières de mes cousines, mais je ne chiale pas parce que c’est important pour elles, elles y croient, ça part d’un beau sentiment, ça me fait pas mal et je SUIS UNE ADULTE MATURE.
« Pfttt! McDonald, Coke et Old Spice ont participé au défi juste pour faire un coup de pub! »
So fucking what? De la pub, ils en auraient fait pareil, mais ils ont participé à attirer l’attention sur la cause, c’est déjà ça non? Se croiser les bras en claquant de la langue avec des beaux discours sur le capitalisme, c’est une belle façon de s’acheter un sentiment de supériorité…
Quoique :
Ronald, je t’ai vu mettre la glace dans le sceau juste avant de le jeter… BÉBÉ PEUREU!!!
La madame de Coke a très bien fait ça, elle a parlé de la cause et a laissé la glace faire effet dans le sceau avant.
Le gars d’Old Spice est mon idole, quel homme parfait, il a parlé de la cause, a fait un don de 1000$, a encouragé les gens à faire de même, nous a exprimé son amour profond et a lancé les défis les plus épiques de tous!
Dans le cas de Samsung Galaxy S5… ça se rapproche de la catégorie 3, mais bon, on ne peut pas s’attendre à ce qu’un téléphone ait du cœur…
Maintenant parlons du voisin charitable gonflable :
Un autre exemple est survenu lors de ma dernière Cause Célèbre : Le suicide de Robin Williams et la dépression. Un commentaire qui me faisait chi… au plus haut point : Toutes ces vedettes dépressives se lamentent sur leur sort quand des gens meurent de faim en Afrique!
Ok, allez tous vous faire foutre.
Quiconque a fait ce genre de commentaire à un moment donné dans votre vie, je veux que vous alliez tout de suite remettre votre carte de membre de l’âge adulte à votre proche en position d’autorité le plus près de chez vous.
Toute la gang, oui, oui, Gervais, 89 ans et quasiment toutes ses dents, toi aussi, vas-y, j’attends ici.
Ma cause fait plus pitié que la tienne! Je fais plus pitié que toi! Vraiment? Vraiment? Ça vous aide à vous sentir plus important d’avoir une cause meilleure que celle des autres? Vous avez quel âge, 3 ans?
Numéro un : Revenons à la photo du début, je vous la remets ici :
L’eau utilisée dans le Ice Bucket Challenge n’as pas été volée à un conteneur en destination d’un village en manque d’eau en Afrique. L’IBC n’as pas arraché l’eau de la bouche des petits africains, donc argument INVALIDE. Le gaspillage d’eau, c’est une autre histoire, et Matante vous encourage fortement de faire comme son neveu Olivier qui a utilisé de l’eau de mer, ou son amie Facebook Annie, qui a pris l’eau d’un lac ou tout autre source d’eau non potable et non léthale à laquelle vous avez accès autant que faire ce peut (genre garder une chaudière d’eau de votre dernier bain?)
Deuxième photo :
Exact, absolument, tout à fait vrai. Et?
Voulez-vous savoir comment je vois ça moi?
5 600 décès par SLA
+
3 400 000 décès dû au manque d’eau potable
=
3 405 600 DÉCÈS DE TROP!!!!!!!!
Une seule personne qui doit subir une mort à petit feu dans la souffrance est une personne DE TROP. Que ce soit par SLA, SIDA, Cancer, malnutrition, dépression suivie de suicide, manque d’eau potable, malaria, des suites de blessures après avoir marché sur une mine ou tout autre cause qui vous tient à cœur.
L’argent donné à une cause ne doit pas être considérée comme « volé » à une autre, je doute fort que les participants du défi ont puisé dans la petite caisse marqué « éliminer la soif dans le monde » pour faire leur don.
Et pour ce qui est de l’attention, cette maladie en a BESOIN. Les enfants d’Afrique aussi, les ukrainiens aussi et les chrétiens d’Irak, les citoyens de Ferguson et tout autre cause à laquelle vous êtes en train de penser. Matante vas vous dire un secret: la compassion est infinie, et vous n’avez pas à la budgeter, vous pouvez en donner tout le temps, il va vous en rester. Vous pouvez en donner à qui vous voulez, je ne vous dirai pas à qui ça doit aller, car c’est un choix PERSONNEL. Ce qui me fait chier, c’est quand on reproche à une cause d’avoir plus d’attention qu’une autre « plus importante, plus grave, plus triste, qui touche plus de gens » L’Ostie de voisin gonflable est venu gâcher l’esprit de charité!
Je n’ai pas les chiffres au Québec, mais en date d’aujourd’hui, le site d’ALS Association affiche avoir ramassé 88,5 millions de dollars avec cette campagne. Et je dis GOOD! C’est merveilleux! Cet argent va probablement aider à financer des traitements et même une cure. Mais surtout, l’attention que le challenge a amené va encourager des investisseurs à financer la recherche, et ça, c’est certain que ça va avoir un impact immédiat.
Le défi va passer et dans pas grand temps, une autre mode va commencer, les gens vont se plaindre que leur fil d’actualité Facebook est plein de recette de Cronuts maison (ou de manifestes féministes et d’histoires de chats dans le cas de mes amis – Chroniques à venir : Comment Matante Elise est devenue féministe tout en continuant à se raser les jambes et en ne devenant pas lesbienne. Et Mon nom est Elise D. et je suis une Crazy Cat Lady-). Mais au moins, pour un temps, la patente à la mode aura servi à quelque chose de bien et aura donné de l’espoir à des gens qui en ont foutrement besoin, comme ce monsieur.
Et pour finir, parce que je suis une fangirl finie, et parce qu’ils ont fait des vidéos vachement drôles, je vous mets les liens pour les IBC de Chris Evans et Benedict Cumberbatch.
Et de nouveau, le lien pour faire un don, au cas où ça vous tenterais, juste ici, merci!