Le Grand Visionnement 2015 : Channing Tatum: Introduction

Avant que vous le disiez, oui, vous avez raison, c’est mes hormones qui gèrent mon blogue. J’ai aucune honte à l’admettre.

Faites pas comme si vous étiez surpris.

Alors, dû au fun noir que je me suis faite en écrivant le Grand Visionnement 2015: Tom Hardy (même si ça a fait un flop monumental, j’ai genre eu 1 lecture pour chaque article, et je pense que c’est les relectures que je fais compulsivement pour m’assurer que tout est écrit clairement), j’ai décidé de continuer l’expérience avec mon obsession du moment.

Le seul.
L’unique.

Le merveilleux.

L’extraordinaire.

Channing Tatum.

wpid-53a013ad3da24_-_cos-05-channing-tatum-shirtless-de.jpg

Brun? check! Yeux pâles? check ! Jolie bouche? check! Masculinité saine? YOU BET! Drôle? check, check Sexy? check, check, check, check, check, check! Yep, en plein mon genre. Et merde il a même les manches de chemise roulées sur cette photo. OUF!

Oh ça va être toute une ride les amis, parce que M. Tatum a une généreuse dose de navets dans sa filmographie et j’ai souffert, oh que j’ai souffert pour nourrir mon obsession écrire cette série! Je vous rappelles que pour écrire ces billets, je dois en général voir les films à plusieurs reprises, en particulier ceux qui ne m’ont pas impressionée. Dans certains cas, c’est carrément du masochisme. C’était moins pire avec Hardy, ses navets (sauf une énorme exception) sont relativement digestes et son talent exceptionnel rendait le tout plus facile. Channing est un bon acteur, il est même excellent à ses heures, mais il n’est pas du niveau d’Hardy et il ne peut racheter un navet à lui-même.

Mais hey, on a deux Magic Mike avec plein de photos de monsieurs pas de chandail dans un futur rapproché, donc, restez avec nous, ça va valoir la peine! Et les deux Jump Street, qui sont vraiment, vraiment, vraiment bons.

Un billet par semaine, tous les mercredi matin.

On va commencer la semaine prochaine avec les G.I. Joe. Oh oui, on commence avec un super navet et un film potable. Direct dans le vif du sujet!

Si vous aimez me voir souffrir, ça va bien commencer pour vous.

Enjoy!

Les liens pour les différentes parties seront affichés ici et cette introduction restera en haut de la page d’accueil pour la durée du Grand Visionnement.

Partie Dix: GI Joe: Rise of Cobra et GI Joe: Retaliation

Partie Onze: Foxcatcher

Partie Douze: White House Down

Partie Treize: Haywire et Side Effects.

Partie Quatorze: 21 Jump Street

Partie Quinze: Magic Mike

L’empathie et le consentement enthousiaste: La masculinité saine et magique de Magic Mike XXL

Ok, ma meilleure amie Nadia et moi avons décidé de se faire une soirée de filles. Nous sommes allées voir Magic Mike XXL. Nous sommes ressorties du cinéma en flottant.

Je pense que ça fait au minimum 5 ans que j’ai pas vue ma meilleure amie avoir autant de fun.

Ostie que ça fait du bien.

Mais, non, je ne suis pas ici pour vous faire un Grand Visionnement Channing Tatum (quoique c’est pas totalement exclu dans un futur pas trop lointain). Non, je veux vous parler de pourquoi ce film a comblé tant d’ovaires.

Non, ce n’est pas à cause de ceci:

wpid-https%3a%2f%2f36.media_.tumblr.com%2fac6d714279b1b8c7469bbf6d0c7ee5c9%2ftumblr_nr2tq0oapx1rjthnto1_1280.jpg

Oh Matt, mon petit maudit, je t’adore depuis Chuck.

Ou ceci:

wpid-https%3a%2f%2f38.media_.tumblr.com%2f9f45488bea4cb67a67523f5386e4c5a3%2ftumblr_nqua37ooiz1sykpjyo5_500.gif

La meilleure scène du film. Hands down.

La raison est hyper simple. Et c’est Antonella qui va vous le dire:

Ce film est fait sur mesure pour les femmes.

Ah putain que ça fait du BIEN!

Vous vous souvenez comment je vous expliquait que l’empathie est le plus puissant des aphrodisiaques?

Channing Tatum l’a compris. Jenna Dewan est chanceuse en tabarnak. (ok, honnêteté complète, je suis 100% volontaire pour une relation polyamoureuse avec le couple Tatum/Dewan. Elle est fucking bandante, et lui… OUF! Bref, si vous cherchez à pimenter votre mariage, Channing & Jenna: realmatanteelise@gmail.com. Just sayin’)

Ok. Ce film est vraiment, absolument, complètement pas intellectuel. C’est sérieusement un film avec zéro cerveau nécessaire.

Mais, mais, mais, mais.

Il est plein de femmes noires.

Il est plein de femmes rondes.

Il est plein de femmes dans la quarantaine.

Et elles sont toutes des REINES.

Pas d’hésitation, pas même une seule seconde, de la part d’aucun des hommes musclés et terriblement sexy de ce film. Pas de joke de grosses, pas de jokes de cougars. Ils sont tous là pour une seule et unique raison: Les faire sourire, leur faire passer un bon moment, les faire se sentir bien dans leur peau.

Putain

de

concept

RÉVOLUTIONNAIRE.

Les putains de stripteaseur/guérisseur de l’âme.

Messieurs, prenez des notes:

Ça n’a rien à voir avec les six packs. Les gars sont beaux, mais un bel égoïste, c’est un total turn-off.

Si vous décidez que la femme que vous voulez est une REINE, pas une princesse pure et innocente, mais une putain de REINE avec des organes génitaux fonctionnels, qui éprouve du plaisir, qui est en plein contrôle de sa sexualité et qui ne cherche qu’à être comblée, je vous GARANTI que plus jamais vous ne dormirez seul sauf quand vous en aurez envie.

  • Une REINE satisfait ses désirs.
  • Une REINE accorde ses faveurs à qui s’en montre digne.
  • Une REINE choisi quand et avec qui elle partage son lit. Et sa décision est FINALE et NON NÉGOCIABLE.
  • Mais il y a d’autres REINES, partout.
  • On ne manipule pas une REINE.
  • On respecte une REINE.
  • Toutes les REINES sont belles.
  • Toutes les REINES méritent le meilleur de leurs rois.
  • Et les REINES savent récompenser ceux qui savent bien les servir comme il se doit.

Oubliez la merde des Pick-up artists.

Ne soyez pas des chasseurs en quête de proies.

Soyez des strip-teaseurs au service des REINES.

Et toutes les Andie MacDowells du monde vous laisseront essayer leur pantoufles de verre.

De plus, dans Magic Mike XXL, on nous montre des exemples d’hommes on ne peut plus masculins, mais tellement loin de l’idée traditionnelle du mâle. Ok physiquement, ils sont totalement dans le main stream. Mais laissez moi vous exposer quelques points qui, à mon avis, sont un excellent exemple de masculinité saine:

  • Quand Mike dit à Ken de le frapper pour passer sa colère, ça ne fonctionne absolument pas.
  • Ritchie veut donner dans son spectacle le total romantisme à ses clientes: mariage avec fleurs et gros diamant, et nuit de noce dans un sling sur du Nine Inch Nails. Mais c’est SON fantasme à lui.
  • Tito a des ambitions quétaines, mais Mike l’encourage et lui offre même son aide.
  • Andre et Ken apprécient le fait qu’ils font du bien au monde.
  • Tarzan s’ennuie de Mike et n’as pas peur de l’admettre.
  • Malik ne se sent pas intimidé par l’autorité de Rome, sa blonde.
  • TOUT LE MONDE BAISE LES PIEDS DE ROME ET PERSONNE NE SE FAIT TRAITER DE MAUVIETTE POUR ÇA.
  • La scène de strip tease la plus hot du film a lieu dans un dépanneur, au son d’une toune des Backstreet Boys, au profit d’une jeune fille boulotte à l’air hyper bête. (Elle sourit à la fin, pendant que nous on hurle dans la salle). Et tous les gars sont dans la fenêtre à encourager Ritchie de bon coeur.
  • Ken est sérieusement en contact avec l’univers. Genre avant longtemps, il va se mettre à léviter. Tous ses amis acceptent ce fait et embarquent dans ses lubies créatives sans même sourciller.
  • Mike essaie d’encourager ses copains à se trouver eux-même, plutôt que de leur dire quoi faire.
  • Mike n’est pas dans une bonne passe, il le sait et décline donc une super chance de se tapper Zoe la photographe bohémienne bisexuelle (jouée par la super belle Amber Heard, faque c’est pas un petit coup qu’il passe, c’est une bombe). Il passe son tour et évite les regrets. Personne ne remets sa décision en question ou lui dit qu’il a raté un bon coup.
  • Le vagin large d’Andi MacDowell est une pantoufle de verre pour le gros pénis de Ritchie!!!!!!

Un dernier point que ce film souligne, c’est l’univers des travailleurs du sexe dans une optique positive. Tout ce que je vous ai dit sur comment ils traitent toutes les femmes comme des Reines? C’est du service à la clientèle (mais hé, pratiquez-le à la maison aussi, c’est plus le fun de se faire servir son assiette avec un sourire qu’on soit chez soi ou au resto ok?).

Contrairement au premier film, il n’y a pas de shady boss pour planter un couteau dans le dos aux danseurs. Pas de petit jeune abitieux, pas de vedette. Juste des gars qui aiment leur job, parce qu’ils sont bons dans ce qu’ils font, que c’est un exutoire à leur créativité, voir une façon de vivre leur vie de rêve sur le stage et qu’ils rendent plein de femmes heureuses tout en se faisant de l’argent. Le job idéal. Ken et Andre parlent d’être des guérisseurs de l’âme et c’est pas loin de la vérité.

Je suis allée dans un bar de danseurs, j’ai eu droit à une danse privée. Et plus d’une décennie plus tard, j’ai encore de super souvenirs de Ricky le danseur qui a tellement eu d’effet sur ma cousine Michelle qu’elle a failli me casser les doigts à force de serrer ma main.

C’est dommage qu’il n’y ait pas ce genre de démonstrations des travailleuses du sexe au cinema. Les strip-teaseuses dans les films sont toujours des mères qui n’ont d’autre choix et qui se sentent coupable et dégradées par leur job. Ou des droguées qui se mettent nues pour leur fix. Et elles sont toujours en compétition les unes avec les autres. La société mets un énorme stigmate sur la sexualité professionnelle et c’est du gaspillage pur et simple. (billet à venir: la pute: pillier de société qui mérite votre RESPECT)

Si on cessait de voir les travailleurs du sexe comme de la vermine et le sexe comme dangereux, on serait beaucoup mieux comme société.

Mais ne me croyez pas sur parole, écoutez plutôt l’opinion d’un ancien danseur exotique:

wpid-https%3a%2f%2f36.media_.tumblr.com%2fed7ff727db45fbe5b7aca45262d65e6d%2ftumblr_nr2n4osfux1r83d7lo1_1280.png

Yep!

Matante Elise Out.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Le Grand Visionnement 2015 Partie Huit: Tom Hardy: Minotaur / Rock n’ Rolla

Seigneur Jésus! Une merveille de « so bad it’s good ».

Minotaur (Oh, doux Jésus, j’espère qu’il a pas été traduit)

Rôle: Theo

Et l'entrée ultime de

Et l’entrée ultime de « Oh Tommy, mais qu’est-ce qu’ils t’ont mis sur la tête? » J’ai vu mieux au dollorama.

Je recommande Minotaur, seulement si vous êtes fans de ridicule. Il y a des merveilleux moment de surjouage dans ce film, c’est magnifique!

J’ai regardé ce film. Je l’ai regardé AU COMPLET. (plus digestible que This Means War, parce que Minotaur fait un effort, même s’il échoue lamentablement).

Je blâme Lindsay Ellis:

Après tout ça, et que Lindsay m’ait gentiment indiqué que le film est disponible en entier sur YouTube, je DEVAIS le voir.

Je n’ai AUCUN regret. C’est mauvais, oh c’est extrèmement mauvais, mais c’est tellement drôle.

Si vous savez pas le sujet de ce film en lisant le titre, veuillez quitter ce blogue immédiatement, c’est pour les 13 ans et plus et vous avez clairement juste commencé votre secondaire.

Ça vaut la peine juste pour le gaz qui rend lesbienne.

Laissez-moi répéter lentement, que vous compreniez à quel genre de merveilleuse épave on a affaire:

Le.

Gaz.

Qui.

Rend.

Lesbienne.

C’est pas une joke. C’est vraiment dans ce film.

Un joyau digne de Asylum ou Syfy Channel.

Disponible sur YouTube. Recommandé, surtout en gang avec beaucoup d’alcool, ça doit être merveilleux en gang avec beaucoup d’alcool.

Après avoir parlé de lesbiennes, passons à Gay Tom Hardy!

RocknRolla (Rock et escrocs)

Rôle: Handsome Bob

wpid-6fba4dfd52e3a585d1046545e469fe5e.jpg

Guy Ritchie fait des films extraordinaires, quand ils ne mettent pas Madonna en vedette. Ses deux Sherlock Holmes sont merveilleux et Snatch est mon film de Brad Pitt préféré.

RocknRolla a une distribution magnifique (dans plus d’un sens): Gerard Butler, Idris Elba, Mark Strong (hey, lui et Christoph Waltz sont les deux Sugar Daddy de mes rêves) et bien entendu Tom Hardy, dans un de ses rôles les plus sexy.

L’histoire est hyper compliquée, un enchevêtreemnt de différentes petites histoires qui convergent, (c’est du Guy Ritchie après tout!) alors je ne vais vous parler que de la partie concernant Tom.

Le Wild Bunch est un groupe de petits truants londonniens avec à sa tête One Two (Butler) et son bras droit Mumbles (Elba). Handsome Bob (qui porte bien son nom, putain Hardy est HOT dans ce film) est leur getaway driver. Tous les membres du Wild Bunch ont tour à tour fait de la prison et ce sera bientôt le tour de Bob, pour cinq ans. Lors de sa dernière soirée, One Two essaie de remonter son moral en lui faisant miroiter une grosse soirée d’adieu bien arrosée avec des strip-teaseuses. Mais Bob ne veux pas de strip-teaseues, il veut One Two.

Gerard Butler et Tom Hardy ensemble…sexuellement… excusez-moi, je dois aller me changer…

Ok, One Two ne swigne pas de ce côté, mais, comme Bob est son grand ami, il fait une concession:

C'est une salsa qui joue en passant...

C’est une salsa qui joue en passant…

RocknRolla est plein de moments hilarants comme celui-là (comme la super scène ou One Two et Stella (Thandie Newton) dansent, wow! Et leur scène de sexe…)

En passant, sur le coup One Two nous sert le gay-scare typique, mais il en revient et l’homosexualité de Bob et son béguin pour son patron ne sont pas tournés en ridicule (ok, à part le slow sur de la salsa). Bob s’amuse même à faire des farces là-dessus pour frustrer One Two. Bref, gay-positive movie! Chapeau Guy Ritchie!

On voit ici Tom dans un autre rôle léger. C’est d’ailleurs en voyant ce film que Nolan a pensé à engager Tom Hardy pour jouer Eames dans Inception.

Et il est serieusement sexy. J’ai envie d’être un homme juste pour être gay avec Handsome Bob.

Juste la petite scène où il séduit le mari gay de Stella pour obtenir le nom de la taupe dans leur entourage… Il garde son linge, il le touche même pas, mais l’autre est en train de scraper son pantalon, et je le comprend. Ouf!

wpid-https%3a%2f%2f33.media_.tumblr.com%2fedf743bdcbf9cbb2e99ce4f322684b02%2ftumblr_mf40keg7le1r4z8l1o1_250.gif wpid-https%3a%2f%2f33.media_.tumblr.com%2f019c725bdafdafc826e107c8c836b22c%2ftumblr_mf40keg7le1r4z8l1o2_250.gif wpid-https%3a%2f%2f33.media_.tumblr.com%2f29e54b22ee587f0f655cb3f300366817%2ftumblr_mf40keg7le1r4z8l1o3_250.gif wpid-https%3a%2f%2f38.media_.tumblr.com%2fe6b46bfc817d659d549d6b6043753560%2ftumblr_mf40keg7le1r4z8l1o4_r1_250.gif

Holly cow, si je te dis non, est-ce que tu va me donner la fessée, Bob? Parce que j’ai été une très, très vilaine fille… Le safeword est « banane ».

Bref, une performance à mon goût!

wpid-https%3a%2f%2f31.media_.tumblr.com%2fa0c7f85eee95f694089492f6479f4a3d%2ftumblr_ml2kufd2ux1r4z8l1o1_500.gif

Bob, arrête de me fixer comme ça, je vais hyperventiler.

Ceci dit, l’acteur le plus impressionant dans ce film c’est Toby Kebell en Johnny Quid. Il est BRILLANT. Et la bande sonore est GÉNIALE.

RocknRolla est charmant deux heure de gros fun pur et simple, grosse recommandation.

Disponible sur YouTube si vous cherchez bien. Ou, légalement, dans un club vidéo près ou loin de chez vous.

Pour ma fête, on termine le Grand Visionnement Tom Hardy avec la pièce de résistance. Attachez vos tuques avec ben de la broche, on va parler de Bronson.

Pénis!!!

On s’embarque dans une nouvelle aventure? (Mais dans un terrain très familier)

OK mes ti papoutes, matante vous a négligé un peu dernièrement, mais elle vous a pas oublié. Je suis en train de laisser une bouillabaisse matantesque mijoter dans mon crockpot mental.

Dans les prochaines semaines, je vais vous parler d’une série de romans BDSM connue sous le nom de « The Sophie Scaife series » écrite par Abigail Barnette, le nom de plume de la blogueuse Jenny Trout (son twitter @Jenny_Trout est une source de joie quotidienne en passant).

Une superbe histoire d’amour extrêmement romantique, mais surtout, adulte, féministe et kinky à mort.

Je voudrais vous parler de cette série de livres en la décortiquant avec vous. Sophie Scaife et Neil Elwood sont des personnages très complets et complexes, très réalistes, adultes et intelligents. Je veux me servir de Sophie et son amoureux pour vous parler de dynamiques de couples, de sexualité et de BDSM.

Et ne soyez pas surpris si j’écorche Christian Grey et Anastasia Steel au passage, OK, pas mal constamment, la comparaison est inévitable et je ne peux pas perdre une seule occasion de chi.. sur « l’œuvre » de E.L. James.

Je vais commencer par vous faire un résumé des trois livres. Je n’essaierai pas de vous cacher les spoilers, ça compromettrait mes billets suivants. Ensuite, je vous ferai une série de billets analysant les personnages en tant que tels et les différents aspects de leurs relations, incluant la sexualité des deux protagonistes qui est définitivement kinky.

Ceci dit, si vous lisez l’anglais, je vous recommande, non, je vous ORDONNE de lire le premier tome avant de lire mon résumé, il est gratuit en format Kindle sur Amazon, donc le budget n’est pas une excuse. Si vous êtes un minimum comme moi, vous allez vous taper les trois en moins de 2 semaines (les deux autres sont 5 $ en format Kindle, ça se lit hyper bien).

Voici un synopsis sans spoilers pour vous humecter les lèvres :

 

Sophie Scaife a 24 ans, elle est l’assistante de la directrice de Porteas, un magazine de mode. Depuis 6 ans, elle fantasme sur Leif, un étranger à l’accent britannique avec qui elle a passé une nuit d’exploration de sa sexualité alors que leur vol pour Tokyo avait été reporté.

Après 30 minutes de retard de sa patronne, Sophie commence à s’inquiéter, est-ce qu’il est s’est passé quelque chose de grave? La réponse ne tarde pas à arriver : Porteas a été vendu au géant médiatique Elwood & Stern et la direction est maintenant entre les mains du milliardaire Neil Elwood. À l’arrivée de son nouveau patron, Sophie a le choc de sa vie : le magnat de la presse écrite n’est nul autre que l’étranger qui est devenu l’idéal d’après lequel elle juge tous ses partenaires sexuels depuis 6 ans…

Une prémisse assez classique, quasi stéréotype, mais croyez-moi, le traitement est loin d’être culcul (OK, un peu parfois, ça reste une histoire d’amour, mais Abigail Barnette ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles, contrairement à beaucoup d’auteurs de romans d’amour *tousse, E.L. James, tousse*).

Bref, dans les prochaines semaines, je vous emmène dans le merveilleux monde se Sophie Scaife et on explorera avec elle l’amour, l’amitié, les relations homme-femmes, la sexualité en général et le BDSM en particulier.

Enjoy!

 Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Fais-moi mal! (Introduction au kink)

« Dirty babe!
You see these shackles baby I’m your slave,
I’ll let you whip me if I misbehave,
It’s just that no one makes me feel this way…” 

-Justin Timberlake, “SexyBack” FutureSex/LoveSounds (2006)

Je voulais écrire sur le BDSM (Bondage and Discipline / SadoMasochism) et les relations Dominant/soumis (D/s) cette semaine, avec la sortie de “50 Nuances de FUCK NO” en salles samedi prochain. Mais mes recherches des dernières semaines m’ont fait découvrir 2 choses :

1- “50 Nuances de Propagande Puritaine” est un livre encore plus tordu et toxique que je pensais. (et on parlera pas des suites, qui sont pires)

2- Il y a tellement de choses à dire et tellement plus dans une relation D/s que les trips de chambre à coucher, c’est un sujet ÉNORME et je ne me sens pas de taille à vous faire un exposé complet.

Je vais donc continuer à me renseigner plus avant de vous faire un (ou 12) cours 101 sur le BDSM. (Et je vais probablement continuer à régulièrement insulter E. L. James et ses personnages sur Facebook au cours de ces recherches, désolée, c’est plus fort que moi, vous savez combien Matante a les préjugés et la désinformation en horreur!).

Cela dit, amateurs de sensations fortes, vous ne serez pas entièrement laissés sur votre appétit. On va vous donner une tite introduction au kink en général et au BDSM en particulier.

Note : la majorité des infos que je vous donne ici viennent du twitter et du blogue de Arden Leigh, qui est une “service submisive” et une ancienne dominatrice professionnelle (@ardensirens, http://ardenleigh.typepad.com/) de ceux de Dr Nerdlove, qui en sait un peu plus long que moi, mais est tout comme moi, très transparent sur son degré d’ignorance (@DrNerdLove, www.doctornerdlove.com), mais surtout, du livre de l’éducatrice sexuelle Midori “Wild Side Sex : The Book of Kink: Educational, Sensual, And Entertaining Essays”.

“Book of kink” est un livre superbe, sous forme d’essais parfois techniques, philosophiques ou de scènes érotiques qui ouvrent une porte sur le monde du kink d’une façon ludique et fascinante. Je recommande fortement, mais soyez avertis, ce n’est pas pour les sensibles, on y parle de domination, de douleur érotique, de sexe en publique, de golden showers et autres pratiques non traditionnelles, vous devez écarter tout jugement de votre tête avant de le lire. 10 $ en version kindle sur Amazon, pas cher du tout. Lien Amazon 4 étoiles Matante Elise.

Tout d’abord, le kink est un terme englobant tous les intérêts sexuels en dehors de la définition du “sexe vanille”, le sexe vanille étant toutes les pratiques sexuelles considérées comme normales par la société. Le kink comprend les pratiques sadomasochistes, la domination, le role-play sexuel, l’échangisme, toutes les formes de fétichisme, le bondage et j’en passe. (Non, l’homosexualité n’est pas un kink, arrivez en 2015 Calvaire.)

Quelques personnes comparent le kink à une orientation sexuelle. Je pense pour ma part que c’est plus ou moins vrai. Pour certaines personnes, il s’agit de leur façon de vivre, par exemple les D/s qui vivent leur mécanique sur une base 24/7. Pour certains, c’est la seule forme de sexe qui les intéresse. Pour d’autres, c’est un complément à leur sexualité et une façon d’échapper à la pression de la vie quotidienne, le sexe vanille étant tellement intrinsèquement tissé de conventions sociales, le kink est leur petite île où échapper aux exigences de la société. Pour d’autres, c’est une pratique ponctuelle, pour épicer la vie de couple et approfondir leur intimité. On ne peut donc pas étiqueter une personne de Kinky, pas plus qu’on décide du degré d’homosexualité d’une personne. Chacun a ses propres limites et ses propres goûts et pour certains, l’intérêt pour le kink peut être de 0 %, et c’est très normal. Pour d’autres, il peut être de 80 % et c’est tout aussi normal. Bref une échelle de Kinkyness semblable à celle de Kinsey sur l’orientation sexuelle serait probablement appropriée.

Ce qu’il faut tout d’abord comprendre, c’est que dans le kink, comme dans toute forme de pratiques sexuelles, l’improvisation n’est pas vraiment la meilleure façon de fonctionner. Un peu de spontanéité peut être hot, mais trop d’histoires de gens qui se sont retrouvés dans le trouble parce qu’ils ont essayé de faire leur petit “50 Shades” sans se renseigner, ou pire en prenant le livre comme exemple (sérieux, le bondage avec des attaches à câbles? Calvaire, tu veux qu’elle se ramasse à l’urgence avec des nerfs détruits ou qu’on doive lui amputer une main?) tapissent les émissions de “What the fuck is wrong with you?” toutes les semaines. Si votre kink se termine au poste de police (comme ce couple qui voulait jouer un scénario de kidnapping DANS LE PARKING D’UN MC DONALD) ou nécessite l’intervention des pompiers (comme la jeune femme russe, qui s’est retrouvée la tête prise entre les barreaux de la rambarde lors d’un doggy style dans l’escalier de son bloc-appartement) ou finit à l’urgence (un hôpital de Grande-Bretagne publie chaque année une liste des différents objets coincés dans différents orifices qu’ils ont retirés dans les 12 derniers mois, à la fois drôle et horrifiant), vous ne vivez pas bien votre kink. La sécurité et le bien-être des deux partenaires doit être votre souci numéro deux (le consentement est et restera toujours le numéro un, mais j’y reviendrai.) et les sex-shops regorgent de toutes sortes d’accessoires faits expressément pour assouvir votre soif de kink de façon sécuritaire et agréable. La majorité des sex-shops ont des sites internet avec peu de frais de livraison et des boîtes discrètes, le facteur ne saura même pas que vous avez acheté un fouet et un masque à zipper, donc ne me sortez pas la gêne comme excuse, franchement, c’est totalement ridicule. Et si vous avez les moyens de vous payer des consoles de jeux vidéos et un écran HD, vous avez un 30 $ pour un buttplug de qualité, rentrez les toys dans votre budget divertissement. MATANTE A PARLÉ!

Votre soif d’aventure s’arrête là où le bien-être des autres commence. Je parles ici de consentement INFORMÉ ET ÉCLAIRÉ (et non pas manipulé et imposé) des DEUX partenaires, mais aussi de garder en tête la présence d’autres personnes, si votre kink implique un endroit public. N’oubliez pas que la grossière indécence est un crime, tenez-en compte dans le choix de votre endroit (moins de chance qu’on appelle la police si vous baisez dans les toilettes d’un bar que dans celles du Tim Hortons) et, peu importe où vous le faites, essayez d’être discrets. Votre vie sexuelle ne concerne pas tout le monde dans la bâtisse ou le quartier. Le thrill après tout, vient du fait de ne pas se faire prendre pendant qu’on se fait prendre…

Certaines personnes croient que les scénarios de Dominance-soumission et l’utilisation de la douleur dans un contexte sexuels peuvent encourager les relations abusives. Je ne nierai pas qu’il y a des agresseurs qui peuvent utiliser le BDSM comme excuse (E.L. James en a un parfait exemple dans son livre et elle le fait passer pour un héro romantique, la conne…). Cela étant dit, ne vous méprenez pas, si le BDSM n’existait pas, ces gens seraient abusifs quand même. La proportion n’est pas plus élevée qu’ailleurs. Et à la base, la culture BDSM est extrêmement respectueuse ouverte et égalitaire (ouais, je sais c’est paradoxal quand on parle de soumission et d’humiliation comme étant des parties intégrantes de l’expérience). Laissez-moi vous expliquer avec l’exemple de Midori, qui compare la relation D/s à un tango, et je trouve le parallèle excellent. Il y a un leader et un suiveur, leurs rôles sont très bien déterminés, mais ils sont 100 % égaux dans la danse et la danse ne peut être bien exécutée sans leur collaboration libre et consentante. Si un des participants est crispé et danse à corps défendant, le tango ne fonctionnera pas. Mon amie Johanne, qui est une amatrice de Salsa (la danse, pas la trempette) a toujours dit que le gars mène la danse, mais c’est sa job de faire bien paraître sa partenaire, de la mettre en valeur et de s’assurer qu’elle s’amuse à danser. C’est exactement comme ça qu’une relation BDSM saine doit fonctionner. Encore et toujours, un consentement libre et éclairé est essentiel à une relation réussie.

Certaines études disent que la pratique du bondage aide à faire baisser le taux d’anxiété et on sait déjà que la réponse neuronale à la douleur est très proche de celle du plaisir, ce qui peut expliquer l’intérêt pour le masochisme. L’intérêt pour la sexualité hors-norme n’est pas le résultat d’abus dans l’enfance (ok E.L. James???) ou le signe d’un problème psychologique (le DSM V a enfin retiré le BDSM de sa liste troubles de nature sexuelle, en faisant la disticntion entre le comportement et la pathologie.) Beaucoup de soumis parlent avec enthousiasme de la liberté qu’ils ressentent à abandonner le contrôle et d’avoir des règles claires et précises sur comment satisfaire leur Maître, contrairement a l’anxiété d’avoir la responsabilité libre et sans contrainte du plaisir d’un autre. Pas besoin d’essayer de lire dans les pensés de son partenaire, tout est clairement expliqué, dans les détails, une énorme pression en moins. (Hé! vous vous souvenez des 300 000 fois où je vous ai vanté les vertues d’une communication franche et claire dans la chambre à coucher?) Les dominants ont en général pour objectif de contrôler leur partenaire dans le but de le faire jouir, et non pas pour leur plaisir personnel. Ils obtiennent leur satisfaction à voir l’abandon et le plaisir de leur soumis, et non pas dans la prise de pouvoir en tant que telle. C’est là qu’est la clé d’une vraie relation D/s et c’est cette subtilité que Monsieur et Madame tout le monde ne comprennent pas. Même dans le cas des esclaves de services (où le kink se base dans une soumission de service hors de la chambre à coucher dans l’exécution de tâches pour satisfaire le Dominant) le soumis offre ses service comme preuve d’amour et de dévotion, comme on offre un bouquet de fleurs à sa copine. Les fleurs en tant que telles n’ont pas d’importance, c’est le symbole qui compte. Le temps qu’un soumis passe à cirer les bottes de son Maître est un symbole d’affection et un bon Dominant va comprendre ce principe, le respecter et y répondre. La D/s n’est pas une pratique abusive en soit, comme toute interaction sociale, elle est dépendante des intentions des participants. Et ici, comme dans toute forme de sexe LA PORNO N’EST PAS LA RÉALITÉ OK????

Le kink peut devenir un art de vivre complexe, et la communauté est très active, il y a des dizaines de livres sur tous les sujets. Il y a aussi, pour les sérieusement investis, des colloques où on peut aller suivre des formations sur les protocoles de mises en collier (le port d’un collier style “collier-de-chien” par le soumis est souvent considéré comme le signe officiel du début d’une relation D/s), sur l’art du fouet érotique, le bondage, les pinces, le sexe en publique et toutes sortes d’autres sujets concernant la sexualité hors-norme. Il n’est pas absolument nécessaire de faire un cours pour devenir un Dominant ou un soumis, ou pour apprendre à fouetter votre chum dans la chambre à coucher, mais de grâce, n’improvisez pas non plus. Il y a plein d’informations techniques sur internet, et si vous voulez en savoir plus, je vous recommande d’aller jeter un coup d’oeil sur le site KinkAcademy. Vous y trouverez plein de vidéos instructifs et des forums ou des pratiquants peuvent vous donner des trucs pour vous laisser aller dans la joie et le plaisir.

Je parlerai plus en profondeur de certains aspects du BDSM dans de futurs billets (les différents concepts comme la récompense retardée, l’intérêt du système de punition et comment le protocole et la prise de contrôle sont des excitants), mais ce sera tout pour aujourd’hui.

Et si votre intérêt n’est que fantasmique, c’est très bien aussi, mais au lieu de lire la bouillie mal informée de E.L. James, lisez donc les classiques du Marquis de Sade, ou la série des mésaventures de La Belle au Bois dormant d’Anne Rice, ou encore le livre The Boss, d’Abigail Barnett (en anglais seulement, mais gratuit en format Kindle sur Amazon, je recommande fortement, j’ai adoré, et à ce prix là, même si vous décidez que c’est pas votre truc, c’est pas grave!).

Et le 20 $ que vous vouliez mettre pour aller voir « 50 Shades » en fin de semaine? (oui 20 $ essayez-pas, je sais que vous alliez prendre le méga sac de M&Ms et un petit coke). Mettez-le donc de côté pour un achat futur de Ball gag ou de palette à fessée à la place, ou encore mieux, donnez-le à un organisme qui s’occupe des victimes de violence conjugale, comme cette pauvre Anastasia.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com