C’est les petites choses.

Depuis quelques temps, mon numéro professionnel est affiché sur le site Web du ministère de la Famille dans les différentes rubriques de la section Aînés, dont celle sur la maltraitance (https://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/aines/lutte_contre_maltraitance/Pages/index.aspx)
Je reçois donc depuis peu, des appels quotidiens de gens qui sont témoins ou victimes de maltraitance et qui cherchent de l’aide. Ils sont toujours nerveux et ont toujours peur de ne pas être au bon endroit.
C’est vrai que nous ne faisons pas d’intervention au Secrétariat aux aînés, ce n’est pas notre mandat et nous n’avons pas les compétences pour le faire.
Mais je peux prendre 5 minutes de mon temps pour écouter le problème d’un monsieur avec son milieu de vie insalubre et le référer à la Ligne Abus Aînés (1 888 489-2287) qui le mettra en contact avec des intervenants du milieu judiciaire ou municipal pour l’aider à régler son problème.
Je peux prendre 2 minutes pour la dame qui m’appelle de Floride parce que sa mère est sous la responsabilité de sa soeur qui est en rechute de dépendance aux drogues et est laissée à elle même et la transférer directement au Coordonnateur de sa région pour qu’il l’aide à s’assurer quelqu’un aille voir si sa mère va bien.
Je peux demander l’adresse courriel de la directrice d’une résidence qui veut se doter d’une politique pour prévenir la maltraitance dans son organisation et lui envoyer les liens vers le PAM, et le Guide de référence, et la Chaire de recherche pour qu’elle puisse s’inspirer.
Je suis juste une petite secrétaire, mais ce soir, je me sens vraiment fière de ma job et d’être une fonctionnaire.

La fin d’une époque.

Ce matin, j’ai pleuré comme une madeleine pendant 10 minutes. Incontrôlablement, sans retenue. Et je me trouvais tellement nounoune de pleurer ainsi. J’ai simplement partagé la caricature d’Ygrek pour le décès de Jacques Parizeau avec un petit message simple pour exprimer mon respect pour l’homme. Et je me suis mise à pleurer.

J’admire beaucoup Jacques Parizeau. C’était un homme brillant, vraiment hyper intelligent. Un architecte de la révolution tranquille, un homme d’idées et de convictions qui n’as jamais fait de compromis avec sa conscience. Mais je n’ai jamais eu d’affection pour lui. Alors pourquoi je me suis mise à pleurer ainsi son départ?

Parce que Jacques Parizeau fait partie d’une part de moi pleine d’idéaux et d’espoirs qui n’existe plus. J’ai encore des idéaux et des espoirs, si vous lisez mes textes, vous savez que je crois fermement en une société ouverte et égalitaire et j’essaie à ma manière de lancer des gouttelettes d’eau pour contribuer à l’océan.

Mais, Parizeau, c’était 1995, j’avais 15 ans, j’étais en histoire du Canada secondaire 4 et j’étais Séparatiste avec un grand S. Oh que je le voulais tu donc mon Pays! J’adorais la politique à l’époque. J’en mangeais, j’en rêvais. J’ai pleuré ce matin, parce que je n’ai plus ces idéaux. Le Pays, c’était en 1996 que je le voulais. Je suis toujours FERMEMENT indépendantiste, très nationaliste, protectrice de ma culture et de ma langue, et le rêve du Pays reste dans le fond de ma pensée, mais référendum demain matin? Je ne voterais pas oui. Je n’ai pas confiance en ceux qui veulent nous donner un pays aujourd’hui, je n’ai pas confiance au Québec que nous avons maintenant pour qu’il devienne un pays. Je ne suis pas la seule, j’en suis certaine.

Je vous dis ça en toute neutralité, un état de choses, je n’ai confiance en aucun des projets de société qui nous sont offerts présentement, tout partis confondus. Le fait que je travailles pour le gouvernement me permets au moins de me dire que je travailles pour le bien du peuple québécois, peu importe qui est en haut.

Mais j’ai le deuil de la fille de 15 ans qui était tellement sûre de ses rêves. Mais je ne la regrette pas. J’aime la femme de bientôt 35 ans qui voit les nuances de gris (fuck E.L. James, elle ne me volera pas mes métaphores qui fittent bien pour illustrer mon idée!), même si c’était tellement plus simple quand tout était noir et blanc.

Des hommes comme Jacques Parizeau, il ne s’en fait plus. C’est normal, et ce n’est pas une mauvaise chose. Le monde change, et les gens doivent changer avec. L’historienne en moi a toujours un œil sur le passé, bien entendu, mais il faut aspirer à un avenir différent, et ce sont des gens différents qui nous amènerons les projets sociaux de demain. Que les idéaux de 2015 soient différents de ceux de 1980 ou de 1995, ce n’est pas une défaite, la stagnation est une mauvaise chose. C’est pour ça que je ne me considèrerai jamais comme une conservatrice (idéologique, pas juste politique).

On a besoin d’un projet nouveau, d’une idée nouvelle. Je dis ceci en toute neutralité, je n’interpelle aucun parti politique, je parle à tout le monde. Nous avons besoin d’un nouveau rêve québécois, on a besoin de se rappeler, toutes idéologies politiques confondues, que le Québec peut et doit se tenir debout.

J’ai aucune idée par où commencer. Mais c’est pour ça que je ne me lance pas en politique.

Au revoir M. Parizeau, bon voyage.

TÉMOIGNEZ!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J’essaie de ne pas me borner à être une activiste dénonciatrice. Il est absolument primordial de relever les instances de sexisme dans notre culture et de les mettre en lumière, car la misogynie intégrée et non-reconnue est la plus dommageable, mais de passer son temps à hurler à l’inégalité sans offrir d’alternative ne sert à rien.

Je me considère aussi comme généralement anti-censure. Je ne pense pas qu’on doive montrer n’importe quoi à n’importe qui, mais je suis d’avis que plutôt que s’acharner à interdire la violence et le sexe, il est plus important de discuter des œuvres de violence et de sexe et d’apprendre d’elles.

Par exemple, parce que je sais que certains d’entre-vous vont me dire que j’ai fait de la censure en encourageant les gens à ne pas aller voir le film de 50 nuances de bullshit, ce n’est pas l’œuvre en tant que telle que je trouve malsaine, même si elle est vraiment pourrie d’un point de vue artistique, mais le fait que tout le marketing, le fandom et l’auteure elle-même, s’acharnent à déclarer que c’est une histoire d’amour parfaite au-dessus de toute critique, alors que ce n’est ABSOLUEMENT pas le cas. Si E.L. James avait réagit aux membres de la communauté Kink qui lui disaient que son livre ne décrit pas une relation saine en disant « je le voyais plus comme une histoire d’amour entre une fille simple et un homme au passé traumatisant, mais je vois ce que vous me dites. C’est de la fiction, je me permets une certaine liberté créative » passe encore. Elle s’est plutôt planté dans une défense à tout prix de ses personnages, refusant qu’on décrive Christian Grey autrement que comme un héro romantique parfait et accusant les gens qui critiquaient son livre d’avoir des préjugés contre le BDSM. Laissez-moi être très claire : Elle accusait des PRATIQUANTS d’avoir des préjugés contre le BDSM, parce qu’ils lui ont dit que son livre n’était pas représentatif de leur réalité. C’est comme si j’écrivais un livre sur le Congo, et que j’accusais les congolais qui me disent que la vie au Congo n’est pas comme dans mon livre de racisme! Le niveau d’égocentrisme et de déni de la réalité dangereux est incroyable!

Arlette Cousture serait probablement la première à vous dire qu’Ovila Pronovost n’est pas un exemple de mari parfait, ça ne l’empêche pas d’être un fantasme. Un personnage n’a pas à être parfait, mais il faut reconnaitre ses failles et les utiliser afin de comprendre la réalité, c’est selon moi, l’utilité première d’une bonne fiction.

Mais revenons-en au sujet premier : de l’activisme positif. Si discuter des aspects problématiques d’une œuvre est une bonne chose, c’est une tactique incomplète. Il est aussi important de vous parler d’œuvres qui réussissent bien.

Et on en vient à Mad Max : Fury Road.

ALLEZ VOIR CE FILM.

TOUT DE SUITE.

C’EST UN CHEF D’ŒUVRE CINÉMATOGRAPHIQUE ET UN FILM CULTE.

OUI IL EST DÉJÀ UN FILM CULTE UNE SEMAINE APRÈS SA SORTIE.

Il y a deux semaines, suite aux visionnements de presse et la première du film à Cannes, certains analystes ont mentionné que Mad Max était un film féministe. Immédiatement, les tenants du mouvement MRA (Mens Rights Activists, des gens qui sont beaucoup plus occupés à essayer de détruire le féminisme plutôt que de promouvoir les droits des hommes) se sont mis à faire campagne pour encourager les gens à boycotter ce film de « propagande ».

Ils ont 100% tors à propos du film. Mad Max est bel et bien ce que je qualifierais d’un film féministe (et âge-positif aussi, on y reviendra) mais ce n’est absolument pas de la propagande. La raison première à ça est tout simplement qu’avant la sortie du film, George Miller, le réalisateur et scénariste, ne s’était même pas rendu compte que son film était féministe. Quand les premiers articles ont sorti, sa réaction a été en gros « Ah oui? Ah ben, regardes-donc ça, c’est vrai que c’est féministe comme film, j’y avais pas pensé, mais maintenant que vous le dites, ça ben de l’allure. » Si vous me permettez de revenir à l’exemple de Madame James plus haut, Miller ne s’est pas acharné à hurler qu’il avait fait un film de gars et que son film ne pouvait pas être féministe, il a bel et bien fait un film de gars, qui s’adonne à être aussi féministe, il a reconnu que ce n’était pas son intention, mais que vu d’un autre angle, c’était bien là. Ok, dans son cas, à moins d’être un MRA, de qualifier le film de féministe n’est pas négatif en soi, mais il est resté ouvert à l’interprétation que le public a fait de son œuvre malgré que ça n’ait pas été dans son intention première, et en ressort beaucoup plus intelligent et professionnel que E.L. James.

Attention, le fait que ce film soit féministe n’est pas ce qui en fait un film culte. Ce qui en fait un film culte c’est qu’il est brillant à TOUS LES NIVEAUX. Entendez-moi bien : Mad Max : Fury Road est visuellement PARFAIT. Le film est un joyau de montage, d’effets spéciaux (majoritairement réels, très peu de CGI comparé aux films d’action habituels) et d’action à couper le souffle non-stop. C’est 100 % un film de gars, avec un désert à perte de vue, de la gazoline, des armes à feux et des explosions. C’est une course-poursuite de 2h20 monté au quart-de-tour sans l’effet qui donne mal au cœur des montages rapides habituels. On ne perd rien de l’action, tout en ayant l’impression d’être sur un trip d’acide solide. Et tout ça avec une esthétique post-apocalyptique punk fucké au max.

Je sonne comme une pub, je le sais, ce n’est pas voulu, c’est juste ce que je pense. ALLEZ VOIR CE FILM. Une leçon de cinéma accessible au grand public.

Mais revenons-en au film féministe qui se cache dans toute cette masculinité.

Le gros avantage qu’a George Miller, c’est qu’il n’a absolument rien à prouver à qui que ce soit. À 70 ans, avec 15 films (dont tous les Mad Max et un de mes films préféré « Les sorcières d’Eastwick » avec Nicholson, Cher, Suzan Sarandon et Michelle Pfeiffer) et un Oscar à son actif (meilleur film d’animation pour « Les petits pieds du bonheur » il a aussi réalisé la suite et Babe 2 : un cochon dans la ville, on peut dire que le bonhomme est polyvalent) ses preuves sont faites depuis longtemps. Mad Max, c’est son bébé, personne d’autre n’y a touché contrairement à Ridley Scott et la série Alien qui est passée entre les mains de nombreux réalisateurs et scénaristes avant de revenir dans les siennes avec Prometeus. Miller peux donc faire de Max ce qu’il veut, personne ne peut lui imposer quoi que ce soit, exactement comme Georges Lucas avec les Star Wars (avant la vente des droits à Disney, évidemment).

Est-ce que George Miller est un féministe? Peu importe, franchement, je suis d’avis que se déclarer comme féministe est un choix personnel et Miller n’a pas fait de coming out, donc je ne le ferai pas à sa place. Mais disons que le fait qu’il ne se soit pas mis sur la défensive quand on a qualifié son film de féministe en dit long sur son avis sur l’égalité des sexes.

Alors, c’est quoi, au juste Mad Max? Comme la dernière fois que j’ai vu un des films de la série avant Fury Road date de mon secondaire (voire, probablement de mon primaire, bref, ça fait longtemps en calvaire) je suis allé consulter l’Oracle Wikipedia pour un résumé rapide :

Max Rockatansky (plus quétainement mâle comme nom, tu meurs) est un policier de la route dans une Australie dystopienne. À la suite d’une guerre contre une bande de motocyclistes (The Acolytes) Max perds sa famille et une bonne partie de sa santé mentale. Plus tard, à la suite d’une énorme crise énergétique et une guerre mondiale, l’Australie est devenue une contrée désertique et sauvage, où le pétrole et l’eau sont devenus des denrées rarissimes et précieuses. Max essaie de survivre dans ce monde post-apocalyptique du mieux qu’il peut et se trouve mêlé aux combats de différentes factions de survivants.

Il est un peu comme le Vagabond de la série télé. Il se promène, rencontre des gens, les aide, et repart de son côté. C’est ainsi depuis le deuxième film, Road Warrior. Max est le personnage principal de tous les films, mais il n’est le protagoniste que du premier. Il se mêle des histoires des autres, lui-même n’a plus d’histoire propre depuis la mort de sa famille.

Venons-en à Fury Road, le quatrième et plus récent film de la série. Max Rockatansky (sérieusement, ce nom est ridiculement macho, j’adore!), interprété ici par Tom Hardy, Mel Gibson n’ayant plus vraiment le casting pour ce genre de rôle, est devenu plus ou moins un hobo : cheveux longs et hirsutes, barbe en laine d’acier. Il parcourt le désert dans son supercharged V-8 Pursuit Special, son « char » (non ce n’est pas une voiture, cette bête magnifique est un « char » pur et dur, plein de pétrole et de testostérone) et dévore des salamandres à deux têtes vivantes (pas de temps à perdre à faire de la cuisine). Il est pris en chasse par un groupe de guerriers de la route, les War Boys qui sont l’armée de la secte d’Immortan Joe (les noms dans cette série, les amis, c’est de l’art kitch en soi, c’est magnifique). Les War Boys arrivent à capturer Max et après avoir découvert qu’il est O-, ils le rasent et l’emprisonnent pour servir de « poche de sang ».

L’Imperator (titre qui désigne un conducteur de char de guerre) Furiosa (Charlize Theron, cheveux rasés et graisse de moteur sur la moitié du visage) quant à elle, se prépare à diriger un convoi de ravitaillement pour aller chercher de l’essence et des armes pour Joe. Il profite de ce départ pour faire une cérémonie afin d’affirmer son autorité à ses fidèles. C’est dans cette séquence qu’on découvre, sans besoin d’exposition dans le dialogue, toute la répugnance du personnage : son apparence est loin d’être sexy, il a un contrôle complet sur l’approvisionnement d’eau de la populace et semble très heureux de les voir l’aduler et le prier pour un peu d’eau et se battre pratiquement à mort pour un seau ou un bol d’eau et ne mentionnons pas la « laiterie », c’est assez traumatisant (mais pas hyper violent, étonnamment, Joe ne semble pas avoir besoin de gore pour affirmer son autorité).

Lorsqu’il s’aperçoit que Furiosa dévie du chemin pour se rendre au point d’approvisionnement, Joe a une soudaine réalisation terrifiante : il court jusqu’à la porte coffre-fort de son harem et le trouve vide. Ses cinq « pondeuses », Capable, Toast the Knowing, The Dag, Cheedo the Fragile et The Splendid Angharad (j’ai regardé dans wikipédia pour les noms, je ne me souvenais honnêtement que des noms de Capable, Cheedo et Splendide dans la version française) ont disparu, et sur les murs, la raison : « we are not things » (nous ne sommes pas des choses) « Our babies will not be warlords » (nos enfants ne seront pas des seigneurs de guerre). Les femmes n’ont pas été kidnappées, elles se sont enfuies.

On a ici l’élément féministe de base : Leur départ n’est pas quelque chose qui leur arrive, Furiosa ne les a pas libérées, elles lui ont demandé de l’aide pour s’enfuir. Trop souvent les femmes subissent les événements dans un film. Les messages inscrits sur les murs du harem nous indiquent que les 5 épouses ont pris en charge leur destin. Miller a dit qu’en écrivant le scénario, l’idée première était la fuite des femmes. Il est venu à la conclusion qu’elles devaient être aidées par une femme, parce que  « the thing that people were chasing was to be not an object, but the five wives. I needed a warrior. But it couldn’t be a man taking five wives from another man. That’s an entirely different story. So everything grew out of that.”

Donc, le protagoniste du film est une femme, Furiosa. Et le trésor de la course-poursuite est un harem de concubines qui ont décidé de prendre la fuite.

Je ne vous raconterai pas le reste du film, parce que je veux que vous alliez le voir mais laissez-moi vous parler de petits moments qui soulignent mon point :

  • Le film est à propos d’esclaves sexuelles, mais il n’y a pas de scène de sexe.
  • Il n’y a pas d’histoire d’amour, une petite relation de tendresse entre deux personnages, mais pas de Romance avec un grand R. Le moment le plus tendre est un rapide baiser sur une joue.
  • Max démontre son appréciation face au courage et aux capacités de Furiosa et des concubines. Pas dans des gros discours appréciatifs soulignés en gras, mais par un hochement de tête, un mini grognement, un regard ou un rapide pouce levé. Pas de «  tu te débrouilles bien pour une fille » juste « tu te débrouilles bien ».
  • Aucun des personnages féminins ne fait de yeux doux à Max, aucune ne fait montre du moindre intérêt pour son aura Mâle. Et quand tu as la face de Tom Hardy, ça relève de l’exploit…
  • Max, à plusieurs reprises, laisse le contrôle à Furiosa, il n’essaie pas de prendre le lead du convoi, il fait sa part et ne s’ingère pas dans les décisions du groupe. Il ne se laisse pas bosser, il n’est pas soumis, il est simplement pragmatique. Je vous réfère au génial Tumblr Feminist Mad Max pour des exemples concrets.
  • Quand il leur propose un plan vers la fin du film, il le PROPOSE, et il les laisse décider.
  • Il y a 5 concubines, ce sont des esclaves sexuelles, leur seule valeur, aux yeux d’Immortan Joe et de ses Warriors, est leur capacité reproductive. Mais le mot pute n’est pas utilisé une seule fois dans tout le film.
  • Il y a des personnages de femmes âgées dans le film, personne, à aucun moment, n’a de commentaire sur leur âge ni de doutes sur leurs capacités. Ce film est age-positive. L’employée du Secrétariat aux aînés que je suis s’en réjouit énormément.

Bref, les interactions entre les personnages ne sont pas dictées par leur genre ou leur âge. Les sexes sont égaux. Et c’est ça le féminisme. Hommes et femmes égaux, ni plus, ni moins.

Encore une fois, c’est 100% un film de gars. Action mur à mur, véhicules hyper boostés, héros musclé qui s’exprime majoritairement en grognements, esthétique punk post-apocalyptique, armes à feux, moto cross, et femmes légèrement vêtues (ce sont, après tout, des esclaves sexuelles, quoique j’ai vu beaucoup de mamelons pointus pour des filles en plein désert… lol)

Bref, je surveilles attentivement Amazon pour précommander ce film en Blue-Ray , et je vais l’enfoncer dans la gorge de tous ceux qui me diront que le féminisme hait les hommes et que les féministes essaient de tuer la masculinité.

La toujours fascinante et merveilleusement intelligente Lindsay Ellis a fait un mini épisode de sa série Losse Canon pour parler de l’évolution du personnage de Max. Excellent vidéo à voir si vous comprenez l’anglais.

Recommandations pour éducation d’amateurs de cinéma et de télé.

Un quickie ce matin pour vous parler de culture visuelle. Je suis une MANIAQUE de cinéma et de télé. Le cinéma et la télé sont des formes d’art à part entière et peuvent être appréciés de tellements de manières différentes.

Ce matin, j’ai revisoné Watchmen, avec ce montage en ouverture où Zach Snyder maîtrise la synthèse et le langage visuel de façon absolument époustoufflante. Dire que c’est ce même réalisateur qui a transformé Superman en dépressif, moi qui croyais qu’il était bon en adapatation. Il a bien adapté Watchmen, parce que Watchmen n’est pas une histoire optimiste, point final. Au moment où je tapais ceci sur Facebook, j’ai repensé à certains commentaires que j’ai souvent entendus de gens qui ne sont pas des amateurs de culture populaire.

Pour ma part, j’aime autant les films d’Auteurs que le cinéma Grand-Public. Et je pense que les deux ont la même valeur. Il y a des chef-d’oeuvres et des navets dans les deux genres.

Je vous donne aujourd’hui une liste d’intervenants sur le net qui analysent des films. Ils ont tous des points de vue différents et c’est la somme de ces points de vue qui rendent mon appréciation des mes expériences cinématographiques et télévisuelles tellement plus riches.

Et ils sont tous très amusants.

En français:

Le Fossoyeur de film:

https://www.youtube.com/channel/UCwbV8cTR4yBgFdfa_BXV2OA

Avec sa fidèle pelle Mimine, Le Fossyeur déterre et autopsie les grand films du cinéma de genre (surtout de la science-fiction).

Commencez par: Sa vidéo sur Dune ou celle sur l’Échelle de Jacob.

Le cinéma de Durendal:

https://www.youtube.com/channel/UCcliHNE38fJ4n4gYYB0TCQw

À VOIR ABSOLUMENT!!!!!!!!!

Dudu est un diplomé d’une école de cinéma et ils vous explique, dans les détails, toutes les décisions de réalisation de grands, et moins grands, films. Gardez une oeil sur les vidéos de la série « Pourquoi j’ai raison et vous avez tort »

Commencez par: au choix, la rétrospective Alien, Twilight ou celle d’Harry Potter. Dudu compare les différents styles des réalisateurs de ces séries, c’est fascinant.

En anglais:

Brows Held High:

http://blip.tv/brows-held-high

Kyle Kallgren se spécialise dans le cinéma d’auteur. En plus de sa série de base, qui analyse les film « pour snobs » et nous explique qu’ils ne sont pas inaccessibles et que non, ils ne sont pas par défaut meilleurs, ils ont leur navet aussi, Kyle a trois mini séries :

How to speak movie: qui parle de techniques de cinéma.

Shakespeare Month: tous les ans, débutant le jour de l’anniversaire du Barde (en retard cette année, mais sur le point de débuter) il parle d’adaptations cinématographiques des pièces de Will.

Between the lines: Ma série préférée, qui parle de symbolique et d’archétypes dans la culture populaire. Sa vidéo sur Batman et la chauve-souris, Honey Booboo et les freakshow et celle des différentes idéologies des Avengers sont absolument géniaux.

Renegade cut:

http://blip.tv/renegadecut

Leon Thomas est extrèmement intelligent. Non, sérieux, il est VRAIMENT hyper intelligent. Un peu comme Durendal, il vous décortique un film et vous fait voir le tout sous un jour totalement différent et vous allez courrir revoir le film pour constater de vos yeux les découvertes.

Commencez par: Mulholland Drive ou Clockwork Orange. Mind.Blown.

The Count Jacula Show:

http://blip.tv/countjackula

Jack Chen se spécialise dans les films d’horreur. Ici, je précise qu’il n’est absoluement pas nécessaire d’avoir vu les films ou d’être des fans du genre pour regarder les vidéos de ces intervenants. À travers les analyse de Jack, vous découvrirez la position privilégiée du récit d’horreur pour parler de la situation sociale du monde dans lequel ils ont été créés.

Commencez par: Sa double feature sur I spit on your grave.

Je vous laisse avec la catchphrase de Durendal: Prenez soins de vous, allez voir des films!

Le remède miracle.

Ce midi, j’ai regardé la conférence TED Talks de Monica Lewinsky sur la cyberintimidation.

Pour l’instant il n’est disponible qu’en anglais, mais d’ici peu vous devriez avoir accès aux sous-titres en français. TED est assez efficace pour la traduction.

L’intimidation est un sujet à la mode ces temps-ci, tellement que les professeurs, directeurs et travailleurs sociaux de certaines écoles en font des cauchemars. Je travailles au ministère de la Famille, on est TRÈS au courant de la définition de l’intimidation, c’est notre Ministre qui est responsable du dossier et donc certaines directrices ont frappées des murs quand elles ont tenté d’accuser les fils de mes collègues d’êtres des intimidateurs sans fondement. Mais c’est un autre sujet et je n’ai pas les compétence pour en parler.

Ce que je connaît très bien par contre, c’est l’humiliation et ses répercussions.

C’est vrai que l’école est un terreau fertile pour l’intimidation et l’apprentissage de l’humiliation comme arme de destruction massive, mais le problème ne s’arrête pas à la sortie du secondaire, loin de là.

C’est un réflexe humain que de penser qu’en prouvant que quelqu’un est moins bien que nous, nous allons nous valider et se sentir mieux.

Encore aujourd’hui quand je commente un post publique sur internet (et ce, peu importe le ton de mon commentaire, calme et informé ou agressif et émotionnel, ça ne change rien, la réponse est toujours la même), il y a toujours un commentateur hyper intelligent et mature (ou une commentatrice hyper intelligente et mature, la méchanceté est un des rares champs de la société ou l’égalité est effective, et l’âgisme innexistant, tous les âges, origines ethniques et sexes et, j’imagine, les orientation sexuelles, sont représentées) qui va jeter un coup d’oeil à ma page, voit une photo de moi et décide que le fait que j’ai un surplus de poids rend IMMÉDIATEMENT tous mes arguments totalement invalidés parce que je suis une grosse. Et je me retrouve inondée insultes sur mon poids et mes supposées frustrations sexuelles qui justifieraient que je prenne le risque de m’exprimer en publique. Parce que les grosses madames sont censées ne pas exister, et s’exprimer en publique est une offense qui autorise toutes les tactiques nécessaire pour faire cesser cette insulte à l’univers qu’est le fait que j’existe sans avoir un corps de mannequin. Si j’avais le dit corps de mannequin, je supposes que les jokes de bimbos remplaceraient celles de grosse vache.

En quoi mon poids a rapport à moins que je ne commente sur la difficulté magasiner quand on habille une taille 0, je ne sais pas, mais c’est inévitable, à tous les coups, la grosse mal baisée s’énerve parce que personne veux la fourrer. (Les termes exacts, à tout coups, ils sont vraiment hyper originaux).

Franchement, ce qui est le plus insultant, c’est pas de me faire traiter de grosse torche en manque de sexe, c’est le peu d’imagination que ces gens ont. Quoi, je ne mérite même pas que vous fassiez un petit effort d’imagination? Vous pensez être les premiers à me la sortir? Comme on, un peu d’efforts! Je serais même soulagée d’en avoir un qui me passe un commentaire sur mes lunettes ou mes cheveux courts, ça ferait changement…

Je ne m’étendrai pas sur le divan virtuel et vous parler de tous les dommages que ce genre de commentaire a sur moi, franchement, rendue à pratiquement 35 ans, je deal assez bien avec. Mais je ne vous dirai pas que ça ne me fait rien. C’est faux. Et ne croyez jamais quelqu’un qui vous dit que ce genre de commentaires ne leur fait rien. C’est faux. On apprend a vivre avec et on apprend à cesser de croire les imbéciles, mais ça pique toujours sur le coup. Et ça piquera toujours. C’est surtout de faire la paix avec le fait que ça piquera toujours qui est difficile. Mais c’est possible.

En vous disant ceci, je ne veux pas m’apitoyer sur mon sort, j’ai un sort pas trop mal en fin de compte. Oui c’est frustrant que les gens accordent plus d’importance à ce que j’ai l’air plutôt qu’à ce que j’ai à dire, mais c’est pas ça qui va m’empêcher de parler. Je dirai toujours ce que j’ai à dire et j’ai une excellente maîtrise de la fonction bloquer sur Facebook et de l’option silence de Twitter (qui devrait aussi être offerte sur Facebook en passant, parce que contrairement à la fonction bloquer, elle vous épargne les publications de l’abuseur, mais il ne le sait pas, et donc ne peux pas se glorifier d’avoir “gagné” un argument à coup de dégueulasseries) donc ce n’est pas demain la veille que je vais être chassée d’internet à cause de jokes de grosse. Je suis une nobody, ça a ses avantages.

Pour d’autres, les conséquences sont beaucoup plus graves et douloureuses. Mme Lewinsky est officiellement la première d’une longue série de personnes qui ont vu l’internet leur dérober toute leur dignité. Zoe Quinn, Anita Sarkeesian et Brianna Wu sont les trois symboles actuels de l’abus que des milliers de personnes subissent en ligne.

D’où vient cette cruauté? Ce n’est pas internet qui l’a créée, je la subissait bien avant ma première visite sur le www, le web lui a seulement donné une nouvelle avenue d’expression. Cette avenue semble encore, (mais est de moins en moins, j’y reviendrai) un lieu d’impunité, une tribune ou s’exprimer sans avoir à répondre de ses actes. Cette avenue d’expression a permis à des milliers de gens ostracisés de trouver un refuge ou être qui ils sont vraiment, homosexuels, transgenre, hadicapés, anxieux, dépressifs, etc. Tous ces gens que la société en général juge et rejette ont pu partager leurs expériences sans peur avec d’autres et briser leur solitude. Et c’est extraordinaire et le plus grand accomplissement d’internet. L’anonymat en ligne permets aux victimes d’abus de demander de l’aide, aux fétichistes de vivre leur sexualité sans peur à plein de gens blessés de trouver le réconfort, l’affection, l’acceptation et la sécurité que le monde hors-ligne leur refuse.

Malheureusement, dès les débuts d’internet, et encore plus maintenant avec l’avènement des réseaux sociaux, beaucoup ont profité de cet anonymat pour propager la haine et laisser aller leur cruauté à des niveaux mortels. Mme Lewinsky parles d’elle même, la première victime d’humiliation en ligne à l’échelle mondiale, et du cas de Tyler Clementi dans son allocution. Je vous ai déjà parlé dAudrie Potts et Reteah Pearson dans ce blogue. L’humiliation publique a des conséquences mortelles. Des membres virulents du Gamergate essaient ouvertement depuis août dernier d’utiliser le passé de dépressive de Zoe Quinn pour la pousser au suicide en usant de toutes les informations, vraies ou mensongère, sur lesquelles ils mettent la main pour l’humilier, la menacer, lui faire mal, détruire sa carrière, la forcer à se cacher. On parles ici ouvertement chercher à faire mourir quelqu’un à force de torture mentale.

C’est impossible pour moi de rester silencieuse face à ce genre de choses. Je ne suis personne, mais j’ai une grande gueule et j’ai fermement l’intention de m’en servir. Ce blogue où je discute des sujets qui me tiennent à cœur est une façon que j’ai d’essayer de faire prendre conscience aux gens des conséquences de leurs actions.

J’ai aussi commencé à commenter les différents status et posts qui véhiculent des messages avec un fond d’humiliation. Même si on parles de simple blagues, et que personne n’est nommé, de sous entendre que la peine d’amour d’une personne n’a pas de valeur parce qu’elle a eu beaucoup de partenaires sexuels véhicules le principe du slut-shaming (oui, c’est de là que vient mon billet à la défense des filles faciles de la semaine dernière). Qui êtes-vous pour décider à la place de quelqu’un d’autre de la valeur de ses sentiments? Qui êtes-vous pour prétendre connaître sa valeur morale?

Je ne le fais pas pour faire taire les gens, vous avez le droit de trouver la blague drôle et de la partager, je veux simplement que vous preniez 5 secondes pour penser à la signification de votre joke, et aux conséquences que ce genre de commentaire peux avoir lorsqu’il est tellement véhiculé “à la blague” qu’il devient une vérité immuable. L’idée n’est pas de tuer l’humour, mais de nourrir la réflexion, et je pense que tout comique qui se respecte cherche à faire réfléchir en même temps que rire, donc assumez votre côté humoriste jusqu’au bout.

Libre à vous d’en faire ce que vous voulez, vous pouvez effacer mon commentaire s’il ne vous plaît pas, (oui c’est tout à fait possible sur Facebook, vous avez le contrôle des commentaires de vos posts, vous pouvez me demander comment, ça va me faire plaisir de vous l’expliquer) mais sachez que je ne juge pas votre valeur en tant que personne et que je ne cherche pas à me lancer dans un débat sur votre droit à l’expression. Vous avez le droit de vous exprimez comme vous le voulez, mais ce droit s’étend à tous et donc, j’utilise le mien pour exprimer mon point de vue sur la blague. En aucun cas je ne cherche à vous faire retirer votre post ou a ce que vous vous excusiez ou défendiez votre point de vue. Je veux juste vous faire réfléchir, c’est tout.

Je ne suis pas un ange, et je partage des jokes sur internet qui, j’en suis certaine, véhiculent parfois des messages plus ou moins recommandables. Personne n’est parfait, et j’assume totalement mes actions. Donc vous pouvez aussi commenter mes jokes si vous les trouvez douteuses. Et si vous voulez débattre plus en profondeur du sens profond de mes jokes de pets, ou de vos jokes de blondes, la messagerie directe est peut-être plus appropriée que les commentaires. J’ai confiance en tous mes amis Facebook pour avoir l’intelligence de débattre du sujet plutôt que de monter dans les brancards et s’abaisser aux jugements personnels, cependant, je sais d’expérience que ce n’est pas nécessairement le cas de tous vos amis.

Chacun de mes billets résulte en une discussion en profondeur du sujet avec un de mes amis sur Facebook messenger et j’aime beaucoup nos joutes intellectuelles, surtout parce qu’elles restent entre moi et lui et un troisième parti ne s’ingère pas dans notre discussion pour me traiter de fru qui aurait besoin d’une bonne baise pour me changer les idées et me faire descendre de mes grands chevaux. Je vais donc mettre le lien à ce billet avec mes commentaires pour vous rappeler qu’elle est l’intention de mon commentaire et pourquoi ce n’est ni une attaque, ni un jugement sur vous, mais bien une invitation à la réflexion.

L’idée est de muscler notre réflexe de compassion. Parce qu’il est atrophié. La société nous encourage à qualifier la souffrance des autres, « un cancer est beaucoup plus grave qu’une dépression », pourtant les deux sont des poisons à action lente qui peuvent vous mener à la mort. « S’attarder sur le sexisme en occident est tellement futile quand on pense à toutes ces femmes qui souffrent sous l’égide de l’EI » (en passant, je hais l’expression État Islamique, parce que c’est un nom qu’ils ont usurpé et ils n’ont rien à voir avec la vraie religion musulmane), pourtant, les gens qui disent ceci ne font pas plus pour les femmes de Syrie que celles de Saint-Rédempteur. Mais dès qu’on considère la compassion comme un bien non renouvelable, on doit marchander et la conserver seulement pour les “vraies” causes.

Je hais ce système de pensée. C’est totalement faux. La compassion est infinie et c’est le remède à tellement de maux. Ça ne coûte rien et ça nous fait du bien autant qu’à la personne qui la reçoit. Éliminer les pensées méchantes, travailler a devenir quelqu’un de meilleur, c’est d’abord et avant tout à soi que ça sert. Apprendre à s’ouvrir aux autres nous apprend à nous ouvrir à nous-mêmes, car la première victime de notre manque d’empathie, c’est la personne dans le miroir. Nous avons très peu de compassion pour nous-mêmes, parce que la société nous juge durement et nous encourage à juger durement. Ça commence par soi, et ça doit finir par soi.

Ce n’est pas facile, le réflexe ne se cultive qu’à long terme, mais les bénéfices sont immédiats. Dès le moment où on identifie notre côté méchant, qu’on l’accepte et qu’on essaie consciemment de le corriger, on se sent immédiatement mieux. La culpabilité est un sentiment inutile à long terme, elle nous sert à identifier nos mauvais comportement, mais il ne faut pas la laisser nous empêcher d’avancer.

L’idée est de consciement se dire “ok, ce que j’ai fait/dit/pensé n’était pas très gentil.” ensuite, si vous avez fait de la peine à quelqu’un, vous vous excusez. Ne cherchez pas à justifier ce que vous avez fait ou dit. Vous dites seulement que vous êtes désolés et que ça ne se reproduira plus. N’attendez pas son pardon, ce n’est pas à vous d’exiger quand, comment et pourquoi une  personne devrait cesser de se sentir blessée. Vous prenez ensuite des mesures afin que la situation ne se reproduise plus. Souvent, la prise de conscience en soi est suffisante pour vous faire réfléchir avant d’agir à l’avenir. Si la méchanceté s’est passée seulement dans votre tête et qu’elle n’est pas sortie, c’est génial. Vous n’avez qu’à reconnaître que ce n’était pas une pensée gentille et à la corriger consciemment.

Ouais, je sais, je sonne comme une animatrice en pastorale. Ce n’est pas pour rien que la plupart des religions enseignent la compassion. Si on regardes les textes sacrés à l’origine, l’islam, le christianisme, le bouddhisme, le judaïsme et l’hindouisme prêchent tous la compassion et la générosité. Le problème n’est pas l’intention, mais l’application.

Je ne prêche pas à travers mon chapeau quand je parles de l’entraînement à la compassion. Je pratique ceci depuis un bon bout et je témoigne à 100000000% de l’efficacité et des bienfaits de la pratique de la compassion. Les bénéfices personnels sont immédiats, et justifient à eux seuls l’exercice. Pensez-y un peu, en devenant une meilleure personne, vous êtes plus agréables aux gens autour de vous, vous faites moins de peine, volontaire ou non, à vos proches, mais en plus, vous vous aimez plus et vous vous sentez plus solide et mieux dans votre peau. TOUT LE MONDE EST GAGNANT.

Hey, je suis terriblement optimiste, je sais. Je ne suis pas naïve au point de croire que ce billet va créer une armée de Mère Thérésa qui vont faire la paix dans le monde à coup d’amour. Mais si je peux vous encourager à réfléchir aux autres et qu’un seul d’entre vous devient une personne plus empathique grâce à mon « missionarat » je serai très contente. Ce n’est qu’une goutte, mais c’est avec ça qu’on débute un océan.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

La licorne facile.

Je me suis récemment fait accuser de défendre les filles faciles.

Euh, c’est pas vraiment l’accusation du siècle, ni une insulte, parce que c’est totalement vrai. Oh que oui Matante défend les filles faciles, et comment!

Je l’ai dit et je le répète, le féminisme auquel j’adhère est sexuellement positif. Je suis totalement contre les systèmes de pensée misogynes qui régulent la sexualité féminine en disant que la valeur d’une personne est en relation avec le nombre de partenaires sexuels qu’elle a eue dans sa vie. Plus précisément, que la valeur d’un homme augmente à chaque « conquête » et celle d’une femme baisse à chaque « reddition ». Je revendique le droit aux femmes d’avoir une sexualité désinvolte si elles le veulent et aux hommes d’avoir peu de partenaires si ça leur chante.

Parlons donc de la fameuse fille facile et du « danger » qu’elle pose à la société qui « justifie » toute la haine qu’on lui porte.

Alors, une fille facile, contrairement à une guidoune, ne fait pas que s’habiller sexy et flirter, elle livre la marchandise. On parles ici de la Marie-couches-toi-là. Celle qui, comme la rue Principale, se fait passer dessus par tout le monde.

Premièrement, des filles comme ça, c’est TRÈS rare. Oh ça existe, mais j’en ai pas encore rencontré qui n’avaient aucun standard et couchaient vraiment avec tout le monde. En général, même les filles les plus faciles que j’ai croisé dans ma vie avaient certaines exceptions. Mais mettons que cette Licorne cochonne existe vraiment. Quel serait donc le problème avec elle?

(Tous mes arguments valent aussi pour les « players » les hommes faciles, tant qu’ils ne sont pas des agresseurs sexuels déguisés. Consentement, consentement, consentement.)

1- Elle couche avec tout ce qui bouge.

Est-ce qu’elle viole qui que ce soit? Non? Ok, il est où le problème d’abord? Adultes consentants, donc c’est pas de vos affaires. Et en ayant plusieurs partenaires, elle acquiert de l’expérience et une bonne connaissance de son corps et ses désirs ce qui ne peux que lui servir dans le futur.

2- Elle va vous voler votre chum.

Non, elle cherche un trip de cul, pas un chum. Et si je reviens à l’argument des adultes consentant, ben, si elle couche avec votre chum, l’écœurant de l’équation c’est pas mal plus lui, et c’est tant mieux si elle vous a permis de voir son vrai visage tout de suite plutôt que dans 15 ans après trois enfants. Donc, merci fille facile!

3-Elle corrompt la jeunesse.

Là vous l’accusez de pédophilie et c’est un peu fort, on se calme calvaire!

4-Non, non! On veut dire qu’elle donne un mauvais exemple à la jeunesse.

Ah, ok, parce que c’est elle qui élève vos enfants! C’est elle qui leur apprend la différence entre le bien et le mal! Et cacher la sexualité aux enfant c’est la meilleure façon pour eux de prendre des décisions réfléchies et adultes par rapport à leur sexualité le moment venu. (je pense que je viens de péter mon sarcasme-o-mêtre)

Après tout, les endroits en Amérique du Nord où le taux de grossese chez les adolescentes est le plus élevé sont ceux où il n’y a pas d’éducation sexuelle dans les écoles. Et les endroits où il y a une éducation sexuelle complète, les jeunes perdent leur virginité en moyenne beaucoup plus tard.

Ce qui prouve que parler aux enfants du sexe les encourage à avoir du sexe jeune comment déjà?

5- Elle ne se respecte pas.

Expliquez-moi ça. Non sérieux, si vous mettez de côté l’idée qu’une femme n’a de valeur que lorsqu’elle est vierge, (parce que cibole on est en 2015, arrivez en ville) comment une femme qui couche avec plusieurs hommes ne se respecte pas? Je ne parles pas d’une victime d’abus, je parles d’une adulte qui a des relations sexuelles consentante avec plusieurs partenaires. Un gars qui fait la même chose est un player, il a la touch, c’est un séducteur, il a de la game. Mais une fille ne se respecte pas?

Moi je pense le contraire, elle respecte ses besoins et ses envies et elle découvre sa sexualité selon ses critères et non pas ceux de la société. Ses partenaires ne sont pas là pour lui enlever de la valeur, au contraire, ils lui font tous découvrir un nouvel aspect de sa sexualité, même une baise plate nous informe sur ce qu’on n’aime pas au lit.

6- Elle est pleine de maladies.

Qui vous a dit ça? Avez-vous son bilan médical?

Et si c’est le cas, c’est parce que les gars avec qui elle couche ne pensent pas à se protéger non plus, donc c’est un blâme qui se partage à deux. La contraception n’est pas l’obligation d’un seul partenaire et si tu couche avec une fille sans protection, ben assumes les conséquence comme un adulte. Anyway, les filles sexuellement aventureuses sont en général assez brillantes pour savoir comment éviter les MTS, probablement plus que celles qui se pensent tellement meilleures parce qu’elles ont acheté la bouillie sociale qui leur dit que le sexe est un acte à ne pratiquer qu’avec son « vrai amour » et que « quand on aime, on se fait confiance » donc on a pas besoin de se protéger.

6-Elle est incapable d’avoir une vraie relation.

Bullshit. La sexualité d’une personne est en constante évolution et une fille qui explore ses options n’est pas condamnée à passer sa vie en one night stands. Un moment donné, elle peut très bien changer d’avis et avoir envie d’un chum stable. Ou non, et c’est franchement pas un problème tant qu’elle ne fait de promesse à personne.

Le mythe de la Mauvaise Fille est un mécanisme patriarcal misogyne. C’est une facette très populaire du Girl Hate qui encourage les femmes à se voir comme des compétitrices pour les faveurs masculines. C’est une idée qui découle du mythe que les femmes bien n’aiment pas le sexe et qu’elles doivent limiter l’accès au sexe des hommes pour pouvoir les garder sous leur contrôle. Encore une fois, cette idée encourage aussi le préjugé que les hommes sont des animaux sans contrôle de leurs actions et que c’est donc aux femmes que revient toute la responsabilité de sauvegarder leur moralité en leur bloquant l’accès au sexe.

Ce mythe encourage l’idée que certaines personnes peuvent perdre leur titre d’humain décent parce qu’ils ont une sexualité active et consentante. Si une femme qui est étiquetée comme facile ne se respecte pas, on a pas à la respecter. Si elle est une conne qui couche avec TOUT LE MONDE elle n’as pas le droit de refuser. Si elle dit non, c’est une insulte personnelle et elle doit payer. Si elle se fait violer, c’est de sa faute.

Et on en reviens à mon cheval de bataille officiel, la culture du viol. Parce que le vrai danger du mythe de la fille facile, c’est que c’est une Licorne. La fille facile qui est vilipendée partout, elle n’existe pas. Il y a des filles qui ont une sexualité active, il y a des travailleuses du sexe, mais des filles qui ne disent JAMAIS non à personne, ça n’existe pas.

Insinuer qu’une fille couche avec tout le monde est par défaut un mensonge. Et ce mensonge est utilisé tellement souvent pour excuser des actes inexcusables. Retah Pearson, Audrey Potts et la victime de Stuebenville ont été traitées de filles facile pour justifier le viol qu’elles ont subi et pour essayer d’innocenter leurs agresseurs. L’un des auteurs du viol collectif à Delhi en 2012 a dit à une journaliste de la BBC que les filles bien ne se promènent pas dehors le soir, que les mauvaises filles ne devraient pas résister quand on les violent et qu’elles ne devraient pas dénoncer leurs violeurs, sinon, les hommes n’auront pas le choix que de les tuer pour éviter la prison.

Ça c’est l’extrême, mais c’est le même système de pensée.

Donc, si je trouve que votre insinuation que la voisine d’à côté ou « kkun qu’on connait » est une fille facile n’est pas du tout drôle, c’est pas que j’ai pas d’humour, c’est que c’est pas une joke, il y a des gens qui en sont morts.

Et tant que la « joke » servira aux mean girls et aux imbéciles pour se donner une simili supériorité morale, le mythe va se perpétuer et la sexualité va rester un tabou sale qui n’est que pour les personnes sans valeur. Et une personne sans valeur n’est qu’un objet, on a pas à lui demander son avis avant de s’en servir.

Oh que oui je défend les filles faciles. Il y a rien de mal à être une fille facile. Je les préfères 100 fois aux fausses prudes méchantes qui perpétuent la honte et utilisent l’humiliation comme une arme de destruction massive.

http://t.co/VyIahDVKJK

http://t.co/Pi9pNyjq8R

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

L’art de fermer sa gueule.

Je suis tombée sur ceci sur Tumblr :

http://beludor.tumblr.com/post/113009668799/gregorypeckofficial-thatroxxiegirl-hi-tumblr-i

Je suis tellement TANNÉE des gens qui, une fois qu’ils ont réussi a changer leur vie, utilisent leur réussite comme une excuse pour chier sur la tête des gens qui n’ont pas accompli le même exploit. Ma réponse à la fin du billet de cette horrible fille en fait foi.

Je suis une grosse madame qui a fumé pendant 15 ans. Des born again haters (© Jenny Trout), j’en ai connu des tonnes. Des ex-fumeurs qui pétent des coches parce qu’ils doivent attendre leur chums de gars 2 minutes pour qu’il finisse sa cigarette, ou pire, ceux qui te disent tes horreurs pleine de jugement sous prétexte de “t’aider” comme Mireille Deyglun l’avait fait en s’adressant a son amie dans l’horrible campagne de “La semaine sans fumée” en 2011. Je venais tout juste d’arrêter et j’étais tellement en tabarnak de l’entendre chier sur la tête de son amie, en critiquant son odeur, en se plaignant du temps qu’elles devaient attendre après elle et toutes sortes de choses égocentriques et mean girl. En fait toute la campagne de cette année là m’avait mise en tabarnak, surtout Joel Legendre et son “jeux de retenir son souffle en passant par les portes avec son fils” à cause des gens qui fument dehors. J’ai même envoyé un long courriel aux relations publiques de l’organisation pour leur dire que l’humiliation et la discrimination ne sont pas des bonnes méthodes pour aider les gens à se défaire d’une dépendance et que c’était aussi des valeurs horribles a véhiculer dans la société.

Mais je m’écartes du sujet. La jeune fille du billet Tumblr et Madame Deyglun sont des exemples de gens qui ont un flagrant problème d’estime de soi, leur réussite a régler leur problème n’a pas eu l’effet d’augmenter leur estime de soi escompté et elles se vengent en étant méchantes envers les gens qui représentent l’aspect d’elles-mêmes qu’elles n’ont pas réussi a laisser derrière. Ça fait 4 ans que j’ai cessé de fumer et je vous promets une chose: JAMAIS de ma vie j’essaierai de culpabiliser un fumeur. Parce que c’est totalement inefficace, ils se sentent déjà coupable et ce n’est pas ce qui va les faire arrêter, et surtout, parce que c’est MÉCHANT.

Si un jour je perds mes kilos en trop, je vous garanti qu’il en sera de même pour les gens en surpoids que je croiserai. Personne au monde ne sait ce que cette personne vit, personne ne connaît sa situation physique (des débalancements hormonaux peuvent causer l’obésité, même si les habitudes de vie son saines), psychologiques (la dépendance est un problème très complexe avec des causes aussi nombreuse qu’il y a de dépendants), financières (manger bien, c’est beaucoup plus cher que manger mal, j’en sais quelque chose) ou situationelle.

Alors, si un jour vous accomplissez un but que vous vous êtes fixés, exprimez votre joie et votre satisfaction tant que vous voulez, soyez heureux et contents pour vous, mais laissez les autres tranquilles, réussir ne vous donnes pas la science infuse et la connaissance illimité des capacités des autres.

 

Matante Out.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

On s’embarque dans une nouvelle aventure? (Mais dans un terrain très familier)

OK mes ti papoutes, matante vous a négligé un peu dernièrement, mais elle vous a pas oublié. Je suis en train de laisser une bouillabaisse matantesque mijoter dans mon crockpot mental.

Dans les prochaines semaines, je vais vous parler d’une série de romans BDSM connue sous le nom de « The Sophie Scaife series » écrite par Abigail Barnette, le nom de plume de la blogueuse Jenny Trout (son twitter @Jenny_Trout est une source de joie quotidienne en passant).

Une superbe histoire d’amour extrêmement romantique, mais surtout, adulte, féministe et kinky à mort.

Je voudrais vous parler de cette série de livres en la décortiquant avec vous. Sophie Scaife et Neil Elwood sont des personnages très complets et complexes, très réalistes, adultes et intelligents. Je veux me servir de Sophie et son amoureux pour vous parler de dynamiques de couples, de sexualité et de BDSM.

Et ne soyez pas surpris si j’écorche Christian Grey et Anastasia Steel au passage, OK, pas mal constamment, la comparaison est inévitable et je ne peux pas perdre une seule occasion de chi.. sur « l’œuvre » de E.L. James.

Je vais commencer par vous faire un résumé des trois livres. Je n’essaierai pas de vous cacher les spoilers, ça compromettrait mes billets suivants. Ensuite, je vous ferai une série de billets analysant les personnages en tant que tels et les différents aspects de leurs relations, incluant la sexualité des deux protagonistes qui est définitivement kinky.

Ceci dit, si vous lisez l’anglais, je vous recommande, non, je vous ORDONNE de lire le premier tome avant de lire mon résumé, il est gratuit en format Kindle sur Amazon, donc le budget n’est pas une excuse. Si vous êtes un minimum comme moi, vous allez vous taper les trois en moins de 2 semaines (les deux autres sont 5 $ en format Kindle, ça se lit hyper bien).

Voici un synopsis sans spoilers pour vous humecter les lèvres :

 

Sophie Scaife a 24 ans, elle est l’assistante de la directrice de Porteas, un magazine de mode. Depuis 6 ans, elle fantasme sur Leif, un étranger à l’accent britannique avec qui elle a passé une nuit d’exploration de sa sexualité alors que leur vol pour Tokyo avait été reporté.

Après 30 minutes de retard de sa patronne, Sophie commence à s’inquiéter, est-ce qu’il est s’est passé quelque chose de grave? La réponse ne tarde pas à arriver : Porteas a été vendu au géant médiatique Elwood & Stern et la direction est maintenant entre les mains du milliardaire Neil Elwood. À l’arrivée de son nouveau patron, Sophie a le choc de sa vie : le magnat de la presse écrite n’est nul autre que l’étranger qui est devenu l’idéal d’après lequel elle juge tous ses partenaires sexuels depuis 6 ans…

Une prémisse assez classique, quasi stéréotype, mais croyez-moi, le traitement est loin d’être culcul (OK, un peu parfois, ça reste une histoire d’amour, mais Abigail Barnette ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles, contrairement à beaucoup d’auteurs de romans d’amour *tousse, E.L. James, tousse*).

Bref, dans les prochaines semaines, je vous emmène dans le merveilleux monde se Sophie Scaife et on explorera avec elle l’amour, l’amitié, les relations homme-femmes, la sexualité en général et le BDSM en particulier.

Enjoy!

 Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com

Le mot en F

Avez-vous déjà pensé qu’un militant pour les droits des noirs est raciste? Parce qu’en déclarant qu’il est POUR les droits des noirs, c’est injuste pour les blancs, les asiatiques ou les arabes?

Non, vous n’avez jamais pensé ça, parce que vous lisez ce blogue, et si vous lisez ce blogue, c’est que vous êtes des êtres humains décents et dotés d’un minimum intelligence.

Vous avez compris, même inconsciement, qu’historiquement, dans le monde occidental, depuis des siècles, les gens de race blanche ont été privilégiés. Et ils ont vécu en sécurité derrière la barrière de la pâleur de leur peau, sans peur de perdre leur liberté, leur dignité, leur famille ou leur droit à la vie par le caprice d’un autre être humain. Ils ont traversé les siècles en étant considérés par défaut comme des êtres humains à part entière. Et vous savez que ce n’est pas le cas des noirs. Vous avez compris et intégré ce principe sans même faire le cheminement logique, c’est tout naturel.

En effet, dans notre société où encore aujourd’hui, être né avec une peau foncée vous condamne immédiatement à être vu différemment et être automatiquement associés à des gens plus prompts à une vie de criminalité, il est NÉCESSAIRE d’avoir des militants pour les droits des noirs. Il est NÉCESSAIRE d’avoir des BLANCS qui militent pour les droits des noirs ou des ethnies. Ça n’enlève rien aux blancs. Se déclarer pour les droits des noirs veux en fait dire qu’on souhaite l’égalité des races, ça ne veux pas dire qu’on oublies les blancs.

Reprenez le raisonnement que je viens de vous exposer, et revenez me dire en quoi il est injuste (et « étymologiquement incorrect, donc on devrait le changer parce que ça porte a confusion ») que les militants pour l’égalité des sexes s’appellent des féministes.

téléchargement (1)

Fais-moi mal! (Introduction au kink)

« Dirty babe!
You see these shackles baby I’m your slave,
I’ll let you whip me if I misbehave,
It’s just that no one makes me feel this way…” 

-Justin Timberlake, “SexyBack” FutureSex/LoveSounds (2006)

Je voulais écrire sur le BDSM (Bondage and Discipline / SadoMasochism) et les relations Dominant/soumis (D/s) cette semaine, avec la sortie de “50 Nuances de FUCK NO” en salles samedi prochain. Mais mes recherches des dernières semaines m’ont fait découvrir 2 choses :

1- “50 Nuances de Propagande Puritaine” est un livre encore plus tordu et toxique que je pensais. (et on parlera pas des suites, qui sont pires)

2- Il y a tellement de choses à dire et tellement plus dans une relation D/s que les trips de chambre à coucher, c’est un sujet ÉNORME et je ne me sens pas de taille à vous faire un exposé complet.

Je vais donc continuer à me renseigner plus avant de vous faire un (ou 12) cours 101 sur le BDSM. (Et je vais probablement continuer à régulièrement insulter E. L. James et ses personnages sur Facebook au cours de ces recherches, désolée, c’est plus fort que moi, vous savez combien Matante a les préjugés et la désinformation en horreur!).

Cela dit, amateurs de sensations fortes, vous ne serez pas entièrement laissés sur votre appétit. On va vous donner une tite introduction au kink en général et au BDSM en particulier.

Note : la majorité des infos que je vous donne ici viennent du twitter et du blogue de Arden Leigh, qui est une “service submisive” et une ancienne dominatrice professionnelle (@ardensirens, http://ardenleigh.typepad.com/) de ceux de Dr Nerdlove, qui en sait un peu plus long que moi, mais est tout comme moi, très transparent sur son degré d’ignorance (@DrNerdLove, www.doctornerdlove.com), mais surtout, du livre de l’éducatrice sexuelle Midori “Wild Side Sex : The Book of Kink: Educational, Sensual, And Entertaining Essays”.

“Book of kink” est un livre superbe, sous forme d’essais parfois techniques, philosophiques ou de scènes érotiques qui ouvrent une porte sur le monde du kink d’une façon ludique et fascinante. Je recommande fortement, mais soyez avertis, ce n’est pas pour les sensibles, on y parle de domination, de douleur érotique, de sexe en publique, de golden showers et autres pratiques non traditionnelles, vous devez écarter tout jugement de votre tête avant de le lire. 10 $ en version kindle sur Amazon, pas cher du tout. Lien Amazon 4 étoiles Matante Elise.

Tout d’abord, le kink est un terme englobant tous les intérêts sexuels en dehors de la définition du “sexe vanille”, le sexe vanille étant toutes les pratiques sexuelles considérées comme normales par la société. Le kink comprend les pratiques sadomasochistes, la domination, le role-play sexuel, l’échangisme, toutes les formes de fétichisme, le bondage et j’en passe. (Non, l’homosexualité n’est pas un kink, arrivez en 2015 Calvaire.)

Quelques personnes comparent le kink à une orientation sexuelle. Je pense pour ma part que c’est plus ou moins vrai. Pour certaines personnes, il s’agit de leur façon de vivre, par exemple les D/s qui vivent leur mécanique sur une base 24/7. Pour certains, c’est la seule forme de sexe qui les intéresse. Pour d’autres, c’est un complément à leur sexualité et une façon d’échapper à la pression de la vie quotidienne, le sexe vanille étant tellement intrinsèquement tissé de conventions sociales, le kink est leur petite île où échapper aux exigences de la société. Pour d’autres, c’est une pratique ponctuelle, pour épicer la vie de couple et approfondir leur intimité. On ne peut donc pas étiqueter une personne de Kinky, pas plus qu’on décide du degré d’homosexualité d’une personne. Chacun a ses propres limites et ses propres goûts et pour certains, l’intérêt pour le kink peut être de 0 %, et c’est très normal. Pour d’autres, il peut être de 80 % et c’est tout aussi normal. Bref une échelle de Kinkyness semblable à celle de Kinsey sur l’orientation sexuelle serait probablement appropriée.

Ce qu’il faut tout d’abord comprendre, c’est que dans le kink, comme dans toute forme de pratiques sexuelles, l’improvisation n’est pas vraiment la meilleure façon de fonctionner. Un peu de spontanéité peut être hot, mais trop d’histoires de gens qui se sont retrouvés dans le trouble parce qu’ils ont essayé de faire leur petit “50 Shades” sans se renseigner, ou pire en prenant le livre comme exemple (sérieux, le bondage avec des attaches à câbles? Calvaire, tu veux qu’elle se ramasse à l’urgence avec des nerfs détruits ou qu’on doive lui amputer une main?) tapissent les émissions de “What the fuck is wrong with you?” toutes les semaines. Si votre kink se termine au poste de police (comme ce couple qui voulait jouer un scénario de kidnapping DANS LE PARKING D’UN MC DONALD) ou nécessite l’intervention des pompiers (comme la jeune femme russe, qui s’est retrouvée la tête prise entre les barreaux de la rambarde lors d’un doggy style dans l’escalier de son bloc-appartement) ou finit à l’urgence (un hôpital de Grande-Bretagne publie chaque année une liste des différents objets coincés dans différents orifices qu’ils ont retirés dans les 12 derniers mois, à la fois drôle et horrifiant), vous ne vivez pas bien votre kink. La sécurité et le bien-être des deux partenaires doit être votre souci numéro deux (le consentement est et restera toujours le numéro un, mais j’y reviendrai.) et les sex-shops regorgent de toutes sortes d’accessoires faits expressément pour assouvir votre soif de kink de façon sécuritaire et agréable. La majorité des sex-shops ont des sites internet avec peu de frais de livraison et des boîtes discrètes, le facteur ne saura même pas que vous avez acheté un fouet et un masque à zipper, donc ne me sortez pas la gêne comme excuse, franchement, c’est totalement ridicule. Et si vous avez les moyens de vous payer des consoles de jeux vidéos et un écran HD, vous avez un 30 $ pour un buttplug de qualité, rentrez les toys dans votre budget divertissement. MATANTE A PARLÉ!

Votre soif d’aventure s’arrête là où le bien-être des autres commence. Je parles ici de consentement INFORMÉ ET ÉCLAIRÉ (et non pas manipulé et imposé) des DEUX partenaires, mais aussi de garder en tête la présence d’autres personnes, si votre kink implique un endroit public. N’oubliez pas que la grossière indécence est un crime, tenez-en compte dans le choix de votre endroit (moins de chance qu’on appelle la police si vous baisez dans les toilettes d’un bar que dans celles du Tim Hortons) et, peu importe où vous le faites, essayez d’être discrets. Votre vie sexuelle ne concerne pas tout le monde dans la bâtisse ou le quartier. Le thrill après tout, vient du fait de ne pas se faire prendre pendant qu’on se fait prendre…

Certaines personnes croient que les scénarios de Dominance-soumission et l’utilisation de la douleur dans un contexte sexuels peuvent encourager les relations abusives. Je ne nierai pas qu’il y a des agresseurs qui peuvent utiliser le BDSM comme excuse (E.L. James en a un parfait exemple dans son livre et elle le fait passer pour un héro romantique, la conne…). Cela étant dit, ne vous méprenez pas, si le BDSM n’existait pas, ces gens seraient abusifs quand même. La proportion n’est pas plus élevée qu’ailleurs. Et à la base, la culture BDSM est extrêmement respectueuse ouverte et égalitaire (ouais, je sais c’est paradoxal quand on parle de soumission et d’humiliation comme étant des parties intégrantes de l’expérience). Laissez-moi vous expliquer avec l’exemple de Midori, qui compare la relation D/s à un tango, et je trouve le parallèle excellent. Il y a un leader et un suiveur, leurs rôles sont très bien déterminés, mais ils sont 100 % égaux dans la danse et la danse ne peut être bien exécutée sans leur collaboration libre et consentante. Si un des participants est crispé et danse à corps défendant, le tango ne fonctionnera pas. Mon amie Johanne, qui est une amatrice de Salsa (la danse, pas la trempette) a toujours dit que le gars mène la danse, mais c’est sa job de faire bien paraître sa partenaire, de la mettre en valeur et de s’assurer qu’elle s’amuse à danser. C’est exactement comme ça qu’une relation BDSM saine doit fonctionner. Encore et toujours, un consentement libre et éclairé est essentiel à une relation réussie.

Certaines études disent que la pratique du bondage aide à faire baisser le taux d’anxiété et on sait déjà que la réponse neuronale à la douleur est très proche de celle du plaisir, ce qui peut expliquer l’intérêt pour le masochisme. L’intérêt pour la sexualité hors-norme n’est pas le résultat d’abus dans l’enfance (ok E.L. James???) ou le signe d’un problème psychologique (le DSM V a enfin retiré le BDSM de sa liste troubles de nature sexuelle, en faisant la disticntion entre le comportement et la pathologie.) Beaucoup de soumis parlent avec enthousiasme de la liberté qu’ils ressentent à abandonner le contrôle et d’avoir des règles claires et précises sur comment satisfaire leur Maître, contrairement a l’anxiété d’avoir la responsabilité libre et sans contrainte du plaisir d’un autre. Pas besoin d’essayer de lire dans les pensés de son partenaire, tout est clairement expliqué, dans les détails, une énorme pression en moins. (Hé! vous vous souvenez des 300 000 fois où je vous ai vanté les vertues d’une communication franche et claire dans la chambre à coucher?) Les dominants ont en général pour objectif de contrôler leur partenaire dans le but de le faire jouir, et non pas pour leur plaisir personnel. Ils obtiennent leur satisfaction à voir l’abandon et le plaisir de leur soumis, et non pas dans la prise de pouvoir en tant que telle. C’est là qu’est la clé d’une vraie relation D/s et c’est cette subtilité que Monsieur et Madame tout le monde ne comprennent pas. Même dans le cas des esclaves de services (où le kink se base dans une soumission de service hors de la chambre à coucher dans l’exécution de tâches pour satisfaire le Dominant) le soumis offre ses service comme preuve d’amour et de dévotion, comme on offre un bouquet de fleurs à sa copine. Les fleurs en tant que telles n’ont pas d’importance, c’est le symbole qui compte. Le temps qu’un soumis passe à cirer les bottes de son Maître est un symbole d’affection et un bon Dominant va comprendre ce principe, le respecter et y répondre. La D/s n’est pas une pratique abusive en soit, comme toute interaction sociale, elle est dépendante des intentions des participants. Et ici, comme dans toute forme de sexe LA PORNO N’EST PAS LA RÉALITÉ OK????

Le kink peut devenir un art de vivre complexe, et la communauté est très active, il y a des dizaines de livres sur tous les sujets. Il y a aussi, pour les sérieusement investis, des colloques où on peut aller suivre des formations sur les protocoles de mises en collier (le port d’un collier style “collier-de-chien” par le soumis est souvent considéré comme le signe officiel du début d’une relation D/s), sur l’art du fouet érotique, le bondage, les pinces, le sexe en publique et toutes sortes d’autres sujets concernant la sexualité hors-norme. Il n’est pas absolument nécessaire de faire un cours pour devenir un Dominant ou un soumis, ou pour apprendre à fouetter votre chum dans la chambre à coucher, mais de grâce, n’improvisez pas non plus. Il y a plein d’informations techniques sur internet, et si vous voulez en savoir plus, je vous recommande d’aller jeter un coup d’oeil sur le site KinkAcademy. Vous y trouverez plein de vidéos instructifs et des forums ou des pratiquants peuvent vous donner des trucs pour vous laisser aller dans la joie et le plaisir.

Je parlerai plus en profondeur de certains aspects du BDSM dans de futurs billets (les différents concepts comme la récompense retardée, l’intérêt du système de punition et comment le protocole et la prise de contrôle sont des excitants), mais ce sera tout pour aujourd’hui.

Et si votre intérêt n’est que fantasmique, c’est très bien aussi, mais au lieu de lire la bouillie mal informée de E.L. James, lisez donc les classiques du Marquis de Sade, ou la série des mésaventures de La Belle au Bois dormant d’Anne Rice, ou encore le livre The Boss, d’Abigail Barnett (en anglais seulement, mais gratuit en format Kindle sur Amazon, je recommande fortement, j’ai adoré, et à ce prix là, même si vous décidez que c’est pas votre truc, c’est pas grave!).

Et le 20 $ que vous vouliez mettre pour aller voir « 50 Shades » en fin de semaine? (oui 20 $ essayez-pas, je sais que vous alliez prendre le méga sac de M&Ms et un petit coke). Mettez-le donc de côté pour un achat futur de Ball gag ou de palette à fessée à la place, ou encore mieux, donnez-le à un organisme qui s’occupe des victimes de violence conjugale, comme cette pauvre Anastasia.

Vous avez une question dont vous voudriez que Matante discute? Quelque chose vous chicotte et vous aimeriez avoir une opinion ouverte et respectueuse? Écrivez à Matante, votre question sera traitée anonymement sur le blogue. Peu importe le sujet, je suis curieuse et j’aime aider. RealMatanteElise@gmail.com